ASBH : Association Sportive de Béziers Hérault





Construit en 1989, le stade Raoul-Barrière (ex Stade de la Méditerranée) devient la nouvelle résidence de l’ASBH en lieu et place du mythique stade de Sauclières. Le stade de la Méditerranée a été un des complexes qui servirent de cadre à la Coupe du Monde de Rugby en 1999. Actuellement, il peut accueillir 18555 spectateurs.


ASBH : Palmarès
Champion de France :
1961 – 1971 – 1972 – 1974 – 1975 – 1977 – 1978 – 1980 – 1981 – 1983 – 1984
Challenge Yves Du Manoir :
1964 – 1972 – 1975 – 1977
Champion de France Elite 2 :
2000
Champion de France Elite 2 :
2000
En 1961, l’ASB remporte le championnat de France face à l’équipe de Dax sur le stade Lyonnais. Ensuite, AS Béziers a remporté le premier trophée européen de l’histoire à Bucarest pour la Coupe d’Europe des clubs champions FIRA, le 24 juin 1962 contre le Grivita Rosie de Bucarest sur le score de 11 à 3.





La naissance de Sauclières

Béziers au crépuscule du XIXe siècle. L’Angleterre et ses jeux sont encore loin. Ici, on pratique encore la barette, variation locale de la soule. C’est par des lycéens que se fera la transition entre le jeu du Docteur Tissié et le rugby. En 1903, une première équipe est formée autour du Football-Club Biterrois. Puis, c’est le Sporting Club Biterrois et le Midi Athletic Club qui s’unissent en 1911 pour former l’Association Sportive Biterroise. On retrouve autour du nouveau club Louis Viennet et Jules Cadenat, qui auront un impact décisif sur la vie du club.
C’est un terrain coincé entre les bords de l’Orb et le canal du Midi qui fera office à partir de 1913 de stade pour la nouvelle société. Là, à Sauclières, on aménage un terrain d’honneur pour les rugbymen, mais aussi un terrain annexe équipé d’une piste d’athlétisme et quelques courts de tennis. L’ASB est pensé comme un club omnisports, même si le rugby éclipse bientôt les autres sections.
Dans son livre “Béziers, Hérault” de Joseph Giry (1974), il est mentionné que le stade de Béziers nous rappelle le nom du Commandant Sauclières, chef de la “Compagnie de Chasseurs Nationaux” de Béziers.





Sur une initiative de Louis Viennet et de Jules Cadenat – de retour de Paris où il connut une brève carrière internationale au sein du SCUF —, l’ASB rachète en 1920 le terrain des Sauclières. 200 000 francs ( 30490€) sont nécessaires à l’opération. On les trouvera. Louis Viennet participe ainsi à hauteur de 20 000 francs (3049€). Mieux même, les anciennes tribunes en bois du concours hippique sont également rachetées.

La Finale de 1921
Voici comment dans les années 1920, de bouillants supporters non dénués de verve poétique donnaient du cœur à l’ouvrage à leur équipe :
« Henry quatre Bon roi de France et de Navarre
Voulait que chacun pût, si on en croit l’Histoire
Mettre tous les dimanches la poule dans son pot
Brennus roi du Rugby pour n’être point capot
Comme le Marseillais plus fort a voulu faire
Et a fait retirer par nos gars de Biterre
Le Pau qui dans la poule un peu trop le gênait.
Bravo A.S.B, ce tour tu l’as bien fait,
Le public biterrois lui, veut et te demande
Bien plus, A.S.B, il te commande
De vaincre les Tarbais, le fameux Stadoceste
C’est un bien gros morceau, il n’est pas indigeste.
Donne tous tes moyens, l’énergie, la science
Et marche droit au but Championnat de France
Pour l’honneur de Béziers et tout le Languedoc
Triomphe nettement du formidable Choc. »

Si l’ASB n’est pas encore le Grand Béziers, Sauclières, grand, l’est déjà. Plusieurs demi-finales du Championnat de France s’y tiennent. Perpignanais et Toulousains s’y retrouvent même en 1921 à l’occasion de la première finale organisée par la toute jeune FFR. 20 ou 25 000 supporters se massent dans un stade qui ne devrait normalement en accueillir que la moitié. On s’arrache la moindre parcelle de tribune, de pelouse, de palissade. Le match se soldera par une victoire catalane sur le score de 5 à 0.

Les supporters des 2 équipes avaient envahi le stade six heures avant le coup d’envoi pour prendre d’assaut les places non numérotés. Des gradins de fortune faits de tonneaux de vin et de planches seront également aménagés à la va vite.

A partir des années 30, le Parc des Sports de Sauclières se modernise, s’agrandit. Des tribunes en dur garnissent les virages. Sauclières peut désormais accueillir entre 25 et 30 000 spectateurs sans avoir à grimper sur les panneaux publicitaires. Derrière l’intouchable Colombes, Sauclières est ce qu’il existe de plus impressionnant dans le rugby français. Pourtant, l’équipe première n’en est toujours pas à la hauteur. Seuls les juniors brillent. Ils seront sacrés champions de France en 1936.
Contrairement aux autres grandes villes languedociennes, Béziers, résiste plutôt bien à la tempête treiziste des années 30 (Béziers XIII ne vivra qu’une seule saison) , la citadelle biterroise tombe pourtant à la Libération. En 1945, c’est tout le club qui passe à Treize. Sauclières avec. Les derniers orthodoxes du quinze trouvent refuge chez les cheminots (ASC Béziers). En 1951, le club retrouve le chemin de la FFR.




Alors que les footballeurs tentent de convaincre la ville aux charmes du ballon rond, les rugbymen entament leur course vers les sommets du rugby français. Déjà, le début des années 60 signe une première période faste. En 5 ans, le club accède à quatre reprises à la finale. De ces finales, seule celle de 1961 est remportée. Un prélude à l’aventure du Grand Béziers des années 70.



En 1968, Raoul Barrière devient entraîneur de l’équipe que l’on nomme alors “Le grand Béziers”. Sans relâche, il prépare ses jeunes joueurs aux dents longues. Dépositaire d’un jeu d’avant d’exception, le club biterrois marche sur le rugby hexagonal. La concurrence est réduite à néant. L’ASB est sacrée championne de France à 10 reprises de 1971 à 1984. Comme un rite, le bouclier de Brennus descend les allées Paul Riquet à chaque sacre au Parc des Princes.

Peut-être encore plus impressionnant, Béziers réalise trois « Grands chelems » en 1972, 1975 et 1977. A trois reprises, les 4 trophées du rugby français sont tous remportés la même année: Bouclier d’automne, Challenge Jules Cadenat, Challenge Yves du Manoir et Championnat de France.

Durant 25 ans, Sauclières reste une citadelle imprenable pour les équipes adverses. De 1959 à 1985, l’ASB ne s’incline qu’à 8 reprises sur sa pelouse. Chaque dimanche, ils sont au moins 5 000 à se retrouver en pèlerinage à Sauclières, une affluence record au regard de celle des adversaires. Toulouse, par exemple, peine à attirer à la même époque plus de 2 000 spectateurs aux Ponts-Jumeaux.


RAOUL BARRIÈRE, LE « SORCIER DE SAUCLIÈRES » POUR L’ÉTERNITÉ

Son apport au rugby français était colossal en tant que technicien. Il fut champion une fois comme joueur et sept fois comme entraîneur. Grâce à lui, les Biterrois ont soulevé le Brennus en 1971, 1972, 1974, 1975, 1977 et 1978, plus trois Du-Manoir. Se rend-on compte que Raoul Barrière avait vécu des saisons à zéro défaites toutes compétitions confondues (1971-1972 et 1977-1978)?
Auparavant, il avait été un excellent pilier, champion en 1961 et international à une reprise face à la Roumanie en 1960. Barrière avait aussi participé à la légendaire tournée de XV de France en Afrique du Sud en 1958

Le secret de la réussite? Un entraînement sans relâche, une remise en question à chaque nouvelle rencontre; Raoul Barrière émoustille ses troupes par toutes les manières possibles ne craignant pas de recourir à des sciences sublimatoires pour forcer les cuirasses et pousser à la victoire. Les critiques vont bon train, le pouvoir fédéral comme la presse parisienne se déchaînent, prônant un rugby moins “géométrique”, mais la ténacité du club fait face et plus encore se fortifie devant ces attaques. C’est en 1978 que Raoul Barrière quitte l’ASB.

Raoul Barriere était un monument. Il nous a tant fait rêver avec le grand Béziers et ses héros. Il incarnait un Rugby de bravoure et de fraternité.

Les années 80, marquent la fin du Grand Béziers. La finale remportée de 1984 est la dernière disputée par le club. Pis, le club doit également quitter Sauclières, cœur du rugby biterrois depuis 70 ans. On propose au club une arène moderne, spacieuse, de 20 000 places. L’ASB ne peut y résister. A l’issue de la saison 1988-1989, Béziers délaisse Sauclières, au profit des seuls footballeurs de la ville.
Les secrets de l’ancien rugbyman biterrois, Jean-Louis Martin : “Une aventure merveilleuse”

3.6.2019 Dans son livre, Jean-Louis Martin, l’ex pilier de l’ASB parle de sa carrière. Anecdotes, secrets de vestiaires… il se raconte.
Dans son ouvrage, l’ancien pilier droit, qui a vécu la grande épopée du rugby biterrois, fait entrer le lecteur dans le secret des vestiaires. Il raconte les finales de l’ASB, les titres, ses joies, sa carrière d’international, mais aussi ses peines, sa vie professionnelle, les coups bas, la politique, sa foi… Jean-Louis Martin se livre en toute franchise et droiture. Quitte à faire grincer les dents de certains
Pourquoi écrire un livre ?
Cela fait des années que j’avais en tête cette idée. J’ai vécu une aventure merveilleuse et j’avais des anecdotes à raconter. Au début, j’ai voulu le faire seulement pour ma famille, mes petits-enfants. Puis, finalement, j’ai décidé de le publier.
Comment êtes-vous venu au rugby ?
J’ai débuté en 1963, en cadet scolaire, au lycée Henri-IV, avec Raoul Barrière comme entraîneur. Jusque-là, j’avais joué au football à la Jeunesse sportive biterroise, un club de patronage. J’étais un peu limité au football et on m’a trouvé une place de pilier au rugby. J’y ai aimé l’esprit du jeu dans le cadre d’un combat collectif, le côté festif. Il y avait des bagarres et j’avais parfois peur. Mais j’ai rejoint l’ASB. Surclassé en juniors, nous étions entraînés par Félix Lacrampe. Il y avait déjà Georges Senal, les frères Villaz, Gérard Lavagne, Claude Saurel, Henri Cabrol.
C’est une génération de joueurs qui est montée !
Il y a eu aussi l’arrivée de gars un peu plus vieux que nous, comme les Sétois, Yvan Bunomo, Jean-Pierre Hortoland. Il s’est greffé des Audois, Alain Estève et Joseph Navarro et deux Toulousains, Richard Astre et Jack Cantoni. C’est l’équipe qui a été championne de France juniors en 1968. J’en étais capitaine.
Pourquoi être parti à Toulon de 1974 à 1976 ?
J’avais fait des études de physique, mais je n’avais pas de travail à Béziers. Toulon est venu me recruter et m’a proposé un poste d’entraîneur-joueur ainsi qu’un travail d’ingénieur stagiaire à l’Arsenal. Ce qui était d’ailleurs une fausse promesse ! Finalement, j’ai joué la finale de 1974 avec Béziers et dans l’euphorie du titre, me sentant bien dans le groupe, j’ai décidé de ne plus partir. Mais entre-temps, les dirigeants toulonnais ont traité avec Béziers qui m’a jeté et je suis parti deux ans à Toulon !
Et comment êtes-vous revenu à Béziers ?
Ma famille, le groupe et le club me manquaient. Malgré des avis divergents, dont celui de Raoul qui disait que j’étais vieux et fini, je suis revenu car il manquait un pilier droit à Béziers. Et j’ai joué jusqu’en 1984.
Avec Raoul, nous ne nous sommes plus parlé, mais cela n’a pas déteint sur le groupe
Comment est né votre conflit avec Raoul Barrière ?
C’était une affaire de personnalités. Raoul était un ascète, dur, grande gueule. J’étais un jeune bringueur, étudiant, paillard et capitaine de l’équipe. Nos personnalités n’avaient rien pour s’accorder. Mais le conflit date surtout de 1970. Le 15 août, il y avait un match organisé contre Toulon, à Grasse. Nous sommes partis le 14 et nous avons déjeuné, en route, à Aix-en-Provence. Après le repas, Richard Astre et Alain Estève sont allés faire un tour dans Aix.
Nous sommes remontés dans le car avant qu’ils ne reviennent. J’étais au fond. Nous tapions le carton. Raoul a demandé au chauffeur de partir et on a laissé les deux retardataires. Comme c’était moi le capitaine, les gars qui étaient à l’avant du car sont venus me chercher en me disant qu’on avait oublié Richard et le “grand”. J’ai demandé à Raoul que l’on fasse demi-tour pour aller les chercher. Il m’a répondu que c’était hors de question. Il y a eu une grosse engueulade entre lui et moi et nous ne sommes pas revenus. Heureusement pour nous, ils ont réussi à venir nous rejoindre en auto-stop !
L’histoire s’est arrêtée là ?
Non. Le soir, la colère est montée contre Raoul Barrière et ses méthodes de management. En tant que capitaine, j’ai pris la tête de la cabale en suggérant que Pierrot Danos pourrait très bien le remplacer. Puisque tout le monde était d’accord, une réunion a été fixée au mercredi suivant, après l’entraînement. Le but était ensuite d’aller tous voir le président et de lui demander la tête de Raoul. Sauf que le lendemain, nous avons fait un gros match face à Toulon et la colère s’est un peu apaisée. La réunion a quand même été maintenue.
Et ce fut un camouflet…
Quand j’ai pris la parole, le mercredi, j’ai senti qu’il y avait un certain flottement dans l’assistance. Nous avons voté à main levée. En plus de la mienne, il n’y en a eu que trois autres pour voter pour le départ de Raoul, celles de Jack Cantoni, de Claude Saurel et de Gérard Lavagne ! Raoul a dû le savoir dans le quart d’heure qui a suivi. Ensuite, nous ne nous sommes pratiquement plus jamais parlé. Quand il a pu me filer le coup de pied de l’âne, il l’a fait. Mais ce conflit n’a jamais déteint sur le groupe.
D’autres joueurs sont aussi montés au créneau contre Raoul Barrière.
En 1978, pour la finale contre Montferrand, il y avait concurrence entre cinq troisièmes lignes, Christian Pesteil, Pierre Lacans, Alain Estève, Olivier Saisset et Jean-Luc Meiser. Pour les matches éliminatoires, ce n’est pas l’entraîneur seul qui constituait l’équipe, mais une commission dans laquelle siégeaient Raoul Barrière, Émile Bolzan, Félix Lacrampe, Louis Angéli, Richard Astre, Olivier Saisset et moi-même.
Le vote a donné 7 voix à Saisset, 4 à Estève, 4 à Pesteil, 3 à Meiser et à Lacans. Ce n’était pas le choix de Raoul. Il ne comptait pas titulariser Estève. L’équipe est ensuite partie en tournée au Canada, où le “grand” a pris la tête du groupe. Il savait que Raoul avait voulu le faire sauter et il lui en voulait. Raoul a d’ailleurs demandé sa tête. Il y a eu un vote, mais tout le monde a soutenu Estève et c’est Raoul qui est parti.
Combien de fois avez-vous été international ?
Je l’ai été à quatre reprises. J’ai gardé un peu d’amertume de ce passage en équipe de France car j’ai été viré et je n’y ai plus accédé. On m’avait un peu trop monté au pinacle. La presse avait fait de moi le futur capitaine de l’équipe de France. Mais j’ai déçu car je n’ai pas tenu suffisamment le rythme. Je ne m’entraînais pas assez à cette époque-là.
Comment êtes-vous devenu président de l’ASB ?
J’ai présenté ma candidature trois fois. Elle a été rejetée à deux reprises. C’était très politique. À cette époque, la mairie était derrière le club. En sachant que le RPR et la franc-maçonnerie étaient tout-puissants à Béziers et tiraient les ficelles. Je suis finalement devenu président en 1988. Ensuite, Michel Palmié a été co-président avec moi et j’ai pris en main la direction sportive. J’étais très souvent sur le terrain. En 1991, nous avons joué la demi-finale, perdue de justesse, contre Bègles (12-13). Mais surtout, nous avons eu le titre de meilleur club de France. C’est, pour moi, la dernière grande année du rugby biterrois.
On a aussi parlé de vous à la tête de l’équipe de France…
Fin 1991, Jean Fabre devait succéder à Albert Ferrasse. Il m’a contacté et m’a demandé de devenir directeur sportif de l’équipe de France. J’ai accepté et l’information a été reprise dans le quotidien L’Équipe alors que rien n’était encore fait. Or, au dernier moment, Jean Fabre a été blackboulé et Bernard Lapasset est devenu président. J’ai été déçu. J’avais annoncé que je quitterai mes fonctions à l’ASB et, en 1992, j’ai arrêté. Gilbert Lautier m’a succédé. Je suis quand même resté membre du comité directeur.
Pourquoi vous lancez-vous en politique, en 1977 ?
C’est en partie venu de mes opinions de gauche, de centre gauche. Mais il est vrai que je rêvais de faire une carrière politique. J’ai été conseiller municipal de Paul Balmigère entre 1977 et 1984.
Suivez-vous toujours les matches de Béziers ?
Je m’y intéresse toujours, même si la passion est un peu tombée. Je continue à aller au stade, je suis dans la loge des anciens.
Je garde de l’amertume de l’équipe de France car j’ai été viré et je n’y ai plus accédé
Que pensez-vous du rugby actuel ?
À haut niveau, c’est un rugby dur. Je ne l’aime pas trop. Il y a beaucoup de choses qui ne me plaisent pas. Je n’apprécie pas, par exemple, les remplacements de joueurs. À l’époque, le combat durait 80 minutes et le dernier quart d’heure était un réel plaisir ! Le rugby actuel s’apparente un peu à du treize. Et il souffre d’un manque cruel de formation. On ne met pas suffisamment de moyens dans la formation.
Que faite vous de vos journées ?
Je marche beaucoup chaque matin. Je vais, chaque jour, me balader au bord du Canal. L’après-midi, je lis beaucoup. Nous avons aussi une maison au Cap-Ferret, sur le bassin d’Arcachon et dès qu’il fait beau, nous y allons.
Stade de la Méditerranée

En 1989, l’Association Sportive Biterroise fait donc la découverte d’une nouvelle enceinte: le Stade de la Méditerranée. Un stade de 20 000 places signé de l’architecte Jean Balladur (cousin de l’ex-futur Président de la République) et dont l’architecture en tout point atypique peut évoquer selon les points de vues aussi bien un coquillage qu’un ballon de rugby et pour d’autres, absolument rien.

La Méditerranée doit également permettre à la ville de Béziers d’accueillir sur son sol de grands événements, à commencer par les XXe Jeux méditerranéens censés se tenir en 1993 dans la région. Il n’en sera finalement rien, la ville refusant de financer une partie des coûts de l’organisation. Mais la Méditerranée en verra d’autres.
En 1991, le stade accueille une première fois la Coupe du Monde de Rugby à l’occasion d’une victoire française en phase de poule sur la Roumanie (30-3). L’événement majeur du rugby mondial reviendra encore en 1999 avenue des Olympiades, cette fois-ci, pour deux rencontres de phase de poule dont un Fiji-Namibie et une nouvelle victoire du XV de France sur le Canada (33-20).


Egalement, on peut citer la finale de la première édition du Challenge Européen et son duel franco-français entre Bourgoin et Castres (18-9). Une demi-finale de H-Cup entre Castres et le Munster (17-25) en avril 2002 avec à la clef un record d’affluence porté à 20 300 spectateurs. Une demi-finale du Championnat de France 1990 entre Toulouse et le Racing (14-21), ou encore la venue des All Blacks le 4 novembre 1994 pour y affronter une sélection du Languedoc-Roussillon.

Pensé pour porter le renouveau du rugby héraultais, le Stade de la Méditerranée sera de fait le fossoyeur de tous les espoirs de l’ASB – devenue AS Béziers Hérault -. Dès 1994, le club biterrois chute une première fois en Division 2, puis une deuxième en 1999, et encore en 2004. Suprême déshonneur, le club est même rétrogradé en Fédérale à l’issue de la saison 2008-2009. Des performances tellement éloignées des attentes des supporters qu’elles ne peuvent qu’alimenter la nostalgie de Sauclières, là où le club semblait invincible.
Tandis que son club chutait toujours plus bas, la municipalité biterroise menait à bien une série de travaux en 2006, 2007 et 2008. Ce sont d’abord 20 loges d’une quinzaine de places qui sont apparues dans les tribunes ainsi que 2 loges latérales de 41 places, puis une brasserie de 430 m² a été aménagée en tribune d’honneur, et enfin une bodega a été installée sous la tribune de face. Au sortir de ces travaux, la capacité de l’enceinte n’est plus de que 18 555 places, dont 16 110 assises.
Après deux saisons en purgatoire, l’ASBH emporte à la dernière minute la demi-finale face à Tyrosse et obtient son billet pour le championnat Pro D2. Au terme d’une finale de Fédérale 1 très disputée Béziers s’impose 13 à 6 face à Périgueux, les supporters exultent, l’ASBH fête son titre de champion Fédérale 1 (2011). Une nouvelle page de l’histoire du club se tourne, de nouveaux dirigeants restructurent et assainissent l’ASBH, Cédric Bistué est nommé nouveau président de la SASP Béziers Rugby .
La Ville et l’Agglo derrière le club

Lors de la réunion, Robert Ménard a confirmé que la Ville et l’Agglo seraient au soutien de l’ASBH. Afin que le club passe le cap de la DNACG, chaque entité a d’ailleurs versé 200 000 €, soit un total de 400 000 € : “Si nous n’avions pas amené cet argent, le club aurait été relégué, a relevé le maire. Je sais que je dis le contraire de ce que j’avais annoncé, il y a plusieurs semaines. Mais on ne peut pas fermer les yeux et laisser tomber. En sachant qu’indirectement, la Ville sera actionnaire de l’ASBH par le biais de la SCIC qui va permettre de recapitaliser le club. C’est un nouveau départ.”
Avec une équipe motivée qui ne comprend toujours pas pour quelles raisons, certains supporters ne se rallient pas à leur cause. D’autant que “tous les anciens dirigeants ont démissionné”, regrette un dirigeant qui désespère de voir croître le nombre d’abonnés.


Le 07.09.2020, en assemblé générale extraordinaire, le président du directoire est Jean-Michel Vidal. Sont membres à ses côtés, Bruno Boivin et Didier Miquel. Le conseil de surveillance est présidé par Mickaël Guedj. Les autres membres : Robert Ménard, Hervé Billaud, Cédric Braida, Christophe Adriet, Éric Freitas (représentant de l’association ASBH).
D’un point de vue administratif et financier, les nouveaux dirigeants de l’ASBH commencent à voir le bout du tunnel. Certes, il demeure pas mal de travail à accomplir.
Mardi, 10 août 2021 : La Ville de Béziers est le nouvel actionnaire majoritaire de l’ASBH, une première dans l’histoire du rugby
La salle du conseil municipal de l’Hôtel de Ville de Béziers a été, mardi 10 août, le théâtre d’une annonce inédite dans le monde du rugby professionnel. Entouré par les deux présidents du club, Jean-Michel Vidal et Michaël Guedj, devant les nouvelles recrues et le staff technique de l’ASBH, Robert Ménard a expliqué que la Ville venait, par le biais d’une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), de racheter 68,89 % des actions du club, détenues jusqu’alors par la société Passion Ovalie. “Je m’intéresse au club au point d’avoir pris des décisions uniques dans l’histoire du rugby professionnel, clame Robert Ménard devant l’assistance composée également de supporters. Le club de Béziers est tellement important à mes yeux et pour les Biterrois qu’il était inenvisageable qu’il perde son statut professionnel.”

La vieille dame de Béziers ou le stade des Sauclières
« La dame de Béziers
Fut jadis grande Dame
Elle a perdu son charme
Et de ses yeux si beaux
Coulent parfois des larmes
Mouillant ses oripeaux…
… La dame de Béziers
Eut de belles années. »
A présent, il lui sied
D’être presque fanée.
A présent, il lui sied
De recevoir sans cesse
Visite de l’Huissier,
Dont les exploits la blesse…
La dame de Béziers
Seule à présent sans garde
Et sans page fripon,
Elle vit en clocharde
Et couche sous les ponts. »


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Sources:
http://www.midilibre.fr (Piere Saliba 3.6.2019)