


Adresse: 1 avenue Jean-Constans – 34500 Béziers
(Avenue Émile Claparède)
Tél.: 04 67 76 13 45






Les Arènes du plateau de Valras (place Emile-Zola), avec une capacité de 13096 places, a été inaugurée le 11 juillet 1897. Une construction à l’architecture calquée sur celles des arènes espagnoles.
Car la ville de Béziers ne disposait plus des arènes après l’incendie le 6 septembre 1896, les travaux pour les nouvelles arènes de Béziers ont déjà commencé le 18 janvier 1897 pour s’achever en 1901 sur les plans des architectes Carlier, père et fils. Construites de briques et de pierres, avec des gradins concentriques et une piste circulaire de plus de 50 mètres de diamètre, les arènes constituent un des édifices les plus impressionnants de la ville.
Elles témoignent également de la période brillante qu’a connu la ville de béziers qui s’est traduite par des réalisations architecturales prestigieuses et semblent tenir un rôle prépondérant dans l’histoire de la construction des édifices destinés à abriter les activités tauromachiques, introduites dans le sud de la France au XIXe siècle.


La double utilisation de ces arènes retiennent également l’attention puisqu’elles accueillirent de grandes manifestations lyriques, en particulier la création de “Déjanire” en 1898, sous la baguette de son créateur Camille Saint-Saëns.



Les arènes sont aujourd’hui l’un des hauts lieux de la tauromachie en terre languedocienne. Les loges des notables d’autrefois abritent désormais les invités des sponsors. Tous les ans, sous la canicule, c’est ici que se réunissent tous les aficionados de la région et la fête bat son plein pendant cinq jours et cinq nuits.
Le cartel de la feria sera révélé courant mai. Déjà reconnues par Camille Saint-Saëns pour ses qualités acoustiques, les arènes accueillent aussi des concerts et des manifestations culturelles tout au long de l’année.




Historique
- Construction en 1897 à l’initiative de M. Fayot, ancien directeur des arènes de Nîmes avec deux constructeurs et financiers biterrois MM. Gleizes et Sautel, en pleine période de prospérité viticole du Biterrois.
- 1898 : à l’initiative du mécène Castelbon de Beauxhotes, création de la tragédie Déjanire, créée par Camille Saint-Saëns, sur un livret de Louis Gallet.
- 1900 : création de Prométhée de Gabriel Fauré.
- 1901 : Les créatures de Prométhée deLudwig van Beethoven. Présenté les 25 et 27 août 1901.
- 1903: Parysatis, drame en trois actes et un prologue de Jane Dieulafoy, mis en musique par Camille Saint-Saëns.
- Avril 1905 : meeting socialiste avec Jean Jaurès.
- 1905 : Les Hérétiques, opéra en trois actes d’André-Ferdinand Hreold et Charles-Gaston Levadé.
- 1906 : La Vestale, tragédie lyrique en trois actes de Gaspare Spontini.1910 : Héliogabale (tragédie lyrique), opéra de Déodat de Séverac.
- 2000 : Alternative de Sébstien Castella.


A la fin du XIXième siècle, Fernand Castelbon de Beauxhostes, riche propriétaire viticulteur des environs de Béziers, a l’idée d’organiser des spectacles lyriques populaires et de grande qualité dans les arènes de Béziers, dont la construction est en train de s’achever.
Il gagne à ses vues Camille Saint-Saëns, qui propose l’idée de créer un spectacle complet avec chant, déclamation, musique, danse. Pour mettre à exécution son projet, Castelbon devient entrepreneur de spectacles en créant le Théâtre des arènes de Béziers.


La première représentation, Déjanire de Camille Saint-Saëns, est donnée le 28 août 1898 devant un public d’environ 10000 personnes. Les moyens financiers mis en oeuvre sont très importants, les acteurs viennent de l’Odéon, les deux chanteurs solistes de l’Opéra de Paris, les danseuses de Londres, les orchestres de Barcelone et de Béziers. Saint-Saëns dirige 450 musiciens ! Le succès est énorme et le spectacle connait un retentissement à l’échelle nationale.


Le mouvement est lancé et jusqu’en 1906 puis de 1908 à 1911 les représentations se succèdent chaque été aux arènes, avec de nombreuses créations de grands compositeurs français de l’époque – Gabriel Fauré (Prométhée, créé en 1900 et repris en 1901), Camille Saint-Saëns (Déjanire en 1898, 1899 et 1903, Parysatis en 1902 et 1903), Déodat de Séverac (1910), etc.
Ces oeuvres, crées à Béziers, sont ensuite reprises à Paris, Monte-Carlo, Toulouse. Dès 1901 arrivent des mélomanes de la capitale et d’autres régions de France, tandis que les artistes les plus prestigieux de Paris ou de la Scala de Milan viennent se produire aux arènes.

Quand Béziers et ses arènes devenaient la “Bayreuth française”

21.8.2021 Le centenaire de la mort de Camille Saint-Saëns est l’occasion de revenir sur cette riche page culturelle et musicale de la ville. Le compositeur était l’ami du Biterrois Castelbon de Beauxhotes.
À la fin du XIXe siècle, Camille Saint-Saëns est au sommet de son art et de sa carrière : compositeur, chef d’orchestre, organiste (à la Madeleine à Paris), concertiste, directeur du conservatoire d’Alger, écrivain, critique musical et de surcroît grand voyageur, attiré par la Méditerranée et les pays chauds. Son œuvre musicale est déjà considérable. Personnage reconnu, il est le chef de file de la musique française en opposition au wagnérisme alors triomphant en Europe.
De passage à Béziers, pour un concert d’orgue à la cathédrale Saint-Nazaire en 1897, son ami biterrois, le riche Ferdinand Castelbon de Beauxhotes, use d’un stratagème pour le convaincre de créer une œuvre pour les arènes de la ville, alors en construction au plateau de Valras. Le mécène a l’intuition que le lieu peut devenir l’écrin de spectacles lyriques d’ampleur. Il avait été frappé par un spectacle grandiose dans les arènes de Valence quelques années auparavant.
Convaincre Saint-Saëns
Mais il a du mal à traîner Saint-Saëns aux arènes encore en construction. Le compositeur a, en effet, une aversion totale pour ce lieu qu’il appelle “le temple abominable du sang”. Mais, une fois sur place, des notes de violon, jouées par Fernand Fournier, caché à la demande de Castelbon de Beauxhotes, séduisent Saint-Saëns. L’acoustique est excellente.
“Vous aviez raison, mon cher Castelbon.”, lui dit-il tout ému, “C’est vraiment admirable. Il y a quelque chose à faire dans ces arènes, j’y réfléchirai.” Ainsi naquit Déjanire.
Dès l’automne, Castelbon et Saint-Saëns travaillent à recruter les intervenants du spectacle de l’été 1898, pour lequel Castelbon veut… “faire grand et avoir la primeur de l’œuvre”. Saint-Saëns collabore avec le librettiste Louis Gallet, avec qui il avait déjà travaillé, et par l’intermédiaire de celui-ci, sont contactés les décorateurs de l’opéra de Paris, Jambon et son gendre Bally, le costumier Jullien, puis des acteurs de l’Odéon, du théâtre de la Monnaie à Bruxelles, des chanteurs de l’Opéra et de l’Opéra comique, de Paris, de Lyon, de Marseille, de Bordeaux, le ballet de Covent Garden et celui de la Scala.
Sur place, Castelbon met à disposition les structures qu’il préside et qu’il a réorganisées : la Société Sainte-Cécile, l’Orphéon Sainte-Cécile et la Lyre biterroise. La musique de la garde municipale, l’orchestre à cordes de Barcelone et un orchestre de harpes (18 instrumentistes de Barcelone et Paris) sont associés au projet.
Le 28 août 1898, à 15 h, sous la direction de Camille Saint-Saëns lui-même, Déjanire est donnée pour la première fois devant 8 000 spectateurs. Cette tragédie en quatre actes, “un spectacle total”, sera reprise le lendemain, puis l’année suivante, sous la direction de Gabriel Fauré, en présence de Saint-Saëns, avec un ensemble étoffé de 500 exécutants.
“Déjanire” pour les nouvelles arènes
Les grandes heures du Théâtre des arènes sont lancées. Elles se poursuivront jusqu’à la Première Guerre mondiale (très intenses jusqu’en 1911), puis jusqu’en 1925. La période des représentations est ensuite nommée “Fêtes d’août” ou “Grande semaine d’août” : des spectacles en ville accompagnent les représentations aux arènes. Béziers en tira un tel renom qu’elle fut surnommée par le Journal industriel la “Bayreuth française”, appellation reprise par la presse en général et les milieux artistiques. Castelbon de Beauxhotes a atteint son objectif : faire rayonner sa ville et offrir à la population des spectacles populaires de grande qualité.
En 1900, Fauré crée Prométhée aux arènes devant 17 000 spectateurs avec un prologue symphonique de Saint-Saëns. Ce dernier revient en 1902 avec Parysatis, un drame en trois actes avec un prologue de Jane Dieulafoy. Cette œuvre sera reprise l’année suivante tout comme Déjanire.
En 1906, pour le soixante-dixième anniversaire de Saint-Saëns, Castelbon organise aux arènes mêmes, un grand concert, gratuit, dans lequel sont interprétés des extraits d’œuvres du maître. 20 000 spectateurs viennent applaudir Saint-Saëns qui interprète plusieurs morceaux au piano. Le musicien sera alors fait citoyen d’honneur de la ville.
L’amitié sincère entre Saint-Saëns et Castelbon n’a jamais faibli jusqu’au décès du premier, le 16 décembre 1921 à Alger. La correspondance entre les deux hommes est archivée dans le fonds Castelbon à Boujan-sur-Libron.Sources : “Béziers, Bayreuth français” de Michel Fournier, Presses universitaires de Perpignan ; “Saint-Saëns en plein vent” de Florian Héro, Maison de la radio ; Agglo Béziers Méditerranée, Figures du territoire.


Le quartier biterrois des Arènes
Jeanine Pla, cinquante ans de mémoire du quartier des Arènes.
Chic, choc et calme. Voilà résumé, en trois petits mots, le quartier biterrois des Arènes. Et ce n’est pas Jeanine Pla, 88 ans, qui dira le contraire.
Formulée autrement, la description de l’octogénaire respectable, qui a vu éclore 50 printemps depuis sa rue Albertini, rejoint l’idée “d’un quartier aujourd’hui résidentiel et calme, où je me sens bien, qui s’endiable durant la Feria”.

Aussi durant les soirs de fins de semaine sur le haut de l’avenue Émile-Claparède, du Plazza à la Marjolaine (choc), et où l’immobilier est l’un des plus chers de Béziers (chic).
“Mais le quartier était beaucoup plus populaire et vivant autrefois, on a perdu un tas de petits commerces : un boulanger, des bouchers, deux épiciers… et des artisans, à cause des grandes surfaces. Maintenant, il faut aller plus loin, sur l’avenue Claparède pour trouver les commerces”, raconte Jeanine.
Elle connaît le nom de la moindre famille du secteur, encore présente ou partie vivre ailleurs mais ayant participé à l’histoire et à l’évolution du quartier. “Les Maurel, Reverdel, Augé, Valéry, Chamfrau, Tabarnier”… Cinquante ans de vie installée à l’angle de l’avenue Albertini et du boulevard Yves-Nat !
Les Ambulances Pla s’installent en 1971
Car c’est en 1971 que les Ambulances biterroises, tenues par Lucien Pla et son fils Christian, situées avenue Albert-1er, déménagent sur l’avenue Albertini, “pour être au plus près de l’hôpital. Nous n’étions que deux à l’époque, nous et les ambulances Motor, situées à la gare”. Naissent les Ambulances Pla SARL, que tout Biterrois ne peut que connaître.
Jeanine, elle, a épousé Christian en 1953. Et, avec lui, tout le secteur de l’ambulance. Elle sera à ses côtés sans relâche, notamment lorsque, en 1998, Lucien part à la retraite. Les deux fistons, Jacques et Christophe, intègrent plus tard la société pour y développer le funéraire et le matériel médical.

Lorsque Jeanine et Christian (aujourd’hui décédé) se retirent, les fils reprennent les rênes des Ambulances Pla.
Jeanine a vécu toutes les transformations du quartier. “Seules les arènes n’ont pas changé. Mais la clinique Saint-Privat n’est plus là, à la place, il y a la maison de retraite Korian. Mais les religieuses habitent toujours l’immeuble de Saint-Privat, celui qui est resté. J’ai même connu la clinique Brémond, aujourd’hui Champeau, toujours dans le quartier mais pas au même endroit.” La station-service a aussi disparu.
L’ancien Carratié a posé ses valises, “la maison Hoteplin”, précise Jeanine. Quand on vous dit qu’elle connaît chaque nom… “Le boucher traiteur Pierre Augé, le père de Petit Pierre, n’est plus là non plus… Comme Reverdel, installé dans la rue Scribe…”
Jeanine, agréablement bavarde, pourrait écrire une encyclopédie sur la vie de son quartier…
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http://www.midilibre.fr (Antonia Jimenez 15.04.2021 – 21.08.2021))
http://www.histoiresencartespostales.fr (Référence bibliographique: Jean Sagnes (sous la direction de), Histoire de Béziers, Privat, Toulouse, 1986, 352 pages.)