St.-Jacques

Le quartier saint-Jacques, à béziers, a une longue histoire, mise en évidence récemment par les fouilles archéologiques qui y ont été développées; il recèle les seuls vestiges d’époque romaine encore visibles à béziers, ceux de l’amphithéâtre. ainsi est-il vite apparu que la restructuration urbaine de ce quartier, situé dans le périmètre du secteur sauvegardé, présentait un intérêt tout particulier, et que les projets immobiliers méritaient d’être pris en compte dans le cadre de l’archéologie préventive. Les nombreuses découvertes réalisées dans ce cadre ont conduit l’ensemble des intervenants à s’intéresser non seulement aux imposants vestiges romains, mais aussi aux données concernant toute l’histoire de ce secteur, de la protohistoire au bas moyen Âge, soit sur 2600 ans.

Trois principales phases sont représentées ici. Les premières traces d’occupation remontent au 6e siècle av. J.-C., mais c’est au 5e siècle qu’un important fossé d’au moins 3m de profondeur et de plus de 10m de large enserre un espace au sommet de la colline (fig.1). Ce «bastion» domine le fleuve et la plaine de l’Orb vers l’ouest, et fait partie de la très importante occupation de la ville dont le développement principal s’étend sur la colline Saint-Nazaire. Le fossé est comblé à la fin du 5e siècle et l’habitat déborde de cette limite.

Fig. 1. Plan de la ville protohistorique. Deux pôles sont couverts par l’urbanisation: la colline Saint-Nazaire et la colline Saint- Jacques, séparées par le thalweg emprunté actuellement par la rue Canterelles. L’assiette de l’agglomération couvre au ve siècle av. J.-C. une quarantaine d’hectares.

L’urbanisation de la ville, qui avait commencé dès le début du v ie siècle av.J.-C., se poursuit au ve jusqu’à couvrir une quarantaine d’hectares. Béziers est alors l’une des trois plus grandes agglomérations du midi de la France, avec Marseille et Arles; elle a un impact primordial sur la dynamique commerciale du Languedoc. Les caractéristiques originales de cette occupa-tion (dont on trouvera le détail dans la bibliographie récente ci-dessous) font envisager une présence grecque déterminante. La ville est abandonnée autour de 300 et est réoccupée par une population celtique seulement vers 200. Peu de vestiges de cette époque ont été mis en évidence sur la colline Saint-Jacques (céramiques découvertes lors de la construction de l’école Gaveau).

La colonie de droit romain Colonia Urbs Julia Septimanorum Baeterra est ensuite fondée dans la continuité de la ville gauloise, vers 36 av.J.-C., et s’équipe alors de monuments publics et religieux –forum, arc, temples, amphithéâtre (fig.2). La ville évoluera au même emplacement jusqu’à la période médiévale.

Fig. 2. Plan de la colonie romaine qui se superpose globalement à l’agglomération antérieure. En gras, sont représentées la voie Domitienne et les rues datées du haut-Empire.

Interventions archéologique et gestion des restructurations

En 1991, la ville de Béziers, qui avait patiemment constitué une importante réserve foncière dans le quartier Saint-Jacques, souhaitait connaître l’état des vestiges antiques pour les mettre éventuellement en valeur. Dans ce but, une collaboration avec la DRAC-service régional de l’Archéologie a été mise en place afin d’évaluer conjointement le potentiel de l’amphithéâtre (fig.3).

Fig. 3. Dessin de l’amphithéâtre romain établi en 1627-1628 pour l’illustration du “manuscrit de Rulman”. Il représente la galerie conservée, les gradins et, au premier plan, un pan du mur de façade qui est très probablement une vue d’artiste.

Des investigations sur ce monument de spectacle du haut-Empire ont été mises en place sur le long terme, afin de rechercher les vestiges encore préservés dans les immeubles et les caves, de les décrire et de les relever, avec complément de sondages, fouilles archéologiques et suivi de travaux lorsque cela s’avérait nécessaire. Ces travaux se sont poursuivis pendant plusieurs années et ont permis de retrouver l’assiette, le plan global, la chronologie et l’histoire de l’amphithéâtre romain. Ils ont aussi montré la présence d’autres vestiges, moins spectaculaires, mais qui appartiennent à l’histoire du quartier, dont l’amphithéâtre ne constitue qu’une étape: il s’agit des fragiles vestiges de l’âge du fer (du VIe au IVe siècle av.J.-C.) conservés dans le sous-sol (fig.4) et du bâti médiéval (XIIe, XIVe et XVIIe siècles), souvent encore en élévation et relativement bien conservé derrière les enduits récents (fig.5 et 6).

Fig. 4.Fouilles archéologiques dans la cour intérieure de l’immeuble situé à l’angle des rues Saint-Jacques et des Arènes. Une couche d’occupation du ve siècle av. J.-C. délimitée par le fossé observé dans les sondages profonds est recoupée par des silos médiévaux des XIIIe-XIe siècles.

Fig. 5. Mur porteur en terre mis en œuvre au Moyen Âge dans l’immeuble situé au n°2 de la rue Gaveau.

Fig. 6. Fenêtre renaissance ISMh, placée dans un mur en terre, ouvrant sur la cour intérieure de l’immeuble situé au n°2 de la rue Gaveau.

Ce constat a entraîné une prise en compte quasi systématique de tous ces éléments afin de les étudier et de pouvoir approcher ainsi l’histoire générale du quartier, dans son évolution et sa continuité. Des études de bâti ont donc été régulièrement prescrites par le SRA sur tous les projets concernant la restructuration d’immeubles dans le quartier Saint-Jacques, qui avait été rendue possible par le zonage de la ville, après un décret datant de 1986, puis par la nou-velle législation sur l’archéologie préventive de 2001 et 2004. Les résultats de ces études ont été analysés et intégrés dans les projets immobiliers.

La procédure administrative

La gestion de ce secteur du centre-ville exigeait une mobilisation radicale. Sous l’égide de la Sebli, les projets immobiliers, formalisés par des architectes privés, étaient jusqu’à présent réalisés de façon à s’inscrire dans des procédures de défiscalisation dites «loi Malraux».

Les demandes de permis de construire (ou d’AST) étaient transmises au service instructeur (auparavant la Direction départementale de l’équipement (DDE), puis désormais directement la ville), qui consultait la DRAC pour avis –permis préalablement instruits par l’architecte des Bâtiments de France (ABF) pour le suivi du secteur sauvegardé. C’est à ce stade que les pres-criptions archéologiques étaient appliquées par le service régional de l’Archéologie, en accord avec le service départemental de l’Architecture et du Patrimoine (SDAP), les archéologues devant intervenir en concertation avec les pétitionnaires (Sebli et architectes).

Les opérations d’études étaient jusqu’à présent confiées à l’opérateur qui détenait le mo-nopole de ce type d’intervention: l’Association pour les fouilles archéologiques nationales (AFAN). Actuellement, elles sont partagées entre le service archéologique municipal, agréé, et l’Institut national de recherches d’archéologie préventive (INRAP). Le résultat des recherches était enfin discuté entre les intervenants, afin de trouver une solution consensuelle sur les vestiges à conserver, les choix à réaliser, etc. Il est certain que la dimension patrimoniale des projets était mise en relief dans la mesure où ces opérations regroupaient des investisseurs recherchant un «plus» qualitatif dans la présence de vestiges anciens.

La prise en compte, par les architectes chargés des différents programmes, des nombreuses données archéologiques recueillies lors de ces opérations préventives, afin de les intégrer au mieux dans leurs projets immobiliers, sous le contrôle de l’architecte des Bâtiments de France, constitue l’un des principaux buts d’une approche tout à fait originale.

Cette démarche a été menée en parfaite collaboration entre de multiples acteurs administratifs et professionnels (2). Lancée en 1991, elle est toujours d’actualité pour le quartier Saint-Jacques comme pour le reste du secteur sauvegardé de Béziers, et a permis de prendre les dossiers de restructuration très en amont. De cette manière, pour chacun des immeubles réhabilités qui le méritait, on a réalisé un état des lieux et une étude sur la structure du bâti (plan, chronologie, recherche des unités d’habitation de départ), en préalable aux travaux d’aménagement. Chaque fois, les éléments patrimoniaux les plus marquants ont été pris autant que possible en compte dans les projets de réhabilitation, par souci de vérité historique, de qualité architecturale et d’harmonie dans la perception visuelle: les unités cohérentes ont été conservées, les éléments architecturaux préservés et restitués, la chronologie respectée, … .

Cette approche a donné des résultats particulièrement intéressants aussi bien pour la restauration et la présentation des vestiges de l’amphithéâtre romain que pour la restruc-turation de deux maisons médiévales: l’immeuble situé à l’angle des rues Saint-Jacques et des Anciennes Arènes, une maison du XIIIe siècle modifiée au XIVe ultérieurement, mais dont l’état au XIVe siècle est préservé dans son aspect global, sans oublier l’hôtel de la Mercy, rue Gaveau, qui a été fortement remanié au cours du temps mais dont l’aspect ouvert sur la cour intérieure a été conservé (fig.7, 8, 9 et 10).

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(1) Je tiens à remercier pour leur collaboration Sophie Loubens (service départemental d’Archéologie préventive, SDAP), Jean-Paul Wiegant (service archéologique municipal), Jean Vernette (Sebli, Société d’équipement du Biterrois et de son littoral) et Jean-Charles Euzet (architecte).

(2) La DrAC, l’ABF, la Ville (maire et élus chargés du centre-ville), les services techniques municipaux, le service municipal d’archéo-logie, l’AFAN, l’architecte chargé du secteur sauvegardé, les architectes chargés des projets de restructuration et de présentation des vestiges et la Sebli, maître d’ouvrage de la majorité des travaux, et, à travers eux, les associations d’investisseurs concernées (AFUL) intervenant dans le cadre de la «loi Malraux».

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Un chantier de fouilles préventives avant des travaux à Saint-Jacques

Une aire d’ensilage collective du Moyen Âge mise au jour.

10.3.2021 – L’équipe du service archéologie de la Ville de Béziers travaille actuellement sur la deuxième colline de Béziers et espère de belles découvertes sur ce secteur prometteur.

Des travaux de requalification sont programmés pour le mois de septembre dans le quartier Saint-Jacques. Dès lors, un chantier de fouilles préventives a été mis en place par le service archéologie de la Ville de Béziers. Il a démarré devant l’ex musée du Biterrois et a permis la mise au jour d’une aire d’ensilage collective du Moyen Âge. “Un élément très intéressant”, selon l’archéologue Élian Gomez.

Sur les traces du fossé protohistorique

La campagne va se poursuivre par des sondages sur la place Saint-Jacques, normalement dès lundi. Selon les estimations des archéologues, le fossé défensif protohistorique daté du VIIe siècle avant J.-C., passerait à l’angle coupé de l’école Gaveau-Macé, côté place.

Il a déjà été croisé sur la place Saint-Cyr, dans une cave de la maison médiévale, à l’angle des rues Saint-Jacques et des Anciennes-Arènes, ainsi que lors des fouilles préventives sur un îlot entre les rues de La Tible, des Capucins et le boulevard Jean-Macé.

Découvrir “une tour, une muraille, un renfort d’angle”

“Le fossé fait dix mètres de larges pour quatre mètres de profondeur, précise Élian Gomez. Selon une estimation minimaliste, il peut déborder sur la place Saint-Jacques et là cela ne posera pas de problème. Mais selon une estimation maximaliste, il passera sous l’école et la voirie. Là, il y aura un problème.”

L’équipe espère que le fossé sera mieux conservé que lors de sa découverte à La Tible. “Il n’y avait que les niveaux inférieurs et médians, poursuit l’archéologue. Là, on aimerait trouver une structure moins arasée, moins terrassée, mieux conservée. De plus, comme nous approchons du rempart, il pourrait y avoir des éléments défensifs annexes, complémentaires, comme par exemple une tour, une muraille, un renfort d’angle.”

La réponse ne devrait pas tarder.

Des travaux prévus en septembre

Le chantier de requalification des places Saint-Jacques et des Casernes ainsi que du jardin du Plan Maximilien-Robespierre et de la Rampe du 96e Régiment d’Infanterie, devant l’ancien musée du Biterrois, doit se dérouler entre les mois de septembre et décembre prochains. Actuellement, les services municipaux sont en discussion de travail avec l’architecte des bâtiments de France. Le quartier Saint-Jacques est dans le site patrimonial remarquable (ex-secteur sauvegardé) de Béziers. Le montant des travaux a été chiffré à 1,2 M€.

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Le charme de Saint-Jacques, entre arènes romaines et église romane

L’église romane de Saint-Jacques, entre une petite place ombragée et un agréable jardin, avec une vue exceptionnelle – Midi Libre

11.8.2020 – Tout au long de l’été Midi Libre vous propose de cheminer à travers l’histoire de Béziers.

Cette balade à travers la seconde des collines biterroises, après celle de Saint-Nazaire, démarre du plan Canterellettes. De cette charmante petite place ombragée, une magnifique vue s’offre au promeneur. De la cathédrale Saint-Nazaire aux Pyrénées, avec, au pied, la plaine de l’Orb au pied, le paysage est exceptionnel. Quittons cet endroit préservé par la rampe en pierres qui rejoint la rue Canterelles.

Le martyr de saint Aphrodise

Celle-ci marque la véritable séparation entre les quartiers Saint-Nazaire et Saint-Jacques. Elle correspond à l’antique Voie Domitienne des Romains qui traverse Béziers d’est en ouest. En la remontant, un peu, voici la place Saint-Cyr, là ou le patron de Béziers, saint Aphrodise, a été décapité. Une statue dans une niche, à l’angle de la rue Saint-Jacques, rappelle d’ailleurs cet épisode sanglant.

Empruntons maintenant la rue du Puits-des-Arènes jusqu’au croisement, à droite, de la rue Gaveau. Là, au numéro 4, se trouve un hôtel particulier rénové, qui abritait, en 1218, l’ordre de Notre-Dame de la Mercy, fondé par son propriétaire pour racheter les captifs tombés aux mains des Barbaresques à l’époque médiévale. L’immeuble, dans sa cour intérieure, offre une belle fenêtre de style renaissance. Elle a inspiré le sculpteur biterrois Antonin Injalbert, qui l’a répliqué sur la Maison Chappaz, en face du centre commercial Le Polygone.

Des arènes hors des remparts de la ville

La promenade se poursuit vers les arènes romaines, par la rue du Moulin-à-Huile. L’amphithéâtre date du troisième quart du Ier siècle. Par crainte des révoltes de gladiateurs, les Romains l’ont construit hors des remparts. Il pouvait accueillir jusqu’à 10 000 personnes.

L’ouvrage a été abandonné au début du IVe siècle. Démantelé en partie, ses pierres ont servi à renforcer les murailles médiévales et à construire l’église romane de Saint-Jacques. Afin de rejoindre l’édifice religieux, il faut aller jusqu’à la place du Cirque, remonter la rue des Anciennes-Arènes, puis prendre à gauche la rue Saint-Jacques.

L’amphithéâtre romain a été construit hors des remparts, par crainte d’une révolte des gladiateurs

Là aussi, se trouve une agréable petite place et, derrière l’église, qui est un bel exemple du deuxième art roman méditerranéen, un jardin avec vue sur le Pont-Canal et la cathédrale Saint-Nazaire. Le lieu a accueilli une abbaye dès le Xe siècle et était une étape pour les pèlerins du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le bâtiment a connu de nombreuses modifications au cours des siècles.

Visites et animations dans l’église

Au début des années 1960, un incendie a ravagé l’édifice. La restauration a permis de retrouver ce qui restait de la construction originelle. Aujourd’hui, l’entrée de l’église se trouve sur la façade nord, sous un porche néo-roman. Elle est ouverte aux visites les lundis et les vendredis, entre 14 h 30 et 17 h. Les mercredis, l’accès est libre à partir de 10 h et, à 18 h 30, La Pastorale du tourisme propose des animations gratuites. La prochaine, ce mercredi 12 août, est une conférence sur la découverte du patrimoine culturel et religieux de Béziers, par Alain Tomas.

En redescendant par la place des Casernes, la balade peut faire un crochet pour découvrir la fresque murale consacrée au chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et dont le gîte d’accueil, Bon Camino, se trouve non loin, rue de La Tible. Un lieu qui a offert de bien belles découvertes aux archéologues.

Le phénomène urbain est né à Béziers

Selon Elian Gomez, docteur en archéologie, chercheur et responsable du service archéologique de la Ville, de récentes découvertes et les études de fouilles antérieures permettent d’affirmer que Béziers est la ville la plus ancienne de France.

“Le phénomène urbain à ces périodes-là nous arrive par les colonisateurs grecs, étrusques, phéniciens… En Gaule, jusqu’à preuve du contraire, à cette époque-là, il n’y a que deux colonies grecques, c’est Béziers (-625, -630, -640) et Marseille (- 600, -598).” 

À Saint-Jacques, les chercheurs ont découvert beaucoup de matières qui ont confirmé leurs suspicions, notamment après la destruction de l’îlot de la Tible. Des fouilles préventives en collaboration avec l’Inrap ont permis de découvrir, par ordre chronologique, deux fossés protohistoriques défensifs, une citerne de modèle grec, de l’artisanat potier et métallurgique de l’Âge du Fer.

Ensuite, le site a été abandonné au IIIe siècle avant J.-C. Et au second, il y a eu une réoccupation des lieux par les Volques Tectosages. Elle consiste en des aménagements en terrasses et des fosses de plantation de vignes. Une nécropole antique a également été mise au jour.

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Béziers est bien la ville la plus ancienne de France

Fossé protohistorique découvert lors du premier diagnostic (D.R.)

12.4.2018 – Les fouilles archéologiques de Saint-Jacques confirment l’ancienneté. Le phénomène urbain est né à Béziers entre -640 et -625.

Selon Elian Gomez, docteur en archéologie, chercheur et responsable du service Archéologique de la Ville, de récentes découvertes et les études de fouilles antérieures permettent d’affirmer que Béziers est la ville la plus ancienne de France.

“Jusqu’à ce que l’on découvre mieux mais, à mon avis, il y a peu de chances. Le phénomène urbain à ces périodes-là est totalement étranger aux civilisations celtiques de l’Europe de l’Ouest et il nous arrive par les colonisateurs grecs, étrusques, phéniciens… En Gaule, jusqu’à preuve du contraire, à cette époque-là, il n’y a que deux colonies grecques, c’est Béziers (-625, -630, -640) et Marseille (-600, -598). Ensuite, d’autres viendront.” Un fait que certains Biterrois prenaient déjà pour acquis. L’archéologue corrobore : “On a du nouveau, mais qui ne fait que confirmer ce que nous présentions déjà”.

Peintre de la Gorgone

Lors de la démolition de l’église Saint-Félix, à la fin du XIXe siècle, pour construire les halles de la place Pierre-Sémard, des personnes de la Société archéologique, notamment Caylet, avaient collecté des fragments attiques très importants, attribués au Peintre de la Gorgone. “Ce qui est un cas unique en Gaule. Il n’y en a même pas à Marseille. Ils remontent au premier quart du VIe siècle avant J. – C.”

Elian Gomez poursuit : “Au milieu des années 80 à la Madeleine, il n’y avait que des couches qui remontaient à la fin du VIe, début Ve, avant J.-C. À l’époque, les archéologues Daniela Ugolini et Christian Olive avaient émis l’hypothèse qu’il y avait des couches très anciennes datant du début du VIe siècle avant J.-C. Ils se basaient sur les découvertes aléatoires qui avaient été faites pendant les travaux des halles. Il y avait donc un petit écho de choses anciennes qui traînaient.”

Il y a deux ans, l’archéologue biterrois et Daniela Ugolini ont repris l’étude du sondage de 45 m2 effectué aux halles en 1985, lors de travaux dans les sous-sols. “Nous nous sommes aperçus qu’il y avait des niveaux archaïques assez importants. Outre la typo-chronologie que nous apporte la céramique pour la datation de ces couches-là, on avait lancé la C14 et on a eu des retours tout à fait concluants et concordant avec l’étude céramologique. Il y a deux ans, également, avec les fouilles des Chaudronniers, nous avions des structures et des matériels assez conséquents qui remontaient autour de 600 avant J.-C. Mais, malheureusement, nous n’avons pas pu caler si on était un peu avant 600 ou juste autour de 600. Le C14 n’a pas été non plus concluant et n’a pas apporté de fourchette plus resserrée.”

Fossé protohistorique

En revanche, avec le chantier de Saint-Jacques, les chercheurs ont découvert beaucoup de matières qui ont confirmé leurs suspicions. En 2015, la destruction de l’îlot de la Tible se termine. Un diagnostic est mené par le service Archéologique de la Ville. La découverte d’un fossé protohistorique a motivé l’ouverture de fouilles préventives en collaboration avec l’Inrap.

Le décapage mécanique a permis d’enlever 3 000 tonnes de gravats pour faire apparaître sur l’ensemble de la zone de 2 500 m², les premières couches archéologiques et 200 structures. En premier, par ordre chronologique du plus ancien au plus récent, les archéologues ont découvert deux fossés protohistoriques défensifs, une citerne de modèle grec, de l’artisanat potier et métallurgique de l’Âge du Fer.

Nécropole romaine

Ensuite, le site a été abandonné au IIIe siècle avant J.-C. Et au second, il y a eu une réoccupation des lieux par les Volques Tectosages. Elle consiste en des aménagements en terrasses et des fosses de plantation de vignes. Dans l’une d’elle, il y avait cinq vases qui contenaient des restes alimentaires, de boissons et des plats.

Une nécropole antique a également été mise au jour. Elle débute vraisemblablement autour de l’An 0, au changement d’ère, et se poursuit jusqu’au VIe siècle. Il y avait, notamment, un bustum, une tombe à incinération primaire, pour un adolescent romain, certainement un fils de notable à la vue des nombreuses offrandes, une soixantaine de balsamaires. Entre le XIe et la fin du XVIe début du XVIIe, cette parcellaire a servi d’aire d’ensilage qui comptait 150 silos. Un atelier de potier sera installé par la suite.

# Deux vitrines contenant les données des fouilles archéologiques sont exposées jusqu’au vendredi 11 mai dans le hall de l’hôtel de ville.

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Jonathan Soucas de Vilar est le nouveau président du comité de quartier Saint-Jacques

Jeanine Amilhastre, trésorière, et Louis de Vulliod, l’ancien président (D.R.)

27.3.2023 – Le jeune homme de 29 ans succède à Louis de Vulliod.

L’assemblée générale du comité de quartier Saint Jacques-Saint Celse-Saint Nazaire s’est tenue au restaurant Le Vieux siège, sur la place des Trois-six, en cœur de ville.

Louis de Vulliod a annoncé son retrait de la présidence du comité. “Il faut changer de président pour permettre le changement”, a-t-il déclaré.

Lui succède un jeune homme de 29 ans, Jonathan Soucas de Vilar. Un nouveau conseil d’administration a également été élu. Il comporte trois nouveaux membres.

Le bureau se compose désormais de Jonathan Soucas de Vilar, président ; Louis de Vulliod, président d’honneur ; Laurent Vassallo, vice-Président ; Marie-Emmanuelle Camous, secrétaire ; Jeannine Amilhastre, trésorière ; Annie Beauvais ; Nelly Cavallié, secrétaire adjointe ; Michel André, responsable des animations ; Robert Aramand, trésorier adjoint

Le maire Robert Ménard et le chef de service des comités de quartier, Denis Calvet, qui étaient présents à cette assemblée ont profité de l’occasion pour faire quelques annonces et répondre aux questions des habitants. Ont été évoquées, entre autres, la mise en vente du presbytère, la fin des travaux de la rue Canterelles le 26 mai, la réouverture d’une partie du jardin épiscopal à la mi-juin.

Des aménagements sont prévus au square Saint-Louis, notamment la mise en place d’une statue d’un personnage important du Moyen-Âge biterrois. Enfin, la mairie a racheté la maison de la Notairie. Elle prévoit d’y aménager trois appartements, ainsi que de rénover l’ancien tribunal de l’Inquisition.

Par ailleurs, la secrétaire Marie-Emmanuelle Camous a présenté le rapport moral et le rapport d’activité. Ont aussi été évoqués les projets passés et à venir. Le rapport financier présenté par la trésorière Jeanine Amilhastre a également été validé. La question de l’intégration du quartier des Pénitents a été abordée et sera débattue prochainement.

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https://docplayer.fr – Christian Olive, ingénieur de recherche, service régional de l’Archéologie (SRA), Languedoc-Roussillon.

https://www.midilibre.fr – Emmanuelle Boillot 12.4.2018 / 11.8.2020 / 10.3.2021 / 27.3.2023