Quartier de la Grangette (->Rue)

Grangette : Une petite grange (ou un petit mazet).

Quartier Grangette-Iranget à Béziers : entre vitalité et difficultés, la vie suit son cours

C’est l’un des trois quartiers prioritaires de la ville. (Midi Libre – Antonia Jimenez)

3.3.2020 – Au bout de l’avenue Émile-Claparadède, de part et d’autre de l’avenue Pierre-Verdier, des ensembles d’immeubles HLM, dont la Grangette, contrastent avec le quartier mitoyen des Arènes. Plus loin, en direction du lycée Mermoz et de l’école Jean-Jaurès, on retrouve une deuxième cité, l’Iranget.

Avec le centre-ville et La Devèze, l’Iranget-Grangette est l’un des trois quartiers prioritaires (QP) de l’unité urbaine de Béziers, dans le cadre du dispositif de la politique de la ville. Ce quartier, qui s’est développé dans les années 60-70 (rénové dans les années 80) sur d’anciennes terres agricoles, a été construit, au départ, pour accueillir des populations principalement ouvrières du bâtiment et des travaux publics dans des logements sociaux, petit habitat collectif ou petites maisons individuelles.

Aujourd’hui, et depuis leur création, L’iranget, comme La Grangette, sont marqués par une précarité, teintée, il est vrai, d’une petite délinquance. La cité comprend une part importante de familles monoparentales. Le chômage y sévit également. Pourtant, certains y trouvent leur bonheur.

Un bouillon de vie

Comme Samia, qui vit dans un F3 avec ses deux enfants depuis dix ans. Elle n’a, comme revenus, que le RSA et les allocations familiales. “Je ne quitterais pour rien au monde ce quartier. Mes enfants y ont leur école, j’ai mes amies, on s’entraide, on se retrouve au parc d’enfants ou au marché. Elles sont comme moi, d’origine étrangère et donc on se comprend.”

Il est vrai que le quartier bouillonne de vie. À l’intérieur des barres, et plus exactement sur les places et dans les caves, les jeunes se retrouvent, souvent pour s’adonner à leur passion : le hip-hop et plus exactement le rap. Vinir, désormais artiste confirmé et engagé, vit de sa passion. “Le hip-hop m’a formé à la culture, c’est un genre musical qui prend de partout : du jazz, de la funk, etc. Grâce au hip-hop j’ai l’esprit bien plus ouvert”, indique-t-il sur le site de Béziers Méditerranée. Où il précise que le clip de sa chanson Culture a été réalisé “en partie dans le quartier de l’Iranget à Béziers, où mon père est né, où j’ai grandi.” Aujourd’hui, il écume les scènes du territoire.

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Sous le choc au lendemain des violences, la Grangette, à Béziers, panse ses plaies

4.3.2020. Avec le centre-ville et La Devèze, l’Iranget-Grangette est l’un des trois quartiers prioritaires (QP) de l’unité urbaine de Béziers, dans le cadre du dispositif de la politique de la ville. Ce quartier, qui s’est développé dans les années 60-70 (rénové dans les années 80) sur d’anciennes terres agricoles, a été construit, au départ, pour accueillir des populations principalement ouvrières du bâtiment et des travaux publics dans des logements sociaux, petit habitat collectif ou petites maisons individuelles.

Aujourd’hui, et depuis leur création, L’iranget, comme La Grangette, sont marqués par une précarité, teintée, il est vrai, d’une petite délinquance. La cité comprend une part importante de familles monoparentales. Le chômage y sévit également. Pourtant, certains y trouvent leur bonheur.

30.6.2023. Comme La Devèze, la Grangette a subi de nombreuses dégradations dans la nuit de jeudi 29 à vendredi 30 juin. Tour du quartier le lendemain à la rencontre des habitants sous le choc et des agents de l’Agglo qui tentaient d’effacer les traces des violences. 

“Quand j’ai vu les flammes, en pleine nuit, depuis mon balcon, et tous les voisins qui, eux aussi, regardaient par les balcons, je n’ai pas pris peur, même si j’habite au rez-de-chaussée. Mais j’ai tout de même préparé un sac avec tous mes papiers, indique Jacqueline, qui habite la cité de la Grangette depuis les années 60, au lendemain des violences nocturnes qu’a connues sa cité. Les fumées commençaient à entrer dans les appartements et je craignais de devoir partir. Il y avait du vent, hier soir.”

Non loin de là, devant le bureau de Poste vandalisé, Gisèle reste interloquée, lettre à poster en main. Le distributeur de billets a été, en plus, complètement désossé. “C’est un manque de respect”, commente Géraldine, une habitante, à ses côtés. “J’ai peur pour mes enfants, c’est n’importe quoi. La Poste, tout le monde en a besoin, ça fait peur. Où on va?”

“Même le goudron a fondu !”

Tout autour du petit centre commercial de l’ensemble HLM, s’active l’équipe de Stéphan Marty, le chef du service “Collecte des déchets” de l’Agglo. De nombreux bacs d’ordure ont été brûlés durant la nuit, formant des amas de plastique fondu mêlé à divers déchets brûlés. “À certains endroits, même le goudron a fondu, indique le chef de service, la pelle à la main, qui est venu prêter main-forte à ses troupes. On a dû y aller à la barre à mine, au pied de biche et à la perceuse pour parvenir à décoller ce goudron!”  

Plus loin, à deux pas du quartier de La Grangette, au rond-point de la “Fraîcheur”, devant sa boulangerie dont la vitrine, en miettes, gît au sol, Marc Rolland, tente de garder la tête froide. “On va poser une plaque en acier, sécuriser.” Difficile de savoir s’il pourra ouvrir ce week-end. “Des jeunes au Smic vont se retrouver au chômage technique”, commente un salarié voisin, dépité. Même discours de désolation du côté de l’opticienne, Elodie, dont la vitrine a été totalement détruite à coups de pierre. “Par chance, le rideau électrique fonctionne. Je m’en vais chez l’assureur. Je crains que ça recommence cette nuit”, lance-t-elle, le visage grave. 

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Source :

https://www.midilibre.fr – Antonia Jimenez 30.6.2023 / 4.3.2020 / 3.3.2020