

A la croisée de l’Orb et du canal du Midi, ce bâtiment de pierre taillée alliant verre teinté et métal, beau patrimoine industriel biterrois, est “LE CLUB” branché de la ville. Il accueille les jeunes fêtards dans deux salles pour deux ambiances : clubbing ou pop-rock et eighties. De juin à septembre, on peut continuer à danser à l’air libre dans l’espace Garden Chic. Tout au long de l’année, les soirées à thème s’enchaînent. Une bien belle reconversion pour cette ancienne usine à gaz, propriété de Gaz de France, qui était vouée à la démolition.


Au début du XXème siècle, les rues de Béziers étaient éclairées par des lampes à huile. Mais sur la ville planait déjà l’âme des gaziers d’autrefois. L’arrivée de l’éclairage au gaz des rues remonte en 1844 où la municipalité de la ville confie le projet de la construction et la gestion de l’ Usine à gaz située sur la rive gauche de l’Orb, à côté du pont d’Occitanie à une société lyonnaise. La construction dura 18 années car il fallut faire des tranchées pour les tuyaux du gaz et modifier dans certaines rues les lanternes à huile par des becs de gaz.

L’histoire raconte qu’ en 1821, les murs d’une première usine à gaz sur la plaine de Sauclières voit le jour. Par la distillation de la houille dans une enceinte fermée, il est produit du gaz mais en quantité insuffisante car la ville se développe très rapidement. Dès les années 1900, la nouvelle usine, celle d’aujourd’hui rue Lieutenant-Pasquet, voit le jour. Ce bâtiment était bien plus important et il ne reste de nos jours que le château, seul vestige industriel qui a conservé les piliers en briques, les tuyaux en fonte et surtout les grandes baies vitrées .

C’est dans les années 1920 que les nombreux réverbères à huile sont remplacés par des lanternes au gaz. Tous les soirs, un allumeur de réverbères passait, une échelle sur son épaule et allumait avec une mèche brulante au bout de son bâton les becs de gaz après avoir ouvert le robinet d’arrivée. De nombreux nuages de papillons apparaissent autour des lanternes et pondaient des œufs sur les fûts. Les candélabres incitèrent les couches-tard à veiller de plus en plus tard, fréquentant les débits de boissons, titubant et s’accrochant aux réverbères. Les casses et les pipis furent nombreux.
Laissée à l’abandon pendant plusieurs décennies elle était vouée à la démolition. Un Biterrois décide d’entreprendre avec accord de GDF de transformer ce lieu en salle de concert puis en discothèque. Dans cette ancienne Usine à gaz qui a conservé son nom, on peut maintenant s’y divertir et danser avec les nouveaux gérants. C’est toujours le Gaz de France qui est propriétaire des murs. Les deux salles sont ouvertes en fin de semaine et les veilles de jours fériés au grand plaisir des jeunes et moins jeunes.

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