
5 Place Pierre Sémard – 34500 Béziers
Tél.: 06 87 35 59 26
Ouverture: du mardi au dimanche : de 7h à 13h30 (15h le dimanche)

Les Halles de Béziers, de type Baltard, ont été construites en 1891. Et totalement rénovées un siècle plus tard, en 1987. Elles sont aujourd’hui inscrites à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
Au Moyen-Age, à l’emplacement des halles, s’élevait l’église Saint-Félix (romane). C’est là que le 7 avril 1247, le vicomte de Béziers, Raymond II Trencavel, après un ultime sursaut de révolte contre le pouvoir du roi de France, remit sa vicomté entre les mains de Saint-Louis.
L’église fut rasée en 1815, le lieu devint un cimetière pour indigents. Jusqu’aux “grands travaux haussmanniens” du XIXe siècle, voulus par le maire Alphonse Mas. Et donc, on ouvrit les halles de Béziers. Aujourd’hui, elles abritent 21 étals de commerçants et producteurs locaux, qui attirent les habitants tous les jours.

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Fin de partie ce samedi 3 février 2024 aux halles centrales de Béziers, entre fête et nostalgie



Les halles municipales de Béziers ont fermé leurs portes ce samedi 3 février 2024, en attendant les travaux de rénovation et leur deuxième vie. (Midi Libre)
3.2.2024 – Les halles municipales de Béziers ont baissé le rideau ce samedi 3 février et ne rouvriront que cet automne, après travaux de rénovation. La foule était au rendez-vous, entre allégresse et tristesse.

Les uns ont les yeux tout embués par l’émotion des adieux quand les autres ont le sourire des jours de fête, au son du DJ du bar-restaurant Les Carniv’halles, ou de la belle voix de Nolika en concert au bar Le Marina.
Ce samedi 3 février, les halles centrales de Béziers ont tiré le rideau sur tout un pan de la vie biterroise. Quand elles rouvriront à l’automne prochain, après huit mois d’intenses travaux de réhabilitation, le visage de ce marché couvert aura changé du tout au tout (lire nos précédentes éditions).
Un nouveau gestionnaire, la société basque Biltoki, sera aux commandes et de nombreux commerçants et étaliers, historiques ou non, ne seront plus de l’aventure. Un crève-cœur pour bien des habitués, qui déplorent la fin de leurs habitudes, mais une lueur d’espoir pour d’autres, avides de redynamiser l’endroit.
Un peu perdus
Dans des allées désertes où seuls le poissonnier, le pâtissier et le primeur ont tenu étal, quand les autres commerces sont partis depuis près d’une semaine, des questions restent en suspens pour les artisans et commerçants… Car à l’heure de démonter leur stand et d’affronter le vide et la perte sèche de huit mois sans activité, ils indiquaient n’avoir aucune nouvelle du futur exploitant et n’avoir signé aucun contrat. Un peu perdus.



“On est censés être prioritaires mais c’est à croire qu’ils veulent nous dégager…”, a indiqué l’un d’entre eux, occupé à démonter son stand. D’autant qu’une large banderole, apposée sur le fronton des halles comme sur les sucettes publicitaires de la Ville, lance depuis quelques jours un appel à candidatures…
Plus loin, du côté des Carniv’halles, l’heure n’était pas à la nostalgie mais à la fête. Le personnel, très affairé entre un petit blanc et une entrecôte à servir, l’assurait : “C’est un comme un jour de Feria. Les clients sont au rendez-vous !” Pour marquer cette date, et le début des travaux, l’une des serveuses avait troqué son tablier pour un gilet jaune et un casque de chantier. Pour rire plutôt que pleurer, comme un grand nombre de Biterrois, en majorité des habitués, venus marquer ce dernier et premier jour de la nouvelle vie des halles. (Midi Libre)
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Les halles de Béziers ferment ce samedi : une page se tourne dans l’histoire mouvementée de cet édifice

Une page se tourne dans l’histoire des halles de Béziers (Midi Libre – Nicolas Gazo)
2.2.2024 – Les halles de Béziers ferment leurs portes ce samedi 3 février, pour huit mois de travaux de rénovation. Elles rouvriront avec un autre visage. Une page se tourne dans l’histoire de cet édifice qui a toujours été dans le cœur des Biterrois et au centre des discussions des élus. Petit historique.
Ce samedi midi le 3.2.2024, les halles de Béziers ferment pour huit mois de travaux de profonde rénovation pour un budget de 16 millions d’euros. À l’automne prochain, l’édifice, qui est propriété de la Ville, rouvrira au public dans une toute nouvelle configuration et, pour la première fois de son histoire, sera géré par un prestataire privé, la société Biltoki. Une solution choisie par le maire Robert Ménard pour redynamiser le lieu. Une page se tourne. Et au moment de la tourner, alors que la vingtaine de commerçants a démonté son matériel et quitté son étal – certains sans vraiment savoir s’ils reviendraient – on peut rappeler à quel point les halles ont toujours été au cœur des discussions politiques de la cité.
“Indissociables du quartier”

Le bâtiment, construit en 1891 par les architectes Carlier, au cœur de la ville, de type Baltard, a traversé les époques. “Les halles sont indissociables du quartier”, souligne Jean-Michel Du Plaa. L’ancien élu d’opposition socialiste, ex-vice-président du Département, fréquente les halles de Béziers depuis 35 ans. Il en connaît bien l’histoire et a également observé leur déclin depuis l’avènement des grandes surfaces en périphérie. Aujourd’hui, dans un quartier où de nombreuses personnes vivent sous le seuil de pauvreté, “avec une clientèle, en semaine, essentiellement composée de personnes âgées”, le défi du saut vers l’avenir est donc majeur. Mais les halles en ont vu d’autres…
“Le plus grand dépassement de budget de la municipalité Fontès”
Sous la municipalité Balmigère – à la fin des années 70 et au début des années 80 – un projet de création d’un parking en lieu et place des halles suscite une levée de boucliers et n’aboutira jamais. Robert Ménard a d’ailleurs rappelé cet épisode et la contestation à laquelle il avait pris part, en conseil municipal, récemment.
“Sous Fontès, dans les années 80, s’est déroulé le plus important chantier de rénovation des halles. Et elles ont été classées aux Bâtiments de France. Ça a été le plus grand dépassement de budget de la municipalité Fontès, il y a eu beaucoup de surcoûts pour les travaux d’aménagement dans les sous-sols qui accueillent des places de parking, des labos, des espaces de stockage”, se souvient Jean-Michel Du Plaa. Le bâtiment étant construit sur l’emplacement de l’église Saint-Félix, rasée en 1815, et de son cimetière médiéval.
“Le projet de halles gourmandes sur la place Jaurès : ça a été un tollé !”
La construction du parking sous-terrain de la Madeleine, à la base pour permettre aux clients des halles de stationner, aura pourtant des conséquences néfastes sur le quartier : “L’église a été déstabilisée, fermée pendant 15 ans. La place est devenue minérale et les commerçants de la Madeleine sont partis sur les Allées…”

Raymond Couderc, quant à lui, avait tenté de confier la gestion à un privé via une DSP (délégation de service public). Mais aucune solution satisfaisante n’a émergé et la mairie a finalement conservé la main. A surgi un projet de halles gourmandes sur la place Jaurès : “Ça a été un tollé. Et que faire de l’ancien bâtiment ? J’avais suggéré d’y installer une antenne du musée d’Orsay”, s’amuse Jean-Michel Du Plaa. “La municipalité avait évoqué la possibilité d’y implanter La Poste…” Il n’en sera rien. La suite continue de s’écrire aujourd’hui.
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Halles de Béziers : le contrat de régie intéressée avec Biltoki signé

Des travaux de rénovation débuteront le 1er mars – Naos Architectes
9.1.2024 – La Ville de Béziers confie pour la première fois la gestion de ses halles à une société privée, Biltoki. Davantage de transparence sur le contrat et des précisions sur les conditions de gestion des halles avaient été demandées par les élus de l’opposition, lors du dernier conseil municipal de l’année. La décision municipale validant ce fameux contrat a finalement été publiée peu de temps après, le 28 décembre dernier.
C’est désormais officiel : le contrat de régie intéressée entre la Ville de Béziers et la société Biltoki, pour la gestion des halles, a été validé et signé. Les conditions de cette gestion, qui ont grandement agité les débats du dernier conseil municipal de l’année, sont donc arrêtées.
En effet, par décision du maire et de la Ville de Béziers, publiée le 28 décembre dernier, “les termes du contrat de régie intéressée faisant suite à l’attribution du marché public à la société Biltoki ont été validés”. Et ce fameux contrat avec la société basée à Anglet, dans le Sud-Ouest, a été signé.
Un contrat de 4 ans
Pour rappel, dans les grandes lignes, Robert Ménard avait déjà confirmé à Midi Libre, peu de temps après le conseil, quelques éléments importants : le contrat s’étirera sur 4 ans, “dont l’année en cours”. Ce contrat prévoit le versement de 425 000 € de la municipalité à Biltoki chaque année, pendant 4 ans, pour la prestation d’animation commerciale du lieu. Une salle de séminaire sera notamment gérée par Biltoki. Et le loyer versé par Biltoki à la Ville ne serait ainsi indexé que sur l’activité et le chiffre d’affaires générés directement par l’entreprise.
“Il n’est pas possible de trouver le contenu du contrat”
Trois personnes seront embauchées à plein temps pour “s’occuper des commerçants, les trouver, les remplacer…”, assurer la promotion, la communication des halles.
Très remonté sur ce sujet, l’élu communiste Nicolas Cossange interroge, dans un communiqué : “Mais que comporte le contrat de régie intéressée avec Biltoki ? La question me paraît légitime.” Et de dénoncer un manque d’informations. “La décision n’étant associée à aucune annexe, il n’est simplement pas possible sur le site dédié de trouver le contenu du contrat. Je rappelle que l’ensemble des actes pris par une Ville sont par essence publics”, exprime-t-il encore.
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Le nouveau visage des halles de Béziers dévoilé pour la première fois lors du conseil municipal

Une paroi vitrée de 7 à 8 mètres de haut sépare la halle gourmande de la nef centrale. Images de synthèse Naos Architectes.
19.12.2023 – Ce lundi 18 décembre 2023 au soir, au cours d’un conseil municipal des plus houleux, le projet de rénovation des halles de Béziers a été présenté pour la première fois par l’architecte Olivier Marty, du cabinet Naos. Au terme de huit mois de travaux, le lieu sera ainsi complètement transformé. Si le chantier en lui-même n’est pas remis en cause, l’arrivée du prestataire Biltoki a soulevé de nombreuses interrogations parmi les élus d’opposition.
Pour la première fois, ce lundi 18 décembre, le dossier de la rénovation des halles de Béziers figurait au menu du conseil municipal. Un protocole d’indemnisation des 25 étaliers pour le préjudice lié à la fermeture des halles durant les travaux de rénovation a en effet été voté à l’unanimité et avec les applaudissements de la salle. Mais non sans de houleuses discussions préalables avec les élus de l’opposition.

La nef sud accueille la halle gourmande et commerçante. Images de synthèse Naos Architectes
Une enveloppe d’1,2 million d’euros pour indemniser les étaliers
Un temps évoquée, une solution de halles éphémères durant la période de fermeture (du 1er mars au 31 octobre) au bas des Allées, n’a pu être mise en œuvre, faute de candidats. “Il fallait 10 commerçants, ils étaient moins de 10. On n’a donc pas pu le faire”, a précisé Robert Ménard. En conséquence, un protocole d’indemnisation des étaliers a été décidé et approuvé par le conseil. Ce protocole prévoit “une indemnisation évaluée par un expert-comptable indépendant sur la base de plusieurs critères : les coûts fixes de la société pendant la fermeture, les coûts liés aux licenciements économiques, les remboursements d’emprunts en cours, la rémunération des dirigeants, les autres frais tels que la rémunération d’un apprenti, le revenu fiscal pour les auto-entrepreneurs, le montant des frais de démontage de l’étal. L’indemnisation sera versée au plus tard le 15 mars 2024. Pour chaque commerçant, elle ne pourra être inférieure à 10 000 € ni supérieure à 130 000 €. la Ville a prévu une enveloppe maximale de 1,2 million d’euros.

La nef centrale, côté place de la Madeleine. Images de synthèse Naos Architectes
Un diagnostic établi avec la Drac
Du 1er mars au 31 octobre 2024, un chantier important sera engagé, dont les grandes lignes ont été présentées par l’architecte Olivier Marty, du cabinet Naos (Boujan-sur-Libron). “Il s’agit d’une réparation, d’une amélioration et d’une transformation”, a ainsi indiqué ce dernier aux élus. “Le vieux bâtiment date de 1884, il a été réhabilité à de multiples reprises mais n’a jamais bénéficié de travaux de fond.” L’édifice Baltard est classé. Un diagnostic a été réalisé avec la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) sur les sols, les structures, les décors. Menant à un constat de “pathologies”. Et l’architecte de détailler : “Les décors, par exemple, sont largement altérés (…) L’établissement a été construit sur un sol meuble avec de la pierre des Brégines. La charpente métallique est altérée, cela nécessitera des travaux extrêmement lourds pour réparer les pieds, les jambes.”
“Réguler les problématiques de températures”
L’amélioration du confort d’usage fait aussi partie du cahier des charges. “Aujourd’hui, il y a une pollution olfactive, des câbles qui pendent dans tous les sens, des hottes un peu partout.” Le chantier prévoit de tout réorganiser, “d’installer des machines qui vont traiter l’air, de réinstaller des protections solaires de métal et de bois pour se protéger des intrants et réguler les problématiques de température”, déroule Olivier Marty. La “nef centrale”, côté place de la Madeleine, sera entièrement revue : sols, réseaux, persiennes sur les ouvertures et création d’un pavillon pour l’appareillage technique, la partie bureau et les activités hors halles gourmandes. La nef sud sera fermée par une paroi vitrée qui mesurera 7 à 8 mètres de haut “pour réduire l’amplitude thermique”. Cet espace accueillera la halle marchande et gourmande et ses étaliers. “Le sous-sol sera modernisé et adapté”.

La nef centrale, côté place de la Madeleine. Images de synthèse Naos Architectes
Un budget passé de 10 à 16 millions d’euros
Le budget du chantier, passé en quelques semaines de 10 millions à 16 millions d’euros, a suscité des questions dans l’opposition. Et Robert Ménard a justifié cette hausse du coût par deux éléments : “On est passé de 15 mois à 8 mois de travaux pour ne pas priver les étaliers de la période de Noël. Et on a décidé de prendre en charge les étals.”
“Reprise des soubassements, persiennes en bois métal : on retrouve aussi l’esprit de l’époque”, termine Olivier Marty. L’architecte veillera enfin à l’implantation des étals et encadrera leur construction avec des structures métalliques uniformes comme support des enseignes. Les esquisses révélées montrent un lieu moderne, confortable et attrayant.
“Un beau projet, ok”, a même salué l’élu d’opposition communiste Nicolas Cossange qui n’a pas remis en question le chantier mais l’attribution de la gestion à un tiers privé, en l’occurence la société Biltoki. À noter que le restaurant l’Hallegria restera ouvert le vendredi, le samedi et le dimanche pendant les travaux.
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Aux halles de Béziers, les commerçants face à l’incertitude de leur avenir



4.10.2023 – Le lancement d’importants travaux leur a été annoncé, à partir de début 2024. De fait, ils devront alors fermer pour des mois. Alors que de nombreuses questions demeurent, chacun s’interroge pour l’avenir. Reportage.
Derrière leurs étals, la plupart des 25 commerçants des halles municipales de Béziers n’ont pas le cœur à la fête. Les mines sont fermées. Les regards, inquiets. Depuis l’annonce, il y a quelques semaines, de la fermeture des halles à partir du lundi 22 janvier 2024 et cela pour de nombreux mois de travaux, dans le cadre d’un projet de redynamisation du site, l’incertitude pèse sur le moral des professionnels…
Après avoir rencontré individuellement les services municipaux, tous sont dans l’attente du calcul de l’indemnité qui pourrait leur être versée pour compenser la perte de leur outil de travail durant le chantier. C’est un cabinet expert-comptable, externe à la Ville, qui sera chargé de déterminer les montants des indemnisations. Chaque commerçant a un délai de quinze jours pour ramener en mairie un dossier complet sur sa comptabilité.

“On ne peut pas envisager le futur”
“On ne sait pas, il y a trop de flou… On dit qu’on va nous aider mais nous n’avons pas de chiffre pour le moment. Donc on ne peut pas envisager le futur”, lâche le patron de la boucherie Claverie, troisième génération d’artisans. Lui, a repris l’activité de son oncle en avril 2000. “Mon souhait est de revenir mais…” les questions se bousculent. “On travaille à l’ancienne, j’ai un atelier de cuisine, deux chambres froides.” Quel espace pour ces équipements aurons-nous dans la nouvelle version des halles ? “Il faut évoluer mais il y a des choses qu’on ne peut pas changer, on est avant tout artisan”, souligne-t-il encore. Idem sur les horaires d’ouverture. “Je fais déjà 60 heures de travail par semaine, uniquement sur le matin”. Pour assurer une plus large amplitude horaire, il faudrait embaucher. “Et le coût d’un salarié, on sait ce que c’est !” Le chef d’entreprise a en effet deux employés : “Si je dois les licencier, je n’aurai pas les moyens de payer leurs indemnités.”
“En janvier, on n’aura plus rien qui rentre”

“On a que ça. En janvier, on n’aura plus rien qui rentre”, lâche Daniel Claverie qui travaille avec son épouse sur l’étal. “J’ai 54 ans, j’ai commencé à 14 ans. Il faut une certaine rénovation, une reprise en main des halles, Nous ne sommes pas contre. Mais on m’enlève mon outil de travail, il faut en recréer un autre, aux frais de qui ?”, demande-t-il. “Pour le moment, je ne peux pas me projeter dans le futur”, répète-t-il. “Il est clair que beaucoup ne vont pas revenir…”, estime-t-il.
Un peu plus loin, ce commerçant, qui préfère conserver l’anonymat, compte en effet, lui, se diriger vers un autre projet. “On aura une enveloppe, dont on fera ce qu’on veut, qu’on revienne ou pas dans les halles, confirme-t-il. Mais il faut en connaître le montant rapidement” pour pouvoir déclencher les démarches nécessaires pour la suite.
“Si je ne trouve pas de solution, je vais distribuer des CV”
Partir et relancer une activité n’est pas évident dans un temps si court. Certains se demandent même si cela vaut la peine d’investir pour mettre en place une activité provisoire le temps que soient achevés les travaux : “D’ici le 22 janvier, il me faut trouver un nouveau local, souffle tristement cet artisan. Mais où, dans quel quartier ? En sachant que j’ai besoin d’environ 50 m2, que cela se loue aux alentours de 500 € par mois et qu’il faudra certainement y faire des travaux d’aménagement. J’ai aussi songé à vendre sur les marchés. Mais c’est pareil, il faut pouvoir stocker la marchandise dans un local et il faut investir dans un véhicule adapté. Si je ne trouve pas de solution, je vais distribuer des CV. Je ne peux pas rester sans travailler”.

Les halles de Béziers doivent faire l’objet d’un important chantier de rénovation. (Midi Libre – Mélissa Alcoléa)
Un projet “complexe”
Le 13 septembre, les commerçants des halles ont été informés du lancement de travaux conséquents, nécessitant la fermeture du site, dès janvier 2024 et ce pour de nombreux mois. Une transformation complète visant à redynamiser le lieu. Si lors de la dernière commission municipale d’appel d’offres, le 26 septembre, l’entreprise Biltoki a été retenue pour la gestion des nouvelles halles, aucune communication n’a été faite sur le projet final. Un projet “complexe”, qui n’est pas encore “ficelé”, indiquait le maire de Béziers, Robert Ménard, prudent.


D’une surface de 2800 m², elles représentent la plus grande surface de produits frais de la ville. La plupart des métiers de bouche y sont implantés : boulangers, pâtissiers, fromagers, charcutiers, bouchers, traiteurs, poissonniers, primeurs, volaillers, épiceries fines et bio, bars, cafés, cavistes… La gastronomie locale y est largement représentée. Sans oublier les bars et restaurants où règne une ambiance chaleureuse et conviviale.

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Les vestiges d’un cimetière médiéval reposent à jamais sous les halles de Béziers

Elian Gomez, du service archéologique municipal, s’est plongé dans les vieux documents pour trouver des traces du cimetière de l’église Saint-Félix. (D.P.)
30.10.2023 – Ce lieu de sépulture datant du XIe siècle était rattaché à l’église paroissiale Saint-Félix, vendue à la Révolution française avant d’être transformée en halle au blé, puis en halles tout court en 1890. Mais le site révèle également la présence d’une occupation grecque sous l’Antiquité.
À la question “pourquoi ne pas construire un parking souterrain ?”, lors de la réunion publique sur la rénovation des halles, le maire Robert Ménard avait répondu : “Impossible. Une partie est occupée par les réserves des commerçants et l’autre par un cimetière”. Un lieu de sépulture sous les halles, diantre !
Que ceux qui ont peur des fantômes, esprits et autres farfadets, surtout en ces jours de Toussaint et de Fête des morts, n’aient crainte ! Certes, il existe bien un cimetière médiéval sous la place Pierre-Semard mais il est inaccessible, à moins de creuser profondément dans les entrailles du site.
Des fouilles en 1986
Creuser le pourtour des halles, c’est justement ce qu’a entrepris Claude Lapeyre, conservatrice du musée du Biterrois et présidente de la Société archéologique de la ville, en 1986, à l’occasion du chantier du parking de la Madeleine. Un sondage de 45 m2, certes limité mais prometteur.
“Il a permis de traverser toutes les couches, notamment celle du cimetière médiéval, grandement perturbé par les travaux modernes (en 1890, au moment de la construction des halles actuelles, NDLR). Donc, il n’en restait pas grand-chose, révèle Elian Gomez, du service archéologique de la Ville, si ce n’est quelques tombes bouleversées et quelques os épars … . Il ajoute en souriant : “C’était mes premières fouilles, j’avais 16 ans.”

La couverture du livre “Histoire de Béziers” (éd. Privat) de Jean Sagnes nous montre la halle au blé selon un tableau de Charles Labor, conservé au musée des Beaux-Arts de Béziers.
Au Moyen Âge, le site était occupé par “une église paroissiale, importante puisqu’elle accueillait les consuls de la ville” : l’église Saint-Félix, datant du XIe siècle, avec son cimetière tout autour puisqu’à l’époque, on enterrait les morts au plus près des édifices religieux. “Ce n’est d’ailleurs qu’au XIXe siècle qu’on a pris le parti d’inhumer les défunts à l’extérieur de la ville, pour des raisons sanitaires principalement”.
L’église Saint-Félix datant du XIe siècle
“On a une mention de Saint-Félix dans le Livre noir, le cartulaire de Béziers, en 1092 et on a diverses notes également dans des testaments de Biterrois qui ont voulu faire des dons ou se faire enterrer dans les chapelles de l’église”. Vendue comme bien public à la Révolution, “l”édifice est rachetée par un privé qui a l’obligation de la transformer, au moins pour partie, en halle au blé. D’où l’installation par la suite des halles”.
70 000 tessons retrouvés
Ces fouilles de 1986 permettent surtout de confirmer la présence d’une occupation bien plus ancienne car “en dessous, il y avait la ville romaine et plus encore en dessous la ville grecque (du IV au VII siècle avant Jésus-Christ)”. Malgré la modestie de l’aire, plus de 70 000 tessons ont été retrouvés. Une collecte exceptionnelle !
“Quelques reliquats du Néolithique et de l’Âge de bronze, mais surtout un alignement de fours culinaires grecs. Et comme on avait d’autres indices de culte, on a supposé qu’il s’agissait d’une cuisine collective liée à un temple”.
Un fragment de vase noir dinos
Une occupation grecque déjà attestée en 1890. À l’époque, “plusieurs archéologues en herbe ont fait quelques observations et trouvailles. M. Caylet a récolté, notamment, des fragments de céramiques antiques, dont un tesson de vase noir dinos, vase pour servir le vin à visée cultuelle. La paternité en reviendrait au peintre dit de la Gorgonne, qui exerce au début du VIe siècle avant Jésus-Christ (le fragment est conservé au musée d’Ensérune, NDLR)”. Ainsi qu’une pierre tombale avec une inscription hébraïque, suscitant beaucoup de questions (lire ci-dessous).

La pierre tombale hébraïque et médiévale retrouvée sur le site du cimetière de l’église Saint-Félix, conservée au musée de la ville (D. P.)
Mais pour en revenir au cimetière paroissial de Saint-Félix, “il y a sans doute eu au fil des siècles des milliers de personnes qui ont été inhumées en ce lieu mais il n’en reste vraisemblablement que très peu de choses car il y a eu de multiples remaniements des terrains? Et en 1890, on a sans doute transféré la majorité des ossements”. Mais peut-être qu’un jour, un archéologue fera d’autres trouvailles … .
Une pierre tombale hébraïque dans un cimetière catholique
La présence de cette pierre tombale hébraïque médiévale dans un cimetière catholique a de quoi étonner et a suscité de nombreuses questions. Au Moyen Âge, en effet, il n’existe pas comme aujourd’hui des carrés confessionnels ; les fidèles de chaque religion disposent de leur propre cimetière.
Est-ce qu’il y a eu un juif ou plusieurs qui se sont fait enterrer là, près de l’église Saint-Félix ? Était-ce une personne qui s’était convertie ? Ou il y avait bien un carré à Saint-Félix pour les premiers juifs biterrois ? Ou est-ce une pierre qui vient du cimetière juif de la rue Victor-Hugo, à côté de l’emplacement du Théâtre des variétés?
Pour Chantal Viotte-Rabinovitch, la présidente de l’association Mémoire juive de Béziers, la dalle funéraire en question, qui porte l’inscription “Daniel, fils de Rabbi Paregores” a sans doute subi le même sort que la fameuse pierre d’Olot en Catalogne, retrouvée dans les ruines de la chapelle éponyme et qui servait d’autel : autrement dit, elle a été subtilisée … .
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C’est qui, Baltard ?
Baltard : l’architecte du «Nouveau Paris»
Victor Baltard, un des célèbres architectes en France, né à Paris le 19 juin 1805 . Outre les fameuses Halles de Paris disparues, Victor Baltard, architecte officiel de la Ville de Paris de 1839 à 1870 a laissé bien d’autres constructions du Paris du second Empire.


Premier grand Prix de Rome en 1833, le jeune Victor Baltard séjourne dans la Ville Éternelle jusqu’en 1839. C’est à Rome qu’il rencontre le célèbre peintre Jean-Aguste-Dominique Ingres alors directeur de l’Académie de France. Devenu très proche du peintre, c’est à Baltard que revient la construction du monument funéraire d’Ingres au Père Lachaise.
Nommé inspecteur des Beaux-Arts de la Ville de Paris en 1842, il supervise le décor des églises paroissiales de la capitale. Il serait fastidieux de lister tous les embellissements que le diocèse de Paris doit à Baltard.
Quelques années auparavant le célèbre projet des Halles, Victor Baltard obtient en 1846 le chantier de l’hôtel du Timbre, de L’Enregistrement et des Domaines commencé par l’architecte Paul Lelong (1799-1846).


Dans l’église Saint-Germain-des-Prés, Victor Baltard réalise l’émouvant monument commémoratif dédié à son ami le peintre Hippolyte Flandrin.Le baron Haussmann le charge de construire une église à l’angle du Boulevard Malesherbes et de l’avenue Portalis.
En 1871, il s’attelle au monument funéraire de l’organiste compositeur Lefèbure-Wély. Non loin de la stèle de Chopin, Baltard a dessiné le monument dont le bas-relief exécuté par le statuaire Hyacinthe Chevalier, représente l’ange de l’harmonie, palme en main, plaintif et penché sur le clavier en deuil du célèbre organiste.
Victor Baltard a donc doté Paris de nombreuses constructions. On lui doit également le siège des pompes funèbres municipales qui abritent aujourd’hui le Centquatre, les grands abattoirs de la Villette (19ème), le marché Sécretan (XIXe) ou encore… les candélabres du Pont Neuf.
Acteur majeur dans la modernisation de la capitale, l’éminent architecte demeure un artiste emblématique du second Empire qui a marqué un réel progrès dans l’art de bâtir.

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La Ville de Béziers cherche un prestataire gestionnaire pour les halles

La Ville a lancé un appel d’offres pour une “régie intéressée”.
27.6.2023 – L’appel à projets lancé en début d’année pour redynamiser le marché couvert n’ayant pas abouti, la municipalité change de procédure avec un appel d’offres. Explications.
“Lorsque nous sommes arrivés, en 2014, les halles étaient à moitié fermées, aujourd’hui elles sont quasiment pleines mais cela ne marche pas bien. Le bâtiment est beau mais il y fait froid l’hiver et chaud l’été. Nous sommes prêts à investir 8 M€ pour des travaux mais pas si le reste ne suit pas. C’est pour ça que nous avons lancé cet “appel à idées”. Nous en sommes là. Personne ne sait ce que l’on va faire. Il faut trouver quelque chose et ne pas baisser les bras.”
Un avis de publicité déclencheur
C’est par ces mots que le maire de Béziers avait annoncé l’appel à projets lancé par la municipalité en début d’année pour redynamiser le marché couvert municipal de la place Pierre-Sémard.
Cette déclaration faisait suite à des échanges sur les réseaux sociaux parlant “de ventes des halles” et de “privatisation” après la publication d’un avis de publicité précisant : “La Ville de Béziers a reçu une manifestation spontanée d’intérêt pour la gestion, l’exploitation et l’animation de la halle centrale de la part d’un opérateur économique qui collabore avec les métropoles françaises et les collectivités locales en proposant une offre “clé en main” de produits et services innovants destinés à la création ou la réhabilitation de halles municipales publiques ou privées.”
Particulièrement agacé, Robert Ménard avait convoqué l’ensemble des étaliers entre midi et 14 h.
Changement de procédure
Quelques mois après, la Ville constate que l’appel à projets n’a pas abouti. “Nous cherchions un partenaire sur la longue durée, avec un bail emphytéotique, précise le cabinet du maire. Nous n’avons pas trouvé, c’est difficile pour quelqu’un, aujourd’hui, de s’engager pour si longtemps.”
En conséquence, il a été décidé de changer de procédure et la Ville a lancé un appel d’offres le 23 juin dernier dont l’intitulé est “Régie intéressée. Gestion des halles commerciales de Béziers”. “Nous cherchons aujourd’hui un prestataire gestionnaire pour une durée de quatre ans, c’est moins risqué.” La date limite de remise des offres est le 25 juillet.
Toujours selon le cabinet du maire : “Ce changement ne remet pas du tout en cause les investissements que la Ville a prévu d’effectuer dans les halles municipales.”
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Béziers : un nouvel écrin autour des halles

Les travaux de réaménagement de la place Sémard seront terminés en juin 2017 (Pierre Saliba)
3.3.2017 – La Ville de Béziers a engagé la réhabilitation du pourtour des halles. Un chantier en trois phases qui s’achèvera en juin 2018
Les halles de Béziers, un lieu de vie et de commerces en perdition ? Plus pour longtemps. La Ville a attaqué les travaux de réaménagement de son pourtour en janvier dernier, fermé à la circulation (mais pas aux piétons) jusqu’en juin.
Il faut dire qu’une rénovation de ce site était plus que nécessaire. “Les derniers aménagements datent des années 80”, rappelle Benjamin Talneau, responsable du bureau d’études Voirie à la mairie de Béziers. Une chaussée et des trottoirs à reconstruire, des réseaux souterrains vétustes, “sans compter sur une conception du pourtour qui n’était plus adaptée aux enjeux d’aujourd’hui”. Bref, il était urgent d’agir.

Le chantier a débuté par la réalisation de l’étanchéité du parking souterrain (Pierre Saliba)
Identité de l’hypercentre
Une première campagne a eu lieu en 2016 pour renouveler les réseaux souterrains. Les gestionnaires des divers réseaux s’en sont chargés.
Et depuis janvier, la Ville a lancé son chantier. “Nous nous sommes basés sur l’idée que cet hypercentre a trois pôles d’attractivité : les Halles, la Madeleine, la mairie et la place du Forum. Ces trois sites constituent l’identité de l’hypercentre. La place de la mairie et le Forum ont été réaménagés. D’où notre décision de faire le reste en harmonie, de garder le même esprit”. On retrouvera donc la même pierre de Bourgogne, claire, que celle de la mairie et du Forum.

Du mobilier urbain viendra prendre place, une fois les travaux terminés (Pierre Saliba)
Trois phases
Ces travaux sont programmés en trois phases. La première est en cours. Elle concerne la place Sémard et prévoit la réalisation des terrassements, les réseaux divers, la constitution de la structure sous pavés et la pose de la pierre. La voie de circulation sera rehaussée, sans dénivelé. Des conteneurs enterrés seront installés. Dès juin, la circulation, sur un sens, reprendra. Quelques places de stationnement seront maintenues.

Les nouveaux trottoirs permettront une meilleure circulation des piétons (Pierre Saliba)
En juillet et août, les travaux vont s’arrêter, pour reprendre en septembre. “Ce sera au tour des rues Riquet et Flourens, un chantier prévu jusqu’à la mi-décembre.”
Viendra la troisième phase, celle du réaménagement de la voirie autour de la place de la Madeleine, prévue de janvier à juin 2018. Les commerçants affichent leur optimisme. Sébastien Mostaza, de la Gargote des Halles, reconnaît “une baisse de la fréquentation des clients car beaucoup pensent que les halles sont fermées durant les travaux. Or, il n’en est rien. Nous sommes tous contents et confiants pour l’avenir”.
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Source :
http://www.beziers-mediterranee.com/patrimoine-culturel
http://www.lefigaro.fr – LES ARCHIVES DU FIGARO
http://www.beziers-mediterranee.com
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