La Devèze

Dimanche 27 janvier 2008 – 13h30 : Destruction de “la barre Capendeguy” dans le quartier de la Devèze à béziers.

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Le quartier “Béziers – La Devèze” est l’un des 8 quartiers de la commune de Béziers (34500). Il est situé dans le département Hérault. En 2016, le quartier La Devèze comptabilisait une population de 7,916 habitants, ce qui représente environ 11% de la population de Béziers.

Devèze. Venant de “Devèsa” qui correspond à des pâturages ou bois communaux d’usage réglementé. Cependant, dans le cas de Béziers, il s’agirait de terrains ayant appartenu à la famille Devès connue depuis le XVIème siècle. Le lieu (avec la Gayonne) se nommait avant les années 50 “Costes Sèque” et “Super Costam Sicam” en 1110. En 1780, on y trouvait une quarantaine de parcelles destinées à la culture de l’olivier et de la vigne.

Château et parc de la Gayonne

Rue de Sétif
34500 Béziers
Tél : 04 99 41 34 80

D’une superficie de 4,5 Ha située au coeur du Quartier de la Devèze, le parc de la Gayonne abrite un ancien château pinardier construit à la fin du XIXème siècle par l’architecte Thomas Gentil, reconverti en conservatoire.

Équipement structurant l’Avant-scène Conservatoire favorise l’enseignement de la danse, de la musique et du théâtre sur tout le territoire de l’Agglomération Béziers Méditerranée.

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Opération de grande envergure dans le cadre de la lutte contre les trafics quartier de La Devèze à Béziers

Policiers nationaux, municipaux, renforts de CRS pour la lutte contre les trafics à la Dévèze  
J.-P A. – Midi Libre

5.2.2024 – Ce lundi 5 février, un peu plus de 70 personnels des polices nationale et municipale ont investi le quartier de La Devèze dans le cadre de l’opération “place nette” voulue par le gouvernement pour lutter contre les trafics.

Tout doucement, les policiers de la BRI, du Raid, du commissariat de Béziers et des renforts de CRS ont investi le quartier de La Devèze, à Béziers. Environ 70 personnels en tout. Ils y ont été rejoints par des policiers municipaux. Là, plusieurs objectifs à surprendre au pied du lit. Rue Jean-Franco, Rue d’Alger, rue Armand-Vaquerin… Pas question de frapper gentiment aux portes. À 6 h pétantes, alors qu’il faisait nuit noire, les huisseries ont sauté chez les suspects. Et le fruit de plusieurs mois de travail des nombreux enquêteurs du commissariat de Béziers a payé. Cannabis, cocaïne et autres produits stupéfiants ont été saisis. Et nombreux étaient ceux qui s’affairaient à faire les comptes.

Des riverains surpris, mais satisfaits de voir des policiers

Policiers nationaux, municipaux, renforts de CRS pour la lutte contre les trafics à la Dévèze – J.-P A. – Midi Libre

“Ça fait peur, reconnaît une voisine, mais c’était nécessaire. Nous voulons vivre en paix mais il y avait des va-et-vient qui nuisent à notre tranquillité. Et puis, nous n’avons qu’une peur, que notre quartier devienne, comme nous le voyons à la télé, un quartier de Marseille avec des règlements de compte.” Il faut dire qu’il y a quelques mois, une fusillade a eu lieu au pied de l’immeuble où les policiers sont intervenus. Beaucoup ont eu très peur des conséquences. Un autre habitant du quartier a eu un temps d’arrêt quand il a vu tous ces hommes en armes. “C’est impressionnant de voir tout ça. J’ai bien cru qu’il s’était passé quelque chose de grave et que nous n’avions rien entendu. Si c’est pour lutter contre les trafics, tous ces gens qui gênent la tranquillité du secteur, c’est quelque chose de positif et qui doit se répéter. J’espère que cela va marquer les esprits. Nous voulons vivre tranquille dans notre quartier et là, avec tout ce qui se passe, surtout dans la journée, cela devient pénible.”

Visite des caves et des halls d’immeubles

Policiers nationaux, municipaux, renforts de CRS pour la lutte contre les trafics à la Dévèze  
J.-P A. – Midi Libre

Toujours dans le cadre de cette opération “Place nette”, les policiers, renforcés par les brigades cynophiles de la police nationale de Perpignan, mais aussi de la police municipale de Béziers ont visité les sous-sols de nombreux immeubles, mais aussi les halls d’entrée sur de nombreux secteurs du quartier. Là encore, les enquêteurs ont pu mettre la main sur des produits illicites en tous genres.

Le maire de Béziers, Robert Ménard et son épouse Emmanuelle, sont venus se rendre compte de l’opération cours. “Voir autant de policiers sur place pour une opération coup de poing me fait plaisir. C’est important de lutter contre ces trafics. Ils sont allés dans l’immeuble où je vivais quand je suis arrivé. C’était paisible. Nous y étions vraiment bien. Quand je pense à ce que j’ai vécu là, ces moments de tranquillité, cela me navre de voir ce que c’est devenu”, a indiqué le premier magistrat biterrois.

Dans les jours qui viennent, d’autres opérations de contrôles vont avoir lieu dans Béziers, sur la route, mais aussi en centre-ville, ou bien encore dans d’autres quartiers.

Policiers nationaux, municipaux, renforts de CRS pour la lutte contre les trafics à la Dévèze  
J.-P A. – Midi Libre

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Opération “Place nette” à Béziers : contrôles, contraventions, drogues saisies… quel bilan ?

Ce vendredi matin, les commerçants des Halles de La Devèze étaient contrôlés dans le cadre de l’opération “Place nette” – Midi Libre J.-P. A.

9.2.2024 – Ce vendredi 9 février, le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch a dressé le bilan d’une semaine d’opération “Place nette” dans le quartier de La Devèze. Avec le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, Robert et Emmanuelle Ménard, 

Le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch était ce vendredi 9 février au matin, aux aurores, devant les halles de la Méditerranée de Béziers.

Au programme, la présentation du bilan d’une semaine de l’opération “Place nette” à Béziers, mais aussi le contrôle de certains commerçants des halles, visés par la direction départementale des finances publiques.

Pour les seconds, quelques-uns d’entre eux avaient décidé de ne pas ouvrir leurs étals ce vendredi. “D’habitude, il y a plus de monde ouvert, a confirmé un commerçant. Je ne comprends pas pourquoi, ils ne sont pas venus.”

Ce n’est que partie remise, les contrôleurs reviendront de manière beaucoup plus discrète Car il est vrai que les halles étaient encerclées de forces de police.

Une semaine de contrôles à tout va

“La réunion de lancement de cette opération a eu lieu il y a deux mois, a confirmé le préfet Lauch. Nous avions pour objectif de concentrer des moyens dans un endroit précis, à savoir le quartier sensible de La Devèze pour une durée d’une semaine. Ceci d’abord, autour d’objectifs judiciaires précis. Nous entendions déstabiliser et désorganiser le trafic et la revente des produits stupéfiants.”

Le préfet entend inscrire dans la durée ce type d’opérations coup de poing avec des phases de dissuasion et une présence policière renforcée.

Durant toute cette semaine qui a débuté par un coup de force lundi contre les trafiquants, tous les jours une centaine de policiers et de gendarmes mobiles mais aussi des CRS ont été mobilisés dans Béziers. Il devrait y avoir, dans l’année, au moins cinq opérations de ce type en zone police.

Une opération qui n’est pas que judiciaire

“Des opérations dans la lutte contre les stupéfiants, nous en faisons régulièrement, a insisté Raphaël Balland, le procureur de la République de Béziers.

La spécificité de celle-ci est qu’elle n’était pas que judiciaire, ce qui explique la présence des différents acteurs. Ici, nous avons déployé des moyens exceptionnels. Nous ne sommes pas sur une opération de communication, Il y avait une nécessité à agir pour aller plus loin que d’habitude grâce aux moyens. Depuis plusieurs semaines, nous avons fait des surveillances avec l’objectif d’interpeller au-delà des revendeurs. Nous sommes partis sur la base de surveillance et d’interpellations des consommateurs. Cela commence par eux. Ils sont à l’origine du trafic. Sans consommateur, pas de trafics. Désormais chaque personne qui prend le risque d’être identifié peut être interpellée et condamnée. (Pour information, les amendes courent 300 € à 2 000 € .) 

Travaillons pour le bien-être des 4 500 habitants de ce quartier

“Pourquoi cette opération est exceptionnelle ? Parce qu’elle est globale avec les trafiquants et les consommateurs, a appuyé le maire de Béziers, Robert Ménard. Sept locaux étaient squattés, nous en avons fermé cinq. Nous avons pu nettoyer un certain nombre de garages où tout le monde savait ce qu’il s’y passait. 185 M€ ont été investis dans ce quartier pour que les gens y vivent bien. Nous avons refait les deux écoles. C’est ça, la réalité. Le travail de fond a été fait. Parallèlement aux opérations de police ou aux contrôles, nous avons mené tout un tas de petites opérations essentielles pour la tranquillité des gens. Prenons tous les problèmes pour apporter une réponse globale.  Il y a 4 500 habitants dans ce petit quartier. Et il y a 100, 150 personnes qui pourrissent la vie des autres. On y vivait bien. On y vit moins bien parce qu’il est gangrené par le trafic de drogue et le communautarisme. Lutter contre les deux, si on le fait ensemble, nous parviendrons à changer les choses. Tout le monde est content de voir les policiers qui amènent la paix parce que plus personne ne veut venir y vivre, alors que nous y avons construit les plus beaux logements sociaux.”

Emmanuelle Ménard, la députée de la sixième circonscription : “Bien évidemment que je suis très contente de cette opération. Pas pour moi. Pour les habitants de ce quartier. Ils en ont marre que quelques personnes troublent leur tranquillité. C’est ce qui se passe. Mettre les bâtons dans les roues des trafiquants ce sera parfait. Je suis ravie d’entendre que le préfet nous dise que ce ne sera pas la dernière opération. Les gens sont contents. On remet de l’ordre dans ce quartier, mais il n’y a pas que La Devèze. Il y a d’autres quartiers qui valent la peine qu’on s’attarde sur eux. Je pense à l’Iranget, la Grangette et au centre-ville.”

Des chiffres

20 consommateurs ont fait l’objet de condamnations cette semaine. Ils ont permis d’identifier les premiers revendeurs et ensuite le niveau supérieur. Cinq majeurs ont été placés en détention provisoire et un mineur a été placé sous contrôle judiciaire.

Il n’a plus le droit de revenir dans le quartier. Dans la semaine, il y a eu aussi de nombreux contrôles routiers et de la police administrative. Seule la Devèze a été visée par l’opération.

Un peu moins de 5 kg d’herbe ou de résine ont été saisis, environ 100 g de cocaïne, et de l’argent en espèces, ainsi que deux armes. Derrière tout cela, il y a aussi eu onze interpellations, dont quatre de personnes en situation irrégulière.

Plus de 920 personnes ont été contrôlées et 874 véhicules dans la semaine. 129 contraventions ont été relevées. Douze commerces ont aussi été contrôlés et des manquements ont été mis au jour.  

Veuillez fermer la vidéo flottante pour reprendre la lecture ici.

” Derrière ce bilan, il est important de souligner que les consommateurs ne sont pas à l’abri des sanctions, a insisté le préfet Lauch. Nous avons tapé sur un point de deal très vivace et nous sommes remontés vers le trafiquant. Nous espérons que cela aura des effets dans la durée. Je veux croire que tout cela a rassuré la population de ce quartier. Nous reviendrons autant de fois qu’il le faudra. Nous ne nous arrêterons pas là.”  

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Le projet “Soleil Devèze”, devenu une exposition et un livre, témoigne de la métamorphose de La Devèze à Béziers

Pierre-François Gautier et Antony Ward devant un des cyanotypes de l'exposition "Soleil Devèze".

Pierre-François Gautier et Antony Ward devant un des cyanotypes de l’exposition “Soleil Devèze” (Midi Libre – Caroline Gaillard)

15.9.2023 – Deux artistes photographes, Pierre-François Gautier et Antony Ward, ont suivi la deuxième phase de déconstruction du grand ensemble qui a animé La Devèze pendant soixante ans. L’exposition est visible à La Spire, avenue Clemenceau. 

“Vous pouvez détruire les murs mais pas les souvenirs”. Le graffiti est inscrit en noir au-dessus des garages de l’immeuble pris en gros plan, vidé de son contenu, sans porte ni fenêtre, prêt à être détruit à La Devèze. Si la première phase de déconstruction du grand ensemble conçu au début des années 60 par l’architecte Jean Balladur (le créateur de La Grande Motte et du stade de la Méditerranée) a débuté dès 2004, avec la démolition de Capendeguy en 2008, dix ans plus tard, les engins sont à nouveau à l’œuvre pour la démolition des îlots Boniface, Gaudin-Terray, Finale-Lognos-Carrère, Marcel-Cerdan, Géo-André – Petit Breton, Valleray-Jean-Bouin. 

Pierre-François Gautier et Antony Ward, deux artistes photographes biterrois, à la tête de l’association Surveyor One depuis 2016, qui ont déjà mené des ateliers avec les jeunes du quartier via le Mas des rencontres, se voient confier la commande d’un travail de mémoire et de documentation. La communauté d’agglomération Béziers Méditerranée et l’Agence nationale pour la rénovation urbaine financent le projet “Soleil Dévèze”, du nom d’un journal associatif du quartier datant de 1993.

Les techniques d’une pratique artistique quotidienne

Une de sphotos en 35 mm argentique de l'exposition.

Une des photos en 35 mm argentique de l’exposition (D.R.)

“C’est bien sûr un projet de mémoire qui nous dépasse, explique Pierre-François Gautier. Ce quartier avait 60 ans d’existence, nous l’avons toujours connu même si nous n’y avons jamais vécu. Nous vivions juste à côté, à plusieurs, dans une maison. Et il est dans la continuité d’un film que nous avions tourné avec des jeunes et un éducateur du Mas des rencontres, d’un travail de portraits avec des écoles dans une caravane transformée en appareil photo géant. Ce n’est donc pas un hasard si nous avons été choisis pour cette commande, passée pour documenter la mutation et la métamorphose de La Devèze.”

Pour le projet, plusieurs séries de photos ont été réalisées avec différentes techniques, “celles de notre pratique artistique quotidienne”, poursuit Pierre-François Gautier. Un appartement désaffecté a été transformé en camera obscura pour réaliser des grands formats de la démolition, une caravane a permis de prendre des portraits des techniciens de chantier, une partie reportage de terrain a été organisée avec un 35 mm argentique pour des cartes postales et formats 18×24 en noir et blanc, des cyanotypes ont aussi vu le jour, un film vidéo de moins de deux minutes, tourné monté, capte une déambulation sur place… Enfin, des morceaux de tapisserie des appartements ont été photographiés à l’Iphone 6 et des séries colorées ponctuent ainsi l’exposition et le livre.

“C’est vertigineux… Ce sont des milliers de vies”

“On a passé des mois et des mois sur ce chantier. Voir à l’extérieur ces murs si gris et dedans cette chaleur qui laissait entrevoir des vies… C’est vertigineux, détaille le jeune photographe. 581 appartements ont été concernés par cette démolition, ce sont des milliers de vies. Ça nous dépasse. On a choisi l’Iphone car c’est l’outil de l’intime. La dernière chose qu’ils enlèvent quand ils préparent les appartements avant la destruction, ce sont les radiateurs. Derrière, il y a souvent les fragments des premières tapisseries.” En parcourant l’expo et les pages, il est assez émouvant d’imaginer ces vies derrière ces fleurs, ces rayures, ces pierrots, ces portraits barrés de “MDR “et “LOL”, ces ballons qui s’envolent, ces scènes de football…

Enfin, un film est projeté présentant des images prises par drone, du premier coup de pelle symbolique à la presque fin du chantier sur deux ans. “J’ai pris ça comme une commande en séparant bien mon travail d’artiste et mon opinion de citoyen, précise Antony Ward. Je ne voulais pas aller vers une stylisation à outrance. C’était chez des gens avant. Il faut avoir un regard esthétique mais respecter ces gens. Jean-Claude Martinez avait suivi la première phase de 2006-2007. Nous avons beaucoup poussé pour que le livre se fasse et l’expo aussi.” “Derrière les traces enregistrées, nous avons fait autre chose, ajoute Pierre-François Gautier. Un travail artistique, très esthétique, sur la matière. De cette architecture-là, il n’y a plus rien à Béziers. Aujourd’hui, c’est une autre Devèze.”

Les deux artistes permettent de ne pas oublier le grand ensemble créé par Jean Balladur, en haut duquel, paraît-il, on apercevait la mer.L’exposition est visible jusqu’au mercredi 4 octobre, dans les locaux de l’association Surveyor One à La Spire, 98 bis avenue Georges Clemenceau à Béziers. Visite possible sur rendez-vous en semaine : photos.surveyor1@gmail.com. Ouverture pendant les Journées européennes du patrimoine, ces samedi 16 septembre et dimanche 17 septembre de 10 h à 18 h. Durant le temps de l’exposition, deux conférences avec Carole Aragon, historienne de l’art et de l’architecture seront proposées : le mercredi 27 septembre de 18 h à 20 h, “Les grands ensembles et l’architecture de la reconstruction en France” et le mercredi 4 octobre de 18 h à 20 h, “Architecture au futur”.

Le quartier La Devèze est divisé en 5 IRIS (Ilots Regroupés pour l’Information Statistique) qui sont :

Population du quartier La Devèze 2016

Population% de la population de la villeRang
7,91611%5/8

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Comment peut-on admirer Victor Hugo pour constater, après presqu’un siècle et demi, que les hommes politiques, les maires, les responsables, … ne comprennent pas ses mots !

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Béziers : la Devèze, un quartier entre nostalgie et renouveau

Après la démolition de 581 logements et avant les nouvelles constructions, les habitants occupent l’espace.

Après la démolition de 581 logements et avant les nouvelles constructions, les habitants occupent l’espace. (Midi Libre – H. L.)

26.4.2021 – Jusqu’au 30 avril 2021, Midi Libre s’invite dans six quartiers de la ville. Ce lundi, rendez-vous à La Devèze, en pleine mutation du fait d’un important programme de renouvellement urbain.

“Toutes les démolitions prévues sont terminées”, annonce Gérard Abella, président de l’OPH Béziers Méditerranée Habitat, partenaire avec l’Agglomération et la Ville du programme national de renouvellement urbain (NPNRU) en cours sur le quartier de la Devèze.

Le but : dédensifier ce quartier créé de toutes pièces dans les années 60, diversifier les logements et démystifier l’image “grandes barres”.

Aujourd’hui, à la place des ensembles Gaudin-Terray, Cerdan, de la barre Jean-Bouin et de la résidence Géo-André, se trouve un terrain nu, arboré de pins dont on se demande comment ils ont survécu à la destruction de plus de 500 logements.

Un enjeu : changer d’image

“Le seul problème qu’on a la Devèze, c’est ce qu’on raconte dessus !” L’affirmation se répète au fil des discussions. Sadia, la nouvelle boulangère de l’allée Rosa Parks confirme : “Les clients ici sont super, quel que soit leur âge, je suis moins embêtée que là où j’habite au centre-ville !” 

Un peu plus loin, on croise le référent “Gestion urbaine de proximité” de la mairie de quartier, qui discute justement avec un habitant : “Il faut se faire promoteur de l’image de ce quartier, c’est plus dur à restaurer que le bâti…” 

Proximité avec l’autoroute et les plages, offre de santé, espaces arborés, commerces, offre éducative et culturelle (conservatoire, classes Cham, futur pôle des arts et de la scène, implantation d’un centre de formation de gymnastes, future école axée sur les langues étrangères et le numérique),etc. : les arguments ne manquent pas.

Les Halles attirent

“Ce n’est pas non plus parce qu’on est à la Devèze que les gens de l’extérieur ne s’arrêtent pas en passant, tempère Frédéric, qui travaille depuis sept ans dans le tabac presse jouxtant la boulangerie. Moi-même je pourrais aller sur le marché de mon village mais je préfère venir aux Halles de La Méditerranée !” 

En effet ici tout le monde vient profiter, six jours sur sept des étals de pâtissiers, fromagers et autres vendeurs de légumes, dans ce grand bâtiment construit après les premières démolitions. Pierrette vient de Valras accompagner son amie Christiane, du quartier : “On voit toujours beaucoup de monde, on a nos habitudes, pour nous c’est parfait !”

Un attachement unique

Les anciens chibanis du quartier, qui ont dû partir suite aux démolitions, se retrouvent là en assemblée, chaque jour où la météo le permet. Assis en cercle sur les chaises qu’ils ont apportées, ils parlent de l’actualité, de politique, mais aussi de leur sentiment de déplacement et de leur regret de ne pas avoir de lieu dédié à leurs réunions. “Je pense que c’était bien aussi avant, abonde Moussa, un quarantenaire croisé un peu plus loin près de l’église Notre-Dame-de-la-Réconciliation. Il y avait plus de monde, maintenant ça fait un peu vide.”

Il faut dire que La Devèze est un quartier qui marque ceux qui y ont vécu, comme en témoigne le groupe Facebook “Les anciens de La Devèze”, réunissant plus de 1 500 membres. La nostalgie n’est jamais loin, même si les tags “Vous pouvez détruire les murs, mais pas les souvenirs” ont disparu avec les immeubles.

“C’est un quartier convivial où on se connaît tous, explique Moussa. On se voit, on se parle, quand il y a un problème ça se règle, il n’y a pas de conflit de voisinage qui traîne comme on peut voir dans les villages.”

Cet attachement particulier de certains habitants a même permis d’obtenir une dérogation auprès de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) afin de pouvoir édifier un nouvel ensemble de 60 logements sociaux, Villa Rosa, malgré le programme en cours, “alors que normalement ce n’est pas possible de rebâtir sur place”, explique Gérard Abella. Déjà en construction et grâce à un système de conventions tiroirs, cet ensemble sera dédié en priorité aux habitants relogés qui le souhaitent.

Espoir de changement

Le reste de l’espace libéré se partagera entre parc privé et structures médicales (lire ci-dessous). En attendant, entre démolition et reconstruction, René-André en profite pour faire une partie de foot improvisée, avec ses enfants et des amis.

Lui est plutôt positif : “Ça fait 10 ans que je suis arrivé, après le premier programme de démolition, en primo accession. La famille s’est agrandie, on aimerait plus grand donc on espère que les futures constructions nous permettront de rester dans le quartier !”

Le père de famille a déjà vu apparaître de nouveaux équipements, comme le plateau sportif que l’on voit un peu plus haut, pas encore inauguré et déjà plein, mais aussi des commerces qui se rajoutent et augmentent l’offre de services (lire ci-dessous). “Je pense que ces changements peuvent attirer de nouvelles personnes, de la mixité de classes sociales, on a besoin de ça. Il faut juste de la concertation pour une bonne appropriation. Que les nouvelles choses se raccordent à l’existant et permettent une implication de tous.”

Afin que ce quartier de brassage garde son âme si particulière.

L’hôpital, un acteur important

“Il y a même l’hôpital !”, s’exclame Jacqueline quand elle explique pourquoi ni elle ni son fils, né à La Devèze il y a 43 ans, ne veulent quitter le quartier. D’autant plus que depuis sa construction et son ouverture en 1995, le site hospitalier de Montimaran a créé un véritable écosystème autour de lui, avec un impact conséquent en termes d’économie et d’emploi.

“L’offre de soins s’est vraiment densifiée sur ce quartier, constate en effet Carole Gleyzes, directrice de la communication du centre hospitalier. Avec le centre de dialyse NephroCare, le centre de médecine nucléaire, le centre de radiothérapie Oncodoc, le pôle médical, les pharmacies, …”. 

Une offre qui évolue aussi avec le quartier. Ainsi, un service de soins de suite et de réadaptation va être construit pour un budget de 30 M€ sur une partie des terrains démolis récemment, ainsi qu’une structure d’accueil des parents d’enfants hospitalisés, la maison Renaissance, gérée de manière associative.

À la suite du premier programme de renouvellement urbain, déjà, l’hôpital avait pu créer sa cantine centrale et ses archives. Implication et mixité Habituellement, le site de Montimaran est aussi un acteur engagé dans la vie du quartier, il participe notamment à des actions de prévention santé sur le marché.

“Ces actions sont malheureusement suspendues du fait de la crise sanitaire, mais c’est important pour nous”, commente Carole Gleyzes. L’hôpital possède également un internat et de l’immobilier, lui permettant de loger 60 internes ainsi que des médecins étrangers, s’insérant de fait dans la vie du quartier.

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Les premiers coups de pelle ont été donnés ce mardi 16 juin 2020 dans le quartier de la Devèze, à Béziers. L’objectif est de déconstruire 550 logements sociaux pour dédensifier le parc et lui offrir un nouveau visage, plus urbain et diversifié.

Le projet de renouvellement urbain sur “La Devèze”, commencé en 2004 et poursuivi par le NPNRU relève d’une stratégie à long terme de diversification du logement sur le périmètre de ce Quartier Prioritaire de la Ville. Il s’agit de rompre définitivement avec le quartier d’habitat social dense et dégradé ce qui amènera à la démolition totale de 1382 logements.

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Sebli : la société d’économie mixte aménage Béziers depuis les années 1960

La construction de La Devèze, le premier chantier de la Sebli (Viaterra) à Béziers (Archives Pierre Saliba) 

20.11.2013 – La Société d’économie mixte d’équipement du Biterrois et son littoral est omniprésente, incontournable.  Elle aménage  la ville de Béziers et son Agglo depuis les années 1960.

Lorsque l’on parle aménagements sur la ville de Béziers, et même depuis le début des années 2000 sur le territoire de l’agglomération Béziers-Méditerranée, difficile de passer à côté de la Sebli. La Société d’économie mixte d’équipement du Biterrois et son littoral est omniprésente. Aussi bien en centre-ville que dans les Zac (Zones d’aménagement concertées) qui fleurissent un peu partout.

L’effort de modernisation

Mais revenons sur les débuts de la Sebli à Béziers. C’était en 1963. Cette année-là, démarre la construction de la Zup (Zone à urbaniser en priorité) de La Devèze. La France est en pleine mutation et le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU) lance de grands chantiers. La Caisse des dépôts et des consignations, l’État, et d’autres encore, sont mobilisés. La Sebli est chargée du chantier qui devait participer à l’effort de modernisation. En fait, ses nouveaux logements serviront, pour beaucoup, à l’accueil des populations rapatriées d’Algérie. Viendra ensuite la construction du Cap d’Agde.

Une nouvelle stratégie opérationnelle 

En 1982, la loi sur la décentralisation attribue la compétence des travaux d’aménagements aux collectivités locales. Ces dernières doivent désormais prendre en charge les chantiers de cette amplitude. Après une période de latence, en 1998, la Caisse des dépôts et les pouvoirs en place décident de réactiver la Sebli. Une nouvelle stratégie opérationnelle est mise en place. La Sebli se restructure. Henri Dorne, et sa vision sur le développement de la ville et de son agglomération, entre en lice.

Rendre des comptes devant le conseil municipal ou d’Agglo

La procédure concédant / concessionnaire est réactualisée ainsi que les opérations d’aménagement par l’intermédiaire des Zac (zone d’aménagement concertée). La Sebli avait, et a toujours, la mission de les mener à bien. Tout en respectant un cahier des charges établi au préalable, elle acquiert les terrains, fait les études, les prépare puis les revend. Une fois par an, elle rend des comptes devant le conseil municipal ou d’Agglo. Chaque vente fait l’objet d’une délibération des élus.

Pour financer les projets, la société emprunte, avec la garantie de la collectivité et des actionnaires et peut demander des avances remboursables. La Ville peut également apporter des participations pour des aménagements collectifs. Par ailleurs, la Sebli peut recevoir des mandats pour une construction précise. C’est elle qui par exemple a été chargée des deux IUT (quai Port-Neuf et place du 14-Juillet) ; de la piscine communautaire ; la médiathèque André-Malraux, … .

Meilleurs outils de défiscalisation

Elle aussi reste l’opérateur de Béziers pour la rénovation de son centre historique (lire ci-dessous). Suivant toujours le même principe, la société prépare les immeubles et les revend, en se servant des meilleurs outils de défiscalisation pour attirer les investisseurs.

Parallèlement, la Sebli a développé un département “Conseil et études” afin que ses : “Urbanistes, architectes et techniciens savent autant être apporteurs d’idées que conseillers. Et capables de mener des études générales de type SDU (schéma directeur d’urbanisme) ou Plu (plan local d’urbanisme), des études environnementales ou économiques, bases d’un urbanisme responsable.” Elle peut aussi mener des opérations en fonds propres comme pour l’ancien hôtel du Nord, lieu de son siège actuel sur la place Jean-Jaurès.

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La Sebli

Créée en 1963 pour aménager, à l’origine, le vaste quartier de la Devèze à Béziers et surtout, la station balnéaire du Cap d’Agde, la plus grande du littoral méditerranéen, la SEBLi (https://www.sebli.fr/) est une Société d’Economie Mixte (SEM).

Depuis plus de 50 ans, son activité a jalonné la vie des Biterrois à travers ses activités de conseil, d’aménagement et la réalisation d’opérations emblématiques marquantes pour la promotion de l’ouest héraultais comme par exemple à Béziers le stade de la Méditerranée, l’IUT, la Médiathèque, le quartier de l’Ours avec le Polygone… 

« La SEM doit anticiper la réduction de la commande publique suite à la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales et repenser son organisation pour répondre aux nouveaux enjeux de développement durable et citoyens.

C’est la raison pour laquelle, nous avons réalisé un diagnostic stratégique de la société pour savoir comment on pourrait accompagner plus efficacement les collectivités locales mais aussi l’ensemble des acteurs économiques qui participent à la modernisation et à la promotion de notre territoire. Pour réussir cette mutation, il est apparu nécessaire de changer de nom et d’identité visuelle » souligne Frédéric Lacas président de « Viaterra »

Un acteur de la transformation urbaine

Et Thierry Boucher, directeur, d’ajouter « Ce nom s’inscrit pleinement dans le notion de territoire. Il revendique également, a travers sa consonance latine une appartenance au sud ainsi qu’une idée de pérennité de te stabilité.

Le terme « Via » qui évoque la voie, traduit la volonté d’ouverture, d’échange et de transparence, mais aussi le lien entre les territoires. Cette signification de nom se retrouve également dans la représentation graphique du logo : une forme minérale dans laquelle s’entremêlent et se superposent des camaïeux de bleu, de vert et d’orange, rappelant les composantes du territoire.

Cette nouvelle identité visuelle traduit la volonté d’accompagner en profondeur la mutation de la société, en s’adaptant à la nouvelle gouvernance territoriale, en proposant de nouveaux métiers et en s’ouvrant à de nouveaux territoires d’intervention »

« Viaterra » est aujourd’hui devenu un acteur de la transformation urbaine en pilotant, aux côtés de la Communauté d’agglomération de Béziers Méditerranée, des études de planification urbaine, l’aménagement des principales zones économiques. 

« Viaterra » est également partie prenante dans le projet de transformation des entrées d’agglomération de Béziers, avec la création à l’ouest de la ville, d’un nouveau quartier d’affaires composé d’activités tertiaires ainsi que des programmes d’habitat mixte.

Suite au changement de nom, le capital et les acteurs de la SEM restent inchangés avec la Communauté d’agglomération de Béziers (29,52%), la Ville de Béziers (13,78%), la Communauté d’agglomération Hérault Méditerranée (11,57%), le Département de l’Hérault (8,23%, la Ville d’Agde (4,33%), la Caisse des Dépôts et Consignation (11,67%). (Source : https://ecomnews.fr/ – Robert Fages 5.10.2016)

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28.1.2008 – La barre de 500 mètres abritait 492 logements depuis les années 1970.

Explosion 2008

En quelques secondes, 450 kg d’explosifs ont soufflé la barre d’immeuble qui laissera derrière elle 65.000 tonnes de gravas.

Gravats 2008

Il faudra trois mois pour déblayer les gravats avant d’entammer les travaux de fondation des nouveaux bâtiments.

Futur quartier

Le quartier de La Devèze en 2010, après restructuration.

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8.7.2020 – L’ambition du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) sera de sortir ce quartier des quartiers prioritaires de la Politique de la Ville grâce à la convergence des forces locales. Pour ce faire, il s’agit de dédensifier le parc d’habitat social ancien et proposer des formes urbaines nouvelles.

BMHabitat – Les 31 premiers logements de l’immeuble « Boniface » ont été démolis dès le 25 février 2019. Le foncier accueille actuellement les travaux de l’opération de 60 logements sociaux « Villa Rosa ». Jusqu’en 2021, ces travaux permettront de faire sortir de terre un ensemble de 60 logements sociaux dont un collectif de 40 habitations et 20 individuels (villas).

Les 83 suivants de ce mardi 16 juin concernent l’ensemble « Gaudin-Terray ».  C’est une opération qui s’inscrit dans le cadre de Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain 2019-2024 piloté par l’OPH.

Ce sera ensuite au tour des 127 logements de l’ensemble « Cerdan » (en préparation de désamiantage) dont la déconstruction est prévue au second semestre 2020.

550 logements seront démolis sur cette seconde phase, 581 au total c’est aussi 400 familles relogées sur l’ensemble du territoire intercommunal.

Ce chantier représente 70 000 tonnes de démolition et tout est recyclé. 40 000 tonnes restent sur place pour boucher les trous et le reste sera réemployé ailleurs.

Le foncier disponible restant à la Devèze sera utilisé, entre autres, pour la création d’une école, d’un service annexe de l’hôpital, de la promotion immobilière privée et de la verdure.

Une nouvelle ère s’ouvre pour la Devèze !

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Béziers : le sprint final pour le chantier de l’école Samuel-Paty

Christophe Mauny a fait le tour de l’établissement (Midi Libre – Mélissa Alcoléa)

16.12.2022 – Ce vendredi 16 décembre, à la veille des vacances de Noël, Christophe Mauny, Inspecteur d’Académie Directeur Académique des Services de l’Education Nationale (IA-Dasen), ainsi que le maire Robert Ménard et son adjointe à l’éducation, Alberte Frey, se sont retrouvés sur le chantier de la nouvelle école de La Devèze. Dans 15 jours, le 5 janvier, les élèves y feront leur rentrée.  

Le mobilier est arrivé (Midi Libre – Mélissa Alcoléa)

Dès lundi prochain, les premiers cartons issus de l’école des Oliviers devraient arriver à l’école Samuel-Paty, à La Devèze, à Béziers. Et jeudi 5 janvier, 285 élèves, d’élémentaire et de maternelle, y feront leur rentrée (le temps de laisser les enseignants s’installer). 

Vers les salles de classe (Midi Libre – Mélissa Alcoléa)

Mais pour l’heure, ce vendredi 16 décembre, le chantier bat son plein. Des revêtements extérieurs sont coulés. Un superbe parquet “sur champ” est installé dans le vaste couloir qui dessert les salles de classe. Christophe Mauny, IA-Dasen, découvre les lieux au cours d’une rapide visite. “C’est beau ça”, observe-t-il, en désignant les matériaux naturels bruts, béton, bois et aluminium. “Cette école a une caractéristique”, informe-t-il. “Elle est tournée vers les langues internationales et accueillera une section internationale dès le CP”. Cela dans le cadre du dispositif “territoire numérique éducatif”. “Il y a aussi un coin pour un fablab (un laboratoire dédié à l’innovation) avec imprimante 3D et machine à coudre”, ajoute Alberte Frey, élue chargée de l’éducation. Le patio d’accueil, couvert, desservira l’école élémentaire d’un côté, et la maternelle de l’autre…

12,5 millions d’euros

A deux semaines de l’ouverture, le directeur académique Christophe Mauny a découvert une école “magnifique” (Midi Libre – Mélissa Alcoléa)

“Cinq ans de projet aboutissent”, se félicite l’élue, enthousiaste. Ainsi que 16 mois de travaux. Pour rappel, la municipalité a jugé qu’il était préférable de construire une nouvelle école dans ce quartier populaire, plutôt que de rénover celle des Oliviers, devenue vétuste.

Cet équipement, très lumineux, a privilégié 16 salles de classe ouvertes sur la cour. Côté énergies, le système de chauffage principal fonctionnera aux pelures de bois. Mais face à la pénurie, c’est le système d’appoint au gaz qui fonctionnera pour la rentrée. Quant au restaurant scolaire, il devrait ouvrir un mois plus tard. Ce sera un plus car les enfants des Oliviers ne bénéficiaient pas de cantine sur place. Au total, le coût de l’opération s’élève à 12,5 millions d’euros. L’inauguration officielle est prévue le 19 janvier … .

Encore quelques finitions dans le cour de l’école (Midi Libre – Mélissa Alcoléa)

En attendant, les engins s’activent, alors que le mobilier a désormais été déposé dans les salles. De nombreuses finitions doivent encore être réalisées. Le maire Robert Ménard se joint au groupe et constate lui aussi l’évolution des travaux. Le sprint final va commencer. 

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Béziers : Adieu Les Oliviers et bienvenue dans l’école Samuel-Paty

Les sourires s’affichent sur les visages des élèves ce jeudi matin.

5.1.2023 – Ce jeudi matin, 285 élèves ont fait leur rentrée dans des locaux flambant neufs.

Il faisait beau ce jeudi matin et les sourires étaient sur les lèvres à l’heure de la rentrée devant la nouvelle école Samuel-Paty, dans le quartier de La Devèze. Des sourires mais aussi de l’émotion pour tous les acteurs de ce vaste chantier qui a permis d’offrir aux enfants des locaux modernes, aérés et protégés. Il n’y avait point de regret à avoir quitté les locaux vétustes de la vieille école des Oliviers.

Les elementaires se rangent dans la cour.

Le maire, Robert Ménard, la députée, Emmanuelle Ménard, l’adjointe Albert Frey ainsi que les services municipaux avaient tenu à être présents pour savourer et partager cet instant avec les 285 élèves et beaucoup de parents, mais également avec les enseignants et l’encadrement de l’Éducation Nationale.

Les maternelles ont déjà trouvé leur marques.

Luminosité naturelle dans toutes les classes qui donnent sur la cour, plancher en bois qui atténue le bruit, matériaux bruts et lignes douces et surtout, un sentiment de tranquillité et de calme. De la cour de récréation, les enfants ne voient que les arbres qui entourent l’école. Ici, la ville et ses turpitudes sont loin. Toutes les conditions sont réunies pour que chacun puisse apprendre et s’épanouir.L’inauguration officielle de l’école Samuel-Paty aura lieu à la fin du mois de mars, une fois que les bâtiments qui doivent abriter la cantine, les bureaux administratifs de l’Éducation Nationale et la médecine scolaire seront terminés.

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À Béziers, dans le quartier sensible de la Devèze, le pari d’une école cocon

22.7.2023 – La nouvelle école maternelle et élémentaire Samuel Paty, dans un quartier miné par la délinquance à Béziers, se veut une enceinte protectrice.

Près de 600 logements érigés dans des grandes barres d’immeubles des années 1970 ont été démolis au profit d’une école maternelle et élémentaire bilingue (Photos : Cyrille Weiner)

Près de 600 logements érigés dans des grandes barres d’immeuble des années 70 ont été démolis au profit d’une école maternelle et élémentaire bilingue de 3800 m² dans le quartier sensible de la Devèze, à Béziers, dans l’Hérault (34). Un pari lorsque l’on sait qu’à proximité l’école des Tamaris a été incendiée le 31 octobre 2019, en pleine nuit, et a dû être reconstruite.

Le plus facile, c’est de reconstruire. Le plus difficile, c’est de changer les gensJe suis content de ce bel établissement mais ça ne suffira pas“, affirme le maire de Béziers, Robert Ménard, élu en 2014 sur une liste soutenue par le Front national. L’élu, qui a grandi dans ce quartier, se montre réaliste et assure que la métamorphose du quartier demandera des années, les lieux étant gangrenés par les trafics de drogue et la délinquance. “Quand les habitants demandent des logements sociaux, ils ne veulent pas bénéficier d’un logement à la Devèze. Quand j’ai été élu maire, une aire de jeux a été brûlée. Et ce n’était pas la première fois mais la 14e fois qu’elle prenait feu“, déplore-t-il.

image illustrative

L’école est uniquement en rez-de-chaussée afin d’être à hauteur d’Homme (Photo Cyrille Weiner)

Les architectes des ateliers O-S architectes et de NAS architecture ont donc dû répondre à des attentes spécifiques en matière de sécurité: “En vue des problèmes d’intrusion et des risques d’incendies, nous avons proposé une école ouverte sur le quartier tout en étant protégée de l’extérieur“, explique Guillaume Giraud, de NAS Architecture. Le bâtiment se présente effectivement comme une enceinte protectrice articulée autour de deux cours. “À l’intérieur de la cour, on oublie le fait que l’on se trouve dans une enceinte protectrice“, assure Gaël le Nouëne d’O-S architectes.

image illustrative

Les élèves ont déménagé dans cette école en janvier 2023 (Photo : Cyrille Weiner)

Un nom qui a fait l’unanimité

Toutes les salles de classe (9 classes élémentaires et 6 classes de maternelle), donnent côté cour et sont, elles aussi, protégées de la rue. La toiture inclinée rappelle, quant à elle, l’intimité d’une maison, comme le souligne Guillaume Giraud. De même, la couleur de la façade en béton brut teinté sablé de l’école évoque la couleur chaude de la terre. L’école a fait l’objet de tentatives d’attaques lors des émeutes récentes en lien avec la mort de Nahel. Seul un impact est visible sur une fenêtre de l’établissement. “Est-ce qu’un mobilier beau, tu le respectes mieux qu’un mobilier moche?“, s’interroge Robert Ménard, un poil provocateur.

Le nom hautement symbolique de l’école, Samuel Paty, en hommage au professeur d’histoire assassiné lors d’une attaque terroriste islamiste, a fait l’unanimité. “Ce nom est un vrai choix dans un quartier compliqué. Tout le monde était d’accord pour le nom, le corps enseignant comme les parents d’élèves“, se réjouit le maire de Béziers.

Cette école, qui a coûté plus de 9 millions d’euros, vient remplacer l’école des Oliviers, située non loin de là, qui contenait de l’amiante. Les élèves ont été déplacés dans le nouvel établissement en janvier dernier. “L’école des Oliviers n’était pas entourée par un mur périphérique et la clôture était plus facilement franchissable“, estime Jérôme Petesque, chef de service de la Ville de Béziers, qui a suivi les travaux du nouvel édifice. Alors que l’école Samuel Paty, elle, est semblable à un cocon protecteur.

Béziers, quartier de La Devèze : Georgette Bousquet nous a quittés

Ses obsèques auront lieu vendredi 25 juin, à 9 h 30, à Notre-Dame.

Ses obsèques auront lieu vendredi 25 juin, à 9 h 30, à Notre-Dame (Midi Libre)

22.6.2021 – Georgette Bousquet, figure emblématique du quartier de La Devèze, à Béziers, s’est éteinte à l’âge de 97 ans ce samedi 19 juin 2021.

Une bien triste nouvelle pour ceux qui la connaissaient. Née le 15 janvier 1923, Georgette faisait partie des premières habitantes du quartier et était toujours volontaire pour aider à améliorer les conditions de vie des gens qui y vivent.

En atteste son importante implication dans la vie associative locale, notamment à travers l’association Arc-en-Ciel, où des personnes issues de différentes cultures se côtoyaient en apprenant chacune l’une de l’autre.

Malgré son âge avancé, Georgette Bousquet continuait à rencontrer du monde, jeunes comme anciens. Elle avait un mot pour chacun, se plaisait à discuter avec tous, essayant de comprendre leurs désirs pour continuer à améliorer la vie au sein du quartier. Elle assistait d’ailleurs à toutes les réunions relatives aux actions entreprises à La Devèze.

Ses petites plissures au coin des yeux lui donnaient un air malicieux, en totale correspondance avec son caractère toujours souriant et joyeux.

Ses obsèques se dérouleront ce vendredi 25 juin à 9 h 30. Une messe sera célébrée en l’église de Notre-Dame-de-la-Réconciliation et l’inhumation aura lieu à Faugères.

C’est la mémoire, l’histoire mais aussi un peu l’âme de La Devèze qui vient de nous quitter. Adieu Georgette.

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Violences à La Devèze : 70 000 € de dégâts à Albert-Camus

La comité de quartier Gargailhan a dû se réunir à la Maison Cordier

25.9.2023 – Les Biterrois n’ont sûrement pas oublié l’incendie qui a ravagé la maison de quartier et centre social Albert-Camus, lors de la nuit de violences urbaines du 29 juin dernier à La Devèze. La Ville ayant dû procéder à la fermeture immédiate de la structure, la 24e assemblée générale du comité de quartier Gargailhan et limitrophes, s’est tenue, vendredi 22 septembre, à la maison Cordier, au Faubourg. Une première pour les membres du comité, présidé par Marie-Jocelyne Sizun-Vidal.

“Il nous a fallu trouver rapidement un nouvel établissement en juillet. La mairie nous a proposé cette salle, mais ça fait un peu loin, beaucoup d’adhérents n’ont pas pu venir”, s’est désolée la présidente.

La mairie de La Devèze devrait rouvrir à la fin de l’année

La question des dommages à la maison de quartier Albert-Camus a donc été la première à être abordée avec le maire Robert Ménard, venu participer à l’assemblée en compagnie de la députée Emmanuelle Ménard et du coordinateur des comités de quartier, Denis Calvet. “Les dégâts des émeutes ont été évalués à plus de 70 0000 €, a déclaré le coordinateur. La mairie annexe devrait rouvrir en fin d’année, Albert-Camus plutôt en été. Ce n’est pas seulement dû à la longueur des travaux, mais on fait jouer les assurances, il faut amener des devis, cela prend du temps. ” En attendant, le Comité pourra disposer d’une salle à la Maison Cordier et dans des locaux municipaux situés en face. D’autres questions ont ensuite été débattues, sur divers thèmes, notamment la sécurité, l’entretien des trottoirs et les déjections canines…

Le trésorier David Pares a ensuite détaillé le bilan comptable, voté à l’unanimité, et la présidente a fait réélire les membres du conseil. Il a été également rappelé le prochain événement dont pourront bénéficier les adhérents : le repas d’automne mardi 14 novembre à Villeneuve-lès-Béziers.

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Les activités du centre Albert-Camus de La Devèze, à Béziers, reprennent

Les travaux à Albert-Camus vont prendre plus de temps que prévu. La maison de quartier n’ouvrira donc pas en janvier, comme annoncé (Midi Libre – Antonia Jimenez)

1.10.2023 – Incendiée lors des violences urbaines qui ont eu lieu dans la nuit du 29 au 30 juin 2023, la maison de quartier avait été fermée.

Dans la nuit de jeudi 29 à vendredi 30 juin, des incendies, caillassages et actes de vandalisme avaient eu lieu à Béziers. Notamment à la Devèze où la Ville avait dû fermer la mairie annexe et la maison de quartier Albert-Camus, située sur l’esplanade Rosa-Parks.

Un spectacle désolant

Les baies de cette dernière avaient été éventrées et son rez-de-chaussée incendié et saccagé. Conséquences pour les enfants, les familles et les personnes âgées : pas de centre de loisirs durant l’été, pas de ludothèque, pas de sorties pour les ados, ni d’animations pour les séniors… et de grands travaux nécessaires pour pouvoir rouvrir les portes de la maison de quartier et centre social en toute sécurité.

“On pensait ouvrir en janvier, mais les travaux vont prendre plus de temps”, indique Élisabeth Camilleri, directrice générale adjointe à la mairie de Béziers.
La Ville a donc trouvé des solutions pour ne pas pénaliser le public fréquentant l’établissement.

Des activités hors les murs et à la Maison Georgette-Bousquet

Tout d’abord, la mairie a mis en place des activités hors les murs. Concernant les adultes, des marches et des animations sportives telle la gym pour séniors sont organisées sur les jardins et le gymnase du quartier. Les sorties culturelles (musée, spectacles…) vont également reprendre.

Quant aux enfants, la ludothèque qui leur est destinée rouvre sous une autre forme : “C’est un camion qui va aller dans les écoles pour proposer des jeux.”

Pour ce qui est des activités se déroulant en intérieur, l’Office public HLM de l’Agglo met à disposition une salle de 90 m2 à la Maison Georgette-Bousquet, située juste à côté d’Albert-Camus, pour profiter des créneaux libres de l’après-midi. 

“L’aide aux devoirs y est proposée tous les soirs de la semaine, de 16 h 30 à 18 h. Le jeudi, ce sont les collégiens qui sont accueillis pour de l’accompagnement scolaire. Et, les jeudis et vendredis matin, nous remettons en place les ateliers séniors écriture, créatif, numérique et mémoire.” Et Élisabeth Camilleri d’ajouter : “Cette reprise des activités, en attendant qu’Albert-Camus rouvre, permet de redonner vie au quartier, de créer des espaces de rencontre pour les riverains.”

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La Devèze : la maison Camus permet de s’entraider, sortir de son isolement

La maison de quartier se situe allée Rosa-Parks.

La maison de quartier se situe allée Rosa-Parks (Midi Libre)

7.6.2021 – Inaugurée en 2007 la maison de quartier Albert-Camus de la Devèze est un lieu intergénérationnel, où toutes les populations du quartier se rencontrent.

“Elle est le fruit d’une politique de renouvellement urbain dans le but de redynamiser tout le quartier”, comme l’explique Laurent Vasquez, responsable de l’établissement. “C’était notre volonté que de remettre en place une activité socioculturelle. On veut proposer des activités qui puissent intégrer chaque personne pour la sortir de son isolement.”

Face au Covid, l’établissement a dû fermer, mais est resté, malgré tout, en contact avec ses usagers en mettant en place un certain nombre d’activités. Comme le contact par mail ou avec des supports jeux, ou des activités sportives à faire chez soi. Par ailleurs, la maison de quartier a organisé une livraison de gel hydroalcoolique et de masques.

Au cours du deuxième confinement, l’établissement a pu rester ouvert “car il est primordial de conserver le lien, explique Laurent Vasquez. Une maison de quartier, c’est une maison pour tous, chacun doit trouver une activité qui peut servir à chacun, il y a une volonté d’entraide entre les générations avec, par exemple, des projets sur la fracture numérique. Très bientôt, il y aura aussi des ateliers de soutiens scolaire les enfants recevront de l’aide de la part des seniors pour leurs devoirs.”

Albert-Camus met aussi en place des animations pour favoriser la mixité entre les Biterrois. Comme, par exemple, l’activité de cinéma en plein air qui se déroulera sur deux maisons de quartier, Albert-Camus et Georges-Brassens, sur l’avenue Albertini.

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Béziers : une école détruite par un incendie “criminel”

L’école Tamaris incendiée à Béziers (Sylvain Thomas/Par Le Figaro avec AFP)

1.11.2019 – Dans la nuit de jeudi à vendredi, des tirs de mortiers ont visé des policiers et des pompiers dans la cité de La Devèze, quartier sensible de la ville de l’Hérault.

Halloween n’avait rien de festif ce jeudi à Béziers. Lors de violences urbaines condamnées par le gouvernement et le maire de la ville, Robert Ménard, une école et deux salles de classe d’un collège ont été incendiées tandis que des policiers ont été la cible de jets pierres et de tirs de mortiers.

Le feu s’est déclaré vers 22h30 dans le collège Katia et Maurice Kraft, situé dans le quartier de La Devèze à Béziers. Deux salles ont été détruites et des dégâts ont été constatés“, ont indiqué les pompiers de l’Hérault.

À une centaine de mètres, une école primaire a été également incendiée. “Une douzaine de salles ont été lourdement endommagées, dont à une centaine de mètres, une école primaire a été également incendiée. “Une douzaine de salles ont été lourdement endommagées, dont deux ont été totalement détruites”, a poursuivi la même source.

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À Béziers, le chantier de l’espace Renaissance à La Devèze arrêté : “On est très écœuré”

Le camion grue a été vandalisé, le chantier est stoppé.

Le camion grue a été vandalisé, le chantier est stoppé (D.R.)

30.6.2023 – Joël Fernandez, le président de l’Espace Renaissance, déplore les actes de vandalisme sur le chantier de création d’une maison dédiée à la cause des enfants au sein du quartier de La Devèze. Des travaux qui étaient effectués gratuitement par la société biterroise Maurel Bâtiment. 

Un camion-grue chargé de parpaings partiellement brûlé, une baraque de chantier abîmée : le chantier mené par l’Espace Renaissance à La Devèze, à Béziers, a aussi été pris pour cible dans la nuit de jeudi 29 à dimanche 30 juin. Et le président de l’association, Joël Fernandez, ne décolère pas. “Ce chantier est en cours pour la création d’une maison pour les parents d’enfants hospitalisés”, rappelle-t-il. La première pierre a été posée en novembre dernier. “On allait installer le plancher, il reste encore un an environ de travaux. C’est la société Maurel Bâtiment qui fait le gros-œuvre gratuitement pour notre association. Le chantier est désormais arrêté, on ne sait pas quand il va reprendre, on cherche des solutions… On est très écœuré.” 

“Je me refuse à baisser les bras”

Le lieu doit aussi, en effet, accueillir les enfants du quartier pour du soutien scolaire notamment. “Il sera dédié à la cause de l’enfance, on travaille sur la maltraitance, la maladie, le handicap, les classes défavorisées, c’est notre combat”. L’Espace Renaissance a déjà deux maisons à Montpellier, celle-ci, à Béziers, sera la troisième. Et une quatrième est en projet à Marseille.

“Le spectacle de notre chantier ravagé me révolte et je me refuse à baisser les bras. Nous avons des images, nous allons porter plainte et ferons tout pour que les coupables de cette action aberrante, aveugle et destructrice soient fortement punis. S’ils espèrent que leur bêtise va nous arrêter, ils se trompent.”

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“Le boulevard de la drogue” : le quartier de La Devèze à Béziers, de la “belle de jour” aux trafics à la nuit tombée

Les riverains de La Devèze indiquent apprécier leur quartier et notamment le grand marché du mardi.

Les riverains de La Devèze indiquent apprécier leur quartier et notamment le grand marché du mardi (Midi Libre – Antonia Jimenez)

10.5.2023 – Dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 mai, La Devèze, à Béziers, a vécu de grandes violences. Phénomène isolé ou climat d’insécurité ? Qu’en pensent les habitants et les acteurs du quartier ? Reportage.

Ils sont nombreux, le mardi, à se rendre au bout de la rue Balmat, à La Devèze, à Béziers, pour le marché hebdomadaire. Sacs à main à 6 €, paire de chaussures à 8 €, djellaba à 15 €, … . Les prix, imbattables, attirent le chaland. Mais pas que … .

Soraya et son amie Imane, la bonne cinquantaine toutes deux, ne ratent jamais le marché. “On adore, c’est notre sortie, on papote, on se donne des nouvelles, et on trouve toujours un petit quelque chose à rapporter. Aujourd’hui, je me suis acheté un foulard !”, sourit Imane.

Un quartier “apprécié”

À la question “Que pensez-vous de votre quartier, y fait-il bon vivre ?”, comme ces deux femmes d’origine marocaine, toutes les personnes interrogées au marché et plus loin, aux halles, clients et commerçants, habitants ou travaillant dans la zone, répondent “apprécier” y vivre et s’y “sentir bien”.

La plupart n’étaient même pas au courant que la semaine dernière, dans la nuit du 4 au 5 mai, des individus ont commis des violences urbaines (notre édition du 6 mai), entachant encore plus l’image d’une Devèze à deux visages, en quelque sorte, une “belle de jour” et une “belle de nuit”… pas si belle car rongée par les incivilités et la délinquance.

“Une majorité prisonnière d’une minorité”

Est-ce vrai pour autant ? Oui et non à la fois. Comme s’accordent à dire les acteurs de la sécurité du quartier que sont la police municipale, par la voix de son directeur, Fabrice Cantèle, et la police nationale, par celle de Fabrice Aebi, secrétaire départemental de l’Unité SGP Police FO 34 : “La très grande majorité des habitants souhaite, tout simplement, vivre tranquillement”.

“L’épicentre du trafic de drogue”

Le maire de Béziers, Robert Ménard, donne, lui aussi, des éléments, montrant que “la délinquance liée au trafic de drogue se développe dans le quartier, la rue Franco étant l’épicentre du trafic de drogue dans le quartier, et la Grande Devèze étant l’épicentre du trafic de drogue sur Béziers. Les polices sur place, nationale et municipale, le constatent. Les violences du jeudi 4 au vendredi 5 mai, la destruction régulière des caméras de vidéosurveillance, les incendies de poubelles, les déchets répandus sur la voie publique, les agents de la Ville qui nettoient et sont souvent menacés, parce qu’ils dérangent ces individus… Tout cela est lié au trafic de drogue dans ce quartier, où, je le rappelle, 98 % des habitants veulent vivre en paix.”

Le premier magistrat biterrois ajoute : “Quand on fait une carte des arrestations, des heurts et autres faits de délinquance, je vous assure que c’est toujours La Devèze qui est en tête.”

Un trafic de drogue établi

Et le représentant syndical de préciser : “Oui, il y a bien deux Devèze. La première, c’est celle qui travaille, qui va à l’école, au marché, etc. C’est la très grande majorité des gens prisonniers d’une minorité, la deuxième Devèze, qui établit le trafic de drogue, notamment sur le haut du quartier, celui qui n’a pas encore été réhabilité.” Soit, selon nos informations, un “boulevard de la drogue” comme le surnomment certains Biterrois, qui irait de la résidence Le Triangle (construite à la place de l’ancienne barre de Capendeguy) à la zone surnommée “La Dalle”, à savoir le site autour du petit centre commercial.

Même vision du quartier pour le chef de la police municipale, qui parle d’une “poignée d’individus qui veut se privatiser la voie pour y exercer un commerce illégal au détriment d’une très grande majorité d’habitants qui voudrait profiter du quartier.”

“Les appels de riverains excédés”

Il précise : “J’en ai pour preuve les appels de riverains excédés qui nous parviennent au poste de commandement, nous demandant de ne rien lâcher, d’être présents. Ou les problèmes d’incivilités et de délinquance dénoncés sur la plateforme Post office.”

La mère interpellée le 4 mai conteste les faits qui lui sont reprochés

À la suite de l’article sur les violences urbaines qu’a connues le quartier de La Devèze dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 mai, Me Florian Médico, avocat qui défend la mère de famille de 56 ans interpellée, mise en examen pour détention de produit stupéfiant et non justification de ressource, et placée en détention provisoire, qui serait à l’origine des vilences, de tient à préciser : “Ma cliente conteste les faits reprochés. J’ai de sérieux éléments qui viennent appuyer sa position. Je mets tout en œuvre pour faire respecter ses droits. Je souhaite que l’autorité judiciaire puisse avancer sereinement sur le dossier. Et je rappelle qu’elle bénéficie de la présomption d’innocence comme tout justiciable.”

Le fils de la quinquagénaire est toujours recherché par la police.

Mais les riverains rencontrés ce mardi ne parlent pas de cette délinquance. Est-ce par crainte ? Est-ce parce qu’ils préfèrent voir le verre à moitié plein ? Le directeur de la police municipale, dont six agents sont “en patrouille préventive” tous les jours, et donc au contact de la population, n’hésite pas : “Les gens ont peur. La brigade Devèze est interpellée régulièrement. Oui, en matière de trafic de drogue, La Devèze est le plus gros point noir de la ville, on peut le dire.”

Une étude est en cours, menée par la municipalité, pour sécuriser la zone du commissariat mixte, afin d’éviter, comme ce qu’il s’est passé dans la nuit du 4 au 5 mai, les voitures béliers.

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Voitures en feu, police visée, CRS en renfort … nuit de tensions dans le quartier de La Devèze à Béziers

La voiture a été projetée depuis le haut, du côté de la promenade Nelson-Mandela (Midi Libre)

5.5.2023 – Le quartier de La Devèze, à Béziers, a vécu une nuit de jeudi 4 mai à vendredi 5 mai extrêmement agitée. Jets de parpaings, de boules de pétanque, de pavés, contre les véhicules de la police municipale, feux de poubelles, de véhicules… Aux alentours de minuit, une voiture-bélier a été projetée sur la façade du commissariat mixte (polices nationale et municipale). Une compagnie de CRS est en route.

La nuit de jeudi 4 mai à vendredi 5 mai 2023 a été extrêmement agitée dans le quartier de La Devèze, à Béziers, en proie à la violence d’une cinquantaine d’individus.

Jets de parpaings, de boules de pétanque, de pavés, contre les véhicules de la police municipale, feux de poubelles, de véhicules… Aux alentours de minuit, une voiture-bélier a été projetée sur la façade du commissariat mixte (polices nationale et municipale) depuis la route du haut, du côté de la promenade Nelson-Mandela,  zone connue pour être un des points de deal du quartier. 

Ce n’est qu’au matin, au moment de prendre leurs services, que les policiers ont découvert  et constaté les dégâts, par chance uniquement matériels. “Le véhicule contre la façade n’était plus en feu, mais il y avait une autre voiture, plus bas, rue Armand-Vaquerin, qui brûlait encore”, précise Fabrice Aebi, secrétaire départemental de l’Unité SGP Police FO 34. 

Pas de victimes mais d’importants dégâts matériels

Le véhicule, qui a atterri contre le mur latéral du poste de police, en feu, a fait exploser les vitres du rez-de-chaussée de l’immeuble où se trouvent les bureaux des forces de l’ordre. Au-dessus, l’édifice abrite des bureaux de la Ville de Béziers, et encore au-dessus, des logements de particuliers.

Les flammes et les fumées ont ainsi endommagé non seulement la façade (côté terrain vague) mais surtout l’intérieur du rez-de-chaussée, avec deux bureaux entièrement détériorés, inutilisables. ” Sans compter sur les fumées qui ont pénétré dans l’immeuble, et endommagé tous les murs”, fait remarquer Fabrice Aebi.

Il ajoute : “Ce n’est pas la première fois que le poste est pris pour cible, nous avons déjà eu un scooter projeté contre nos murs. Nous condamnons fermement cet acte. Aujourd’hui, le commissariat est privé de deux bureaux. Une fois de plus, les forces de l’ordre sont prises pour cible. Mais nous condamnons surtout parce que cet acte malveillant a mis en danger les locataires du haut de l’immeuble, c’est inadmissible !”

Pour le préfet, cette violence fait suite à l’interpellation d’une trafiquante de drogue

Le préfet, Hugues Moutouh, a confirmé ces violences à nos confrères de France Bleu Hérault. Il en donne l’explication : “Ce n’est pas le fruit du hasard. Ces faits font suite à l’interpellation, la mise en examen par un magistrat instructeur du tribunal judiciaire de Béziers et le placement en détention provisoire, dans la soirée du 4 mai, d’une nourrice”. Il s’agit, selon nos informations, d’une habitante du quartier, une mère de famille de 56 ans.  

Le fils de la présumée trafiquante est recherché

Concernant le fils de la “nourrice” mise sous écrou, le procureur Raphaël Balland, précise : “Déjà condamné pour trafic de stupéfiants et domicilié avec elle à La Devèze, il est activement recherché après avoir pris la fuite à la vue des policiers. Dans le cadre de cette information judiciaire qui débute à peine, un mineur de 17 ans a également été présenté au magistrat instructeur et, lui aussi, placé en détention provisoire dans la soirée du 4 mai, après sa mise en exament du chef de trafic de stupéfiants.”

Et le préfet de poursuivre : “Il est donc plus que probable que ces violences urbaines sont une réponse à cette mise sous écrou.” Le représentant de l’Etat confirme l’arrivée d’une compagnie de CRS à Béziers ce vendredi après-midi.

De son côté, le maire, Robert Ménard, a réagi : “Je suis sidéré, atterré, scandalisé ! Comment un certain nombre de gens peuvent-ils faire cela par solidarité avec une trafiquante de drogue ?  Et tous ces dégâts causés par une bande de voyous, ce sont malheureusement les Biterrois qui vont devoir les payer ! De plus, ils salissent l’image d’un quartier auquel je suis très attaché, dans lequel j’ai passé mon adolescence, où sont investis des millions… Oui, il faut une présence plus importante, la nuit, de la police.”

Une enquête est en cours, tout comme le visionnage des caméras de vidéosurveillance du quartier. “Les patrouilles de police vont s’intensifier dans le quartier du fait de cet événement”, précise le policier. En attendant, les CRS vont opérer des contrôles. “Ce qui s’est passé est exceptionnel, et restera exceptionnel”, conclut fermement le préfet. 

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Béziers : le préfet de l’Hérault aux côtés des policiers va rencontrer les habitants de La Devèze

Des discussions se sont engagées entre les élus, les habitants et le représentant de l’état
(Midi Libre – J.-P. A.)

30.9.2022 – Ce vendredi 30 septembre, le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh était à Béziers à la rencontre des renforts de policiers, mais aussi pour parler avec les habitants de La Dévèze afin d’avoir leur sentiment sur la présence des CRS.

Ce vendredi 30 septembre, le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, était à Béziers à la rencontre des renforts de police qui ont été envoyés pour seconder les policiers dans leurs actions sur le terrain. Le préfet est aussi allé à la rencontre de la population du quartier de La Dévèze pour comprendre ses besoins, mais aussi avoir son ressenti sur la présence policière.

Il ressort de ces rencontres que la population est globalement satisfaite de la tranquillité qui s’est installée dans le quartier depuis trois semaines. ” Nous sommes beaucoup plus tranquilles, expliquait cette vieille dame. Il faut nous les laisser. Avec eux on a beaucoup moins de problèmes. j’espère que les jeunes vont comprendre que c’est pour eux que tout ça est mis en place.”

Le préfet de l’Hérault est venu soutenir l’action des renforts de police
(Midi Libre – J.-P. A.)

Hugues Moutouh, accompagné de Robert Ménard, le maire de Béziers et de son épouse Emmanuelle Ménard, la députée ont fait tout le tour du quartier. Partis de l’école Samuel Paty, ils sont passés par la dalle au-dessus de l’église de La Devèze, puis ont pris la direction des Halles avant de revenir pour visiter le futur poste mixte de police qui accueillera policiers municipaux et nationaux. De quoi trouver du monde sur le parcours.

Soyons honnêtes, les plus jeunes ont préféré chausser leurs capuches et se refermer comme des huîtres plutôt que de discuter avec les autorités en présence. Pour le reste maire et préfet ont été apostrophés pour rapporter des problèmes ou engager des discussions sur la vie dans le quartier. Après presque deux heures de déambulation, la majorité des personnes interrogées apprécient la présence policière qui patrouille jour et nuit dans ce coin de Béziers. Même les policiers le disent : ” Nous avons rarement été aussi bien accueillis. Même la population vient au contact pour nous parler. Cela se fait naturellement et cela, même si nous pouvons sentir de la défiance de la part de certains. Mais globalement c’est très positif.” 

Si le préfet Moutouh n’a pas fait de point de situation après trois semaines de présence à Béziers, il ressort quelques chiffres parlants. En dehors de toutes les infractions routières et incivilités sanctionnées par les renforts, 42 personnes ont été interpellées et conduites au commissariat de Béziers en 23 jours, et ce, à des fins de poursuites. Ce qui a fait dire au préfet de l’Hérault : ” L’action des policiers est bien épaulée par les décisions du parquet et du tribunal. C’est bien. C’est un bon signe envoyé aux délinquants pour qu’ils cessent d’importuner tout le monde.”

Ce vendredi soir, les policiers ont bien montré qu’ils étaient en place. Ils ont su se faire voir et ils ont pris le temps pour cela.

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Béziers : moto-cross et deux roues volés envoyées à la fourrière lors d’une vaste opération à La Devèze

Les moto-cross ont été enlevées des locaux où elles étaient stationnées et placées à la fourrière.

Les moto-cross ont été enlevées des locaux où elles étaient stationnées et placées à la fourrière (Midi Libre)

26.5.2021 – Des deux roues saisies et de nombreuses infractions constatées quartier de La Devèze.

Le moins que l’on puisse dire est que l’opération menée ce mardi 25 mai dans le quartier de La Devèze à Béziers n’est pas passée inaperçue.

Alors que le marché battait son plein, les forces de l’ordre sont arrivées au beau milieu de la foule. De quoi bien asseoir leur présence dans le quartier.

Et c’est ainsi que les policiers du commissariat de Béziers, aidés de membres de la compagnie d’intervention de police de Montpellier ainsi que des motards biterrois ont mené, durant toute la matinée, une opération de sécurité routière un peu particulière.

Fouille minutieuse des parties communes

En effet, pas de contrôle routier, mais, afin de ne plus retrouver sur les routes des engins non autorisés, ils ont fouillé des locaux à vélo et des garages dans tout le quartier tout en déambulant à pied pour aller d’un bâtiment à l’autre.

Et là, bonne pioche. Quelques amateurs de deux-roues et de rodéos nocturnes ont dû faire pale figure à leur réveil en ayant appris que des saisies avaient eu lieu et que les engins étaient désormais à la fourrière. Les policiers ont en effet embarqué des moto-cross, mais aussi des deux roues volés, retrouvés en partie démontés, dans des garages censés ne pas être occupés.

Cette visite surprise n’a pas manqué de surprendre, en cette matinée, où nombre de rues étaient bloquées par les badauds. Mais tout s’est passé dans le calme alors que de nombreux bâtiments ont été visités et inspectés. De quoi faire des repérages et prévoir d’autres opérations à venir.

32 procès-verbaux

Petite cerise sur le gâteau à laquelle ne s’attendaient sûrement pas quelques habitants de ce quartier, un contrôle routier en bonne et due forme a débuté aussitôt après la fin de l’intervention de la matinée.

En effet dès 14 h 30, les représentants des forces de l’ordre de Béziers, municipaux et nationaux, ainsi que les CRS ont investi quatre ronds-points tout autour de La Devèze afin de contrôler tous les conducteurs qui entraient ou sortaient du quartier.

Résultat 32 procès-verbaux électroniques, quatre grands excès de vitesse constatés, mais encore quatre véhicules placés en fourrière, deux qui ont été immobilisés et enfin quatre procédures initiées pour des délits routiers dont une qui s’est soldée par une garde à vue.

“Il est important de mener ce type d’opération, insistait mardi le responsable du dispositif. Les infractions routières sont trop nombreuses et il y a bien trop d’accidents pour ne pas prêter d’attention à ce phénomène. Nous montrons aussi que nous sommes bien présents partout pour lutter contre la délinquance routière.”

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À la Devèze, l’animateur Mourad “met le paquet” pour aider les jeunes du quartier

Le local de l’association est trop petir pour ses activités. Un projet d’aggrandissement est en stand by.

Le local de l’association est trop petir pour ses activités. Un projet d’aggrandissement est en stand by (Midi Libre – S. M.)

27.4.2021 – L’animateur ainsi que les autres membres de l’équipe d’Agapes les accompagnent au Mas des Rencontres, au cœur du quartier, afin de lutter contre l’échec scolaire.

La Devèze, Mourad El Bane connaît. Il y vit et y travaille auprès des jeunes du quartier pour le centre socioculturel le Mas des Rencontres. Surtout les pré-ados, ados et jeunes majeurs qui rencontrent des difficultés scolaires.

“On met le paquet pour les aider !, s’enthousiasme-t-il. Certains veulent se montrer plus grands qu’ils ne sont réellement. L’adolescence est une période de bouleversements psychologiques, physiques et sociologiques. L’ado se cherche, prend de la distance avec ses parents et cherche une identité auprès d’un groupe”.

Sans jamais se substituer aux parents, Mourad fait, grâce au dialogue, tout son possible pour resserrer les liens familiaux indispensables pour l’épanouissent de l’enfant ou de l’ado afin de ne pas compromettre son avenir : “Les parents sont quelques fois dans des situations très compliquées, tiraillés entre le travail, les démarches administratives et la gestion du foyer. Ils ne sont pas démissionnaires. Bien au contraire ! Ils viennent à notre rencontre, soucieux de l’évolution de leur enfant et ont vraiment besoin d’un soutien”.Publicité

Mourad n’aime pas les discours victimaires : “C’est vrai que les jeunes du quartier doivent redoubler d’efforts par rapport aux autres pour arriver au même résultat. C’est comme ça ! C’est la société qui est comme ça. Tant qu’elle ne changera pas de visage, rien ne changera et on sera confronté aux mêmes problèmes de génération en génération. Mais ce n’est pas une raison, non plus, pour légitimer les incivilités ou la délinquance !”

Problème de société

Le Mas des Rencontres ne révolutionne rien mais il met de l’huile dans les rouages. Et c’est déjà pas mal ! Mourad souligne l’évolution des mentalités : “Nous accueillons aussi des adultes. Des mamans et des mamies participent à un atelier couture. Ça crée du lien. La remise en forme qui rassemble des femmes du quartier, aurait été impensable il y a dix ou quinze ans tant elles avaient peur du regard de leurs maris. On sait que ces femmes sont tiraillées entre les tâches quotidiennes, la garde des enfants, les démarches administratives… Elles n’ont pas une minute à elles ! C’est une vraie victoire qu’elles puissent, enfin, avoir un moment à elles !” Mourad El Bane cite aussi les ateliers bien-être, numérique, alphabétisation, parents/enfants… pour apprendre, découvrir, s’exprimer.

Des activités impactées par le Covid

Le centre socioculturel est géré par l’association Adages (structure sociale de Montpellier) et installé depuis 2018 à la Devèze. Ses activités ont été réduites du fait du Covid avec l’annulation de nombreux projets, sorties et actions. L’équipe composée de sept personnes qui se sont adaptées en trouvant de nouvelles manières de travailler.

Objectif : maintenir le lien avec les habitants du quartier fortement impactés par la crise avec des difficultés économiques, sociales, familiales, éducatives… Le projet d’extension du local du Mas des Rencontres, trop petit, est pour l’instant en stand by. Le montant de l’adhésion est de 10 € par famille quelle que soit sa composition. Soit 234 familles en décembre 2020.

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Opération antiterroriste à Béziers : garde à vue levée pour la mère et deux de ses filles

Les policiers du Raid sont intervenus dimanche vers 2h du matin à Béziers

Les policiers du Raid sont intervenus dimanche vers 2h du matin à Béziers (Archives Midi Libre – François Barrère)

7.4.2021 – Seule la jeune fille de 18 ans qui s’était fait remarquer pour sa volonté de commettre une action violente pendant le week-end de Pâques reste en garde à vue au siège de la DGSI à Levallois-Perret. On devrait savoir dans la journée si elle sera déférée devant un juge d’instruction en vue d’une mise en examen.

La garde à vue de la mère de famille arrêtée dimanche à Béziers et de deux de ses filles a été levée ce mercredi matin par le parquet national antiterroriste, “sans poursuite à ce stade” a appris Midi Libre de source judiciaire.

La garde à vue d’une autre sœur, mineure, avait déjà été levée lundi soir, dans les mêmes circonstances. “Seule la principale suspecte reste en garde à vue” a-t-on également précisé.

Elle aurait voulu décapiter des fidèles dans une église !

Cette jeune femme de 18 ans, radicalisée depuis plusieurs mois mais qui était inconnue des services de renseignement aurait projeté une action violente pendant le week-end de Pâques. Selon la presse marocaine, elle aurait voulu s’en prendre à des fidèles, dans une église, à l’occasion de cette fête religieuse.

Le Raid et les policiers spécialisés de la DGSI sont intervenus dimanche 4 avril à 2 heures du matin dans l’appartement familial, au cœur du quartier de la Devèze à Béziers. À l’intérieur du logement, ils ont découvert des engins explosifs en fabrication, des dispositifs de mise à feu à distance, un sabre et une réplique d’arme de poing. Au vu de ces découvertes, les enquêteurs ont décidé de placer toute la famille en garde à vue.

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Opération antiterroriste à Béziers : “Je suis sidéré, comment a-t-on pu passer à côté ?” réagit Robert Ménard

7.4.2021 – Le maire de Béziers (Hérault) réagit après l’opération antiterroriste menée dimanche à la Devèze, où une jeune femme et sa famille ont été arrêtées car soupçonnée d’avoir fomenté un attentat.

Quelle est votre réaction deux jours après les faits ?

Je suis allé sur place dimanche dans la nuit, puis ce mardi matin. Je connais très bien la rue, et même la maison puisque j’ai habité avec mes parents à la même adresse, l’étage en dessous. Ça fait un choc de voir qu’un lieu qui a marqué votre enfance est devenu un lieu où on imagine des opérations pour tuer des gens. Je suis sidéré. On sait, je sais qu’il y a des gens dans toutes les villes de France tentés par l’islamisme radical. Mais là, c’est dans une famille que la Ville connaît, puisqu’elle a eu affaire au CCAS.

Comment peut-on en arriver à détester à ce point ce pays, qui est leur pays, pour imaginer s’en prendre à des gens dans des églises au moment des fêtes de Pâques ? J’y suis retourné aujourd’hui pour comprendre comment on en arrive là. Cette jeune fille, la principale visée, depuis plus d’un an expliquait aux uns et aux autres qu’elle allait voir des vidéos de Daech. Comment a-t-on pu passer à côté ? Et je veux rendre hommage à la DGSI et à l’ensemble des forces de police qui ont évité un attentat et certainement des morts.

Comment ont réagi les gens que vous avez rencontrés ?

Les gens avec qui j’ai parlé sont sidérés que cette famille qu’ils connaissaient, que cette jeune femme, très réservée disent-ils, en arrive là. Et ils se disent : si elle, elle fait ça, d’autres qu’on n’imagine pas peuvent aussi le faire. Les voisins ont aussi du mal à imaginer qu’elle ait agi de sa propre initiative.

Connaissiez-vous cette famille ?

On a eu affaire à elle socialement. C’est une famille très marginale. Le père est hospitalisé avec de gros problèmes.

Ce sont des gens qui vivent des minimas sociaux. ça n’excuse rien du tout, et ça ne fait pas forcément des enfants qui veulent aller tuer leurs voisins. On est dans un milieu d’extrême pauvreté et de marginalité, mais pas du tout connu pour des raisons de radicalisation. C’est encore plus inquiétant.

Avez-vous une idée précise de ce qu’est la radicalisation à Béziers et à la Devèze?

Il y a des gens, des vrais islamistes convertis, reconnus à Béziers. À la Devèze, on a laissé se ghettoïser ce quartier. Pourtant, c’est celui où on a investi le plus d’argent. L’État y a mis entre 200 et 250 M€. 580 logements sociaux viennent d’y être détruits, deux écoles y sont construites dont le groupe scolaire Samuel-Paty qui sera la seule école internationale de Béziers.

Il y a une annexe de la mairie, du commissariat… Il n’y a aucun autre quartier où il y a autant de moyens. Et pourtant. Quand je demande aux gens qui cherchent un logement s’ils veulent vivre à La Devèze, c’est non. On a raté quelque chose. Il ne sert à rien de s’étonner de ça, sans s’interroger sur les causes.

C’est un quartier qui finira si on n’y prend garde, par être mono-éthnique.

Ces arrestations arrivent 20 ans après l’attaque de Safir Bghioua ? Quel regard ?

Il y a vingt ans on était dans l’aveuglement. On ne voulait pas voir que la radicalisation d’une partie de la communauté musulmane était à l’œuvre. Et cette radicalisation se fait au détriment de la grande majorité de cette communauté.

A lire aussi : Emmanuelle Ménard réagit à l’opération antiterroriste à Béziers : “On n’en a pas fini avec le terrorisme”

Quel message voulez-vous lancer à vos habitants ?

Il faut aussi que la communauté musulmane dénonce l’islamisme

Je veux leur dire que la Devèze, ce n’est pas ça. Je ne veux pas qu’on salisse ce quartier et ses habitants. Dans cette affaire se joue une bataille essentielle, où chacun se doit d’être un auxiliaire de ceux qui se battent pour notre sécurité. Il faut aussi que la communauté musulmane dénonce l’islamisme, publiquement.

L’alerte donnée par le Maroc

S’attaquer à des fidèles dans une église, pour les tuer et les décapiter : voilà ce qu’aurait été le projet de la jeune Biterroise arrêtée dimanche, selon des informations publiées mardi 6 avril par les médias marocains. L’Agence marocaine de presse (Map) a diffusé un communiqué de la Direction générale de la sécurité du territoire (DGST), affirmant que les services de sécurité marocains ont signalé le 1er avril 2021 aux services antiterroristes français la menace qu’elle représentait. Un signalement portant sur “des données personnelles” et “ses données d’identité électroniques, ainsi que sur le projet terroriste qu’elle s’apprêtait à exécuter en coordination avec des éléments de l’organisation terroriste Daech” précise l’agence Map qui évoque “son intention imminente de commettre des actes de meurtre et de décapitation”. Rappelons qu’un sabre a été saisi à son domicile. Le parquet national antiterroriste doit décider ce mercredi des suites judiciaires concernant la mère et ses trois filles arrêtées à Béziers.

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Un bois classé détruit face au château de La Devèze à Béziers : “C’est un massacre”

Ce jeudi matin, des habitants dénonçaient l’opération.

Ce jeudi matin, des habitants dénonçaient l’opération (Midi Libre – Melissa Alcolea)

12.3.2021 – Des riverains, soutenus par le conseiller municipal EELV Thierry Antoine et le “Groupement national de surveillance des arbres”, dénoncent l’abattage d’un bois classé.

Ce jeudi matin, plusieurs riverains de la résidence privée Les Soleiades, dans le quartier de La Devèze, à Béziers, ont rendez-vous devant le grillage qui empêche désormais l’accès au “petit bois”.

Dans le superbe parc du château de la Devèze, ce petit bois protégeait il y a quelques mois encore la résidence, de l’avenue Jean-Foucault et de sa circulation dense.

Mais la grande majorité de ses arbres a été abattue en février 2020. Au grand dam de Claudette Fauré, de Gwladys ou encore de Michel, tous trois sur place ce jeudi. “Claudette est intervenue pour le cèdre”, souligne Gwladys. Bien qu’amputé de quelques branches, l’arbre a finalement été sauvé… “C’est un massacre. De voir ça, ça vous fend le cœur”, lâche Gwladys. “C’est notre cadre de vie qui est modifié. On a du bruit qu’on n’avait pas avant.”

Propriétaire d’un F2, Pascal Louchet se mobilise en février dernier et alerte le Syndic, Opaleo, situé à Sète. “La résidence, initialement dédiée aux séniors, était protégée par un écran végétal dense, classé en Espace boisé classé (EBC)”, explique-t-il après avoir consulté le Plan local d’urbanisme de la Ville de Béziers.

“À l’écoute des résidents, nous avons ressenti un fort désarroi face à ces actions d’abattage d’arbres sains. Et en tant que propriétaires, cela constitue une dévalorisation de notre bien. Nous dénonçons donc ces actions exécutées de façon non conformes aux règles d’urbanisme, ces arbres étant protégés.”

“Aucune action ne fera repousser les arbres”

Serge Canredon, syndic de la copropriété des Soleiades, envoie un huissier. Le 18 février, maître Bringuier (Sète) constate ainsi “l’abattage de chênes, de pins de grande taille.” “Des arbres sont abattus sur l’intégralité de la longueur de ce terrain.”

Au regard des photos jointes au constat, on peut estimer qu’une trentaine d’arbres ont été mis à terre. “Par lettre recommandée avec accusé de réception, j’ai également demandé des explications à la mairie et informé la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer NDLR), poursuit Serge Canredon, dépité. En octobre 2020, a posteriori donc, l’opération d’abattage fait l’objet d’un affichage réglementaire, “une déclaration préalable”…

“Ils – les promoteurs, NDLR – ont abattu sans autorisation et ont régularisé après coup”, souligne le service urbanisme de la mairie, précisant avoir été mis devant le fait accompli.

C’est que le promoteur, en l’occurrence la société Poca, codirigée par le Biterrois Pierre-Olivier Valaize, a un permis de construire pour bâtir 10 maisons de quelque 85 m² chacune sur cette zone.

“Mais ce n’est pas parce qu’on devient propriétaire qu’on peut faire n’importe quoi”, plaide Thierry Antoine, conseiller municipal EELV qui était lui aussi rendu sur place ce jeudi. “Ces arbres, ce sont le patrimoine du quartier. Le parc du château, ce n’est pas rien.”

Non loin de l’élu, Michel, propriétaire depuis peu, ne s’en remet pas et pointe le préjudice : “J’ai acheté un parc avec un bois, pas avec du béton en face.” Démunis, les résidents évoquent la possibilité de se tourner vers la justice ou l’association France Nature Environnement. “Mais le mal est fait, assène Serge Canredon. Aucune action ne fera repousser les arbres.”

Hérissons, écureuils, oiseaux

Depuis 2019, Nicole Bartoli, qui vit à Maureilhan, a lancé le Groupe national de surveillance des arbres au niveau du Biterrois. Son engagement sur ce dossier est son premier en Biterrois. Il se limite, pour l’heure, à une forme de soutien aux personnes démunies sur ces questions. Elle, pointe dans cette opération, la faune existante qui a disparu : “Les hérissons, espèce protégée, les palombes, les écureuils.”

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Béziers : la construction de dix villas va débuter face au château de la Devèze

La construction de dix villas va débuter

La construction de dix villas va débuter (Midi Libre)

12.3.2021 – La société Poca a racheté ce terrain avec son permis. Les maisons doivent être bâties au bord de la zone protégée.

“Quand on a acheté le terrain, il y avait déjà le permis de construire avec”, explique Gregory Valaize. Ce dernier travaille avec son frère, le promoteur Pierre Olivier-Valaize, sur ce projet immobilier, le lotissement “Le château de la Devèze”, qui prévoit dix maisons de 85 m² chacune, face au superbe château.

“Ce bois classé était un dépotoir”

“Il y a eu un abattage, c’est vrai, mais on ne peut pas faire des maisons sur des arbres !”, poursuit le professionnel, étonné par la démarche des riverains, alors qu’aucun recours n’a été déposé lorsque le permis de construire a été modifié. Et de juger, au passage : “Ce bois classé était un dépotoir. Je ne veux pas dire qu’à cause de ça, on a le droit d’arracher. Mais il était jonché de sacs-poubelles, meubles… Il n’était pas entretenu.”

Dans les faits, un permis de construire a été délivré au printemps 2016 sur cette zone pour un projet qui avait une vocation touristique. Une ambition qui n’aboutira pas. Le nouveau promoteur choisit, lui, de faire de l’habitation, le permis de construire est donc modifié.

Le promoteur s’est engagé à replanter l’équivalent des arbres abattus

Mais alors comment est-ce possible sur un Espace boisé classé (EBC) où tout défrichement et donc toute construction sont interdits ? “Si le permis a été délivré, c’est que les dix villas sont en limite de l’Espace boisé classé”, indique le service urbanisme de la Ville, qui s’est rendu sur place il y a quelques jours. L’emprise des futures maisons était alors délimitée par des piquets. La phase effective est en effet imminente. “Le promoteur s’est engagé à replanter l’équivalent des arbres abattus”, ajoute le service municipal.

Au fond de la parcelle de 4 400 m², un bosquet demeure, que les riverains craignent de voir disparaître lui aussi. Selon la Ville, le bosquet sera épargné. Seul un chêne doit encore être mis à terre, situé en dehors de l’EBC. “Il n’aurait pas survécu à la construction…” Deux autres arbres seront aussi élagués.

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Béziers : une pétition après l’abattage d’un bois classé face au château de La Devèze

Les riverains dénoncent la destruction d’un poumon vert.

Les riverains dénoncent la destruction d’un poumon vert (Midi Libre)

21.3.2021 – Le collectif de riverains du bois classé au château de La Devèze vient de lancer une pétition en ligne.

Un collectif de riverains du bois classé au château de La Devèze, qui a été abattu sans autorisation par la société immobilière Poca, codirigée par le Biterrois Pierre-Olivier Valaize, pour y construire dix maisons, vient de lancer une pétition en ligne. L’objectif est d’interpeller le maire sur l’absence de conséquence sur le projet immobilier.

“Arrachage de branche avec une pelleteuse”

Les signataires précisent notamment : “À ce jour, le chantier a repris et les arbres restants continuent à être blessés, arrachés, le cèdre déjà sévèrement élagué a été grillagé mais a subi cet après-midi un arrachage de branche avec une pelleteuse.” Les habitants de la résidence mitoyenne demandent à Robert Ménard “d’intervenir le plus rapidement possible afin que cesse ce massacre et nous donner des explications”.

Un poumon vert du quartier détruit

Ils précisent qu’ils sont soutenus par le Groupe national des arbres du Biterrois ainsi que beaucoup d’autres personnes de Béziers. Cette affaire leur a causé “des souffrances morales, de santé, affectives”. Elle perturbe “leur tranquillité et leur cadre de vie”. Ils dénoncent : “Un acte de destruction de la nature qui était le poumon vert du quartier de la Devèze et qui faisait tout le charme de cette résidence et du château !”

La pétition sur change.org s’intitule : “Intervention de Monsieur Ménard pour le chantier du bois classé de La Devèze à Béziers”.

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Béziers : la vaste opération de déconstruction de la Devèze touche à sa fin

En fin de semaine dernière, la dernière barre d’immeuble était sur le point d’être réduite en gravats.

En fin de semaine dernière, la dernière barre d’immeuble était sur le point d’être réduite en gravats (Midi Libre – Melissa Colea)

15.1.2021 – Après une année d’action des engins mécaniques, c’est tout un quartier qui a été rasé. La dernière des sept barres d’immeubles, Vallerey-Bouin, est sur le point de disparaître.

Au total, ce sont 581 logements qui ont été détruits à la Devèze, ces huit derniers mois. Sept barres d’immeubles ont été réduites en gravats, sous les assauts de la “grignoteuse”. Un vaste chantier mené par l’entreprise Buesa pour le compte de l’OPH (Office public de l’habitat) Béziers Méditerranée.

En fin de semaine dernière, par un froid glacial, les 65 derniers appartements de la barre Vallerey-Bouin, étaient sur le point de tomber. Achevant ainsi l’opération de déconstruction d’envergure de ce quartier populaire né dans les années 60.

Pendant deux mois environ encore, une phase de retrait des fondations et de remise en état des parcelles va se poursuivre. Avant que l’OPH ne puisse vendre ses 4 ha de foncier.

“Car on ne peut plus reconstruire de logement social ici, c’est la loi”, souligne Gérard Abella, le président de l’OPH. “La reconstitution de l’offre d’habitat social se fait à l’extérieur de ces zones, hors quartier prioritaire, et sur toute l’Agglo.” En 2024, la reconstruction des 581 logements sociaux devrait ainsi être terminée…

Un nouveau visage

Et d’ici là, la Devèze aura bien changé. Un hectare est ainsi cédé à l’hôpital pour la création d’une future annexe, un service de suites et soins de réadaptation. Une autre parcelle sera réservée au projet de Maison Renaissance, pour l’accueil des parents d’enfants hospitalisés.

Un hectare est vendu à la mairie de Béziers pour la construction de la future école des Oliviers, rebaptisée Samuel-Paty. L’aménageur privé Angelotti-Promeo doit quant à lui acquérir 2,5 ha. Et le promoteur social Promologis nourrit également un projet à destination des primo-accédants. Et si l’OPH a piloté l’opération de démolition et la revente des terrains, c’est l’Agglo qui chapeaute la requalification du quartier…

Les derniers occupants des barres d’immeubles ayant désormais disparu ont été relogés en juin 2019. “En 2 ans, et avec le travail d’une coordinatrice du NPRU (Nouveau programme de renouvellement urbain NDLR), on a eu aucun contentieux”, tient à souligner Gérard Abella. À titre dérogatoire, l’OPH a pu lancer la construction de 60 logements à l’entrée du quartier. Le programme Villa Rosa, des petites villas et un collectif, est destiné aux anciens qui souhaiteraient revenir dans le quartier. Il devrait être achevé en 2021.

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Rénovation urbaine à Béziers : le chantier de La Dévèze va démarrer

Le préfet de l’Hérault Jacques Witkowski (au centre) a effectué une visite de terrain en compagnie du président de l’agglo Frédéric Lacas et du maire Robert Ménard.

Le préfet de l’Hérault Jacques Witkowski (au centre) a effectué une visite de terrain en compagnie du président de l’agglo Frédéric Lacas et du maire Robert Ménard (Midi Libre – Sid Mokhtari)

20.11.2019 – Le préfet a confirmé les aides de l’état dans le cadre du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) prévoyant la mobilisation de 178 M€ afin de rénover le centre-ville et La Devèze afin d’améliorer la qualité de vie de leurs habitants.

Les efforts conjugués de l’état par l’intermédiaire de l’Anru (Agence nationale de rénovation urbaine), de Béziers-Méditerranée et de la Ville vont permettre de transformer deux quartiers qui ont besoin d’une profonde rénovation afin d’améliorer la qualité de vie de leurs habitants : le centre-ville ancien et La Devèze.

Les différents partenaires se sont retrouvés, mardi, pour une nouvelle réunion à l’hôtel de ville, suivie d’une visite sur le terrain. Le préfet Jacques Witkowski et le sous-préfet Christian Pouget, le président de l’Agglo Frédéric Lacas et le maire de Béziers Robert Ménard ont parcouru les rues étroites autour des halles et de l’église de la Madeleine et ont déambulé entre les immeubles de La Devèze. Objectif : voir ce qui a été fait et, surtout, ce qui reste à faire.

Toutes les opérations prévues au centre-ville ont été confirmées par le préfet

Pour le centre-ville, la convention, qui devrait être signée avant la fin de l’année, prévoit 59 M€ pour 21,3 M€ de subventions Anru.

La répartition des dépenses

Pour le centre-ville et pour La Devèze, ce sont 178,2 M€ HT qui seront dépenses jusqu’en 2024. Cette somme se repartit comme suit : 43,6 M€ de subventions Anru, 71,5 M€ de prêts à la reconstruction et requalification, 55 M€ de dépenses des collectivités et 8,1 M€ de dépenses d’un partenaire privé (Angeprom). Pour la reconstitution de l’offre de logements sociaux sur l’ensemble du territoire suite aux 521 logements restant à démolir, le montant global de dépenses est de 67,7 M€ HT (5,3 M€ de subventions ANRU et 56,7 M€ de prêts). Enfin, 3,5 M€ HT (dont 1,75 M€ de subventions Anru) serviront à payer l’équipe projet/ingénierie de cette vaste opération.

Autour des Halles et de la place de la Madeleine, le lifting a commencé place des Chaudronniers et square Alain Mimoun (îlot de l’Hortet). Il se poursuivra à partir de 2020 à Capnau avec le recyclage de l’habitat ancien dégradé de l’îlot Saint-Esprit. Le foncier de l’îlot Capnau et de la rue des Sœurs grises sera démoli pour réaliser une résidence autonomie senior d’environ 36 logements et une maison d’accueil aux Biterrois. Voiries et places seront remises à niveau. Dans l’îlot Ricciotti, une place sera créée dans la continuité de la place Louis-Germain.

L’habitat social sera restauré avec Viaterra, société mixte d’aménagement, dans les secteurs Macé/ Gaveau, rue de la Tible, avenue Mas, rue Berlioz, rue Boïeldieu…

Des liaisons créées

De nouveaux équipements publics seront prévus : un pôle entrepreneurial (équipement à vocation économique), la Maison du projet (beffroi de l’hôtel de ville) et un espace jeunes dans l’ancienne église Bon-Pasteur. Des espaces publics seront aménagés dans le quartier de Gaveau Macé / Saint-Jacques pour accompagner, entre autres, la réalisation d’une résidence de 59 logements en accession à la propriété.

Enfin, entre la ville haute et la ville basse, des liaisons seront créées. Notamment trois ascenseurs entre le Pont-Vieux et la cathédrale Saint-Nazaire. Au Faubourg, rive droite de l’Orb, les berges seront mises en valeur ainsi que le square Émile-Aïn, au débouché du Pont-Vieux. Rive gauche, des travaux seront programmés dans le parvis de Saint Jude et pour aménager des cheminements piétonniers jusqu’au pied du rempart de l’Acropole.

Apprendre du passé

Le programme est validé depuis un an, mais il entre désormais action. À La Devèze comme dans le centre-ville, le deuxième volet de la rénovation urbaine va démarrer. Les collectivités vont investir pas moins de 178 M€ jusqu’en 2024. Une somme absolument nécessaire pour ces quartiers en difficulté, dont les infrastructures doivent absolument être revues. Mais l’argent ne sera pas suffisant. Il s’agira pour les autorités, de ne pas refaire les mêmes erreurs qu’au début des années 2000, quand des sommes similaires ont été investies pour des résultats très limités. Car la rénovation est inutile si elle ne s’accompagne pas d’un travail de fond avec les populations. Pour que les habitants se saisissent de leur quartier, le fassent vivre, le protègent et en prennent soin.

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Le quartier de la Devèze poursuit sa transformation

L’ensemble "Gaudin-Terray" était détruit cette semaine.  Cet emplacement accueillera une extension de l’hôpital.	photo L.T.

L’ensemble “Gaudin-Terray” était détruit cette semaine. Cet emplacement accueillera une extension de l’hôpital (photo L.T.)

27.6.2020 – Depuis le 16 juin 2020, 550 logements sociaux sont déconstruits pour “dédensifier” la Devèze. L’opération s’intègre dans un projet démarré en 2004. Des logements sociaux seront reconstruits et d’autres équipements créés comme une extension de l’hôpital et une école.

Une page se tourne à la Devèze. Une page de plus. Déjà, en 2004, les démolitions et reconstructions avaient débuté, marquant la première ère de la métamorphose urbaine du quartier. L’objectif ? “Dédensifier” le quartier, revaloriser son image, négative, y faire baisser la pauvreté et favoriser la “mixité sociale” pour Frédéric Lacas, président de l’Agglo qui finance le projet aux côtés de l’OPH Béziers Méditerranée Habitat.

400 familles relogées

Mardi 16 juin, la transformation s’est accélérée, avec le début de la déconstruction de l’ensemble “Gaudin-Terray”, comprenant 83 habitations. Une opération qui s’inscrit dans le cadre de la convention du Nouveau programme de renouvellement urbain 2019-2024 (Npnru), piloté par l’OPH.

“Ce type de constructions n’existera plus, il faut construire des résidences plus adaptées à la vie d’aujourd’hui”, explique Gérard Abella, le président de l’OPH. Cette seconde phase de travaux aboutira à la démolition de 550 logements locatifs sociaux, en plus des 31 détruits en février 2019 (un total de 1 382 depuis 2004). Mais les familles ne sont pas abandonnées, tiennent à préciser ceux qui pilotent l’opération. Ainsi, 400 familles ont été relogées sur l’ensemble du territoire intercommunal “sans procédures contentieuses”, tient à ajouter Michel Durand, directeur général de l’OPH. Une dérogation à la réglementation en vigueur a, par ailleurs, été obtenue pour construire 60 logements au sein du quartier, “destinés aux gens les plus attachés au lieu”.

70 000 tonnes démolies

De nouveaux aménagements sont prévus dans le but de dynamiser la zone et d’y créer une attractivité. “Avant de démolir, on voulait s’assurer qu’il y ait des projets”, précise Gérard Abella.

Une école sera installée, ainsi qu’une annexe de l’hôpital (un service de suites et soins de réadaptation). Une maison pour les parents d’enfants hospitalisés, “La Renaissance”, sera également construite sur les lieux. Enfin, de la promotion immobilière privée est prévue.

En tout, le chantier représente “70 000 tonnes de démolition et tout est recyclé : 40 000 restent sur place, pour boucher les trous, et le reste sera réemployé ailleurs”. L’ensemble du projet ne verra pas le jour avant 2024, mais pour l’instant, l’avancement est satisfaisant. Avec le Covid-19, il a fallu “s’adapter”, mais rien d’alarmant pour l’OPH.

À l’âge de 2 ans, Jean-Claude et sa famille se sont installés dans le quartier de La Devèze, où les travaux de démolition sont en cours, près du square Marcel-Cerdan. Il y a passé son enfance, puis son adolescence, jusqu’à ses 20 ans. Avant d’y revenir il y a plusieurs années.

Le quartier l’a vu grandir, se construire, avec sa bande de copains. “J’avais mes amis à l’école Albert-Camus, qui a été détruite il y a quelque temps. On était tous dans la même classe, on se retrouvait en bas des blocs pour jouer au foot, ensemble, au square”, explique le quadragénaire qui se souvient aussi de “la lumière des lampadaires” lorsqu’il jouait, chaque soir, entre amis.

“Il ne restera plus rien de ce que j’ai connu”

Alors forcément, aujourd’hui, voir les immeubles du passé tomber un à un ne le laisse pas insensible. “Avec les premières démolitions, déjà, ça faisait bizarre. Mais là, tous mes souvenirs d’enfance disparaissent, il n’y aura bientôt plus rien.”

Il a vu le quartier “changer, se dégrader” depuis le début des années 1990. ” Je ne l’ai pas tout de suite ressenti mais avec le recul, je me rends compte que l’ambiance est différente maintenant par rapport à notre époque”.

Mais si l’esprit de son quartier d’enfance a évolué, cela ne l’empêche pas de conserver de nombreux souvenirs. La destruction des barres d’immeubles, c’est aussi la réduction en poussières des lieux, des images qui lui sont si chères. “Il ne restera plus rien de ce que j’ai connu”, regrette-t-il.

“Les appartements sont grands, il était possible et suffisant de les rénover”

Évidemment, comme tous ses amis d’enfance et ceux qui habitaient encore sur place il y a peu, il n’a pas son mot à dire sur le futur de la Devèze et les actuels travaux qui tentent de la moderniser. Mais il ne “pense pas que tout cela était nécessaire, les appartements sont assez grands, il était possible et suffisant de les rénover”.

“Tous mes souvenirs disparaissent”

C’est depuis toujours qu’Habib connaît la Devèze. S’il n’y habite plus aujourd’hui, il y a passé son enfance et son adolescence. Avec Jean-Claude (lire ci-contre), il a grandi dans le quartier, est allé à l’école Albert-Camus, y a découvert toutes les activités proposées. “J’ai tous mes souvenirs là-bas. L’école primaire ou encore l’ancien marché, en rentrant, qui était placé en bas de l’immeuble.” Et, bien sûr, le square. “Il était au milieu de nos immeubles, donc dès qu’un copain sortait avec un ballon, on allait jouer tous ensemble”, se souvient Habib.

“Il y avait tellement d’animations qu’on n’avait pas le temps de traîner”

Foot, mais aussi jeux d’enfants, comme l’éternel cache-cache. Puis il y avait le centre aéré, au milieu d’un “grand parc, avec beaucoup de verdure, pas comme celui d’aujourd’hui”. Tant de souvenirs auxquels il pense à chaque fois qu’il passe devant ces lieux. “Dans le quartier, on a fait nos premiers anniversaires, nos premières boums, nos premières rencontres.” Habib est nostalgique de ce temps “où il y avait beaucoup de mixité sociale, populaire, des associations, clubs de foot”. Tout était animé.

En tant que postier, en charge du secteur depuis plus de dix ans, il a réemprunté le chemin à de nombreuses reprises.

“Avant, c’était plus propre, et il y avait du respect. On connaissait la police de proximité, il n’y avait aucun problème. Et puis, il y avait tellement d’animations qu’on n’avait pas le temps de traîner dehors sans rien faire.” Il s’en souvient : les fêtes de la musique, dans chaque square, animées par les comités de quartier, ou encore les lâchés de vachettes qui, depuis les arènes, passaient par la Devèze.

Ce qu’il retient, aussi, c’est la verdure, qu’il n’y a plus maintenant. “À côté du château, il y avait un grand parc, on allait jouer, pique-niquer entre familles, on se retrouvait. C’était la balade, on partait à l’aventure.” Ce qu’il ne retrouve plus aujourd’hui. “Vu comment les choses ont été délaissées, c’est une bonne chose d’y faire des travaux.”

“Cela détruit toute notre enfance”

Laurent, en 1974, devant  le square Marcel-Cerdan.

Laurent, en 1974, devant le square Marcel-Cerdan

Ce jeudi, le Biterrois Laurent Violante est allé voir le chantier de déconstruction de ce bâtiment où il a vécu. ” Ça me rappelle des souvenirs “, dit-il simplement. ” J’ai grandi à la Devèze jusqu’à l’âge de 19 ans. Au square Marcel-Cerdan jusqu’en 1982 et après à Capendeguy (barre HLM détruite le 27 janvier 2008 NDLR) “. Il a quitté le quartier au début des années 90 mais y est resté attaché.

Un groupe Facebook “Les anciens de la Devèze”

Il y a 4 ans, Laurent Violante a créé le groupe Facebook “Les anciens de la Devèze” qui compte à présent quelque 1 300 membres. Photos d’époque et anecdotes y sont publiées chaque jour. Une façon de renouer avec le passé et un moyen “de faire des retrouvailles.”

“Mes parents ont habité à l’ancienne Devèze lorsqu’ils sont arrivés d’Algérie, en 1968. Puis en 1972, la nouvelle Devèze s’est construite. Avant c’était un village, on se connaissait tous. Il y avait plusieurs squares. C’était assez convivial.”

Laurent : “Avant, c’était un village”

Georgette Bousquet, 97 ans, dernière à quitter la barre de Capendeguy, avant son implosion le 28 janvier 2008. Georgette, l’historique et la combattante de l’association Arc-en-ciel, pour le dialogue entre les communautés, à une époque où le vivre ensemble n’était pas encore une formule à la mode. Elle a lutté contre la démolition des immeubles. Elle a raconté son quartier, sa commune libre, dans un bouquin préfacé par l’écrivain occitaniste disparu, Yves Rouquette.

“Aujourd’hui, cela continue sans moi, je fais partie des vieux, ce n’est pas rigolo. Je continue à suivre, mais de loin, ce que devient la Devèze. Qui est chère à mon cœur depuis si longtemps”, murmure Georgette.

Depuis sa chambre de l’Ephad les Cascades, rue Maurice-Béjart, Georgette a toujours vue sur sa Devèze. “Parfois je rencontre des jeunes de l’époque qui me disent que des bâtiments sont encore inoccupés”.

Georgette n’y voit plus, marche très mal. C’est l’heure de la sieste et des rêves, quand son quartier bruissait de vie.

Georgette, l’historienne de son quartier

Vous étiez à la genèse du projet de rénovation, quels étaient les objectifs ?

En tant que conseiller général et vice-président du Département chargé de la solidarité de 2004 à 2015, je m’occupais du 4e canton de Béziers, dont la Devèze faisait partie. Le quartier s’inscrivait dans la politique de rénovation urbaine de l’époque. Il y avait deux étapes, il fallait dans un premier temps rénover et réhabiliter la Devèze. Puis la politique de l’État a changé : la concentration d’une population ayant des difficultés sociales et économiques était toujours là donc la démolition d’îlots était inévitable pour diffuser les logements sociaux sur le territoire.

Il y a eu des difficultés ?

Les habitants du quartier voulaient rester, comme lorsque l’on a détruit la barre Capendeguy, à Béziers. C’était leur vie, ils y avaient vu grandir leurs enfants. Mais les règles fixées par l’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru) établissent que l’on ne peut pas reconstruire des logements sociaux dans les quartiers où ils ont été démolis, pour casser leur concentration. Certaines communes ne veulent pas de HLM pour ne pas avoir d’habitants de la Devèze, mais eux ne voulaient pas y aller !

Les premiers objectifs ont été atteints ?

En parallèle, des équipements publics ont été créés, plus fonctionnels, comme le collège. Mais il n’y a pas eu d’effets pour les habitants sur leur condition de vie économique et sociale. Il n’y a pas eu beaucoup de créations d’emplois, le niveau de vie n’a pas changé de manière significative. Il faudrait mesurer chaque année, avec des indicateurs, si des progrès sont réalisés. Les acteurs doivent définir ensemble les objectifs à atteindre.

Programme des démolitions

La convention 2019-2024 qui intègre le projet actuel de déconstruction d’une partie du quartier de la Devèze se divise en plusieurs phases. Le 25 février 2019, 31 logements de l’immeuble “Boniface” ont été démolis, pour y construire les 60 logements sociaux “Villa Rosa”, prévus en 2021. Ce mardi 16 juin, la deuxième phase, qui concerne l’ensemble “Gaudin-Terray”, va voir 83 logements démolis, il y sera construit le service annexe de l’hôpital. Ensuite, 127 habitations du bloc “Cerdan”, en préparation de désamiantage, seront détruites, pour laisser place à la maison des parents d’enfants hospitalisés, “La Renaissance”.

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Béziers : des halles couvertes bâties en projet à Capendeguy

L’opérateur va dans un premier temps acheter le terrain. Le projet viendra en suivant (D.R.)

25.12.2014 – Un marché privé de 4 200 m2 à la Devèze a été présenté lors du dernier conseil municipal de Béziers. Explications.

La société civile immobilière Marché de la Méditerranée, qui est en cours de constitution, envisage de créer un marché couvert d’une superficie de 4 200 m2, à La Devèze, non loin des tours de la Gayonne. Ces halles pourraient regrouper les commerçants qui participent au marché de La Devèze, mais d’autres intervenants seront autorisés à s’intégrer à ce projet. “Il sera créateur d’activité économique et d’emplois six jours sur sept et toute la journée, a assuré Robert Ménard, le maire de Béziers, lors du dernier conseil municipal, jeudi dernier. C’est la raison pour laquelle, et étant donné l’intérêt de cette réalisation, le terrain de presque un hectare est mis à la vente pour la somme de 317 000 €.”

“Ce projet a pour but de regrouper sur un même site les commerçants du marché, a renchéri Annie Schmitt, la première adjointe. Ces halles couvertes vont répondre à un service qui n’existe plus sur place.” “Il y a un vrai débat autour de ce qui va se passer dans ce quartier, a expliqué Élie Aboud. Si je comprends bien on va vers un arrêt définitif du marché tel que nous le connaissons, en plein air les mardis, jeudis et samedis. On se retrouvera donc avec des halles, avec des box qui seront loués aux commerçants. Ce ne seront donc plus des commerçants non sédentaires puisqu’ils pourront y avoir un fonds de commerce. Quid des commerces de plein air ? Qui va venir dans ces halles ? Y aura-t-il encore des ambulants ?”

Un poumon économique selon la mairie

“Nous sommes devant une friche et le projet de l’esplanade de Rosa Parks a été abandonné. Pour autant, ce marché est un poumon économique pour ce quartier. Nous sommes devant un projet totalement différents que la mairie ne gérera plus. Que va-t-il advenir des commerces qui sont déjà installés ? Que vont faire les commerçants qui venaient à Béziers trois jours par semaine ? Que feront ceux qui ne peuvent pas rentrer dans les halles ?”, demande Jean-Michel Du Plaa. Un long débat s’est instauré autour de ce projet. Robert Ménard y a répondu.

“Il y aura une centaine d’étals dont 75 réservés à des produits frais. Cette halle n’exclura pas l’installation tout autour du marché de nombreux commerçants ambulants. Cela réglera la présence quotidienne d’une offre qu’il n’y a plus sur le quartier. Ça règle des problèmes sanitaires compliqués à gérer. Enfin, cela amènera d’autres services, une banque, un restaurant. Tout cela n’est pas sans intérêt, il y aura même une agence d’intérim qui viendra s’installer sur La Devèze. Pour moi, c’est une bonne chose, même si c’est compliqué. Nous devons y réfléchir ensemble.”

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Béziers : un point sur les zones de sécurité prioritaire

Le bilan de la zone de sécurité prioritaire aura lieu à la fin de l’année.

Le bilan de la zone de sécurité prioritaire aura lieu à la fin de l’année (Pierre Saliba)

21.5.2013 – La quiétude semble gagner les quartiers. Les riverains témoignent.

S’il n’est pas encore l’heure du bilan pour la ZSP (zone de sécurité prioritaire) mise en place à Béziers dans les trois quartiers de l’Iranget, La Dulague et La Devèze, un point d’étape peut être réalisé après quelque cinq mois de pratique.

Et si les chiffres officiels sont positifs avec une baisse annoncée de la délinquance de 13 %, les premiers concernés, les habitants, restent très partagés.

Pour certains, il y a du mieux : “Nous avons le sentiment de voir un peu plus de policiers dans nos quartiers. Que des efforts ont été faits avec les services de la mairie, et peut-être aussi auprès des jeunes. J’ai entendu dire qu’un service de recherche d’emploi auprès des jeunes intervenait sur La Devèze quelques jours par mois. C’est bien pour eux. Il reste à espérer qu’ils vont se servir de cette chance”.

En revanche, pour d’autres, rien n’a changé. “Nous sommes toujours ennuyés par certains qui nous manquent totalement de respect, qui organisent des petits trafics et qui terrorisent, par leurs actions, des gens qui sont totalement désemparés face au bruit et aux insultes”.

Au milieu de tout cela, il y a aussi des associations de quartier. Dans l’ensemble, elles soulignent un mieux vivre des habitants, et moins de petite délinquance au quotidien.

“Sur la voie du changement”

“De belles interventions de la police, ces jours derniers, mettent à mal des trafiquants. Leurs passages plus fréquents dans les rues dérangent ceux qui ont des choses à se reprocher et tous les autres se satisfont de cette situation qui nous semble être sur la voie du changement. Il était temps car nous avions le sentiment d’être à l’abandon, de voir notre quartier de La Devèze prendre de nouveau un très mauvais tournant”.

Patrick Mathé, le procureur de la République de Béziers qui a largement contribué à la mise en place de la ZSP en mettant en avant les statistiques de la délinquance biterroise, n’est pas, lui, en phase de bilan. “Il va falloir attendre un peu, avant de tirer des enseignements. Mais pour l’heure, il est important de souligner l’implication des policiers. Contrairement à ce qu’avancent certains, l’ensemble de la commune de Béziers reste sous surveillance. Là encore, les résultats de la lutte contre les infractions routières, la violence au quotidien et les coups portés contre les trafics en ville démontrent à quel point nous restons présents partout. Pour l’heure, tout marche en parfaite synergie entre tous les services. Le bilan aura lieu à la fin de l’année. En attendant, tout le monde est au travail”.

Reste à espérer que cette baisse de la délinquance se confirme dans la durée. “Lutter contre ce genre de phénomènes, c’est une guerre de tous les instants. Nous n’avons pas droit au relâchement”, souligne encore Patrick Mathé.

L’agencement, avec ses couloirs et ses diverses portes intérieures, ses hauts plafonds, ses carreaux de ciment, … . Ces éléments témoignent de l’architecture typique d’un intérieur d’une “maison de campagne” bourgeoise de la fin du XIXe siècle, qui reprend les codes urbains d’une demeure principale urbaine.

Les riverains et usagers de La Devèze peuvent se réjouir. Ce quartier populaire de Béziers abrite deux pépites patrimoniales illustrant l’âge d’or de la viticulture dans le Biterrois : deux châteaux dits “pinardiers” et leurs splendides parcs, celui de La Devèze (rue des Christols) et celui de la Gayonne (à l’orée de la zone industrielle du Capiscol).

Ce dernier, désormais propriété de la Ville, abrite depuis 1974 le conservatoire de musique municipal, qui s’est élargi peu à peu à la danse et au théâtre avec l’arrivée de l’Agglo Béziers Méditerranée qui en a pris la gestion au début des années 2000.

Son histoire, bien que remontant au Moyen-Âge puisque construit sur l’ancien hameau de Saint-Jean d’Aureilhan, commence réellement en 1874.

Une bourgeoisie enrichie par la vigne

Il appartient à ce courant de châteaux dit “pinardiers” construits à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle par la bourgeoisie biterroise propriétaire de terres, et devenue très riche grâce à la monoculture de la vigne, qui fait édifier des résidences secondaires dans leurs campagnes situées, à l’époque, loin de la ville.

C’est au cours de la première moitié du XIXe siècle que les frères Genson, négociants, héritiers d’une famille de marchands drapiers originaires de Mirepoix, dans le Tarn, s’associent et s’enrichissent dans le commerce. L’un des deux, Jean-Félix-Raymond, achète le domaine agricole de la Gayonne en 1845. Le deuxième, Bernard-Frédéric, est déjà propriétaire du Viguier (Mazerac), le domaine voisin.

Les deux frères agrandissent leurs propriétés et font planter la majorité des terres en vignes. Jean-Félix-Raymond meurt en 1861 laissant le domaine à sa fille unique, Albertine. Qui est adoptée par son oncle. En 1874, elle épouse Louis-Eugène Farret d’Astiès. Au décès de son oncle, elle deviendra l’unique propriétaire des deux domaines.

Une résidence de campagne

C’est alors qu’Albertine et son époux, qui vivent dans leur hôtel particulier au centre de Béziers, décideront de faire construire leur “château”, leur résidence de campagne.

Le couple fait appel à Léopold Gentil, architecte en chef du département du Gers. Celui-ci choisit le genre “cottage… ayant un peu de silhouette” propos qu’il tient dans un courrier qu’il envoie au couple. On retrouve le belvédère ressemblant à un clocher d’église néoroman, l’utilisation de la brique et de la pierre, une inspiration de style néobyzantin…

Bref, comme il est d’usage à l’époque, l’architecte emprunte aux différents styles du passé. Le chantier est terminé en 1879. Le château est agrémenté d’un parc paysager et de dépendances. Le château de la Gayonne restera dans la famille Farret d’Astiès jusqu’à la création, par la Ville et les pouvoirs publics, de la ZUP de La Devèze.

La Sebli (aujourd’hui Viaterra), société d’équipement de Béziers et son littoral, le cédera à la Ville en 1974.

Chronologie

XIVe siècle : Saint-Jean d’Aureilhan, un hameau accueillant surtout des Hispani (population qui fuit l’Espagne musulmane), avec son habitat rural, une église, puis une seconde au XIIe siècle, devient une simple métairie au XIVe siècle.

Fin XVIe siècle : Jean Gayon, greffier, acquiert des terres sur le site, fait construire une métairie et lui donne son nom. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, divers propriétaires se succèdent.

1874 : Albertine Genson épouse Louis-Eugène Farret d’Astiès. Trois ans plus tard, à la mort de son oncle, Bernard-Frédéric Genson, qui l’avait élevée, elle hérite de deux domaines voisins – Gayonne et Mazerac, qu’elle réunit en un seul. Le couple, qui vit dans un hôtel particulier rue Montmorency, à Béziers, décide de construire sa résidence secondaire : le château. Il fait appel à Léopold Gentil, architecte en chef du département du Gers.

1960-1974 : La municipalité de Béziers et les pouvoirs publics mettent en œuvre, sur la zone, d’importants aménagements urbains, parmi lesquels la création d’une zone industrielle (Capiscol) et d’une Zone à urbaniser en priorité (ZUP). Le nouveau quartier prend le nom de La Devèze, du nom de l’autre château, lui aussi construit sur le terroir de Saint-Jean d’Aureilhan. En 1974, le château de la Gayonne est racheté par la Ville à la famille Farret d’Astiès.

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Source :

https://www.midilibre.fr – 9.1.2022 – 7.6.2021 / Sid Mokhtarie 20.11.2019 – 27.4.2021 / Hélène Lompech 26.4.2021 / François Barrère – Caroline Gaillard 7.4.2021 / Emmanuelle Boillot 5.1.2023 – 21.3.2021 – 12.3.2021 – 20.11.2013 / Mélissa Alcolea 16.12.2022 – 12.3.2021 – 15.1.2021 – 30.6.2023 – 30.8.2023 / Jean-Pierre Amarger 5.2.2024 – 9.2.2024 – 30.9.2022 – 21.5.2013 – 25.12.2014 – 26.5.2021 / Antonia Jimenez 1.10.2023 – 10.5.2023 / Caroline Gaillard 15.9.2023

https://immobilier.lefigaro.fr – Marine Richard – Photos: Cyrille Weiner 22.7.2023 / Le Figaro avec AFP 1.11.2019

https://www.webvilles.net

https://www.beziers-oph.fr/transfo_deveze

https://www.batiactu.com – 28.1.2008

Photos : https://www.nougaret-architecte.com/