Cinema ancien

Le Casino – qui porta un temps le nom de Saint-Saëns – fut aussi un haut-lieu du music-hall, construit vers 1880, destiné à présenter bals, café-concert, chanteurs, comiques, attractions … .

Béziers – Le Cimetière Vieux
Le tombeau de Alphonse Cavaillès

En 1918, le Casino fut racheté par Alphonse Cavaillès. Né à Vianes (Tarn) en 1868, passé par Toulouse, il vint s’établir à Béziers vers 1900. Remarqué par le directeur du théâtre des Variétés, il devint son adjoint, puis le remplaça en 1907.

Il acquit ce Théâtre en 1918 et aussi la salle de music-hall du Casino, avenue Saint-Saëns. Après l’avoir transformée en cinéma sous le nom d’Excelsior, il la revendit à la ville qui en fit la Maison du Peuple et de la Mutualité puis, dans les années 1960, le Palais des Congrès.

Avec l’argent de la vente, Alphone Cavaillès fit construire une superbe salle de cinéma de 1600 places, l’Excelsior Palace, inaugurée en 1924.

Alphonse Cavaillès demeura directeur du théâtre des Variétés jusqu’à sa mort en 1932, cumulant encore la direction de plusieurs salles à Sète, Montpellier (Grand Théâtre) et Béziers (Grand Théâtre).

La salle ne résista pas à la rage de destruction des années 1960. Sa démolition fit place au Palais des congrès.

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Le premier établissement évoqué est l’actuel “Cinémovida – Le Palace”, un complexe de cinq salles (249 à 53 places). L’histoire de ce cinéma remonte à 1924, année de l’ouverture de “l’Excelsior-Palace”, splendide salle de 1600 places.

C’est ensuite en 1932 qu’un premier changement s’opère, avec la rénovation de la salle confiée à l’architecte marseillais Eugène Chirié, spécialisé dans la création et la modernisation d’établissements cinématographiques du sud de la France. Vers la fin des années 1930, le nom du cinéma est raccourci en “Palace”.

A Béziers, il adopte le thème de l’évasion, qu’il aborde par le biais de l’exotisme, par une décoration représentant une nature luxuriante et des personnes de couleur noire.

Malheureusement son avenir semble très incertain. Fermé une première fois en 2004, le cinéma a réouvert en 2006. Le cinéma a fermé définitivement ses portes le 4 juillet 2011, et a connu par la suite un tragique destin. Car le 21.5.2012, le cinéma “Palace” a été détruit par un incendie.

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C’est la dernière séance au Palace

Clap de fin pour Le Palace de Béziers. Le “Cinémovida” joue ses derniers films aujourd’hui à 14 h et 18 h 30
(Midi Libre – © D.R)

4.7.2011 – Clap de fin pour Le Palace de Béziers. Le “Cinémovida” joue ses derniers films aujourd’hui à 14 h et 18 h 30. Les nostalgiques en seront sans aucun doute retournés, comme cet anonyme qui confiait récemment : “J’ai rencontré mon amour de jeunesse, depuis devenue ma femme, dans ce cinéma. Si je le fréquente toujours, c’est par nostalgie.”

Ce cinéphile passionné devra donc dès demain parler au passé. Le centre-ville n’aura plus son cinéma de quartier, c’était devenu une certitude depuis plusieurs semaines. En avril dernier, la direction de CGR, qui gérait l’exploitation de ces salles depuis cinq ans, avait confirmé à Midi Libre sa volonté de mettre un terme à l’exploitation de ces cinq salles. “Les frais de personnels, et l’ensemble des charges ne sont plus couverts par les entrées. Il nous coûte plus cher ouvert que fermé.” Logique de rentabilité. Le transfert du ciné-club vers les nouvelles salles plus modernes de Monciné, au Polygone, a peut-être définitivement condamné ce lieu historique de la vie biterroise.

C’est dans le milieu des années 20, que les premiers films ont été projetés sur les grands écrans de cette salle proche des Allées. Les membres de l’association Les Amis du Palace, qui seront d’ailleurs ce soir au moment du lancement des dernières bobines, ont retrouvé des documents montrant la foule au moment de l’inauguration. Au fil des décennies, différents propriétaires se sont succédé aux commandes du cinéma, mais toujours guidés par cet amour pour le septième art. Alain Kloeckner, maître des lieux à partir de 1988, avait même monté un Festival des jeunes talents, qui pendant dix ans, a attiré de nombreuses vedettes. “500 à 600 comédiens. Audrey Tautou, par exemple, est passée par Béziers. Que de souvenirs…”

Aujourd’hui, Alain Kloeckner n’est pas triste. Juste résigné. Il pense que le Palace est la victime du projet de multiplexe qu’il avait lancé à la fin des années 90 à Villeneuve, face au cinéma Pathé que la municipalité aurait bien vu au carrefour de l’Hours. “Depuis, le Palace a toujours été catalogué. Monciné a fini par l’achever.” Pas d’heureuse fin pour cette dernière séance … .

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Un appel à idées lancé pour transformer le palais des congrès biterrois

Un programme pour redynamiser l’avenue Saint-Saëns

29.3.2023 – Le conseil municipal a voté à la majorité la procédure pour la mutation du bâtiment de l’avenue Saint-Saëns.

Lundi 27 mars au soir, les élus municipaux ont décidé de lancer un appel à projets portant sur la mutation du bâtiment du palais des congrès, avenue Saint-Saëns. Ils ont considéré que plus de soixante ans après sa création, et malgré une équipe dédiée à son animation, il ne correspond plus aux objectifs et aux attentes des centres de congrès et d’affaires actuels. Sa mise en conformité demanderait de lourds travaux d’investissement et ils ont donc préféré lancer un appel à idées pour sa transformation. Par ailleurs, il existe d’autres sites où tous les événements qui se tiennent en ces lieux peuvent être redéployés.

Les candidats devront axer la conception du nouveau bâtiment durable sur le principe de réversibilité. Elle permettra d’accueillir une mixité de fonction et d’ajuster les usages selon les besoins sans restructuration lourde. De plus, ils devront proposer un programme pour redynamiser l’avenue Saint-Saëns. L’architecture devra être un signal du renouveau du quartier.

La salle a été un casino où le public pouvait assister à des spectacles

Rien n’est encore défini

L’élu d’opposition écologiste, Thierry Antoine, a tenu à savoir si l’objectif était de choisir un projet pour faire un bâtiment municipal, ou si c’était de le vendre à un porteur de projets et de changer sa fonction.

Le communiste Nicolas Cossange a trouvé, lui, cette délibération révélatrice : “Nous allons perdre le grand complexe qui est à la disposition des Biterrois en centre-ville. Alors que vous avez été élu et réélu avec la promesse de revitaliser le centre-ville.”

Le maire, Robert Ménard, a ironisé :  ”C’est vrai que le centre-ville n’a pas changé depuis que nous sommes élus. Pour revenir au palais des congrès, aujourd’hui, on va plus au Cap d’Agde qu’à Béziers. Je ne sais pas ce que nous allons faire, ce n’est pas un projet mais un appel à idées privées, publiques, de tout type. Aujourd’hui, sur cette avenue, nous avons le projet immobilier Ini’t qui va voir le jour, vers l’ancien cinéma Le Palace. Il y a un projet privé, de qualité je pense, sur la Banque de France, de l’autre côté, il y a le conservatoire qui va arriver. Nous nous disons que dans ce contexte-là, cette avenue qui est en train de reprendre vie, nous pourrions imaginer quelque chose. Nous n’avons pas la réponse et c’est pourquoi nous lançons cet appel à idées.”

De L’Excelsior à la Maison du peuple

En 1880, sur l’avenue de Bessan, l’actuelle avenue Saint-Saëns, a été construite une salle de spectacle nommée L’Excelsior Palace. En 1900, elle a été rebaptisée Alhambra Casino, et le public pouvait assister à des spectacles légers. En 1923, après d’importants réaménagements, la salle est devenue Maison de la mutualité, puis Maison du peuple. Elle a beaucoup servi pour des réunions, des débats politiques, des combats de boxe, de judo ou de catch. Les comités d’entreprises biterroises pouvaient réserver la salle en période de l’Avent afin d’organiser des goûters de Noël des enfants du personnel. Elle a été détruite au début des années 1960, sous la municipalité d’Émile Claparède, pour laisser la place au palais des congrès actuel.Sources et illustration : Prospérité d’hier, Béziers, viticulture et commerce au travers de cartes postales anciennes, de Maryse Triaire et Pierre Lavau, aux Éditions du Mont.

Action cœur de ville à Béziers : des logements rénovés pour des locataires salariés

Le Grand hôtel moderne : Le projet de réhabilitation du Grand hôtel moderne, dont le rez-de-chaussée accueillait France Télécom et le cinéma Le Palace, a longtemps été porté par un groupe toulousain. Las, rien n’a pu se faire. aujourd’hui, il est prévu 31 logements (Midi Libre – Emmanuelle Boillot)

10.9.2020 – Six projets immobiliers sont déjà signés dans des bâtiments anciens du centre-ville.

C’était en décembre 2018. La Ville, l’Agglo, l’État et les organismes publics concernés signaient la convention Action cœur de ville. Un dispositif national pour aider 222 communes moyennes à revitaliser leur centre. Cette reconquête passe par le développement d’une offre nouvelle de logements à destination des salariés, avec du pouvoir d’achat, participant ainsi à la redynamisation du tissu économique local.

C’est la Caisse des dépôts et consignations et Action logement qui sont à la manœuvre. Grâce à des rachats par l’opérateur IN’LI Sud Ouest groupe Action logement ou des prêts très intéressants à des promoteurs privés, des programmes en souffrances sont lancés.

Dix-neuf dossiers dans les cartons de la Ville

À Béziers, tout est allé très vite entre la mairie et la sous-préfecture. La Ville avait dix-neuf dossiers disponibles et six d’entre eux sont déjà actés. A savoir, une partie de l’Hôtel Bergé, rue des Docteurs-Bourguet, la Maison des arts (Hôtel Ajac-Lascaux), rue Paul-Riquet et Eugène-Sue, l’Hôtel Bastard, rue Montmorency, l’Hôtel Donnadieu de Crozals, rue Boieldieu, l’Hôtel Consulaire, sur les Allées ou encore le Grand hôtel moderne, avenue Saint-Saëns.

Les opérations qui jusque-là n’étaient pas rentables le deviennent

“Pour une fois, ce n’était pas bureaucratique, Action logement ce n’est pas très compliqué et cela, c’est fait vite”, explique le maire. Robert Ménard détaille le processus : “Il y a un comité, que je préside comme maire, qui se réunit aussi souvent que l’on veut. On instruit les dossiers et on les soumet à l’État. C’est intéressant pour les investisseurs parce que chaque fois, vous avez droit à 1 000 € par m2, 500 € de prêt à 0 % et 500 € de subvention. Cela veut dire que les opérations qui jusque-là n’étaient pas rentables pour un promoteur le deviennent. Je prends un exemple : le Grand hôtel moderne, sur l’avenue Saint-Saëns, c’est un dossier très ancien et bien, c’est un projet signé.”

Autre particularité : “Si vous empruntez, la durée du prêt est plus ou moins longue selon le nombre d’années que vous acceptez de louer. L’idée, c’est de louer le plus longtemps possible. Cela peut être vendu par la suite.” Ces locations, normalement, sont prioritairement réservées à des gens dont les entreprises versent le 1 % logement à Action Logement.

Des opérations portées en propre

Pour l’instant, c’est IN’LI Sud Ouest qui a signé pour cinq des programmes sur six. Le maître d’œuvre pourrait être le même pour tous et c’est une entreprise qui a l’habitude de travailler dans l’ancien. Un atout pour ces chantiers, la réhabilitation réservant, parfois, des mauvaises surprises.

Le dernier, celui de l’Hôtel Consulaire sur les Allées, l’a été par la société OMLB d’Olivier Marty, basée à Boujan-sur-Libron. Elle va installer ses locaux commerciaux dans l’ex-Chambre de commerce et d’industrie. L’entreprise privée n’a pas reçu d’aides pour ces derniers, mais pour les logements qu’elle va aménager au dessus, au deuxième et troisième étages. IN’LI Sud et OMLB vont porter ces opérations en propre et s’occuperont des locations.

“Pour nous, c’est une opération formidable, souligne Robert Ménard. On n’aurait jamais pu la faire s’il n’y avait pas eu ces aides, personne n’aurait pris ces risques-là.”

Les autres projets en instruction

Voici la liste des opérations qui sont en négociation :

– Un hôtel particulier au 20 de la rue Casimir-Péret, pour onze logements. – Six immeubles au 38, 40, 42, 44, 46 et 48 de la rue Berlioz, pour onze logements. – Un immeuble au 20 de la rue des Anciens-Combattants, pour trois logements. – Un immeuble au 28 de la rue des Anciens-Combattants pour seize logements. – Un immeuble au 2 de la rue des Bains, pour 7 logements. – Un immeuble au 30 de l’avenue Alphonse-Mas, pour trois logements. – Deux immeubles au 48 et 50 de la rue Canterelles, pour cinq logements. – Un immeuble au 19 de la rue du Coq, pour trois logements. – Deux immeubles au 8 bis et au 10 de l’avenue Gambetta, pour six logements. – Un immeuble au 1er de la rue du Moulin-à-L’Huile, pour deux logements. – Une résidence intergénérationnelle (Gare du Nord) au 128 de l’avenue Clemenceau, pour 120 logements. – Un immeuble au 22 de la rue Saint-Jacques, pour six logements. – Un immeuble, rue du Lieutenant-Pasquet, pour 70 logements

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Incendie dans l’ancien cinéma “Palace”, sans incidence selon l’Agglo

L’établissement de l’avenue Saint-Saëns a été ravagé par les flammes lundi (Pierre Saliba)

L’établissement était squatté “alors que tout le monde le savait”

Il faut dire que l’enquête de voisinage ne s’est pas avérée payante. Les riverains interrogés, sans doute par peur de représailles, se sont plongés dans un étonnant mutisme niant même le fait que l’établissement, fermé au public depuis plus d’un an, était squatté “alors que tout le monde le savait”, reconnaît un proche du dossier.

Ce ne sont pas les déchets retrouvés aux quatre coins des différentes salles qui prouveront le contraire. Et encore moins les petits tas de cendres découverts ça et là, ayant sans doute servi à cuisiner ou à réchauffer leurs auteurs.

Une chose est sûre aujourd’hui en tout cas, un seul départ de feu est à l’origine de cet incendie qui a entièrement détruit la salle de projection du centre du complexe située au premier étage ainsi que sa toiture. Les quatre autres salles du rez-de-chaussée ayant, elles, été endommagées par la suie et par l’eau utilisée par les pompiers pour combattre les flammes.

Un incendie qui, au final, ne devrait pas porter trop préjudice à l’Agglo, propriétaire des lieux, qui avait acheté l’établissement “dans le cadre d’un projet de restructuration de l’îlot, confie Christian Vincendet, directeur de l’aménagement et du foncier à la communauté d’agglomération. Cela concerne les salles de cinéma mais également d’autres entrepôts mitoyens afin d’engager, avec l’office public de l’habitat de Béziers Méditerranée, un projet de logements sociaux sur l’ensemble de ce foncier.”

“Cet incendie ne remet donc pas en phase le projet puisque nous ne sommes actuellement qu’en phase de portage foncier. D’ailleurs à terme, il est fort possible que tout soit rasé pour reconstruire.”

Pour l’heure, rien n’est acté.

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Le cinéma “Palace” détruit par un incendie probablement criminel

Les incendiaires auraient allumé plusieurs foyers dans la salle de projection du centre du complexe.
Photo – Pierre Saliba

22.5.2012 – Il était un peu plus de 15 h, hier, quand les pompiers de Béziers ont été alertés.

Incendie criminel ?

Le cinéma “Palace”, situé sur le boulevard Camille-Saint-Saëns, était en flammes. L’incendie, apparemment d’origine criminelle, a été allumé via l’arrière du bâtiment dans une des cinq salles de projection dont l’issue de secours a été forcée.

Les incendiaires auraient allumé plusieurs foyers dans la salle de projection du centre du complexe, c’est ce que les traces retrouvées sur place par les experts semblent indiquer. Du coup, l’ensemble des sièges ont littéralement fondu et la toiture du bâtiment s’est effondrée.

Ce cinéma, fermé au public depuis un peu plus d’un an, appartient à l’Agglo. Il semble qu’il était squatté, il devait être transformé en appartements sociaux.

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Cinéma “Palace” : un adieu en toute intimité

Les bobines du film “Ou va la nuit” ont tourné hier soir pour la dernière fois (Olivier Got)

6.7.2011 – Ah bon ? C’est aujourd’hui la dernière séance ! Je pensais qu’il restait encore une semaine.” Hélène vient de réaliser que le cinéma dans lequel elle venait une à deux fois par semaine va définitivement fermer ses portes. Elle, qui avait pris l’habitude depuis 9 ans, de profiter de la programmation pointue de cet intimiste “Cinémovida”, va devoir trouver un autre écran noir pour satisfaire ses habitudes. “Quand je venais en journée, plusieurs fois, je me suis retrouvée seule dans la salle… De belles séances privées !” Des privilèges qu’elle ne pense pas trouver ailleurs aujourd’hui. “Les gros cinémas n’ont pas d’âme, ce ne sont que des machines à pop-corn !”

Son amie Carole, venue apprécier le dernier Woody Allen en VO, confesse ne pas être une grande cinéphile. Néanmoins, “les deux films que j’allais voir chaque année au cinéma, c’est ici que je venais les voir”.

“Nous avons vu ici les plus beaux films. Je suis écœurée par cette fin !”
Sylvie, habituée en colère
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Il est 18 h 30, dehors des retardataires prennent leur dernière place pour le long-métrage australien, Animal Kingdom. Sylvie et Hervé sont tout deux très attachés à cet établissement de centre-ville. “On est venu pour la dernière fois à pied dans notre cinéma préféré”. Depuis 4 ans, le couple se rendait régulièrement dans ses salles obscures. “Nous avons vu ici les plus beaux films : Le nom des gens, Incendies… Je suis écœurée par cette fin !”. Nostalgique de ses bons moments passés, Sylvie ne décolère pas. Elle ne comprend toujours pas la fermeture de ce cinéma, ni plus ni moins, “exceptionnel”.

Les derniers spectateurs rentrent. Le Palace avait programmé quatre projections pour sa dernière séance. Attaché à offrir aux habitués une sélection unique de films, Laurent Demangeon, responsable de la programmation, regrette cette triste fin. “C’est jamais avec gaîté que l’on regarde les portes d’un cinéma se fermer”. Résigné comme tous ceux qui se sont battus pour le maintenir ouvert, il tente de se convaincre qu’un tel scénario était “irrévocable”.

La foule n’est pas venue saluer une dernière fois le Palace. Seule une quarantaine de personnes ont fait le déplacement. Un adieu intimiste, fidèle à l’image que véhiculait ce petit cinéma de quartier.

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La guerre des cinémas a déjà fait une victime

Après des réunions avec la direction du groupe CGR, l’hypothèse de la fermeture s’est confirmée
(Photo Pierre Saliba)

28.4.2011 – “Le cinéma “Palace” vivra sa dernière fête du cinéma et fermera avant la feria”, explique David Alconchel, directeur du Palace et du Méga CGR de Villeneuve-lès-Béziers. “Mais j’ai l’idée de remonter un espace pour l’esprit Palace au Méga, cette programmation différente, ses soirées débats,… C’est un public qui existe à qui, il faut prêter de l’attention”.

Après des réunions avec la direction du groupe CGR, l’hypothèse de la fermeture s’est confirmée. “Depuis l’ouverture de Monciné, il soufre plus que de raison. Il a subi sa concurrence de plein fouet. Au cumul, c’est de l’ordre de 60 % d’entrées en moins”, argumente le directeur. Selon nos informations, certaines semaines, les spectateurs se comptent en dizaines alors qu’en 2009, les vieux écrans en avaient attiré 28 000 sur l’année.

Par contre, le Méga CGR n’est pas effrayé. “Nous avions estimé qu’ils prendraient 40 % de parts de marché, ils sont plutôt à 25 %, déclare David Alconchel. Nous sommes sur les rails de 430 000 spectateurs par an au lieu de 500 000”. Pour étayer ses dires, il cite la première semaine d’avril. “Nous avons fait 5 000 entrées contre 1 400 à Monciné”. Mais le directeur estime qu’il y a trop d’écrans et de places sur le secteur.

D’après les statistiques du Centre national du cinéma (CNC), le Biterrois qui avait un fauteuil pour 35 habitants, dans la moyenne d’une agglomération de sa taille, est passé à un pour vingt. À ce niveau-là, le Biterrois arrive parmi les mieux équipées avec La Rochelle (Charente-Maritime).

Au Monciné du Polygone, “on ne s’inquiète pas. Nous sommes dans les objectifs qui sont de ne pas perdre d’argent dès la première année, et c’est déjà ambitieux”, affirme Aurélie Véa, la directrice. François-Xavier Menou, directeur France de Monciné, vise les 200 000 entrées pour la première année grâce à “une programmation différente du CGR, plus arts et essais, version originale…” Selon lui, “il y a la place pour les deux types de multiplexes de centre-ville et de périphérie. La disparition du Palace était programmée bien avant notre arrivée”. À terme, d’ici trois ans, l’objectif serait les 300 000 entrées, un taux de remplissage comparable au CGR.

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Palace fermé, coup dur pour le centre-ville ?

Les films en 35 mm sont rares, il aurait fallu passer au numérique (P. S.)

29.4.2011 – La classe politique est unanime à déplorer la disparition du cinéma le Palace qui était annoncée depuis des années. Certains n’y voient qu’une logique de marché qui sera compensée. D’autres estiment que c’est une perte sèche pour le 7e art et la vie du centre-ville.

Pour Élie Aboud, 1er adjoint en charge de la culture et député, “entre Monciné et le CGR, l’offre de cinéma est tout à fait correcte pour l’agglomération”. Il prédit même qu’une “saine concurrence pourra apporter une hausse de la qualité et une baisse des prix. Au final, ce sera bon pour le consommateur”. Il souligne que CGR “a retiré intelligemment son recours contre l’installation de Monciné” qui devait être étudié à Paris, la semaine prochaine.

Raymond Couderc, le maire, est du même avis. “Le Palace avait déjà fermé que Monciné n’existait pas. C’est dommage qu’il n’ait pas trouvé sa clientèle, c’est comme cela.”

Aimé Couquet, conseiller municipal d’opposition, regrette le cinéma qu’il a toujours connu. “Apparemment, aux vues du propriétaire, une opération immobilière est préférable au loyer versé par le Palace. Mais c’est surtout dommage pour l’animation du centre-ville, du loisir avant le commercial pour que les gens se retrouvent”.

Jean-Michel du Plaa, conseiller général et sympathisant de l’association des Amis du Palace, s’inquiète à deux titres de cette fermeture, “même si elle était inéluctable techniquement (manque de copies non numériques, accessibilité handicapée) et financièrement. C’est un nouveau coup dur pour la vie du centre-ville. Quand le cinéma le Kursaal a fermé, le restaurant McDonald’s a fait de même. Je reste persuadé qu’il faut une salle en centre-ville, avec une programmation art et essai de films que vous ne verrez pas ailleurs, donc plus à Béziers. À court terme, CGR propose d’accueillir cette programmation de ciné débat, concerts ou reprise de vieux films, mais occuper leur salle pendant quatre heures est peu compatible avec leur fonctionnement. Quand à l’existence de deux multiplexes, en commission d’attribution, ils avaient évalué le potentiel de spectateurs à 1 million en incluant Narbonne. Peut-être s’ils ont une programmation différente. Pas sûr qu’il soit possible de doubler la fréquentation actuelle.”

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Source :

https://www.midilibre.fr – Emmanuelle Boillot 29.3.2023 – 10.9.2020 / Laurent Vermorel 25.5.2012 / 22.5.2012 / Elodie Calas 6.7.2011 / Jean-Pierre Amarger et Ludovic Trabuchet 4.7.2011 / Cédric Citrain 28.4.2011 – 29.4.2011

https://sallesdecinemas.blogspot.com – Alex 4.2.2010

https://cimetieresbeziers.blogspot.com