Le mercredi des cendres est célébré 40 jours avant Pâques, soit le premier mercredi après le premier dimanche de Carême.
Le pape Grégoire Ier institue aux alentours de l’an 591 la coutume, en ce mercredi, de consacrer au service divin les cendres des rameaux de l’année précédente et de tracer avec ces cendres une croix sur le front des fidèles. En recevant cette croix de cendres, les fidèles doivent prendre conscience de leur caractère éphémère et être appelés à la conversion (en grec μετανοια, metánoia, littéralement « changement de pensée, changement de sens, conversion de la pensée »).
Genèse (Gn 3,19) :
« Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière. »
« Memento, homo, quia pulvis es, et in pulverem reverteris »Genèse (Gn 3,19)
L’imposition de cendres au front du pénitent est une évocation symbolique de la mort, un appel à la conversion, un symbole de renaissance, une image de notre pauvreté et le signe de la miséricorde de Dieu5. Les catholiques sont tenus à l’abstinence et au jeûne le mercredi des Cendres sauf cas particuliers (jeunes enfants, personnes âgées ou malades, personnes exerçant un métier physiquement difficile).
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Qu’est-ce que le Mercredi des Cendres ?
Le Mercredi des cendres, premier jour du Carême, est marqué par l’imposition des cendres : le prêtre dépose un peu de cendre sur le front de chaque fidèle, en signe de la fragilité de l’homme, mais aussi de l’espérance en la miséricorde de Dieu. En 2023, il est fêté le mercredi 22 février.
On trouve déjà le symbolisme des cendres dans l’Ancien Testament. Il évoque globalement la représentation du pêché et la fragilité de l’être. On peut y lire que quand l’homme se recouvre de cendres, c’est qu’il veut montrer à Dieu qu’il reconnaît ses fautes. Par voie de conséquence, il demande à Dieu le pardon de ses péchés : il fait pénitence.
Un symbole de renaissance
Tous, nous faisons l’expérience du pêché. Comment s’en dégager ? Jésus nous apprend que nous serons victorieux du pêché quand nous aurons appris par l’Evangile à remplacer le feu du mal par le feu de l’Amour. Car le feu qui brûle ce jour détruit d’abord mais, en même temps, ce feu éclaire, réchauffe, réconforte, guide et encourage.
La cendre est appliquée sur le front pour nous appeler plus clairement encore à la conversion, précisément par le chemin de l’humilité. La cendre, c’est ce qui reste quand le feu a détruit la matière dont il s’est emparé. Quand on constate qu’il y a des cendres, c’est qu’apparemment il ne reste plus rien de ce que le feu a détruit. C’est l’image de notre pauvreté. Mais les cendres peuvent aussi fertiliser la terre et la vie peut renaître sous les cendres.
Tout en le marquant, le prêtre dit au fidèle : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». L’évangile de ce jour est un passage de saint Matthieu – chapitre 6, versets 1 à 6 et 16 à 18 – qui incite les fidèles à prier et agir, non pas de manière orgueilleuse et ostentatoire, mais dans le secret de leur cœur :
Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que te donne ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais en secret.
Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret.
Quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement du Père qui est présent dans le secret.
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Dans la tradition biblique, comme dans la plupart des religions antiques, la cendre est le symbole de l’insignifiance humaine. L’existence de l’homme est précaire : quelle que soit sa grandeur éphémère — réelle ou apparente —, il est vite réduit à l’exiguïté de la cendre ou de la poussière. Dans son marchandage avec Yahvé, au sujet de la destruction de Sodome et Gomorrhe, Abraham prend la précaution de reconnaître son inanité devant Dieu : « Je suis bien hardi de parler à mon Seigneur, moi qui suis poussière et cendre » (Gn 18, 27).
Face à Dieu, l’homme n’est pas seulement fragile et inconsistant : il est encore et surtout pécheur, c’est-à-dire rebelle à la volonté aimante de son Créateur. Le feu dévorant de la colère divine réduit en cendres l’orgueil humain (Ez 28, 18). La liturgie du mercredi des Cendres rappelle concrètement aux fidèles leur condition de créatures pécheresses : « Souviens-toi, leur dit-on en leur imposant les cendres, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ».
On ne leur demande pas de se rouler dans la cendre (Jr 6, 26) ou de s’asseoir sur la cendre (Jb 42, 6 ; Jon 3, 6 ; Mt 11, 21), mais d’accepter, en esprit de pénitence et en signe de conversion, d’avoir la tête symboliquement recouverte de cendre (Jdt 4, 11-15 ; 9, 1 ; Ez 27, 30). La coutume est d’imposer les cendres sur le front. Voir Jeûne. Les cendres sont traditionnellement obtenues par la combustion des rameaux bénits.
(Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés)
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