Depuis Octobre 1944 pour commémorer la libération de Béziers par le départ des troupes Allemandes. C’était “l’avenue de la République” en 1884, “l’avenue de Saint Pierre” en 1868, “le chemin de la Font de Maury” en 1830 et le “chemin de la Crouzette” en 1807.
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15 août 1944: Le débarquement de Provence
Le 15 août 1944, à 8h, les Alliés débarquent en Provence, sur dix-huit plages entre Toulon et Cannes. Ce débarquement vient après ceux de Sicile et de Normandie et pour la première fois, il comporte un contingent important de Français. Aux côtés des troupes anglo-saxonnes figure en effet un puissant corps d’armée constitué de 260 000 Français sous le commandement du général Jean de Lattre de Tassigny.
Le débarquement proprement dit se déroule plutôt bien, car une bonne partie des troupes allemandes ont été rappelées vers le front de Normandie, ouvert deux mois plus tôt. Toutefois, la prise de Marseille et de Toulon va se heurter à une forte résistance de l’occupant.

Un soutien bienvenu à Overlord et à la libération de la France
Baptisé Anvil (« Enclume ») puis Dragoon (« Dragon »), le débarquement de Provence est placé sous le commandement du général Alexander Patch, qui commande la VIIe Armée américaine. Pour la première fois intervient aussi une véritable armée française, sous les ordres du général Jean de Lattre de Tassigny.
Forte de 260 000 hommes, elle est constituée de volontaires de la France Libre et surtout d’anciens soldats de l’armée d’armistice, qui étaient aux ordres de Vichy. Elle recense aussi des conscrits d’Afrique du Nord, « pieds-noirs » et musulmans à part égale. Pendant que les Anglo-Saxons s’engouffreront dans la vallée du Rhône, c’est elle qui va conduire l’assaut contre Toulon et Marseille.
Une progression plus rapide que prévu

Dans la nuit du 14 au 15 août 1944, neuf mille parachutistes anglo-saxons sous les ordres du général américain Robert T. Frederick, sont largués dans l’arrière-pays, entre les massifs des Maures et de l’Estérel. Ils s’assurent le contrôle des routes et marchent sans attendre vers Cannes.
À l’aube arrivent les premiers navires, avec une solide couverture aérienne qui permettra qu’aucun ne soit coulé. Ces navires sont partis pour certains dès le 4 août, d’Afrique du Nord ou d’Italie du Sud.
En deux jours, 115 000 hommes touchent terre. L’assaut a été si rapide que les Allemands ont eu à peine le temps de réagir et l’on ne comptera que quelques dizaines de victimes parmi les Alliés.
Dès le 19 août 1944, les Allemands reçoivent de leur hiérarchie l’ordre de se replier, à l’exception des garnisons de Toulon et Marseille qui ont ordre de résister coûte que coûte.
Toulon et Marseille libérées
Les Américains du général Patch se dirigent à marches forcées vers la vallée du Rhône et font leur jonction avec l’armée de Patton, venue de Normandie, le 12 septembre 1944, à la hauteur de Dijon.
Pour les Français, le plus dur reste à faire. À Toulon résistent dix-huit mille soldats de la Wehrmacht. Ils ne se rendront que le 26 août. À Marseille, la population se soulève dès le 19 août 1944 mais les Allemands, au nombre de 20 000, ne cesseront la résistance que le 28 août.
Grâce à cette participation de l’armée française à la libération du continent, le général de Lattre ratifiera au nom de son pays la capitulation de l’Allemagne, le 8 mai 1945, à Berlin.
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22 août 1944: La libération de Béziers

Le quartier du Faubourg commémore ce vendredi 22.08.2014 “La Libération de Béziers”. Des habitants se rappellent encore de ce 22 août 1944.

C’était dans l’après-midi du 22 août 1944. Ginette Mazel, huit ans, vit rue d’Austerlitz chez ses cousins, partis eux à Montauban. C’est la valse des logements. Le Faubourg, Saint-Jacques et Saint-Nazaire ont été vidés de leurs habitants par les Allemands qui y établissent leurs quartiers d’occupation. Ginette et ses parents ont dû déménager de la rue du Pont-Vieux, barrée à l’accès par un haut mur.
Dehors, l’enfant entend la débâcle, des cris, des coups de fusils. L’ennemi est en train de quitter Béziers. “On était seuls avec mon frère et ma maman. Mais Marie se taisait, elle avait peur et ne voulait pas le montrer, on est resté cloîtré chez nous”. Le papa, soudeur, a attrapé la tuberculose pendant la guerre et se soigne au sanatorium depuis des mois.
Le petit Fonoll abattu à 14 ans
“On ne savait pas trop ce qui se passait. Je n’ai su que bien après au patronage à Saint-Jude, par sa sœur que le petit Fonoll avait été tué en montant sur les barricades”. Louis Fonoll avait 14 ans. L’âge de Louis Cabrol, à cette époque. “Ils ont tué Fonoll. Il était scout et a voulu secourir les gens. On lui a érigé une stèle car il a sacrifié sa vie pour ramasser du monde. Il a été abattu. Les Allemands étaient nargués. On se moquait d’eux, on leur faisait des bras d’honneur et ils tiraient sur tout ce qui bouge”. Rue Barbaira, avec un copain, ils installent un miroir pour voir les Allemands passer sans devenir la cible de cet ennemi en défaite et revanchard. Le papa de Louis Cabrol est policier. Il est cantonné au poste. Louis a été embauché l’été chez un boulanger. “Cet après-midi-là, on traînait par là, beaucoup allaient vers les Allées et quand on a entendu tirer, tout le monde est rentré chez soi”.
“Je n’ai pas peur de la mort”
Louis voit les Allemands partir. Lui habitait à Saint-Vincent-de-Paul. “Ils partaient par petits groupes, à pied, à moto, en voitures ou en camions, empruntaient l’avenue Clemenceau pour rejoindre la nationale 9”.Quand on leur demande s’ils se rappellent de ce 22 août, Ginette comme Louis répondent d’abord non, comme un réflexe. Puis les souvenirs remontent, pas si enfouis que cela. Ils les ont marqués à jamais.Ginette n’a jamais eu peur de la mort : “D’ abord on était croyant et la mort ne nous était pas présentée comme quelque chose de définitif. Et puis on voyait tant de des gens souffrir et des enfants martyrisés. Alors la mort, nous était presque familière. Encore maintenant, je n’en ai pas peur”.
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Source:
http://www.midilibre.fr – Annick Koscielniak (21/08/2014)