10.2.2012 Meurtre rue de Lorraine – Adeline Beau

Mansour Larabi a reconnu avoir étranglé Adeline Beau

18.2.2012 Hier en fin d’après-midi, après une trentaine d’heures passées en garde à vue, Mansour Larabi, 36 ans, est finalement passé aux aveux, selon une source proche du dossier.

Au lendemain de la découverte du corps d’Adeline Beau, ligoté, enveloppé dans un sac militaire et immergé au fond du gouffre de l’Œil Doux (Midi Libre d’hier), les enquêteurs de la brigade criminelle du SRPJ de Montpellier ont continué à interroger son compagnon, arrêté mardi soir à Narbonne.

Le gouffre de l’Oeil Doux dans la Clape. Ce sont des plongeurs qui ont découvert le corps immergé dans ce gouffre. (Francoise Tallieu)

———-

Le corps d’Adeline Beau a été retrouvé immergé dans le gouffre de l’Oeil Doux, situé à une quinzaine de kilomètres de Narbonne. Ligotée, elle avait été placée dans un sac de sport de type militaire. L’autopsie a déterminé qu’elle avait été étranglée.

Adeline la pâtissière de Béziers./Photo DR

Le procureur, Patrick Mathé, a ouvert samedi le 11 février 2012 une enquête pour disparition inquiétante après qu’Adeline Beau, une pâtissière de 25 ans, qui avait demandé son dimanche à son employeur pour, avait-elle affirmé, aller voir sa grand-mère, n’était pas à son son domicile samedi.

C’est la nourrice qui devait lui remettre sa petite fille de 2 ans et demi, samedi matin vers 6h00, qui a constaté la disparition, trouvant en revanche à sa surprise dans l’appartement l’ex-compagnon qu’elle n’avait plus vu depuis des semaines.

La photo de cet homme, un légionnaire de 36 ans, que la jeune femme avait rencontré cinq mois plus tôt et dont elle souhaitait se séparer, a été diffusée aux forces de l’ordre et aux frontières, dans le cadre de cette enquête, a précisé une autre source judiciaire.

Le militaire, qui n’a pas non plus depuis donné signe de vie depuis samedi, aurait dit à la nounou de prendre la fillette et de s’en occuper. Il serait parti avec la voiture de la disparue pour aller déposer ses affaires chez sa soeur, ce qui accrédite la thèse de la séparation, a précisé cette dernière source.

Selon le témoignage d’une des collègues de travail d’Adeline Beau, qui devait aussi garder la petite fille, la jeune femme arrivée dans le sud de la France pour suivre son premier compagnon, père de sa fille, désirait se retirer pour faire le point sur sa relation avec le légionnaire.

D’après les premiers éléments de l’enquête, la jeune femme a quitté son domicile sans prendre d’affaires, ni papier ni téléphone portable, a indiqué une source judiciaire, soulignant que les disputes dans le couple étaient connues de son entourage.

La fillette a été confiée à ses grands-parents qui sont venus de la région parisienne pour la chercher, a indiqué le procureur de la République.

Mansour Larabi est soupçonné d’avoir tué cette mère qu’il avait rencontrée cinq mois plus tôt. La jeune femme avait mis un terme à leur relation. Il a été découvert mardi soir, jour de la Saint-Valentin, inconscient dans une chambre d’hôtel de Narbonne, après avoir tenté de suicider. D’abord peu coopératif, il a ensuite nié les faits.

Durant sa garde à vue, Mansour Larabi, légionnaire de 36 ans, a finalement commencé à reconnaître les faits vendredi, le 17 février 2012, au lendemain de la découverte du corps de son ex-compagne Adeline Beau dans le gouffre de l’Oeil Doux, sur la commune de Fleury, dans l’Aude. La jeune femme, une pâtissière de 25 ans vivant à Béziers, avait disparu depuis samedi.

Le meurtrier présumé d’Adeline revient sur les lieux du crime

C’est entouré de policiers que Mansour Larabi est arrivé, jeudi matin.

C’est entouré de policiers que Mansour Larabi est arrivé, jeudi matin. (Pierre Saliba)

22.3.2013 Pendant près de quatre heures, jeudi matin, s’est déroulée la reconstitution du meurtre de la pâtissière Adeline Beau, 25 ans et mère d’une petite fille de 3 ans, rue de Lorraine à Béziers.

Dans le petit appartement du second étage de cette jolie résidence, Mansour Larabi, ex-légionnaire de 35 ans et ex-compagnon de la victime, l’assassin présumé a accepté de répéter la scène de la strangulation qui serait consécutive à une dispute du couple. La juge d’instruction Anne-Flore Lebondidier voulait établir si le crime a bien été commis dans l’appartement de la jeune femme le 10 février 2012 au soir, et dans quelles conditions. Elles doivent aider à déterminer s’il y a eu, ou pas, préméditation. Un élément important qui pourrait aggraver la condamnation aux assises.

Une dispute au sujet de leur séparation

En effet, il ne fait guère de doute sur sa culpabilité puisque le suspect reconnaît être l’auteur des faits depuis sa garde à vue. En revanche, il nie farouchement avoir prévu son agression. “Sa version n’a pas changé, il l’a étranglée à mains nues, à la suite d’une discussion, explique Me Josy-Jean Bousquet, son avocat. Ils parlaient, puis tout d’un coup, il a eu un brusque accès de colère.” Cette discussion avait pour sujet leur séparation.

Le corps jeté dans un gouffre

Ainsi, entouré des enquêteurs du SRPJ de Montpellier, de la police scientifique et technique, des avocats et de la juge, l’homme a confronté ses dires avec les traces et indices relevés pendant l’enquête. Ils ont joué et rejoué la scène dans l’appartement avant de descendre au parking. Un des éléments qui pourrait faire douter de la spontanéité de l’attaque, sont les marques de lien sur le corps de la victime. Les cordes auraient pu servir à la strangulation. “Même s’il est difficile de dire ce que l’on peut déduire d’une reconstitution, prévient l’avocat de la défense, son explication sur les tentatives d’attacher le corps pour le replier et le mettre dans le sac militaire peuvent en être la cause”. En effet, au petit matin suivant le crime, Mansour Larabi s’était débarrassé de la dépouille d’Adeline Beau en la jetant dans le gouffre de l’Œil Doux (Aude) où on l’a retrouvé le 16 février 2012. C’est bien sûr une hypothèse que les médecins légistes doivent vérifier.

Pour l’avocate de la famille d’Adeline, il y a préméditation

Pour Me Iris Christol, avocate de la mère et du frère d’Adeline Beau, cette reconstitution servait “à vérifier des points de détails par rapport aux constatations.” Pour ce conseil, la préméditation ne fait pas de doutes : “Il y a des choses dans le dossier qui vont en ce sens.” La partie civile espère que l’affaire sera renvoyée devant la cour d’assises avant le mois d’août, date de mutation de la juge d’instruction. Date que cette dernière lui aurait laissé entrevoir.

———-

Meurtre d’Adeline : “Je l’ai étranglée, et là, j’ai fait n’importe quoi”

La silhouette massive de Mansour Larabi dans le box des accusés.

La silhouette massive de Mansour Larabi dans le box des accusés (Aline Champsaur)

9.12.2015 – Mansour Larabi, 38 ans, ancien légionnaire, est jugé depuis lundi 7 décembre à Montpellier, pour l’assassinat d’Adeline Beau, 25 ans, à Béziers en 2012. 

Cruel moment d’audience mardi 8 décembre à la cour d’assises (1), lorsque Mansour Larabi a raconté comment il a tué Adeline.

Ça dure combien de temps ?

– Je n’ai pas de notion du temps, Monsieur le président.

– Elle se débat, elle essaie de se défendre, vous faites quoi ?

– Je me suis couché sur elle.

– Il arrive un moment où son visage est violacé. Comment vérifiez-vous si elle est décédée ou pas ?

– Elle ne respirait plus. J’ai pris son pouls. Je sens plus rien.”

Voilà. Quelques phrases, quelques mots, pour ces longues minutes où tout bascule. Pour cette nuit du 10 au 11 février 2012, à Béziers, où Mansour Larabi, 38 ans, a étranglé de ses mains Adeline Beau, 25 ans. Pour ce désastre, au terme d’une liaison amoureuse entamée quatre mois plus tôt et déjà agonisante. “Elle vous appelait le boulet, tout le monde sait que votre relation est finie, à part vous !” lance Me Iris Christol à l’ex-légionnaire.Publicité

Massif dans le box, Mansour Larabi encaisse. Au moment du crime, il dormait depuis quinze jours sur le canapé, et savait bien qu’il devait quitter la jolie pâtissière. Adeline s’était confiée à Sébastien, son frère : “Je ne vais pas arriver à m’en dépêtrer”. Il avait proposé de changer les serrures, elle avait refusé : “Je ne vais pas le faire dormir à la rue, il va bientôt partir.” Mais sur leur avenir, il n’y avait aucune ambiguïté, assure Sébastien. “Elle lui avait même offert les cartons pour déménager.”

Pourtant pour Mansour, tout cela reste un peu virtuel, jusqu’à ce vendredi soir où elle lui dit qu’elle en a rencontré un autre, via internet, et qu’elle va le rejoindre le lendemain. “J’ai perdu pied je l’ai étranglée et j’ai commis l’irréparable.” Il pleure. “Je venais de perdre la femme que j’aimais. Hanaé venait de perdre sa mère. Et à partir de là j’ai fait n’importe quoi.” Comme lui lier les mains, les pieds, le cou, pour “rendre le corps le plus compact possible” afin de le fourrer dans un grand sac.

“On met fin à un amour aussi fusionnel du bout du pied, M. Larabi ?” cingle le président.

“Pourquoi l’attacher ?”, note le président. Il la charge dans sa voiture, attend la nounou, va confier son chien à son neveu, et file vers le gouffre de l’Œil Doux, près de Narbonne. À l’aube naissante, il la porte vingt minutes, leste le sac de cailloux, le crève au couteau, pour qu’il coule plus vite, mutilant du même coup le corps de “l’amour de sa vie”. Il est en haut de la falaise, il fait basculer dans le vide le sac posé au sol. “On met fin à un amour aussi fusionnel du bout du pied, M. Larabi ?” cingle le président.

Larabi rate son suicide aux médicaments

Ensuite, Mansour Larabi rate son suicide aux médicaments, dans une chambre d’hôtel de Narbonne. “Quand on veut mettre fin à ses jours, pourquoi est ce nécessaire de dissimuler le corps de l’autre ?” soupire le président. Hanaé a aujourd’hui six ans. “Elle est bien entourée, on regarde des photos, on lui parle de sa mère, mais c’est toujours une épreuve pour moi” avoue Johan, son père, qui dit que sa décision de quitter Adeline, en 2011, a été “l’erreur de sa vie”.

———-

Source :

https://www.midilibre.fr – Cédric Citrain 22.3.2013 / François Barrère 18.2.2012 – 9.12.2015

https://montpellier.maville.com – 14.2.2012

https://france3-regions.francetvinfo.fr – Fabrice Dubault 14.2.2012