
Le voyeurisme qui appartient au groupe des paraphilies (Attirances sexuelles inhabituelles ou atypiques, souvent centrées sur des objets, des situations ou des individus spécifiques.), est caractérisé par l’attrait pour l’excitation sexuelle déclenchée par le fait d’observer, à son insu, une personne nue ou une scène de rapports sexuels. Il peut être accompagné de masturbation.
Le voyeurisme est considéré comme un trouble lorsque les fantasmes ou les comportements qui le caractérisent sont intenses et répétés et lorsqu’ils induisent une détresse (anxiété, obsessions, culpabilité ou sentiment de honte) ou une perturbation du fonctionnement socio-professionnel.
La prévalence n’est pas connue. Le trouble est surtout rencontré dans la population masculine : il est souvent précédé par la prégnance, dès l’enfance ou l’adolescence, de fantasmes voyeuristes. Chez un même individu l’évolution de ce trouble est très variable avec l’âge.
Le voyeurisme peut être associé à une autre paraphilie, en particulier l’exhibitionnisme : ces deux paraphilies conduisent souvent à une sanction judiciaire. Une position de déni peut alors être adoptée par le sujet.
Plusieurs comorbidités doivent être recherchées : hypersexualité ou au contraire déficience sexuelle (notamment chez le sujet plus âgé), trouble schizophrénique, trouble de la personnalité, trouble d’usage de substance psychotrope, bipolarité, trouble anxieux, trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité.
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Le désir de regarder d’autres personnes dans des situations sexuelles est fréquent et non anormal en soi. Le voyeurisme débute habituellement au cours de l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Le voyeurisme des adolescents est souvent considéré avec indulgence; peu d’adolescents sont arrêtés. Dans le voyeurisme pathologique, le voyeur peut passer un temps considérable à rechercher des opportunités d’observation, au point souvent de négliger des obligations importantes de la vie quotidienne. L’orgasme est habituellement atteint par la masturbation pendant ou après l’activité de voyeurisme. Le voyeur ne recherche pas de relation sexuelle avec ceux qu’il observe.
De nombreuses cultures offrent une multitude d’opportunités légales de regarder une activité sexuelle (p. ex., pornographie digitale ou sur papier). Cependant, les comportements voyeuristes sont les comportements sexuels les plus fréquents pouvant entraîner des démêlés avec la loi.
Voir des images et des vidéos sexuellement explicites, maintenant largement disponibles en privé sur Internet, n’est pas considéré comme du voyeurisme, car il manque l’élément d’observation secrète, qui est la marque du voyeurisme. Cependant, du fait de la miniaturisation des caméras de surveillance et de l’omniprésence des caméras de téléphone portable, le vidéo-voyeurisme impliquant des personnes non consentantes qui se déshabillent ou se livrent à des activités sexuelles est de plus en plus fréquent et est généralement considéré comme un délit dans la plupart des pays.
La plupart des sujets qui ont des comportements voyeuristes ne consultent pas; la prévalence du trouble voyeuriste dans la population générale est donc incertaine. Dans une étude de population, environ 12% des hommes et 4% des femmes ont rapporté au moins un épisode de comportement voyeuriste (1). Diverses études montrent que le rapport hommes-femmes est de 2:1 à 3:1 (1, 2). La plupart des données proviennent d’études sur les délinquants sexuels incarcérés, et non sur des échantillons de population générale. Les sujets qui ont un trouble voyeuriste étudiés en milieu carcéral peuvent avoir une hypersexualité comorbide, un trouble exhibitionniste, une dépression, un trouble des conduites ou un trouble de la personnalité antisociale.
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Paraphilie n.f. (paraphilia)

On appelle paraphilie tout intérêt sexuel, autre que l’intérêt sexuel, pour la stimulation génitale (ou les préliminaires ) avec un partenaire sexuellement mature et consentant (qualifié de normophilique).
Pour que la paraphilie soit considérée comme un trouble deux critères sont requis :
– intensité et récurrence de l’intérêt paraphilique,
– détresse ou préjudice (pour la personne ou d’autres personnes) induits par la paraphilie.
Une paraphilie en soi ne justifie donc pas une intervention médicale.
Il est classique de séparer les paraphilies en :
– dysfonctionnements des comportements de séduction (voyeurisme, exhibitionnisme, frotteurisme) ;
– dysfonctionnements des activités érotiques avec préférence pour des activités dites algolagniques qui impliquent douleur et souffrance ( masochisme et sadisme ) ;
– préférence pour des cibles dites anormales (fétichisme ,transvestisme, pédophilie, zoophilie…. ).
Les troubles paraphiliques sont plus fréquents chez l’homme. Ils débutent le plus souvent à l’adolescence. Ils sont volontiers associés à d’autres pathologies : hypersexualité , trouble de personnalité ( personnalité antisociale ), conduites addictives.
Une paraphilie peut être symptomatique d’un trouble mental type trouble obsessionnel-compulsif ou schizophrénie.
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