Place du 14 juillet

Voir aussi : Quartiers – Champs de Mars

Marché non-alimentaire, le vendredi de 07.00h à 13.00h 

Anciennement dit “du Champ de Mars”, grande place aujourd’hui rénovée, devant laquelle s’élève la Médiathèque André Malraux. Traditionnellement ce marché se décompose en deux parties sur 2 niveaux.

Marché avec toutes marchandises d’une part (habillement, accessoires de mode, bazar , jouets etc ) et marché à la fripe de l’autre. Un peu plus loin, se trouve le marché alimentaire, place David d’Angers et rue Monge.

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La résistante Juliette Cauquil, fusillée par les Allemands en 1944 à Béziers, n’aurait jamais abandonné son fils

Juliette et Roger Cauquil

9.3.2024 – La jeune femme qui a été fusillée par les Allemands, avec 17 autres résistants, aurait dû être graciée. Mais le jour de l’exécution, sur le Champs de Mars de Béziers, à bout de nerfs, alors que son mari Roger venait de mourir sous ses yeux, elle eut une altercation avec l’officier allemand commandant le peloton d’exécution et fut, elle aussi, exécutée. Elle laisse un enfant de 6 ans, Etienne.  

La date du 7 juin 1944 restera gravée à jamais dans les mémoires biterroises. Ce jour-là, sur le Champs-de-mars, devant la maison natale de Jean-Moulin, 18 résistants, dont Juliette Cauquil, 25 ans, furent fusillés par les Allemands devant la population de Béziers rassemblée de force.

La veille, alors qu’ils partaient rejoindre le maquis Latourette, sur la commune de Ferrières-Poussarou, ils avaient été faits prisonniers, lors d’une embuscade tendue par l’ennemi, dans la montée du col de Fontjun, entre Cébazan et Saint-Chinian. Roger Cauquil, l’époux de Juliette, faisait aussi partie des prisonniers. Les deux résistants ont laissé un enfant, Etienne, alors âgé de 6 ans. 

Son mari fusillé sous ses yeux

Stéphane, le fils d’Etienne et petit fils des deux résistants, raconte les dernières minutes de la vie de sa grand-mère : “Sur intervention de la Croix Rouge et des autorités locales, elle devait être graciée. Mais à bout de nerfs, alors qu’elle venait de voir son jeune mari, Roger Cauquil, fusillé sous ses yeux et qu’elle consolait, en l’embrassant, le plus jeune des résistants de 17 ans en pleurs, elle a eu une altercation avec l’officier allemand qui commandait le peloton d’exécution. Hors d’elle, elle l’insulta et lui cracha au visage. Elle fut aussitôt menée sur le peloton pour rejoindre les cinq derniers résistants qui allaient être fusillés. Dans ses derniers instants de vie elle fit un geste à la foule qui avait été rassemblée de force et cria “Vive la France !”

(Article : Midi Libre – Laurent François 9.3.2024)

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La “Place du 14 juillet”, ainsi nommé depuis 1905 en souvenir du 14 juillet 1789. Le 14 juillet a été déclaré comme jour férié pour célébrer la fête nationale le 6 juillet 1880 lors de l’institution de la loi Raspail. Le texte fait partie d’un ensemble de mesures visant à commémorer la prise de la Bastille, qui symbolise la fin de la monarchie absolue et l’union de la Nation. Par cette loi, les communards parisiens bénéficient de l’amnistie et les communards déportés ou exilés peuvent ainsi revenir en France et “La Marseillaise” devient l’hymne national officiel de la France.

La vieille caserne des hussards, implantée dans le quartier très prisé du Champ-de-Mars, a été rasée en 1995 et, à la place, ont été construits dans un cadre verdoyant et aquatique un pôle universitaire (en 1996), deux centres culturels importants et en particulier la médiathèque André-Malraux dont l’architecture a été réalisée par le cabinet Wilmotte.

C’était la “place du Marché-Neuf” fin XIXème, “place du Champs de Mars” et “place du Marché aux Bestiaux” ou “le Foirail” en 1868 et encore avant : “Champ de Manoeuvres”.

En 1859, à la place des casernes, étaient édifiées de vastes arênes en bois où se tenaient des courses de taureaux.

Contre le mur nord de la place est “le mur des fusillés” où furent exécutés, le 7 juin 1944, 18 patriotes.

La caserne Du Guesclin a été construite à Béziers en 1876, a été achevée en 1879, dans le but d’accueillir de nouveaux régiments, des soldats qui venaient faire des années de service à la caserne.

En effet, la caserne Du Guesclin a été construite durant la IIIème République, au moment où les citoyens devenaient soldats. La caserne a été également construite dans le contexte de la guerre contre la Prusse en 1870, durant laquelle la France a subi une défaite et une perte de territoires (Alsace), la France se devait de récupérer ses territoires perdus.

La caserne Du Guesclin a compté jusqu’à 1500 soldats dont plusieurs régiments : le 13ème chasseur cheval, le 1er Hussard, le 502ème tank, le 81ème et 96ème d’infanterie. Et cette caserne a également accueilli l’école militaire des Andelys, de 1940 à 1944, soit 70 ans après la guerre de Prusse, ce qui souligne l’importance de la caserne. (Sources : Mémoire en Images BÉZIERS, Michel Viala, 2001, Alan Sutton et Mémoire d’Hier, Béziers et ses environs, Pierre Lavau et Maryse Triaire, 2010, Édition du Mont).

Le nom de « Du Guesclin » fait référence à un homme de guerre français, un célèbre chevalier de la Guerre de Cent Ans. (Source : Dictionnaire encyclopédique des noms propres, Alain Rey, Le Robert).

Cependant, depuis octobre 1998, la caserne a été transformée en « Espace Du-Guesclin » pour accueillir des équipements publics : la MAM (Médiathèque André-Malraux), l’Université Paul-Valéry, le CIRDOC (Centre International de Recherche et de Documentation Occitanes) qui sont sur l’ancien Champs de mars à Béziers, et l’actuelle place du 14-Juillet. (Source : Béziers Reconversion de la caserne du Guesclin, www.lemoniteur.fr et Mémoire en Images BÉZIERS, Michel Viala, 2001, Alan Sutton).

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La statue de Jean Moulin , Place du 14 juillet Béziers

(www.lepetitjournal.net)

A proximité du Champs de Mars, on trouve également la maison natale de Jean Moulin, figure emblématique de la Résistance française lors de la Seconde Guerre Mondiale. Sa maison doit être transformée en musée.

Enfin, la caserne Du Guesclin n’était pas la seule caserne de la ville, il y avait également la caserne Saint-Jacques, construite en 1696, achevée en 1697, par Charles d’Aviler, qui a accueilli d’autres régiments : l’infanterie de la ville, le 96ème de ligne, le 17ème d’infanterie et deux bataillons de ce régiment.

Cette caserne a donc servi à loger les soldats. (Source : Mémoire d’Hier Béziers et ses environs, Pierre Lavau et Maryse Triaire, 2010, Edition du Mont).

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Foire de Noël : les forains de retour sur la place du 14-Juillet à Béziers dès le 9.12.2023

Quelque 80 forains se sont installés sur la place du 14-Juillet
(Midi Libre – Mélissa Alcoléa)

9.12.2023 – Ce samedi 9 décembre, la fête foraine a officiellement ouvert place du 14-Juillet à Béziers. Pour la deuxième année consécutive, près de 80 forains se sont installés sur ce site à défaut de place sur les Allées. 

La Banda Mescladis et les Mescla Kids ont animé l’inauguration
(Midi Libre – Mélissa Alcoléa)

Pêche aux canards, palais des glaces, manèges à sensations … . Entre 75 et 80 forains ont investi la place du 14-Juillet, à Béziers, à l’occasion de la fête foraine de Noël, qui a officiellement été lancée ce samedi 9 décembre. Pour la deuxième année, les forains ont retrouvé ce site, au lieu des Allées auxquelles ils étaient habitués. 

“L’an dernier, on a monté dans des conditions particulières, ça s’est décidé au dernier moment, on a manqué de communication…”, se souvient Jean Dubois, le président de l’Association de défense des forains du Grand Sud. “Cette année, c’est différent, dès mars-avril, on a su que ce ne serait pas possible sur les Allées, à cause des travaux réalisés et des chalets de Noël, et on bénéficie de mesures d’accompagnement exceptionnelles. Ça devrait fonctionner.” 

Jean Dubois, président de l’Association de défense des forains du Grand Sud
(Midi Libre – Mélissa Alcoléa)

La Ville a ainsi mis en place une campagne de communication, des cavalcades et une liaison en petit train depuis le village de Noël de la place Jean-Jaurès. 

“Si ça ne marche pas cette année, ça ne marchera jamais”

“On a fait des cartes pour les services municipaux (5 € les 5 tours pour les manèges d’enfants, 10 € pour les plus grosses attractions). L’argent récolté sera reversé au service pédiatrie de l’hôpital de Béziers. L’an dernier, on a reversé 3 000 €”, souligne Jean Dubois. Le représentant des forains tient à rester optimiste : “On a neuf défilés, plus nos parades. On va mettre le paquet, tous les jours il y aura des animations. Si ça ne marche pas cette année, ça ne marchera jamais.”

Il y a 40 ans environ, sous la municipalité Balmigère, les forains avaient déjà quitté les Allées au profit du Champ de Mars où ils sont restés des années… Alors même si la fréquentation n’a pas été la même en 2022, Jean Dubois veut y croire. 

Tous les jours, de 14 h à 20 h, jusqu’au 7 janvier 2024. Vendredi et samedi jusqu’à minuit. 

Article : Midi Libre – Mélissa Alcoléa 9.12.2023

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Cette fontaine sèche est constitués de :

  • 11 bouches de brumisation,
  • 16 jets droits (de 0 à 5m)
  • 58 jets moussants (de 0 à 1m50)

L’ensemble des effet d’eau est animé de façon à créer différentes scénographies.

Maître d’ouvrage : Ville de Béziers
Maître d’œuvre : F. Tribel, Arthème Associés, Art & Eau
Etude Technique fontaine : Catherine Cane & Pierre Luu
Réalisation : ATF, 2009

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3.7.2019. Un rond-point sera baptisé du nom de Louis Caux. Il est en cours de création sur la partie basse de l’avenue du Pech-de-Valras (à proximité de l’entrée du Leclerc) à Béziers.

“On répare une injustice. C’est le seul Biterrois qui a été fusillé au Champ de Mars de Béziers (le 7 juin 1944, NDLR) et il n’avait pas de rue”, déclaré le maire de Béziers Robert Ménard.

Lors du dernier conseil municipal, lundi 1er juillet, les élus biterrois ont voté la création d’un rond-point qui sera baptisé du nom de Louis Caux. Il est actuellement en cours de création sur la partie basse de l’avenue du Pech-de-Valras, à proximité de Leclerc.

À la suite de l’embuscade du col de Fontjun (commune de Cébazan) le 6 juin 1944, où furent tués cinq maquisards, dix-huit volontaires capturés au cours du combat furent fusillés le lendemain sur le Champ-de-Mars (l’actuelle place du 14 juillet) à Béziers. Tous étaient originaires de villages du Biterrois (Nissan, Capestang, Montady, Puisserguier…), un seul, Louis Caux, l’était de Béziers.

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Maquis désigne un groupe de résistants que le lieu où ils opérèrent durant la Seconde Guerre mondiale. Les résistants sont surnommés « maquisards », cachés dans des régions peu peuplées, forêts ou montagnes.

Le nom fait référence à une forme de végétation méditerranéenne, le maquis, et plus encore à l’expression d’origine  corse « prendre le maquis » (« Piglià a machja »), signifiant se réfugier dans la forêt pour se soustraire aux autorités ou à une vendetta ou pouvant renvoyer aux différentes résistances armées ayant eu lieu sur l’île au fil de l’histoire.

Leur nombre est estimé entre 25 000 et 40 000 à l’automne 1943 et aux environs de 100 000 en juin 1944.

Le 7 juin 1944, le chef de la Gestapo biterroise, Roleff, avertit les autorités françaises de l’exécution prochaine des résistants. Il dit au commissaire de police que dix-huit français dont une femme, qui avaient été pris les armes à la main à Saint-Chinian, où ils avaient attaqué des soldats allemands, allaient être fusillés publiquement sur la place du 14 juillet. Les Allemands redoutant la réaction de la population imposèrent une inhumation séparée et dispersée pour éviter des manifestations.

À 14 heures, l’exécution débuta par groupes de six sous la balustrade du Champ de Mars. Juliette Cauquil*, refusa la grâce obtenue sur intervention de la Croix-Rouge et des autorités locales. Elle cria « Vive la France » avant d’être abattue et aurait même craché au visage de l’officier commandant le peloton, selon certains récits. Tombèrent sous les balles : Amouroux Elie, Albert Marc, Dez René, Cros Pierre, Cauquil Roger, Taixe Juliette épouse Cauquil, Huc Louis, Bousquet Marcel, Villeneuve Henri, Montagne Salvador, Loscos Emile, Baïsse Louis, Massat Henri, Combet André, Caux Louis, Quixalos Joseph, Bourdel Guy, Malet Ignace.

Les morts du Champ de mars se caractérisent par plusieurs traits. C’était majoritairement des hommes, seule Juliette Cauquil faisant exception. Ils étaient plutôt jeunes : plus de la moitié était née après la Grande Guerre. Le benjamin avait 18 ans, cinq avaient 19 ans, un avait 24 ans, trois avaient 25 ans. Les plus âgés étaient nés entre 1899 (2) et 1916. Deux étaient nés à l’étranger, en Espagne et en Andorre.

Réactions :

  • Gilbert (06/06/2009)
    Notre père Georges Guibbaud de Capestang était de ce fait d’arme. Il survécu mais reste marqué toute sa vie et elle fut ponctuée de cauchemars. Nous sommes très fiers de ce que notre père et ses compagnons de ce fait d arme de Fontjun ont accompli contre l’envahisseur Allemand et cette histoire restera dans les mémoires de leurs compatriotes Français.
    Gilbert Sylvain Raymond Guibbaud
    Fils de notre regrette père.
  • Sylvain Guibbaud (30/09/2009)
    Sylvain, le 29 sept.2009
    L’histoire de mon père, c’est aussi l’histoire de milliers d’autres qui ont connu la guerre. Il aurait pu écrire un livre, ou peut-être même faire un film pour raconter son histoire comme beaucoup d’autres ont eu le courage de le faire. Mais pour moi, cela demeure un souvenir très significatif du courage de ces hommes qui se sont battus pour défendre leurs familles et leurs droits contre un envahisseur tyrannique. Je crois aujourd’hui que malheureusement pas assez de gens réalisent ces tragédies ou peut-être que pas assez de gens n’ont pris le temps de raconter leur histoire. Allez donc savoir?
  • Depaule Léo (07/05/2016)
    Y a t’il une liste des personnes étant fusillé ce jour la car mon grand oncle Edgard Carpent en faisait parti et il n’a jamais eu dommage pour lui et c’étais un maquisard aussi.
  • Malaterre Valérie (06/05/2020)
    Bonjour, mon grand père, René DEZ, était un des maquisards sacrifiés, fusillés place du champ de Mars à beziers le 07 mars 1944. Ma mère avait même pas 1 an lorsque elle a perdu son père et la tragédie c’est poursuivie avec le décès de sa mère 2 années plus tard (morte de chagrin d’après mes arrières grand parents). Leurs vies si courtes a impacté la vie de ma mère devenue l’orpheline, pupille de la nation. Je fait appel à vous pour avoir le plus d’information possible sur cette histoire qui est aussi la mienne. Merci à vous.

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    Place du 14 juillet, à quelques dizaines de mètres de la maison natale, se dresse (depuis 2004) la statue de Jean Moulin. Sa silhouette bien connue entourée de clolonnes de marbre sur l’une desquelles est gravée un extrait du discours prononcé par André Malraux en 1964, lors de l’entrée du héros de la Résistance au Panthéon.

    Jean Moulin est né à Béziers en 1899. Dans cette ville de l’Hérault, son père était professeur d’histoire et conseiller général radical-socialiste de l’Hérault. Une fois bachelier, le jeune homme sera d’abord secrétaire général de Préfecture à Montpellier. Avant de devenir en 1925 le plus jeune sous-préfet de France, à Albertville en Savoie. Il poursuit sa carrière jusqu’à être nommé préfet en 1937. Il est, là encore, le plus jeune préfet de France et est nommé à Rodez en 1938 puis à Chartres l’année suivante.

    Sa vie, qui a fait l’objet de nombreux fims et ouvrages, est longuement et précisément racontée sur le site de l’Ordre de la Libération, jusqu’à sa fin dramatique en 1943. Reçu par De Gaulle à Londres, Jean Moulin est en effet rentré en France en 1942 avec pour mission de rallier et d’unir les mouvements de Résistance. Il doit également créer une Armée secrète en séparant le militaire du politique.

    Dans le cadre de cette mission, Jean Moulin convoque les responsables de la Résistance le 21 juin 1943 à Caluire, dans la banlieue de Lyon. Mais à la suite de dénonciations, la police de sécurité allemande (SIPO-SD) menée par Klaus Barbie intervient: tous sont arrêtés et emmenés à la prison du Fort Montluc.

    Jean Moulin est régulièrement interrogé et torturé, et tente de se suicider. Il ne révélera cependant aucun secret ! Dans un état déjà désespéré, c’est durant son transfert en train vers l’Allemagne qu’il décéde le 8 juillet 1943, quelque part entre Metz et Francfort… Comme le souligne le Larousse.fr : “Dans la mémoire nationale française, Jean Moulin reste la figure charismatique de la Résistance intérieure à l’Allemagne nazie.”

    Jeudi 27 mai 2021. A l’issue de la cérémonie de la Résistance place du 14 juillet, la sculpture du buste de Giacomo Matteotti, député socialiste italien assassiné à Rome par le régime fasciste, a été dévoilée en présence de Robert Ménard, Maire de Béziers et Président de la Communauté d’Agglomération Béziers Méditerranée, Emmanuelle Ménard, Député de l’Hérault, Jean Alagna et les membres de l’association “Insième” de Béziers, Alessandro Giovine, consul général d’Italie à Marseille et sculpteur Olivier Delobel. La Lyre Biterroise a interprété les hymnes nationaux italien et français.

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27.5.2022 – Li Wangyang, dissident chinois torturé pendant 21 ans par le régime de la Chine communiste, retrouvé pendu dans sa chambre quelques temps après sa libération. Cet homme exceptionnel a toute sa place à Béziers. La cérémonie s’est déroulée en présence du Consul de Taïwan et des enfants de l’école Riquet Renan.

Li Wangyang a commis un crime impardonnable ! Le crime de vouloir une autre Chine. Il a commis le crime de rêver à une autre société qu’une société communiste, de surveillance et de matraquage. Il en a payé le prix fort, il l’a payé de son existence.

Enfermé dans une cellule de 4m2, oui de 4m2, pendant des années, pendant 22 ans. Il en est ressorti handicapé, quasiment aveugle. Cassé, brisé, broyé, mentalement, physiquement. Pourquoi ? Parce ce qu’après le massacre de la place Tien An Men, le 4 juin 1989, cet ouvrier, ce syndicaliste a osé coller des affiches en soutien aux milliers de victimes de l’armée, du régime communiste.

Il ne pouvait admettre que, dans son pays, les chars écrasent les étudiants sur la plus grande place de Pékin. Des jeunes filles, des jeunes garçons pacifistes, sous les chenilles des tanks. Au moment où les dictatures socialistes étaient en passe de s’effondrer en Europe, il était, comme tant de jeunes Chinois, rempli d’espoir. Mais si aujourd’hui le Mur de Berlin est tombé, celui de Pékin tient encore.

En 2012, quelque temps avant de mourir, il a montré qu’il n’avait rien renié de son combat pour la liberté. Malgré 22 ans d’enfer, 22 ans d’isolement, de coups, de privations, il a eu le courage incroyable de dire que le régime communiste était condamné à terme. Et a pris pour modèle Taïwan, la Chine de la liberté. Quelle leçon! Quel courage!

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    05.05.2022 : Obsèques du colonel Jean-Baptiste Durand sur la place du 14 juillet

    Discours de Robert Ménard, maire de Béziers, lu par Emmanuelle Ménard, député de l’Hérault :

    Mes très chers amis,

    Tout d’abord je voudrais dire mes pensées amicales, émues, à la famille et aux proches du colonel Durand.

    Le dernier témoin est mort. Le dernier témoin nous a quittés, nous laissant désormais seuls avec l’Histoire, forcément plus froide, plus distante désormais. Parce qu’il n’y aura plus ses mots chaleureux, ses expressions pleines de sens, son vécu.

    Oui, le colonel Durand, acteur majeur de la Résistance en Biterrois, en Languedoc, était l’ultime survivant de la tragédie de Fontjun!

    Je n’oublierai jamais celui qu’on appelait « Roch » dans la Résistance. Je n’oublierai jamais que, chaque 7 juin, il présidait et prenait la parole lors de la cérémonie de Fontjun.

    Jean-Baptiste Durand était une sentinelle. Une sentinelle contre ceux qui manipulent, qui arrangent, qui détournent la vérité historique. Une sentinelle contre l’oubli.

    La guerre vécue par le colonel Durand était une aventure. Car il vivait alors la Résistance de l’intérieur. Chaque jour, chaque heure, sous la menace d’une capture et d’une mort terrible. Chaque jour ou presque, le transport de documents, la périlleuse mais nécessaire construction des réseaux, la distribution de tracts, la réception de parachutages dans la nuit, le sabotage contre l’occupant nazi. Et le sauvetage de Juifs.

    La volonté féroce, la volonté sublime du colonel est peut-être née dans les cales du Sidi Brahim, un vieux rafiot qui l’a emmené en octobre 1940 à Oran.

    Dans la biographie qui lui a été récemment consacrée, il se souvenait encore de la tempête qui secouait les entrailles du navire, de ses compagnons d’infortune qui « vomissaient leurs tripes » à ses côtés. Arrivé en Afrique du Nord, il a vu de ses yeux le spectacle désolant du désastre de Mers-El-Kébir, de ces vaisseaux français éventrés par les tirs britanniques l’été précédent, l’été en enfer. La France ne pesait presque plus rien. La France semblait s’être évaporée. Et pourtant!

    Et pourtant, au printemps 1942, en mairie de Poilhes, pour sa première réunion secrète, Roch était là. Debout, fier. Sûr de la tâche à accomplir pour libérer la patrie. Sa patrie. Les mois qui suivirent furent épiques. De Montady à Capestang, de Béziers à Bédarieux, tant de missions, tant de rencontres. Ne pas être repéré. Camoufler les bicyclettes sous les ceps de vigne, les rendez-vous sur un prie-Dieu à la Madeleine ou aux Pénitents bleus. Jusqu’à la tragédie de Fontjun, tragédie qui a marqué notre mémoire.

    Au moment où ce mot sera lu, sachez que je me trouve en Ukraine. Je suis aux côtés du maire de Tchortkiv, ville nouvellement jumelée à Béziers. Je suis aux côtés du peuple ukrainien qui vit des heures sombres. Un nouveau camion rempli de l’aide des Biterrois est sur le point d’arriver. Je vous écris cela avec émotion.

    Parce que je pense aux valeurs que défendait le colonel. Pour lesquelles il a risqué sa vie. Liberté. Démocratie. Des valeurs qu’on croit, à tort, partagées par tous, mais en réalité, toujours menacées par les tyrans, nazis autrefois, islamistes ou agresseurs de l’Ukraine aujourd’hui.

    Le combat qu’a mené Roch est sans fin. Nous tenterons de le poursuivre en gardant son exemple en mémoire ! Fièrement.

    Vive la Résistance ! Vive la France !

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Le colonel Jean-Baptiste Durand dit “Roch”, chef fondateur du secteur armée secrète du canton de Capestang, à l’occasion de la commémoration de la tragédie de Fontjun, le 6 juin 1944, où Capestang a payé un très lourd tribut.

    Quels souvenirs gardez-vous de Capestang?

Ordre est donné aux résistants de rejoindre des points de rassemblements afin de former des maquis et harceler les Allemands. Le 6 juin 1944, les résistants se regroupent d’abord par village puis se retrouvent à Capestang d’où ils partent à la tombée de la nuit.

    Que s’est-il passé à Fontjun?

    Le convoi était composé d’un véhicule et de deux camions. Au col de Fontjun, des soldats allemands en embuscade nous attendaient. Fontjun a été un combat inégal. Cinq blessés, cinq tués lors du combat et dix-huit prisonniers.

    Quelles furent les représailles à Béziers?

    S’agissant des 18 prisonniers, 17 d’entre eux, des hommes et une femme, furent interrogés, torturés, avant d’être fussillés le 7 juin 1944 en début d’après-midi sur le Champ-de-Mars à Béziers.

    Et à Capestang?

    Le surlendemain, le village de Capestang est encerclé par les militaires allemands. Les hommes de 18 à 40 ans ont été rassemblés sur la place du village : emprisonnés, déportés, fusillés, on ignore quel va être leur sort.

    Fontjun est pour moi une tragédie, restera une énigme, un mystère qui restera gravé dans ma mémoire.

    Pourquoi parle-t-on de “petite Russie”?

    Il m’a été rapporté une discussion dans un restaurant à laquelle prenait part le docteur Mitchell, responsable du STO, quant à la déportation des 179 Capestanais : mais pourquoi Capestang ? Capestang, petite Russie, allusion au drapeau rouge qui depuis 1936 était hissé au sommet de la collégiale. La commune de Capestang, village particulièrement meurtri s’est attiré de sanglantes représailles à la suite des combats de Fontjun, a été citée le 11 novembre 1948 et a reçu à cette occasion la Croix de guerre avec étoile de bronze.

    L’histoire de Fontjun

    En juin 1944 la Résistance est organisée sur le secteur de Poilhes / Capestang. Des sabotages sont pratiqués depuis déjà plusieurs semaines.

    Le 5 juin l’ordre est donné par le commandement militaire d’intensifier les destructions et de rejoindre les maquis. Un rassemblement est organisé à Capestang, dans la maison de Danton Cabrol, sous-chef de secteur, cependant que les routes sont gardées. Une automobile conduite par un Français et ayant à son bord un sous-officier allemand a été interceptée et ses occupants faits prisonniers. Hélas, suite à une négligence ils pourront s’enfuir et donner l’alarme. Les recherches entreprises pour les retrouver demeureront vaines.

    Le plan prévu est cependant maintenu : deux camions et une voiture sont affrétés emmenant soixante et quinze volontaires au maquis. La voiture qui s’est placée en tête de la colonne est conduite par Jean Durand, alias Capitaine Roch. Parti de Puisserguier où le regroupement a eu lieu, à l’usine Saint-Joseph plus précisément, sur la route de Capestang, le convoi a traversé Cébazan sans encombre.

    Au col de Fontjun c’est l’embuscade. Un camion allemand barre aux trois-quarts le passage. Avec beaucoup de sang-froid, évitant le camion à gauche et le ravin à droite, le capitaine Roch réussit à passer, renversant un soldat allemand qui a tenté d’intervenir.

    Quand le premier des deux camions qui suivent se présente c’est la confusion. Pierre Durand, secrétaire de mairie à Poilhes, assis sur l’aile un revolver au poing, croit que ce sont les hommes du maquis venus à leur rencontre qui sont devant eux. Eh non, ce sont les boches !

    L’effectif allemand est d’une soixantaine mais leur armement est largement supérieur à celui des candidats au maquis. Trente deux de ceux-ci seulement sont en effet armés et sans doute pas aussi bien que leurs ennemis.

    La voiture du Capitaine Roch a fait demi-tour et ses occupants tentent de prendre les Allemands à revers. Puis, quand ils auront épuisé leurs munitions, ils fonceront vers le maquis pour chercher des renforts. Ceux-ci arriveront trop tard.

    Pendant ce temps Jean Montagne, quoique blessé au pied par une balle de mitraillette, réussit à arroser le camion allemand avec des grenades Gamont. Celui-ci prend feu toutefois la colonne allemande se reforme et passe à l’attaque. Les munitions épuisées, dix-huit résistants sont fait prisonniers cependant que cinq autres sont décédés au cours de l’accrochage.

    Côté allemand il y aurait eu une vingtaine de morts mais l’armée d’occupation n’avait pas l’habitude de laisser ses cadavres sur le terrain pour qu’on effectue un décompte de leurs pertes.

    Les survivants du groupe parti de Puisserguier ont pu profiter de la nuit pour se disperser et chercher refuge dans les environs. Plusieurs blessés seront secourus par le docteur Vacquier de Maureilhan.

    Les prisonniers sont emmenés à Saint-Chinian où ils sont torturés avant d’être conduits à Béziers le lendemain.

    Le 7 juin, à 14 h, le portail de la caserne Du Guesclin s’ouvre.

    En trois vagues les Résistants sont conduits au supplice. On leur lie les bras à la balustrade. L’un d’eux laisse échapper un « Maman ! »

    Dans la deuxième vague il y a une femme, Juliette Cauquil de Puisserguier, qui ira embrasser un de ses compagnons avant de reprendre sa place et de crier «Vive la France».

    De la foule, que les nazis ont rassemblée pour assister à l’exécution, jaillit un cri : «Salauds!» Son auteur s’est esquivé avant d’être identifié.

    Puis c’est la troisième salve : dix-huit corps gisent à présent sur la place du Champ de Mars.

    En hommage aux sacrifiés, citons ici cet extrait d’un très beau poème de Louis AragonLes Roses de Noël :

    Quand nous tendions au spectre l’espérance

    la nudité honteuse de nos mains

    alors, alors, ceux-là qui se levèrent

    fût-ce un instant

    fût-ce aussitôt frappés

    en plein hiver furent nos primevères

    et leur regard eut l’éclair d’une épée.

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    La médiathèque André-Malraux rouvre partiellement le 19 mai 2020

    Le service “cliquez et emportez” va être activé et les prêts ont été prolongés jusqu’au 1er juillet 2020.

    Dès le mardi 19 mai 2020, la médiathèque André-Malraux de l’agglomération Béziers Méditerranée va reprendre ses activités.

    Dans le respect des règles sanitaires, le service “cliquez et emportez” est relancé pour permettre à chacun d’emprunter des documents et d’accéder gratuitement à la culture. Le public pourra constituer son panier de documents:par Internet (www.mediatheque-beziers-agglo.org/EXPLOITATION/CliquezEmportez) ; par téléphone (04 99 41 05 50) ; ou le cas échéant en présentiel (à l’accueil de la médiathèque, entrée place du 14 juillet) dans le respect strict des gestes barrières. Les usagers pourront retirer leurs paniers dès le lendemain à l’accueil de la médiathèque, entrée place du 14 juillet (uniquement) : les mardis, mercredis, jeudis, vendredis et samedis de 13 h à 18 h. Pour des raisons sanitaires, l’accès aux autres espaces de la médiathèque ne sera pas autorisé.

    Retour des documents

    Les prêts ont été prolongés jusqu’au 1er juillet. Pour les usagers souhaitant rendre leurs documents, l’automate 24h/24h situé à l’entrée rue Jean-Moulin sera remis en service.

    Pour limiter la propagation du virus, dès la restitution, les documents seront mis en quarantaine (pour une durée de 5 jours pour les livres et 10 jours pour les CD et DVD) et remis à l’emprunt. Aussi, les usagers peuvent emprunter des documents en toute sécurité et sérénité.

    Pour les non abonnés

     Afin de limiter les déplacements, les habitants de l’agglomération non abonnés à la médiathèque souhaitant profiter de ce service peuvent demander un accès temporaire aux ressources en ligne via un formulaire disponible sur le site de la médiathèque (www.mediatheque-beziers-agglo.org). Leurs identifiants de connexion leur seront ensuite envoyés par mail.

    Pour ceux qui rencontrent des difficultés pour se connecter sur le site internet ou pour utiliser les ressources en ligne, le service d’assistance téléphonique reste actif, du lundi au vendredi, de 10 h à 12 h au 06 23 45 26 68 ou au 06 19 57 15 33.

    Toutes les bibliothèques du service commun proposent un drive. Pour connaître les modalités, rendez-vous sur le site www.mediatheque-beziers-agglo.org ou contactez chaque site par téléphone.

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    Sources :

    http://www.midilibre.fr – 7.5.2020 / Laurent François 9.3.2024

    Ville de Béziers (Fb)

    http://www.dis-leur.fr

    http://www.geo.fr

    www.sunnyfrancenet

    http://www.occitanie-tribune.com

    http://www.lesouvenirfrancais-saintchinian.fr

    http://www.lagglo.fr

    http://adicab.over-blog.com/

    http://cessenon.centerblog.net/