

L’ancienne maison d’arrêt de Béziers est situé sur la place des albigeois, juste à côté de la cathédrale St.-Nazaire. Cette maison d’arrêt diffère d’une centre pénitentiaire en termes de la durée de détention. C’est à dire que les détenus d’une maison d’arrêt attendent leur procès pour éventuellement être transféré dans un centre pénitentiaire. Celle de Béziers a été fonctionnelle de 1867 jusqu’à sa fermeture en 2009.
Le “château” inoccupé depuis 2009



Les derniers détenus sont partis en 2009. Ils ont quitté la maison d’arrêt du plan des Albigeois pour rejoindre le centre pénitentiaire du Gasquinoy en périphérie de Béziers. Le “château”, comme certains nommaient le lieu, était devenu vétuste et surpeuplé.
Construite pour une capacité de 48 places au XIXe siècle, à partir de 1939, la prison a hébergé la guillotine pour les trois départements de l’Hérault, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales. Neuf détenus ont été exécutés à la maison d’arrêt de Béziers. L’ultime exécution ayant eu lieu en 1949. Les dernières années d’activités, elle a accueilli jusqu’à une centaine de détenus condamnés à des courtes peines.

“Ils préfèrent dormir sur un matelas par terre plutôt que d’être transférés à Villeneuve-lès-Maguelone ou Toulouse, avait raconté un surveillant pénitentiaire à Midi Libre avant le déménagement. Leurs familles n’ont pas beaucoup de moyens et en restant sur Béziers, ils savent qu’elles vont venir les voir au parloir.”



À l’époque, le tribunal était situé au palais des Évêques et les familles suivaient le camion cellulaire, qui ne faisait que longer la cathédrale, avec les sacs destinés souvent au fils qui partait pour quelques mois à l’ombre. Les gardiens connaissaient la plupart des délinquants, souvent des habitués, et ils savaient comment répartir les couchages pour éviter les problèmes.
Cour de promenade ouverte


Il est prévu de faire trente chambres avec les soixante cellules actuelles. “Nous prenons trois cellules et nous en faisons deux chambres pour avoir une cellule centrale que nous coupons en deux pour faire des salles de bains. Et comme une cellule cela fait 9 m2, nous allons avoir des pièces de 13 à 14 m2 on va faire un peu comme les hôtels “CitizenM” mais, par contre, nous allons jouer sur la hauteur et faire des chambres très monacales, avec de la chaux blanche, une literie blanche, quelque chose qui soit à l’opposé de ce que représente une cellule. Nous avons eu l’autorisation d’agrandir les fenêtres. Il y a l’aspect monacal et puis la liberté puisqu’une artiste de Lyon va nous faire un énorme oiseau en bois de récupération.”
La cour de promenade en demi-camembert va être conservée et ouverte sur la vue à l’ouest. Elle va être transformée en trois salles de séminaire. La piscine doit être insérée dans le chemin de ronde.


Vendredi 1er juillet 2022, jour de l’inauguration de la voie douce qui relie désormais la rive droite de l’Orb au parvis de la cathédrale, via le Pont Vieux.
Ce chantier n’est pas une mince affaire. D’abord parce qu’il franchit un dénivelé de rien moins que 42 m, entre le niveau du fleuve Orb et la cathédrale ! Ensuite parce qu’il a fallu créer une faille entre deux tronçons des remparts de la ville : le premier ceinture l’ancienne prison, bâti au XIXe siècle ; l’autre, construit au XVIIe siècle, soutient le jardin des Évêques. Et entre ces « deux tranches » de remparts, les créateurs du projet ont imaginé installer un escalier et un ascenseur, afin d’accéder au parvis de St Nazaire.










Blague : “La semaine dernière, j’avais encore tout”, a-t-il dit. “Un cuisinier préparait ma nourriture, une chambre avec télévision et radio, je pouvais faire du café ou du thé, mes vêtements étaient lavés, je pouvais aller chez le médecin, le dentiste, etc. gratuitement et j’avais un toit au-dessus de la tête.”
“Mais qu’est-ce qui est arrivé? Votre femme vous a quitté, c’est du business ou …
“Non, non”, répondit-il, “J’ai simplement été libéré de prison.”
Depuis le 12ième siècle Béziers possède déjâ une petite prison cad “le Tour Malepague” qui signifait “mauvais payeurs” ou encore ” Tour des prisons du roy”. À la cour Royal de Béziers, il existait un local uniquement destiné à la détention des personnes obligées et contraintes en vertu du Scel mage et rigoureux de cette ville. Une rue aboutissant aux anciennes prisons, qui occupaient l’emplacement et peut-être les bâtiments de l’ancienne cour royale,est encore appelée rue de la Malapague.





Elle traverse le temps jusqu’au jour d’une nouvelle législation impose des établissements plus spacieux et sécurisé. C’est donc en 1843 que le projet de construire une nouvelle maison d’arrêt voit le jour. Mais le projet reste en suspens pour faute de subventions. Cependant, les conditions dans les prisons restent mauvaises, surtout par surpopulation.
Enfin en 1850 les autorités de la ville ont donné l’autorisation à réaliser le projet. La construction se termine en 1857. Mais ce n’est qu’en 1867 que l’édifice a été mis en service pour des raisons inconnues.


Tout au long de ces années de fonctionnement, des travaux d’angrandissements sont effectués. L’importance de la maison d’arrêt devient d’autant plus grande avec l’arrivée de la guillotine en 1939. Certainement car c’est la seul disponible dans la région entière de Languedoc-Roussillon. Décembre 1949 eu lieu la dernière exécution de deux jeunes hommes de 29 ans pour le meurtre d’un docteur.


La maison d’arrêt-St.-Nazaire ferme ses portes définitivement en 2009. Après, elle a servi notamment au tournage du film “Omar m’a tué” de Roschdy Zem. Ajourd’hui, des projets de transformation sont en cours. Un promoteur a acheté le bâtiment pour y réaliser un hôtel de luxe.
Le nouveau centre pénitentiaire a été mis en service en novembre 2009 et se situe sur la route de Saint-Pons.
Le projet global, porté par le groupe Mando Hospitality, aura un coût estimé de 7,5 M€. Ce fonds spécifique apporte 1,5 M€.
“La Prison”, un nouveau concept d’hôtellerie qui laisse la part belle aux vieilles pierres.
La société “Mando”, comme “manger dormir”, transforme l’ancienne maison d’arrêt.
“C’est la première fois en France qu’une ancienne prison est transformée en hôtel-restaurant.” Max Bonon et Maxim Halimi font partis des associés de la société Mando qui a racheté la vieille maison d’arrêt de Béziers, située sur le parvis de la cathédrale Saint-Nazaire. L’ouverture des portes de “La Prison” est prévue au mois de juin 2023.

Le Fonds Tourisme Occitanie, fonds fermé à la commercialisation et destiné exclusivement à des porteurs de projets d’investissement touristique dans la Région Occitanie, vient de signer le financement de la réhabilitation de l’ancienne prison de Béziers en un complexe hôtelier atypique. Un projet porté par une équipe de professionnels, le groupe Mando Hospitality. L’objectif est de créer un espace de vie unique dans un lieu chargé d’histoire au cœur de Béziers. Le montant financé par le Fonds Tourisme Occitanie est de 1,5 M€ pour un montant total de 7,5 M€.
Un projet atypique

“L’équipe Dette privée de M Capital est très heureuse de pouvoir accompagner grâce au Fonds Tourisme Occitanie ce projet de réhabilitation. Il contribuera sans aucun doute à renforcer l’attractivité touristique de Béziers. Le concept innovant et atypique du projet, l’emplacement incroyable dans un ensemble monumental formé par la cathédrale Saint Nazaire, le palais épiscopal et la prison, sans oublier l’expérience des porteurs de projet ont convaincu l’équipe d’investissement”, souligne Julie Khaski directrice d’investissement Fonds Tourisme Occitanie.
Transformée en hôtel, la prison conservera sa mémoire architecturale, ses beaux volumes et cette image qui fait partie de la carte postale de Béziers. Ce site exceptionnel dispose en effet d’une localisation idéale avec une vue panoramique sur la vallée de l’Orb. L’objectif est de proposer une expérience unique à travers un hébergement atypique, qualitatif et abordable, une restauration gourmande et authentique, un espace bien-être ainsi qu’un environnement business adapté et moderne. Les 50 chambres et parties communes offriront un équilibre subtil entre l’histoire du bâtiment et une décoration moderniste qui mêle du mobilier des années 50 à 70 à des œuvres d’artistes contemporains.
Création de 28 emplois
“Sans le soutien et l’implication du Fonds Tourisme Occitanie, il nous aurait été impossible de finaliser le projet de réhabilitation de l’ancienne prison de Béziers et sa métamorphose en Hôtel La Prison, précise Michel Halimi, Fondateur Mando Hospitality. Il est donc essentiel pour nous d’être le porte-voix des actions concrètes du Fonds Tourisme Occitanie afin de faire de la région Occitanie une des grandes destinations touristiques d’Europe.”
Conformément aux valeurs du Fonds Tourisme Occitanie, ce projet présente des engagements environnementaux forts : circuits courts, limitation de la consommation d’énergie et de la production de déchet. Par ailleurs, ce projet permettra la création de 28 emplois sur le territoire.
“Préserver l’identité historique du lieu”

Le chantier a démarré au printemps 2022 et la métamorphose est déjà éloquente. Même si “nous voulons préserver un maximum de l’identité historique du lieu”. à commencer par la transformation des cellules en chambre et la conservation de la structure de la cour “camembert” qui servait de lieu de promenade aux anciens détenus. Peut-être, même, garder certaines des inscriptions gravées sur les murs par les prisonniers.
Les travaux se font sous l’œil attentif de l’architecte des bâtiments de France qui a donné l’autorisation d’agrandir les fenêtres, de poser un escalier de secours en extérieur ou encore de couvrir cette fameuse cour camembert.
Les deux jeunes hommes portent l’ambition de séjours atypiques pour des escapades. “Nous sommes dans un lieu unique et Béziers est très bien desservie au niveau ferroviaire.” Ils souhaitent drainer cette clientèle tout en s’attachant à séduire le public régional et local. “Les Biterrois apporteront une âme au lieu et nous voulons arriver à un mélange avec les touristes ainsi qu’entre les générations.”




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Sources:
Ancienne prison de Béziers | Saison 2 – Émission 6 (Kafein TV)
Histoire de Béziers – Jean Sagnes
Bulletin de la sociètè archèologique de Béziers (1871) – Mr. Gabrïel Azaïs
Le breviari d’amor de Matfre Ermengaud, suivi de sa lettre à sa soeur. Volume 1 – De Matfre Ermengaud
http://www.beziers-mediterranee.com (Monique)
http://www.midilibre.fr (Emmanuelle Boillot – 27.10.2022 + 1.03.2022 / Caroline Gaillard – 04.01.2023)