Maison Cauffopé

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Un neveu de Frédéric Mistral, vivant au mas du Juge à Maillane, était en pension chez des parents à Béziers de 1853 à 1857, pour suivre sa scolarité chez les Frères des Écoles Chrétiennes, s’amouracha de Philippine, fille de Mathieu Cauffopé, propriétaire de deux maisons sur les Allées Paul Riquet.

Les parents du jeune Mistral, hostiles à cette liaison, s’opposèrent au mariage.

Le jeune éconduit, de retour à Maillane, se défenestra le 7 juillet 1862.

Frédéric Mistral très affecté par ce drame, le confia à son ami Alphonse Daudet sans se douter qu’il en ferait le thème d’une nouvelle intitulée l’Arlésienne.

Publiée dans Les Lettres de mon Moulin, en 1869, la pièce sera adaptée pour le théâtre en 1872 sur une musique de Georges Bizet.

L’exploitation de ce fait divers transformé en œuvre littéraire, rencontrera un succès inédit par le fantasme auquel il venait de donner naissance : celui de «la femme qu’on ne voit jamais mais dont on parle toujours…».

L’Arlésienne, pièce de théâtre d’Alphonse Daudet, 1872

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Béziers : en septembre 2015, exit la maison de l’Arlésienne

La maison sera détrute en septembre prochain (D.R.)

11.6.2015 – La maison Cauffopé, où vivait celle qui inspira le personnage de l’Arlésienne à Alphonse Daudet, au 37, des allées Paul-Riquet, à l’angle de la rue Boieldieu, sera bien détruite.

L’information dévoilée par Midi Libre en décembre dernier n’aura pas suffi à la sauver. La maison Cauffopé, où vivait celle qui inspira le personnage de l’Arlésienne à Alphonse Daudet, au 37, des allées Paul-Riquet, à l’angle de la rue Boieldieu, sera bien détruite. Les gestionnaires des réseaux de gaz et d’électricité ont commencé à préparer le terrain en dégageant les compteurs. La démolition en elle-même doit intervenir au mois de septembre prochain.

La fiancée du neveu de Frédéric Mistral

Les amoureux de l’histoire locale se souviendront que c’est là qu’habitait Marie Cauffopé, la fiancée du neveu du célèbre félibre Frédéric Mistral, qui se donna la mort après la trahison de sa dulcinée. L’oncle racontera l’histoire à son ami Daudet, qui s’en inspirera dans Les lettres de mon moulin. Marie deviendra l’Arlésienne, celle que l’on ne voit jamais. Peut-être qu’une plaque racontera l’histoire aux passants … .

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Béziers : cet immeuble à détruire où demeurait l’Arlésienne

Selon la mairie, le bâtiment doit être détruit courant 2015 (Pierre Saliba)

31.12.2014 – La maison Cauffopé, à l’angle des Allées et de la rue Boieldieu à Béziers, appartenait à la fiancée du neveu de Mistral.

Il était difficile d’imaginer que l’immeuble qui se trouve à l’angle des Allées et de la rue Boieldieu, très laid en l’état et voué à la destruction dans les mois qui arrivent, pouvait présenter un intérêt patrimonial. Et pourtant… Un de nos lecteurs, Jean Ginot, nous a fait très justement remarquer qu’il avait appartenu à la famille Cauffopé, au milieu du XIXe, dont la fille Marie avait été l’ex-fiancée du neveu du célèbre félibre Frédéric Mistral. Cette information, il l’avait découverte dans l’ouvrage de Jean-Denis Bergasse et Philippe Marassé de la Société archéologique, De la place de la Victoire à la gare par les allées Paul-Riquet et la place de la Citadelle.

François Mistral se jette du haut du mas du juge

Cette Marie Cauffopé est passée à la postérité sous le nom de l’Arlésienne, cette femme que l’on ne voit jamais dans la nouvelle d’Alphonse Daudet. L’histoire commence lorsque François Mistral, est venu poursuivre ses études à l’École Saint-Dominique, rue Massol, chez les Frères de la Doctrine Chrétienne. Ses parents l’avaient recommandé auprès d’une famille biterroise amie, les Cauffopé. Leur fille, Marie, et François Mistral tombent amoureux l’un de l’autre.

Des fiançailles sont prévues mais, avant, le jeune homme rentre dans sa famille à Maillane, dans les Bouches-du-Rhône. C’est là qu’il apprend, par des sources biterroises bien informées, que sa dulcinée a un amant. Il sombre dans le désespoir et le jour de la fête du village, c’est le drame. François Mistral se jette du haut du Mas du Juge, la vieille bâtisse familiale.

De Marie la Biterroise à l’Arlésienne

Cette tragédie, Frédéric Mistral la racontera quelques années plus tard à son ami Alphonse Daudet. Ce dernier, la reprend dans Les lettres de mon Moulin, sauf que Marie la Biterroise est devenue Arlésienne. Le conte deviendra un drame en trois actes que Georges Bizet va mettre en musique. Un an après, la jeune femme a épousé le brasseur Hérand et reçu la maison située au 44 des allées Paul-Riquet.

Par ailleurs, notre lecteur note également que la maison Cauffopé, avec son architecture si particulière et typique de l’époque de la construction des Allées, n’est pas sans rappeler le Flatiron building de Manhattan. Il souligne d’ailleurs, qu’il existe d’autres immeubles de cette sorte à Béziers : derrière le café de la Rotonde en bas des Allées ; la villa Attilio, à l’angle de l’avenue Saint-Saëns et de la rue Verdi ; l’ancien café Pergola, place de la Victoire. Autant d’arguments qui, selon lui, devraient aller dans le sens d’une rénovation de la maison Cauffopé et non de sa destruction.

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Source :

https://www.midilibre.fr – 11.6.2015 / Emmanuele Boillot 31.12.2014

https://sasl-beziers.fr/larlesienne-etait-de-beziers 1.2.2022