Livre

“Béziers secrète, insolite, oubliée”, un livre divertissant basé sur des fondements historiques

La gargouille retrouvée du cloître de Saint-Aphrodise

16.11.2022 – Sous la direction de Jean-Pierre Nitus, Le Chameau Malin publie un ouvrage d’une soixantaine de textes variés, sérieux, amusants, insolites qui proposent une vision nouvelle de l’histoire de Béziers et de son quotidien. 

Chantal Viotte-Rabinovitch, Pierre Baron, Henri Barthès, Alex Bèges, Norbert Breton, Pierre Charial, Bernard Cortès, Élian Gomez, Patrick Leblanc, Bruno Oustric, Hugues Prat, Pascal Rémi, Gérard Sendra, tous semblent s’être régalés, sous la direction de Jean-Pierre Nitus, à écrire l’ouvrage collectif “Béziers, secrète, insolite, oubliée”, édité par Le Chameau Malin.

Ce livre écrit avec plaisir offre aux lecteurs un divertissement basé sur un patrimoine matériel et immatériel sérieux qui a un fondement historique. Il est agrémenté de nombreuses photographies et de reproductions de documents.

Les auteurs ont choisi trois grandes orientations pour organiser la lecture. Tout d’abord “Des lieux et de découverte” où l’on retrouve, par exemple, les dessous du cloître de Saint-Nazaire, des fresques perdues de vue ou entièrement disparues, le mystère des deux fenêtres de l’église Saint-Jacques, le bestiaire médiéval, ou encore Saint-Félix, l’église sacrifiée. Jean-Pierre Nitus a même pu pénétrer dans le lieu “le plus secret des arènes”, la chapelle réservée au torero et à son entourage.

Un second chapitre  s’attache à “L’histoire en diagonales” avec des articles qui dévoilent les symboles architecturaux du pouvoir, les “petits Andelysses” de 1940, ou bien l’opéra perdu des Bons Amis. Henri Barthès dévoile le texte qui était lu aux nouveaux évêques, sous l’Ancien régime, dans la toute petite chapelle à proximité de la porte d’accès à la tribune de l’orgue, et qui donne en langue d’Oc : “Si Deus venio su terro, abitario Beziés, per i estre mès en crous une segoundo fès.”

La troisième partie est consacrée à “La société en expressions” où l’on découvre nombre de sculptures de la cathédrale inaccessibles à l’œil nu. Pierre Alazard raconte les rixes compagnonniques au XXe siècle. Alex Bèges se penche sur des graffitis énigmatiques retrouvés sur des pierres de taille. Les vierges miraculeuses et guérisseuses ne sont pas oubliées tout comme le jardin extraordinaire de la  Villa Guy.

Et puis, comme un clin d’œil, les auteurs ont introduit deux intrus parmi les textes présentés. Au lecteur de les découvrir avant de trouver la réponse, que l’on ne peut déchiffrer qu’à l’aide d’un miroir, en fin d’ouvrage.Béziers, secrète, insolite, oubliée, doit paraître début décembre au Chameau Malin. Une souscription est lancée qui ramène le livre au prix de 20€ l’exemplaire, porté à 25€ à parution, et les trois exemplaires à 50€. Les commandes peuvent se faire directement à la librairie, 12, rue Montmorency à Béziers, sur papier libre à envoyer à la même adresse avec le règlement où sur le site lechameaumalin.fr.

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Un ouvrage rare, propriété de l’évêque de Béziers au XVe siècle, vendu aux enchères à Drouot

Une vue de l’archange Saint-Michel terrassant le dragon, avec le mont Saint-Michel en toile de fond  – (Stephane Briolant – Photographe)

27.10.2023 – Un manuscrit de la fin du XVe siècle, un livre d’heures ayant appartenu à l’évêque de Béziers, Jean Bureau fils, sera proposé aux enchères par la maison “Auction Art Remy Le Fur”, le 14 novembre prochain, à Drouot – Paris. Enrichi par de nombreuses enluminures, cet ouvrage liturgique destiné aux fidèles catholiques laïcs, a été estimé entre 800 000 € et 1 000 000 €.

Un livre d’heures, ouvrage liturgique destiné aux fidèles catholiques laïcs, datant du XVe siècle, sera mis aux enchères par la maison “Auction Art Rémy Le Fur”, à Drouot – Paris le 14 novembre prochain. Celui-ci, qui provient de la collection d’un passionné d’ouvrages rares, a appartenu à l’évêque de Béziers entre 1457 et 1490, Jean Bureau fils et a été estimé entre 800 000 € et 1 000 000 €. “Ce manuscrit sur parchemin, écrit en latin et en français, est composé de 37 grandes miniatures à pleine page, 374 enluminures marginales latérales, 24 petites miniatures au calendrier et 23 initiales historiées”, indique la maison Auction Art Remy Le Fur.

Ce livre d’heures, dit Heures de Bureau, est attribué à Jean Colombe, “un artiste peintre de manuscrits les plus prolifiques de la fin du XVe siècle”. Ce protégé de la reine de France, Charlotte de Savoie, seconde épouse de Louis XI, “a exécuté plusieurs luxueux ouvrages tels que celui-ci, qui figure parmi ses œuvres les plus prestigieuses. Les armoiries, autrefois identifiées comme celles de la famille de Commynes, ont finalement été réattribuées à celles des Bureau, dont plusieurs membres furent au service de Charles VII et Louis XI”.

Des enluminures de Jean Colombe

Dans ce livre d’heures débuté vers 1468-1470, Jean Colombe, admiratif de Jean Fouquet, peintre majeur de la première Renaissance, a “imité son modèle parfois de manière si fidèle que le manuscrit a pu être attribué au maître Jean Fouquet lui-même”. Mais l’enlumineur, poursuivant son œuvre de 1470 à 1475, s’affranchit de son ombre tutélaire pour “développer son propre style”. Cet ouvrage qui a traversé les siècles saura-t-il trouver preneur et à quel prix ? Réponse le 14 novembre à Drouot.

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Aveyron-Béziers ou “les amours gavaches” contées par Pierre Alazard dans son nouvel ouvrage

Pierre Alazard est membre de la Société archéologique de Béziers (Midi Libre – Antonia Jimenez)

7.11.2023 – Le Biterrois Pierre Alazard publie un nouveau livre aux éditions du Chameau malin, de Béziers : “La “Nation du Rouergue” et le département de l’Aveyron, dix siècles de présence à Béziers (1095-2000).

L’histoire du nouvel ouvrage du Biterrois Pierre Alazard “La Nation de Rouergue” et le département de l’Aveyron, dix siècles de présence à Béziers 1095-2000 (éd. Chameau malin, octobre 2023) commence en 1983″.

Un “migrant de l’intérieur”

Le Biterrois, Aveyronnais de naissance, de cœur et d’esprit, préside un bureau de vote à Béziers, ville où il s’est marié et où l’ancien tailleur de pierre, à l’époque vigneron, vit depuis 1975. “Je parcourais les quatre registres des listes électorales et j’ai découvert que parmi les 51 670 électeurs biterrois inscrits, 1 296 étaient nés en Aveyron entre 1879 et 1964, et parmi eux huit Poilus de 14-18, tour à tour parvenus à Béziers depuis 205 communes rouergates sur les 304 alors existantes…”

Commence alors pour celui qui travaille durant treize ans aux Archives municipales de Béziers, un temps conseiller municipal sous Balmigère (1977-1983), un immense travail de recherche historique sur plus de 1 000 ans de présence et de contribution de la communauté rouergate et aveyronnaise à Béziers.

Quarante ans de recherche plus tard, Pierre Alazard publie les résultats de son étude sur ces voisins dits “gavachs” et ce phénomène d’immigration de l’intérieur que son livre met en exergue. Comme pour redorer l’image des Aveyronnais s’il le fallait, redonner à la communauté des Rouergats ses lettres de noblesse, pour aussi sûrement casser l’image des gavachs souvent qualifiés d’ignares par ceux “de la ville”.

L’ouvrage est préfacé par Gilles Bancarel, Docteur ès lettres né à Millau, qui, comme Pierre Alazard, est membre de la Société archéologique de Béziers.
Il y précise d’ailleurs que Pierre Alazard a, dans son ouvrage, marche dans les pas de l’illustre historien Amans-Alexis Monteil (1769-1850) spécialiste de l’Aveyron.

Trois étapes majeures

Pour conter ce long cheminement languedocien, et particulièrement biterrois, de l’immigration gavache, le “passeur de mémoire” que Pierre Alazard se veut être structure son récit en trois étapes majeures : la période d’Ancien régime ; la période révolutionnaire ; les XIXe et XXe siècles. Il déborde, poursuivant jusqu’en 2021 et 2022, s’attardant sur l’Amicale des Aveyronnais de Béziers.

Certes, l’association n’est pas aussi active qu’au temps de l’événement annuel “Les Journées gavaches” organisé entre 1993 et 1999, “qui réunissait plus de mille participants”. Mais la structure existe toujours.

Passion oblige, dates, chiffres, détails, etc. foisonnent dans ce livre de 436 pages qui raconte cette présence « continue et soutenue » et cet apport rouergat et aveyronnais dès Trencavel.

“Sans discontinuer et depuis un temps immémoriel précédant l’An 1000, les échanges nord-sud des communautés se poursuivaient ente les hauts pays gavachs (de la montagne) et le Languedoc. Cependant, cette très lointaine aventure devenue aujourd’hui page d’histoire a pris une dimension nouvelle vers le XIe siècle. Plus exactement en 1095, grâce aux comtes occitans de la famille Trencavel présents en Occitanie et également à Béziers. Ce sont les seigneurs de Trencavel qui ont véritablement enclenché le processus de migration en envoyant de la main-d’œuvre rouergate vers le sud pour des raisons économiques…”

Le sillon de la migration tracé, la communauté n’a cessé, jusqu’au milieu de XXe siècle, de participer au développement du Biterrois, et de la cité de Riquet en particulier.

Une fierté affichée

“Il n’y a pas de société sans migrations et les migrations ont un impact direct considérable et de longue durée sur les sociétés.” Cette phrase, prononcée en 2018 lors de l’Assemblée des professeurs du Collège de France, l’auteur aime à la souligner pour illustrer l’importance des Aveyronnais dans la construction de la cité et de la culture de Béziers au fil du temps. Leur enracinement, leur fierté affichée. D’où l’expression que Pierre Alazard choisit, contenue dans son titre, de “nation de Rouergue”.

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Le riche passé de Béziers dévoilé

Des auditeurs attentifs et passionnés par cette conférence.

5.10.2023 – Cela faisait déjà quelque temps, que les amateurs d’archéologie et membres de l’association Pavid’Oc attendait impatiemment la conférence “Sur le chemin de Béziers, la Grecque”. Elle était présentée par Elian Gomez, coauteur du livre du même nom, docteur en archéologie, chercheur et responsable du service archéologique de la ville de Béziers.

La ville grecque d’Agde n’a été localisée que tardivement, à partir de 1939. Celle de Béziers aussi, en l’absence de fouille profonde, n’a été caractérisée qu’à partir de 1985. Depuis, la multiplication des opérations archéologiques et l’avancée de la recherche ont permis d’y déceler une fondation particulièrement ancienne.

Ainsi, les auditeurs ont pu découvrir que Béziers avait une culture matérielle grecque dorienne ou rhodienne, qu’il y avait des ateliers de production potières très précoces, un urbanisme et une architecture typiquement grecque, un fort dynamisme économique sans équivalent avec le monde indigène, une taille importante (plus de 35 hectares à partir du cinquième siècle avant Jésus-Christ). Le nom de Rhode, bien plus tard, changera pour devenir Béziers.

On peut en conclure que Béziers est, sans aucun doute, la ville la plus ancienne de France. Ce fut vraiment une conférence qui a tenu le public en haleine, avec toutes ces révélations, et a permis de faire découvrir que les Grecs ont bien séjourné sur le territoire de la commune de Vias (Roquehaute), et que l’implantation de ce peuple en Languedoc méridional est bien antérieure à la création de Marseille !

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Source :

http://www.midilibre.fr – Emmanuelle Boillot 16.11.2022 / Diane Petitmangin 27.10.2023 / Antonia Jimenez 7.11.2023 / Correspondante 5.10.2023