Théâtre de Minotaure

Béziers : le théâtre du Minotaure sélectionné par le Loto du Patrimoine porté par Stéphane Bern

Vue de la façade du théâtre du Minotaure. (Midi Libre – Pierre Saliba)

2.9.2024 – Édifice construit à la fin du XIXe siècle et aujourd’hui fermé, ce théâtre est destiné à redevenir un haut lieu de culture au niveau régional.

La Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril, portée par Stéphane Bern, a dévoilé les 5 projets départementaux sélectionnés en Occitanie Méditerranée. Parmi eux, le Théâtre du Minotaure à Béziers va bénéficier d’un soutien financier dont le montant sera annoncé en fin d’année. Une enveloppe qui va permettre de redynamiser ce site historique afin qu’il redevienne un haut lieu culturel biterrois.

Un haut lieu de culture au début du XXe siècle

Anciennement dénommé « Salle Berlioz », le Théâtre du Minotaure était inauguré le 11 novembre 1898 afin d’accueillir les concerts de la Chambre musicale, dont la vocation était de faire connaître à Béziers des artistes internationaux et des compositeurs contemporains. Construite sous la houlette de l’architecte Léopold Carlier, la structure du bâtiment a été réalisée par les ateliers Eiffel.

De 1900 à 1902, on peut y admirer – dans ces trois salons de peinture – les oeuvres du sculpteur Rodin, et de grands peintres tels que Degas, Pissarro, Gauguin ou encore Matisse, Cézanne, Redon, Renoir, et même Picasso. En 1904, la chambre musicale est dissoute, les biens sont en liquidation et la Salle Berlioz est vendue aux enchères.

Transformée en cinéma muet au début du siècle, la salle principale est ensuite successivement utilisée comme lieu de spectacles, dancing mondain, skating, salle de jeux etc. Depuis 2020, le théâtre est la propriété de Benoit Benichou, metteur en scène de formation qui intervient notamment à l’Opéra National de Montpellier.

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Le démarrage des travaux est prévu en 2025

Adresse: 15 Rue Solférino – 34500 Béziers 

Tél.: 04 67 28 45 28

Email: tmsb.location@gmail.com – tmsb.informations@gmail.com

La Salle Berlioz est un haut lieu de la musique à Beziers et inaugurée en octobre 1898.

En 1894, les mélomanes et amoureux des arts créent la Chambre Musicale et y accueillaient nombre d’artistes internationaux. Ces familles fortunées ne manquaient pas de voyager et de découvrir à Paris, ou encore à Bayreuth, de nouvelles partitions. On y entend Saint-Saëns, Franck, D’Indy, Debussy, Ravel, … . Il parait indispensable de faire connaître ces compositeurs à Beziers. 

Le projet était ambitieux mais manquait une salle de concerts. On y joue du Mendelsohn, Saint-Saëns, Haydn, Beethoven … Le foyer du public du Grand Théâtre, le premier étage du Café des arts ou encore la Salle du Patronage, dépendance du Pensionnat de l’Immaculée Conception n’étaient pas suffisants.

Un lieu de concert devenait alors indispensable. En 1898, Gustave Fayet, Louis Théveneau et Frédéric Donnadieu s’associent et achètent un terrain au coin de la Rue Berlioz et de la Rue Solférino. La construction de la salle va très vite l’ouverture se fait en octobre de la même année. Quelques jours après, juste avant un concert, les structures en béton, nouvelles pour l’époque, s’écroulent. Il faut alors reconstruire la salle. 

Le projet est confié à l’architecte Léopold Carlier et la structure du bâtiment sera réalisé par les ateliers Eiffel. La salle au première étage était desservie par un escalier unique. La scène modeste, pouvait s’agrandir selon les concerts. Un orgue en fond de scène permettait de présenter notamment des concerts de musique religieuses. 

En 1903, on y joue des oeuvres comme La Damnation de Faust, des extraits de La Symphonie Fantastique de Berlioz, des oeuvres de Wagner ainsi que l’opéra Iphigénie en Tauride de Gluck.

En 1904, la société est dissoute alors que l’activité de la salle semble florissante. Les biens sont en liquidation, la salle est vendue aux enchères dix mille cent francs en 1906 au seul enchérisseur, Paul Borrel, membre de la Chambre Musicale, agissant pour le compte de Gustave Fayet qui la louera et la revendra par la suite.

La salle Berlioz eut alors un destin multiple. Elle devient un dancing mondain, puis un skating, puisque le patin est à la mode. Elle abrite le Berlioz-Cinéma, puis le Cinéma Trianon … Elle passe de main en main, revendue ca et là ou encore offerte en donation pour un mariage. Elle est l’un des trois derniers lieux de spectacles encore conservés à Beziers sur les quarante quatre recensés, avec le Grand Théâtre et le Théâtre des Variétés. 

La programmation de la salle de concerts met en avant des artistes biterrois ainsi que des artistes internationaux tels que Pablo de Sarasate, Cortot, Nat et Rubinstein.

Il y a quelques années, la salle prend le nom du Théâtre du Minotaure. Elle s’appelle aujourd’hui Théâtre du Minotaure.

Le bâtiment

Dans le centre historique de la ville de Béziers, ce Théâtre de la fin du 19e siècle à l’architecture unique, ayant accueilli des artistes prestigieux, développe une superficie de 450 m2 sur 4 niveaux et bénéficie de deux logements.

Dessiné par le célèbre architecte Carlier, ce haut lieu du patrimoine Bittérois toujours en activité est soutenu par une structure Eiffel et bénéficie d’une capacité de 170 personnes.

Ce bien, en copropriété, bénéficie de deux entrées en rez-de-chaussée : l’une pour le public, l’autre pour les artistes. Le premier étage accueille la splendide salle de spectacle, de 185 m2 avec une hauteur sous plafond de plus de 8 m, qui est équipée d’un bar avec licence lll , de tout le matériel son et lumière nécessaires à l’activité du Théâtre. Cet étage propose également une galerie d’exposition et des sanitaires.

La montée d’une volée de marche donne accès au deuxième niveau et au splendide balcon dominant la salle de spectacle, à un bureau, un salon/salle à manger, une chambre et une cuisine. Un studio et ses deux balcons avec vue sur la vieille ville sont présents au troisième niveau, ainsi qu’un accès aux combles, offrants la possibilité d’être aménagés. Des travaux intérieurs sont à prévoir et la façade est à rénover.

Ce lieu jouit d’un emplacement exceptionnel, à deux pas des allées Paul Riquet.

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Le théâtre historique du Minotaure est à vendre

Anne-Marie Trébaol, directrice, et son fils René-Louis Cacciuttolo, le propriétaire (D.R.)

5.1.2018 – René-Louis Cacciuttolo met en vente le théâtre historique de Béziers après 19 ans de gestion.

Après dix-neuf ans de gestion et de programmation du Minotaure, René-Louis Cacciuttolo a décidé de vendre le théâtre de la rue Solférino.

Pourquoi vendre ? Faut-il comprendre que vous jetez l’éponge ?

Le théâtre du Minotaure est une machine assez lourde à porter pour un particulier, en l’absence de l’implication de la Ville, ou d’autres collectivités. Nous n’avons jamais bénéficié du soutien financier qui accompagne normalement des propositions culturelles de cette envergure, entraînant des difficultés qui m’ont poussé à poursuivre ma carrière à l’étranger afin de continuer à faire vivre ce lieu de culture biterrois.

J’ai réussi à faire fonctionner cette “machine” pendant 19 ans avec une équipe réduite grâce à l’énergie et à la vision de ma mère, qui a repris les rênes en tant que directrice après mon départ à l’étranger, en Chine plus exactement, du moins, au départ. À 75 ans, elle a décidé de se consacrer à d’autres activités.

La salle Berlioz est devenue le théâtre du Minotaure en 1999 (Antonia Jimenez)

Et vous ?

Je suis accaparé par des projets liés au cinéma et à la réalité virtuelle, qui ne me permettent d’ailleurs pas de gérer en parallèle une entreprise culturelle demandant une attention de tous les instants. Un théâtre sans directeur est comme un vaisseau sans capitaine, il ne peut pas fonctionner.

Quand vous avez repris le lieu en 1999, quels étaient vos projets ?

J’ai beaucoup investi à titre privé, car je souhaitais y monter un projet culturel aux multiples facettes, en faire un centre d’expression et de formation artistique mettant l’accent sur la création et donnant priorité aux nouvelles formes d’art.

Déjà dotée de deux théâtres, celui des Allées et les Franciscains, la ville pouvait bénéficier d’une salle opérationnelle de plus petite jauge, c’est ce que je pensais, car mon action répondait déjà, à l’époque, au besoin de “redynamisation” du centre-ville, thème plus que jamais d’actualité. Nous avons travaillé en ce sens. Accueillant à toute heure ateliers, résidences, formations et répétitions, le Minotaure est devenu un tremplin pour les artistes locaux, avec un travail pointu en direction des communautés et des quartiers.

En le vendant, ne craigniez-vous pas la disparition totale d’un patrimoine culturel et historique biterrois ?

Il est vrai que le Minotaure, ce n’est pas juste un immeuble, c’est un théâtre historique. À ce titre, je me sens responsable de l’avenir du Minotaure et je ne m’en séparerai que pour le proposer à des particuliers ou à des institutions qui auront pour préoccupation première de continuer à le faire vivre sans le défigurer, avec un projet culturel.

Les personnes intéressées comprendront que ce ne sont pas des murs que nous cédons, mais une salle de spectacles à l’architecture unique et à l’acoustique exceptionnelle, un centre culturel plus que centenaire, un pilier historique du patrimoine de Béziers, une entreprise artistique, une marque reconnue dans toute l’Occitanie, un public établi et varié, une action sociale, et une position stratégique en centre-ville. C’est de cet ensemble indissociable que je me sépare.

Êtes-vous optimiste ? Que ferez-vous si vous ne trouvez pas d’acquéreur ? Le théâtre fermera ?

J’espère que les repreneurs auront les moyens de réaliser des projets ambitieux et de qualité, afin de pouvoir proposer une alternative pérenne et crédible aux programmes de la Ville déjà existants, et du Département sur Bayssan. Si nous ne trouvons pas d’interlocuteur dans l’immédiat, j’ai dans le théâtre un appartement qui me sert de pied à terre lorsque je viens ici voir ma famille.

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Béziers : Le Minotaure lance sa première salle en réalité virtuelle

“La réalité virtuelle n’a aucune limite”, selon le PDG de VRrOOm (D.R.)

7.12.2016 – L’association Kao France et la société VRrOOM organisent KINOTAVR, le samedi 10 et dimanche 11 décembre une première expérience de cinéma en réalité virtuelle. 

Comme Midi Libre l’indiquait dans une précédente édition, René-Louis Cacciuttolo, le propriétaire du théâtre du Minotaure (rue Solférino, à Béziers) travaille sur son projet d’implantation de salles de cinéma en réalité virtuelle (VR) en France. Sa start-up, VRrOOm, a signé, cet été, un partenariat exclusif avec China film group (CFG), le leader du cinéma chinois, ainsi qu’avec AMD et LDLC, pionniers de la haute technologie informatique. Des salles sont en cours d’installation à Shanghaï, Pékin, Canton, Nankin, Hanghou et Shenzhen. Également aux USA.

Projections, expériences, jeux, …

Dans l’hexagone, René-Louis Cacciuttolo a choisi, dans un premier temps, d’expérimenter le cinéma en VR dans le cadre d’un partenariat avec l’association Kao France, le samedi 10 décembre 2016, de 14 h à 22 h, et le dimanche 11 décembre 2016, de 14 h à 19 h au Minotaure lors du festival KINOTAVR (prononcer Kinotaure).

Ce festival s’adresse au grand public (et non pas seulement aux professionnels ou aux gamers) et va permettre, à travers des conférences sur la réalité virtuelle et la réalité augmentée (AR), des projections, des expériences, des jeux… de plonger dans cet univers parallèle enfanté par les dernières nouvelles technologies.

Première page de l’histoire des réalités, virtuelle et augmentée

Comme, par exemple, la visite virtuelle en VR de l’atelier de Montmartre du peintre Maurice Utrillo reconstituée grandeur nature par photogrammétrie, par Frédéric Purgal. “Ce festival va participer à l’objectif que nous nous sommes fixé en créant dans un premier temps la plateforme média-numérique d’information VRrOOm, suivie des salles de projection de films en VR, VRrOOm Sanctum : la démocratisation et l’adoption de la VR et AR par le grand public.

Il faut savoir qu’en France, contrairement à la Chine et aux USA, ce marché n’en est qu’à ses débuts”, indique le PDG. La première page du livre de l’histoire des réalités, virtuelle et augmentée, vient de s’ouvrir. Et quoi de mieux que le Minotaure, petit théâtre à l’italienne du XIXe qui accueillit entre autres, Camille Saint-Saëns et Debussy, pour accueillir le festival KINOTAVR.

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VRrOOm, pour tout savoir sur la réalité de demain

René-Louis Caccciuttolo a travaillé pendant des années dans la Silicon Valley, aux États-Unis, avant de créer cette plateforme digitale (© D.R.)

6.6.2016 – René-Louis Cacciuttolo a lancé une plateforme digitale sur la réalité virtuelle et la réalité augmentée.

René-Louis Cacciuttolo, le propriétaire du théâtre du Minotaure, vient de lancer VRrOOm, une plateforme digitale permettant de faciliter l’accès aux informations relatives à la réalité virtuelle (VR), et à la réalité augmentée (AR). “Je reviens de la Silicon Valley où j’ai travaillé pendant des années dans le secteur de la technologie du cinéma, explique celui qui est aussi réalisateur. J’ai pu observer une véritable explosion, aux USA, de cette nouvelle industrie”. Et d’ajouter : “Les entreprises internationales connues comme Facebook, Google, Samsung ou Disney investissent massivement dans ce domaine et ont soif de partenaires qui les aident à éduquer et à sensibiliser le public, afin de rentabiliser leurs investissements.”Ainsi, René-Louis Cacciuttolo n’a pas hésité à se lancer dans l’aventure de la VR et AR en créant la plateforme. Il s’agit d’un site généraliste qui s’adresse à la fois au grand public et aux professionnels. Les informations y sont structurées par catégorie : son et image, gaming, produits, business et événements.

La seule en trois langues

Par exemple, en cliquant sur “jeux”, l’utilisateur accède à des infos soit de jeux à peine lancés, soit aux grands acteurs de l’industrie du jeu, des démos, des critiques… Il en va de même pour les quatre autres catégories. Cependant, VRrOOm n’est pas la première plateforme dédiée à la VR. Mais sa spécificité, c’est d’abord d’être biterroise, et surtout c’est la seule à être éditée en trois langues (français, anglais et chinois), et à proposer pour ces trois publics de culture différente des contenus adaptés à leurs intérêts en la matière. Par ailleurs, les infos sont sélectionnées grâce à un algorithme en intelligence artificielle qui analyse en temps réel, les conversations sur la réalité virtuelle postées sur les réseaux, blogs et sites, dans le monde entier. Une véritable manne pour les industries à l’affût des dernières tendances. A retrouver sur le site www.vrroom.buzz.

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Source :

http://www.minotaure.org

http://www.espaces-atypiques.com

https://locations.filmfrance.net

https://www.midilibre.fr – Antonia Jimenez 5.1.2018 – 7.12.2016 – 6.6.2016 / Mathilde Jullien 2.9.2024