


Béziers, le canal du Midi et la Méditerranée. Cette trilogie languedocienne est dessinée par la vigne, la mer Méditerranée et la ville de Béziers. Le canal du Midi, classé UNESCO, traverse en trait d’union cette terre antique où la viticulture a 2 000 ans d’existence. La vigne court partout, entre plaines et collines, avec son cortège d’amandiers, de figuiers et de pins : c’est la “Toscane languedocienne” qui n’oublie pas que Jean Jaurès a inauguré à Maraussan la première cave coopérative viticole de France.
Plusieurs appellations coexistent sur ce territoire, 1 AOP ( AOP Coteaux du Languedoc) et 3 IGP (IGP Coteaux d’Ensérune, IGP Coteaux de Béziers, IGP Côtes de Thongue). Preuve de sa richesse viticole.


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Alcool et sexe, pas compatibles ?
5.9.21016 – Sous alcool, il y a dissociation entre les attentes – l’excitation augmente – et les effets physiologiques – les performances diminuent.
Chez les garçons, l’alcool diminue le degré maximal d’érection mais accélère la survenue du degré maximal d’excitation ; chez les filles, l’alcool augmente l’excitation sexuelle et diminue l’amplitude des contractions vaginales sans modifier le temps de survenue de l’excitation maximale.

30.12.2021 – Un ou deux verres de vin et vous voilà tout émoustillé ? Rien d’étonnant puisque, chez les femmes comme chez les hommes, l’alcool peut procurer une hausse du désir. Comment ? Cette substance relaxe et désinhibe. Mais l’alcool augmente aussi le taux de testostérone chez la femme, l’hormone favorisant la libido. Et chez l’homme, si la consommation reste raisonnable toujours, la libido peut également être stimulée malgré une baisse légère de la production de testostérone.
Les bénéfices de l’alcool ont toutefois leur limite : la quantité absorbée. Car lorsque la consommation est trop importante, les effets s’inversent. Ainsi, les hommes peuvent-ils rencontrer des difficultés à avoir ou maintenir une érection. Et pour cause, « l’alcool déshydrate et par ce biais, altère le mécanisme de l’érection, quand les corps caverneux du pénis se remplissent de sang », explique Éduc’alcool, un organisme qui informe les Québécois sur la consommation d’alcool et incite à la modération. Même constat chez les femmes, chez qui « la lubrification vaginale est perturbée, rendant alors le rapport inconfortable ». Pas pratique. D’autant que d’autres…
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“On continuera à boire du vin, moins et mieux” : l’analyse du PDG d’AdVini sur une crise “de l’offre“

Le marché du vin représente 200 millards d’euros dans le monde
(Midi Libre – Pierre Saliba)
3.10.2023 – Antoine Leccia est le PDG du producteur et négociant héraultais AdVini. Installée à Saint-Félix-de-Lodez mais implantée dans plusieurs vignobles dans le monde, l’entreprise est un des leaders de la filière en Languedoc-Roussillon.
La crise que traverse le marché des vins vous semble-t-elle conjoncturelle ou structurelle ?

Ma conviction est que c’est d’abord une crise de l’offre et de l’organisation des marchés. Nos organisations, nos entreprises doivent travailler avec une vision partagée des marchés beaucoup plus proche. Le marché de négoce n’a pas la vérité, la production non plus et la vraie difficulté de la région est de pouvoir travailler ensemble. D’autres régions résistent beaucoup mieux à la crise que nous, ont mis beaucoup plus de moyens, sont beaucoup plus fédérées. Quand vous voyez le budget communication de l’Australie, ça n’a rien à voir avec ce qu’on fait sur le Languedoc, où l’on a à peu près le même nombre d’hectolitres à vendre.


La déconsommation du vin est cependant une réalité …

Dans la consommation, il y a des hauts et des bas ; on continuera à boire du vin, moins et mieux. La véritable difficulté : est comment nos opérateurs arrivent à faire face aux besoins du marché, comment on arrive à faire émerger des marques, comment on met les moyens, comment on construit nos entreprises, etc. Ce sont ces problématiques qui sont en jeu, pas le fait que les gens ne veulent plus consommer de vin.
Quelle est dès lors l’origine de cette crise de l’offre ?
Elle trouve sa source dans la gouvernance et le pilotage de la filière française.
Ça signifie mieux mettre en adéquation ce que proposent les vignerons avec l’attente des consommateurs ?
Exactement et que ce soit géré de façon dynamique avec une vision partagée des marchés entre le négoce, les metteurs en marché, qu’ils soient français ou étrangers, et la production. Je ne suis pas là pour dire au vigneron ce qu’il doit faire, mais on est là pour voir ensemble ce qui se passe sur les marchés, comment on y réagit et comment on travaille ensemble là-dessus.
A-t-on tendance à faire ce que l’on sait faire ?

Bien sûr, depuis des lustres. On ne change pas grand-chose, on évolue assez peu. Par exemple, on voit très bien que sur le marché chinois les marques sont émergentes mais on continue à vouloir vendre des petits châteaux qui n’ont pas ou peu d’identité. Auparavant, la notion d’AOP dominait : quand vous vendiez un bordeaux, c’était d’abord un bordeaux. Aujourd’hui, les gens recherchent plus de choses, une identité, un ADN, une histoire et l’appellation ne suffit plus.
Derrière, il faut des marques qui émergent et qui portent l’ensemble des appellations et ça c’est très difficile pour la filière. Comment on organise ça, comment on la pilote ? La marque Sud de France, qu’on a vendue pendant vingt ans, explose, alors que c’était un socle simple pour faire comprendre nos vignobles. Avec des lacunes, des forces et des faiblesses, mais une vraie composante pour unir la région. On va repartir à zéro et ça, c’est vraiment un problème de gouvernance.

D’autres vignobles ont-ils réussi à s’unir de la sorte ?
La champagne. Il y a eu des hauts et des bas, des crises, mais à un moment donné une véritable vision entre négoce d’un côté, porté par des grandes marques, et producteurs. L’amont (NDLR, la production) s’est adapté, on a acheté des raisins, monté la qualité, valorisé les marques et tout le monde en a profité, toute la filière a créé de la valeur. Cette vision partagée des marchés est très difficile à mettre en œuvre mais je pense qu’avec les nouvelles générations on peut y arriver.

Manque-t-on de rationalité économique ?
Oui, de rationalité, de discussion. C’est historique : la région affiche une telle diversité qu’elle a été pilotée par l’amont.
Il y a des succès pourtant !
Bien sûr, nous sommes là depuis 150 ans et on continue de progresser – + 5 % l’an dernier, on emploie 1 000 personnes – et il y en a d’autres, que ce soit Gérard Bertrand, Paul Mas, certaines caves coopératives, mais il n‘y en a pas des masses. Une réussite individuelle dans une région, ça n’a pas de sens. Ce qui est important, c’est la réussite collective, comment la maison Languedoc et la maison France progressent. On a besoin d’unité.
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IGP Coteaux de Béziers

Le vignoble se situe entre le Libron et l’Orb, deux fleuves côtiers qui se jettent dans la Méditerranée (le premier à Vias, le second à Valras-Plage), avec Béziers au milieu. Dans cette bande de terre se concentrent plusieurs terroirs, goûts et même climats.
17 communes font partie de l’appellation, dont 9 dans l’agglomération Béziers Méditerranée. Soit 22 domaines et 4 caves coopératives.

Caves coopératives : Alma Cersius (Cers, Villeneuve-lès-Béziers, Portiragnes) ; Terroir en garrigues (Corneilhan) ; Les Vignerons de Lieuran (Lieuran-lès-Béziers) ; Les Vignerons de Sérignan (Sérignan)
Domaines : Bachellery, La Barthe, l’Hort del Gal, Mi-Côte, St Pierre des Bois, St Vincent de Paul, La Guinette, La Colombette, St Géniès (Béziers) ; Font-Neuve (Bassan) ; Augé, La Jeanne, Ste Thérésine, Haute Condamine (Boujan-sur-Libron) ; Emile & Rose, Valjulius (Corneilhan) ; Pierre Belle, Eric Etienne, Grand Bosc, La Roseraie (Lieuran-lès-Béziers).


Au milieu du XIXe siècle, les quatre départements français qui bordent le golfe du Lion se sont spécialisés dans la viticulture. Gard, Hérault, Aude et Pyrénées-Orientales ont su transformer leurs plaines arides en superbes vignobles.

Mais de 1900 à 1906, la production de vin du Languedoc grimpe de 16 à 21 millions d’hectolitres. La surproduction se solde par une mévente et une chute brutale des prix. Ceux-ci sont divisés par deux ou par trois en quelques années. C’est la ruine pour de nombreux Languedociens : petits viticulteurs qui n’arrivent pas à rembourser leurs dettes mais aussi négociants dont le sort est suspendu à celui de la viticulture.


Les Languedociens réclament pour le moins l’abrogation de la loi de 1903 sur la « chaptalisation » et une surtaxe sur le sucre pour décourager les importations. Mais le Président du Conseil, l’inflexible Georges Clemenceau, ne veut rien entendre.
Marcelin Albert, cafetier et vigneron d’Argeliers, dans l’Aude, prend la tête de la révolte. Le 12 mai 1907, il avertit le gouvernement que si rien n’est fait avant le 10 juin, il décrétera la grève de l’impôt et appellera les municipalités à démissionner.


La veille de la date fatidique, Montpellier accueille pas moins de 600.000 manifestants. Du jamais vu !
Clemenceau en appelle au sentiment républicain des maires et, dans le même temps, envoie dans le Midi 27 régiments.

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Les lieux pour partir à la découverte du vin autour de Béziers


28.5.2016 – Les vendanges approchent à grands pas. Pour découvrir le métier du vigneron, rien de mieux qu’une visite au cœur de leurs chais et de leurs vignobles. Ils sont nombreux à ouvrir largement leurs domaines aux amateurs de bons crus. Voici quelques destinations, non exhaustives évidemment.
- Le 18/vin. À Roquebrun, découverte des chais de la cave coopérative et du plateau de macération avec dégustation des cuvées des vignerons du cru. Renseignements au 04 67 89 64 35.
- Les Jeudis des Trois Puech. À Fouzilhon, soirée vigneronne avec dégustation des vins du domaine des Trois Puech en apéritif, suivi d’un repas vigneron en compagnie des propriétaires. Réservations obligatoires au 09 62 20 98 87 ou au 06 87 96 07 38.
- Les Vins’dredis. Comme leur nom l’indique, ce festival a lieu tous les vendredis de l’été dans plusieurs domaines du pays Haut-Languedoc et Vignobles. Les dernières soirées dégustation ont lieu à La-Tour-sur-Orb au domaine de la Fraisse et à Bédarieux, au domaine Jouvet. Inscriptions au 04 67 95 08 79.
- Famille vigneronne. Au domaine Cros, à Capestang, balade découverte d’une famille vigneronne, d’un terroir, d’une culture, d’un art de vivre en Languedoc, via les Meulières, le Rec blanc, le Fer à mulet, près du canal du Midi. Initiation à la dégustation, accompagnée de quelques gourmandises locales. Inscriptions au 06 63 51 96 63.
- Vendanges à l’ancienne. À Thézan-lès-Béziers remonte le temps avec des vendanges à l’ancienne au domaine des 4 Rodes. Cortège jusqu’à la vigne, à pied ou en calèche, traversée du village, puis repas vigneron et pressurée du raisin. Renseignements au 06 06 60 08 04.
- Musée des Émile au domaine Castan. On se plonge dans le XIVe siècle au musée des Émile Vignerons, au domaine Castan, à Cazouls-les-Béziers. Le musée abrite une mini-plantation de vigne et une reconstruction d’un intérieur de 1900. Contact au 07 70 13 56 12.
- Woodstock au château de Perdiguier. On déguste les cuvées des “Filles de Perdiguier” à Maraussan, dans la cour du château, en écoutant le concert des excellents Woodstock Spirit.
A.K.
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Du drame à la farce


Le drame survient à Narbonne, le 19 juin 1907, où les soldats tirent sur la foule, faisant deux morts dont un adolescent. Le lendemain, nouveau drame face à une foule qui hurle sa haine : cinq morts.
À Agde, petite ville à l’embouchure de l’Hérault, 600 soldats du 17e régiment d’infanterie prennent connaissance de la tuerie de Narbonne. Ils se mutinent et gagnent Béziers où ils sont accueillis par une population en liesse.
Le dimanche 23 juin 1907, Marcelin Albert se présente de son propre chef au ministère de l’Intérieur, place Beauvau, et demande à rencontrer le Président du Conseil.






Georges Clemenceau le reçoit dans son bureau en tête à tête. Il lui fait la morale avant de lui remettre un billet de 100 francs pour le train du retour. Le rebelle accepte mais promet de le rembourser.
Le Président du Conseil convoque aussitôt la presse et raconte à sa manière l’entrevue, prétendant que le cafetier a éclaté en sanglots et laissant entendre qu’il n’aurait pas toute sa tête.
Finalement, le gouvernement établit une surtaxe sur le sucre et réglemente sévèrement le négoce du vin, donnant ainsi raison aux manifestants.
Le Languedoc conserve le souvenir aigu de cette révolte anachronique et ne manque pas d’invoquer les mânes de Marcelin Albert chaque fois que la concurrence ou les règlements menacent son vin.

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Crise de la filière du vin dans l’Hérault : “la distillation c’est dur mais c’est un moindre mal”

Distillation, arrachage de vignes, quelles sont les solutions pour un marché du vin en tension ? Le 6 février 2023, l’état a annoncé un plan d’aide de financement pour la filière viti-vinicole.
Un millier de vignerons avaient manifesté à Bordeaux le 6 décembre 2022 pour demander l’aide de l’État. Nécessaire, selon eux, à la survie de la filière. Le jeudi 26 janvier 2022, une partie d’enbtre eux s’étaient à nouveau réunis en soutien aux représentants nationaux de la filière qui étaient reçus par le ministre de l’Agriculture Marc Fresneau.
La filière viti-vinicole est majeure pour l’économie française : tant dans l’aspect commercial du pays que dans l’aspect économique de ses départements. Depuis 2019, la filière a essuyé de nombreuses crises.

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Un marché en tension
Guilhem Vigroux, secrétaire général de la chambre d’agriculture de l’Hérault décrit les trois chocs qui ont frappé l’économie de manière générale et donc celle du vin :

- En 2019, la mise en place de la taxe Trump sur quelques symboles français dont le vin a rendu l’accès au marché américain très compliqué. Cette taxe est désormais suspendue sur le vin pendant cinq ans.
- Les circonstances de la crise du Covid
- La guerre en Ukraine a augmenté l’inflation et réduit le pouvoir d’achat.
Ces bouleversements de consommation entraînent des difficultés structurelles et conjoncturelles :

- Structurelles : cela signifie que le vin sur le marché n’est plus adapté aux désirs du consommateur. C’est notamment le cas de certains vins de Bordeaux, des Côtes du Rhône et du Languedoc. Ici, la solution aux difficultés économiques serait plutôt l’arrachage des vignes.
- Conjoncturelles : cela signifie qu’un marché a été perdu et qu’il faut le retrouve ou le compenser. C’est notamment le cas dans l’Hérault. Ici, la solution aux difficultés économiques serait plutôt la distillation (le fait distiller le vin en bioéthanol, parfums ou gel hydroalcoolique).
Le 6 février 2023, le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a donc annoncé un plan financier d’aide pour la filière viti-vinicole.

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200 millions d’euros levés pour la distillation

Une enveloppe de 160 millions d’euros est prévue au niveau national pour soutenir le processus de distillation de crise.
Des fonds d’urgence ont aussi été demandés au Conseil des ministres de l’Union européenne : 40 millions d’euros sont en attente de validation.
Mais la démarche de distillation n’est pas courante. Utilisée en 2020 pour écouler les excédents de vin et aider les viticulteurs français : si cette solution soulage le marché, elle n’est pas évidente.
Le vin, c’est le fruit de notre travail. On travaille toute l’année et on le détruit. 5 ou 10% de notre vin distillé, ça fait mal au ventre. C’est perturbant mais c’est un moindre mal.Guilhem Vigroux, secrétaire général de la chambre d’agriculture de l’Hérault
Distiller 65 à 70 hectolitres de sa production, ce n’est pas rémunérateur explique Guilhem Vigroux. “On perd un peu d’argent mais parfois il vaut mieux faire un sacrifice sur une petite partie de sa récolte plutôt que de perdre de la valeur sur toute sa récolte : c’est une question de bonne gestion.”





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Hérault : distillation ou arrachage ?

Dans l’Hérault, selon les chiffres du département, la viticulture représente 80 % de l’agriculture héraultaise. 84 900 hectares, soit près de 45% de l’espace agricole est consacré à la viticulture.

La situation économique de la filière viti-vinicole est très hétérogène. D’après Guilhem Vigroux, il a notamment un problème d’évacuation du vin BIO, à cause de la baisse du pouvoir d’achat des Héraultais.
Si quelques zones viticole devront envisager l’arrachage des vignes comme solution, le département est plus enclin à envisager la distillation.
“On a bon espoir que les professionnels du vin fassent leurs demandes de dossier de distillation au niveau national mais on espère vraiment que tout le monde va y aller pour soulager le marché en tension”.
Pour le moment l’économie est perturbée mais le viticulteur, optimiste, espère un rapide retour à la normale.

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Source :
http://www.maad-digital.fr 5.9.2016
http://www.sudouest.fr 30.12.2021
https://www.tourisme-occitanie.com
https://france3-regions.francetvinfo.fr (Sixtine Boyer 10.02.2023)
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https://www.midilibre.fr – Olivier Le Ny 3.10.2023 /A.K. 28.5.2016