


Des toreros de renom et des ganaderias se sont succédés dans l’enceinte des Arènes, offrent 13 500 places. Ce qui a permis à la ville de Béziers de devenir l’une des toutes premières places taurines de France. Mais le site a aussi servi pour d’autres représentations comme des concerts, représentations lyriques, spectacles de variétés, des événements sportifs, … .




Adresse: 1 avenue Jean-Constans – 34500 Béziers
(Avenue Émile Claparède)
Tél.: 04 67 76 13 45

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Les grandes dates de la tauromachie
- 5 août 1854 à Saint Esprit – aujourd’hui quartier de Bayonne – première corrida de type espagnol en France.
- BÉZIERS 1er juin 1859, première course de Toros aux arènes montées sur le Champs de Mars (place du 14 Juillet).
- BÉZIERS mi-août 1877, spectacle taurin aux nouvelles arènes en bois situées sur le terrain Bênet.
- BÉZIERS 14 juillet 1882, inauguration de nouvelles arènes (1882-1885) dans le quartier de l’abattoir avec la participation du « 1er toréador français » Etienne Boudin dit « Le Pouly ».
- BÉZIERS 2 juillet 1893, sur le terrain Palazy , encore de nouvelles arènes en bois qui brûleront le 6 septembre 1896.
- BÉZIERS 27 juin 1897, novillada de muerte dans les arènes en pierres et briques du Plateau de Valras, arènes actuelles de la ville .
- BÉZIERS 11 juillet 1897, première corrida dans les nouvelles arènes pour les matadors Revette et « Algabeno ».
- BÉZIERS 1898 à l’initiative de Fernand Castelbon de Beauxhostes création de la Société Tauromachique de Béziers. M Jean Guy en est le premier président.
- BÉZIERS 22 septembre 1898 et 24 octobre 1898, la Société Tauromachique organise deux becerradas.
- BÉZIERS 10 octobre 1904, la Société Tauromachique reçoit les congressistes du Congrès Fédéral des Sociétés Taurines du Midi.
- 14 octobre 1904 : Création d’une Fédération Méridionale des Sociétés Taurines.
- BÉZIERS 2 octobre 1904, la corrida organisée avec Fuentes, Montes et Gallito fut un vrai triomphe (toros de Don Esteban Herdandez). A la suite de cette journée, Béziers se voit décerner le titre de “Séville Française”.
- BÉZIERS 22 février 1923, création du Club Taurin de Béziers sous l’impulsion de Monsieur Cauba.
- BÉZIERS 28 février 1923, monsieur Jean Mounie est élu Président du Club Taurin, Jules Durand est président d’honneur, le siège est à l’entresol du Café de France sur les allées.
- BÉZIERS 1944, monsieur Henri Marc devient Président du Club Taurin.
- BÉZIERS 6 octobre 1946, le Club Taurin, mandaté par la Fédération des Sociétés Taurines de France, présentait au public biterrois, la première corrida de l’après-guerre avec des toros d’Etienne Pouly, pour les toreros mexicains Fermin Rivera, El Calesero, El Espartero.
- BÉZIERS avril 1947, création de l’École Taurine biterroise.
- BÉZIERS 10 février 1948, monsieur Ferdinand Aymé devient directeur des Arènes du Plateau de Valras et le restera 32 ans.
- BÉZIERS 15 août 1968, monsieur Jules Faigt crée la première feria de Béziers.
- BÉZIERS 23 novembre 1968 fusion de la Société Tauromachique et du Club Taurin sous le nom d’UNION TAURINE BITERROISE, premier président le docteur Henri Marc.
- BÉZIERS octobre 1983, création des journées taurines.Prix au meilleur Novilleros (Tastevin d’Argent).
- BÉZIERS octobre 1989, création de la Nuit de l’Aficion
- BÉZIERS 2000, inauguration du Musée Taurin et du nouveau siége Immeuble Chapat.
- BÉZIERS 2003, l‘Union Taurine Biterroise prend la Présidence de la Fédération des clubs taurins du Biterrois, Maurice Daussant en est le Président.
- BÉZIERS 2007, lancement du site Internet de l’UTB.
- 22 avril 2011 : La tauromachie est inscrite à l’inventaire culturel immatériel français, lien vers la fiche du ministère de la Culture : http://www.culturestaurines.com/patrimoine
- BÉZIERS 2012, création de l’adresse courriel de l’UTB : uniontaurinebiterroise@gmail.com
- 21 septembre 2012, le Conseil Constitutionnel décide que la première phrase du septième alinéa de l’article 521-1 du code pénal est conforme à la Constitution. De cette décision la corrida est légitimée en France. Pour regarder l’audience du Conseil cliquer sur : http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/videos/2012/septembre/affaire-n-2012-271-qpc.115524.html
- 17 novembres 2012, 1er symposium des Présidents d’Arènes, à l’initiative de la Fédération des des sociétés taurines de France (FSTF); création d’un “Corps des Présidents et Assesseurs de corrida”et élaboration d’une “Charte du Corps des Présidents et Assesseurs de corrida”.
- BÉZIERS – mardi 12 août 2014 au musée taurin de Béziers, dévoilement d’une plaque en mémoire de l’aficionado de l’UTB, Michel Rouzier, décédé en juin 2013.
- Dimanche 7 septembre 2014 à BOUJAN sur LIBRON (34) première Feria des Vendanges avec une corrida de 4 toros pour le Biterrois Tomas Cerqueira (1 + 1 + 2 oreilles).
- Jeudi 5 mars 2015, Robert Ménard, maire de Béziers et Michel Bousquet président de l’Union Taurine Biterroise signent une convention concernant le transfert du Musée Taurin de l’Espace Chapat à l’Espace Paul Riquet, rue Massol.
- Lundi 15 juin 2015, inauguration du nouveau Musée Taurin Biterrois, 7 rue Massol, en présence du Maestro Sébastien Castella et nouveau siège de l’UTB attenant au musée.
- Jeudi 31 mars 2016, au Musée Taurin Biterrois, Sébastien Castella fait Citoyen d’honneur de Béziers.
- Mercredi 5 octobre 2016, au Sénat, le lendemain du Colloque « L’Homme et les animaux : vers un conflit de civilisations ? », les maires de Béziers, Arles, Nîmes, Mont de Marsan, Bayonne, Vic Fezensac et Dax membres de l’Union des Villes Taurines de France ont signé la Charte pour les libertés et la diversité des cultures… Ce texte a été remis au Président du Sénat Gérard Larcher. https://uniontaurinebeziers.com/charte-libertes-diversite-cultures-esprit-sud/
- 24 et 25 mars 2017, l’UTB fête au Théâtre municipal de Béziers « 120 ans d’Aficion ». https://uniontaurinebeziers.com/cat/activite-utb/annee-2017/
- Samedi 6 mai 2017, lancement sur le parvis du théâtre de Béziers, par notre président Michel Bousquet, d’Esprit du Sud 34 et de sa charte « pour la liberté et la diversité des cultures ». http://lotaureroge.canalblog.com/archives/2017/05/07/35257761.html
- Mardi 6 août 2019, autour de 150 aficionadas et aficionados Biterrois contre-manifestent face à des anti-corridas devant l’Hôtel de ville de Béziers. C’est certainement la première fois – dans l’histoire de la tauromachie – que les liberticides font face à une contre-manifestation
- BÉZIERS – Samedi 19 octobre 2019, à l’appel de la Fédération des Clubs Taurins Biterrois rassemblement devant les arènes contre la proposition de loi interdisant les spectacles taurins aux mineurs
- Dimanche 16 aout 2020, en pleine pandémie du Covid, « Despedida » de Robert Margé après 32 ans à la tête des arènes de Béziers.
- PARIS – Mardi 20 septembre 2022, un député animaliste parisien (LFI) Aymeric Caron dépose à l’Assemblée nationale une proposition de loi pour l’interdiction de la Corrida en France.
- BÉZIERS – dimanche 23 octobre 2022, à l’appel de la Fédération des Clubs Taurins du Biterrois, plusieurs centaines (plus de 600) d’aficionadas et aficionados manifestent devant les arènes contre la proposition de loi anti-corrida.
- FRANCE – 24 novembre 2022, le député animaliste (lfi) Aymeric Caron retire en pleine séance de l’Assemblée nationale sa proposition de loi pour l’abolition de la corrida.
- MONTPELLIER – 11 février 2023, 14 000/15 000 manifestants pour la défense et le respect des traditions du Sud : bouvine, corrida, chasse… attaquées par des élus écolos et du parti animaliste.
Source : http://www.uniontaurinebeziers.com
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De juin 1897 à 1911, les Biterrois assistèrent notamment :
- à 67 spectacles taurins – corridas avec tous les grands Maestros de cette époque (Lagartijillo, Reverte, Guerrita, Pepe Hillo, Mazzantini, Bombita, Bienvenida…), novilladas, becerradas, capea, courses provençales (avec les Pouly père et fils) et landaises
- à dix neuf opéras (Camille Saint–Saëns, Gabriel Fauré, Herold, Bizet, Spontini, Gluck, Sicard…);
- à une chasse à courre en mars 1904
- à un spectacle des “Folies Bergères”
- à un meeting unitaire des socialistes le 30 avril 1905 avec Jaurés, Jules Guesdes, Viviani, Cachin
- à un rassemblement des viticulteurs mécontents, le 2 juillet 1905
- Durant la révolte des vignerons du Midi en 1907, les arènes hébergèrent un régiment de Dragons (Des militaires se déplaçant à cheval mais combattant à pied.).
Les arènes après 1911 connurent quelques vicissitudes malheureuses ( plus de corridas, malfaçons, guerre de 14/18…). Il fût même question en 1911 et 1912 de les détruire.
Heureusement en 1919, grâce aux actives démarches de la Société Tauromachique, de MM Azais et Gaillard président de la Chambre de commerce, fût créée la Société Immobilières des Arènes, toujours existante, permettant de retrouver à la mi-mai 1921 une plaza remise en état telle que nous la connaissons aujourd’hui. Une seconde inauguration eût lieu le 29 mai 1921 avec les maestros Luis Freg, Saleri II et Limeño face à 6 toros de Veragua. Les arènes de Béziers étaient définitivement implantée.
De 1921 au 2 juillet 1939, les aficinados assistent chaque année à des corridas en général de hautes tenues. Des corridas de plus en plus différentes de celles d’avant 1911. Les toros changent de poids et de taille permettant aux matadors de prolonger la faena avec un style « artistique » inspiré en Espagne par Belmonte, concurrencé par Joselito. Une nouvelle génération de toreros foule le sable biterrois.
De 1947 à 1968, les toréadors font le paseo dans des arènes plus ou moins pleines. Il manquait quelque chose pour retrouver un vaste public.
Jules Faigt, adjoint au maire, proposa pour 1968 la mise en place d’une Feria avec festivités et naturellement tauromachie. L’idée était bonne. Le public répond présent. La féria annonce le début d’une nouvelle ère pour la tauromachie.
Source : http://www.lotaureroge.canalblog.com
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Les arènes ouvrent leurs portes aux curieux pour une visite guidée


9.7.2023. Ce lieu unique, qui accueille des spectacles taurins et autres événements depuis plus d’un siècle, ouvre ses portes et dévoile son histoire aux visiteurs.
Il n’y a pas de billetterie sur place. Cette visite est incluse dans l’offre City Card. Pour en bénéficier, réservez directement auprès de l’accueil, par téléphone au 04 99 41 36 36 ou dans les Bureaux d’Information Touristique. De 10 h à 12 h. Arènes de Béziers, Avenue Émile Claparède.
Plein tarif 8 €, tarif abonné visite incluse dans l’offre city card 24h, 48h ou 72h et 1 an gratuit, tarif enfant 6-18 ans 6 €, tarif réduit demandeurs d’emploi, étudiants 6 €. 04 99 41 36 36. accueil.tourisme@beziers-mediterranee.com.

Les arènes ont accumulé dans leurs pierres une multitude d’histoires, de sons et de passions. Construites en 1897, à la demande des Biterrois, suite à l’incendie des précédentes arènes en bois, elles sont l’épicentre de la scène lyrique nationale et internationale. Les arènes, dans tout leur style calqué de l’architecture espagnole, sont au cœur de la gloire de Béziers au début du XXe siècle.
De nos jours elles se transforment en salle de spectacle en plein air et accueillent depuis plus de 50 ans la Feria de Béziers et ses corridas. Leur capacité est de 13 096 places. Il s’agit des plus grandes arènes de ce type en France. (https://www.midilibre.fr – Mathilde Lopinski 9.7.2023)
Les abattoirs n’existent plus depuis des lustres.
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Réaction Lo Taure Roge (Midi-Libre 10.7.2023)

Après l’incendie des arènes en bois du terrain Palazy, survenu le dimanche 6 septembre 1896 provoqué par un nommé Neurisse, M. Fayot, ancien directeur des arènes de Nimes, rencontre en novembre 1896 le maire de Béziers Alphonse Mas pour lui faire part d’un projet de construction d’arènes d’une capacité de 12 500 voire 15 000 spectateurs sur le lieu actuel, le plateau de Valras. Un accord de construction est passé avec deux entrepreneurs biterrois MM Gleizes et Sautel. Les travaux débutent le 18 janvier 1897. L’objectif fixé aux 250 ouvriers du bâtiment est de terminer les travaux pour juin/juillet de la même année. En juin, si une portion des arènes sont en bois, l’enceinte et une grande partie des étagères – pierres, briques, ciment – sont terminées. La commission extra-municipale vient d’être créée et adopte le premier règlement taurin de la ville de Béziers qui est signé par empresa des arènes M. Fayot.
Avant l’inauguration du lieu fixée au 11 juillet 1897, le ruedo biterrois accueille le 27 juin « une novillada de muerte » avec 6 toros du Petit-Badon et le 4 juillet, 6 toros de la ganaderia de Paul Viret. L’inauguration du 11 juillet à 4 heures de l’après-midi comporte, face à 6 toros d’Enrique de Salamanca, les matadors Reverte et Algabeño. Les arènes sont combles.


Le lendemain« Pica » un revistero local conclue sa rubrique par « En somme bonne corrida, qui a laissé sur le public une excellente impression. » Hélas, trois jours après, Reverte et Algabeño – le 14 juillet 1897 – seront mal servis par les 6 toros de Salas. Quatre autres corridas intégrales ont lieu l’année de l’inauguration, comme le 19 septembre où six Veragua seront tués par Lagartijillo et Quinito. La première temporada des nouvelles arènes se termine le 3 octobre 1897 par le triomphe de Gueritta et de Torerito estoquant parfaitement les six toros de Don Rafael Rodriguez … .
La même année le 12 octobre à Béziers, lors de son 1er congrès la “Fédération des Cités du Midi » ancêtre de la FSTF et de l’UVTF adopte ses statuts comprenant notamment la défense des courses de taureaux. En choisissant Béziers, la Fédération rendait ainsi un hommage à l’Aficion biterroise et à ses nouvelles arènes.

L’année 1898 débute mal pour la Société Gleize-Sautel-Fayot avec la mésentente des deux premiers avec l’empresa Fayot : les résultats financiers ne permettent pas de terminer la construction du bâtiment et en février tout ce monde se retrouve au Tribunal de commerce de Béziers. Cela n’empêche pas la temporada de 1898 de débuter – toujours sous la direction Fayot – le 24 avril, avec Lagartijillo et Minuto, puis cinq corridas les 29 mai avec Pepe Hillo, 19 juin, 2 juillet où le grand Mazzantini combattra avec Bonarillo six Toros de Concha y Sierra, le 9 octobre et 23 octobre entrecoupées d’un spectacle équestre, d’une novillada le 18 septembre et de deux becerradas … .
Mais si les journalistes taurins baptisaient Béziers du nom de “Séville française”, d’autres allaient la nommer le “Bayreuth français” ; ceci grâce au mécène biterrois Castelbon de Beauxhostes amoureux du lyrique.

Laissons lui la plume.: “Ce fût lors d’un voyage à Valence (Espagne) que l’idée me vint d’organiser une représentation dans les arènes de Béziers. J’assistais naturellement à l’inévitable course de taureaux ; il me fût donné aussi d’entendre un concert vocal et musical qui me stupéfia. Dans les arènes des choeurs impeccablement réglés et des solistes à la voix harmonieuses venaient, seuls et délicieusement, troubler le silence de l’amphithéâtre, cependant garni jusqu’au moindre gradin. Je n’eus plus de repos qu’un essai véritable n’ait été tenté… “.
Il ne restait plus qu’à Castelbon de Beauxhostes de convaincre Camille Saint-Saëns, ce qui fût fait musicalement dans les arènes un soir de mai 1897… et le 28 août 1898 Déjanire, sous la direction de Saint-Saëns, était joué.
Ce fût aussi cette année là que Castelbon de Beauxhostes, aficionado, suggéra de créer la Société Tauromachique de Béziers, ancêtre de l’Union Taurine Biterroise d’aujourd’hui.
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Quelle est l’histoire des arènes de Béziers ?

Les Arènes du “Plateau de Valras” (place Emile-Zola), avec une capacité de 13096 places, a été inaugurée le 11 juillet 1897. Une construction à l’architecture calquée sur celles des arènes espagnoles.
Car la ville de Béziers ne disposait plus des arènes après l’incendie le 6 septembre 1896, les travaux pour les nouvelles arènes de Béziers ont déjà commencé le 18 janvier 1897 pour s’achever en 1901 sur les plans des architectes Carlier, père et fils. Construites de briques et de pierres, avec des gradins concentriques et une piste circulaire de plus de 50 mètres de diamètre, les arènes constituent un des édifices les plus impressionnants de la ville.
Elles témoignent également de la période brillante qu’a connu la ville de béziers qui s’est traduite par des réalisations architecturales prestigieuses et semblent tenir un rôle prépondérant dans l’histoire de la construction des édifices destinés à abriter les activités tauromachiques, introduites dans le sud de la France au XIXe siècle.

En 1896 est posée la première pierre des Arènes de Béziers, au lieu dit le “Plateau de Valras”, à l’initiative de plusieurs riches propriétaires désireux d’ancrer à Béziers les spectacles taurins. Edifiée sur le plan des arènes de la rue Pergolèse à Paris, dessiné par l’architecte Carlier, la construction monumentale de 52 mètres de diamètre, destinée à accueillir 15 000 spectateurs, connaîtra quelques retards.
Fernand Castelbon de Beauxhostes, riche mécène, poursuivra sa construction achevée en 1905. Ce dernier, amateur d’art lyrique, bénéficiant de la prospérité viticole, de l’arrivée récente du chemin de fer, porté par le goût de la vie mondaine et le souci de perpétuer la tradition festive, crée le Théâtre des arènes de Béziers qui va attirer à Béziers les plus grands artistes du moment et lui vaudra le qualificatif de “Bayreuth française”.

La double utilisation de ces arènes retiennent également l’attention puisqu’elles accueillirent de grandes manifestations lyriques, en particulier la création de “Déjanire” en 1898, sous la baguette de son créateur Camille Saint-Saëns.
Au lendemain de la première guerre mondiale, la tradition lyrique sera peu à peu remplacée par la tradition taurine et la corrida qui s’installera définitivement dans la vie de la Cité avec la naissance de la féria en 1968.



Les arènes sont aujourd’hui l’un des hauts lieux de la tauromachie en terre languedocienne. Les loges des notables d’autrefois abritent désormais les invités des sponsors. Tous les ans, sous la canicule, c’est ici que se réunissent tous les aficionados de la région et la fête bat son plein pendant cinq jours et cinq nuits.
Le cartel de la feria sera révélé courant mai. Déjà reconnues par Camille Saint-Saëns pour ses qualités acoustiques, les arènes accueillent aussi des concerts et des manifestations culturelles tout au long de l’année.


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Historique
- Construction en 1897 à l’initiative de M. Fayot, ancien directeur des arènes de Nîmes avec deux constructeurs et financiers biterrois MM. Gleizes et Sautel, en pleine période de prospérité viticole du Biterrois.
- 1898 : à l’initiative du mécène Castelbon de Beauxhotes, création de la tragédie Déjanire, créée par Camille Saint-Saëns, sur un livret de Louis Gallet.
- 1900 : création de Prométhée de Gabriel Fauré.
- 1901 : Les créatures de Prométhée deLudwig van Beethoven. Présenté les 25 et 27 août 1901.
- 1903: Parysatis, drame en trois actes et un prologue de Jane Dieulafoy, mis en musique par Camille Saint-Saëns.
- Avril 1905 : meeting socialiste avec Jean Jaurès.
- 1905 : Les Hérétiques, opéra en trois actes d’André-Ferdinand Hreold et Charles-Gaston Levadé.
- 1906 : La Vestale, tragédie lyrique en trois actes de Gaspare Spontini.1910 : Héliogabale (tragédie lyrique), opéra de Déodat de Séverac.
- 2000 : Alternative de Sébstien Castella.
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LE CONTEXTE HISTORIQUE ET ARTISTIQUE

A la fin du XIXième siècle, Fernand Castelbon de Beauxhostes, riche propriétaire viticulteur des environs de Béziers, a l’idée d’organiser des spectacles lyriques populaires et de grande qualité dans les arènes de Béziers, dont la construction est en train de s’achever.
Il gagne à ses vues Camille Saint-Saëns, qui propose l’idée de créer un spectacle complet avec chant, déclamation, musique, danse. Pour mettre à exécution son projet, Castelbon devient entrepreneur de spectacles en créant le Théâtre des arènes de Béziers.


La première représentation, Déjanire de Camille Saint-Saëns, est donnée le 28 août 1898 devant un public d’environ 10000 personnes. Les moyens financiers mis en oeuvre sont très importants, les acteurs viennent de l’Odéon, les deux chanteurs solistes de l’Opéra de Paris, les danseuses de Londres, les orchestres de Barcelone et de Béziers. Saint-Saëns dirige 450 musiciens ! Le succès est énorme et le spectacle connait un retentissement à l’échelle nationale.

Ces oeuvres, crées à Béziers, sont ensuite reprises à Paris, Monte-Carlo, Toulouse. Dès 1901 arrivent des mélomanes de la capitale et d’autres régions de France, tandis que les artistes les plus prestigieux de Paris ou de la Scala de Milan viennent se produire aux arènes.

Le mouvement est lancé et jusqu’en 1906 puis de 1908 à 1911 les représentations se succèdent chaque été aux arènes, avec de nombreuses créations de grands compositeurs français de l’époque – Gabriel Fauré (Prométhée, créé en 1900 et repris en 1901), Camille Saint-Saëns (Déjanire en 1898, 1899 et 1903, Parysatis en 1902 et 1903), Déodat de Séverac (1910), etc.
Quand Béziers et ses arènes devenaient la “Bayreuth française”
21.8.2021 Le centenaire de la mort de Camille Saint-Saëns est l’occasion de revenir sur cette riche page culturelle et musicale de la ville. Le compositeur était l’ami du Biterrois Castelbon de Beauxhotes.
À la fin du XIXe siècle, Camille Saint-Saëns est au sommet de son art et de sa carrière : compositeur, chef d’orchestre, organiste (à la Madeleine à Paris), concertiste, directeur du conservatoire d’Alger, écrivain, critique musical et de surcroît grand voyageur, attiré par la Méditerranée et les pays chauds. Son œuvre musicale est déjà considérable. Personnage reconnu, il est le chef de file de la musique française en opposition au wagnérisme alors triomphant en Europe.
De passage à Béziers, pour un concert d’orgue à la cathédrale Saint-Nazaire en 1897, son ami biterrois, le riche Ferdinand Castelbon de Beauxhotes, use d’un stratagème pour le convaincre de créer une œuvre pour les arènes de la ville, alors en construction au plateau de Valras. Le mécène a l’intuition que le lieu peut devenir l’écrin de spectacles lyriques d’ampleur. Il avait été frappé par un spectacle grandiose dans les arènes de Valence quelques années auparavant.
Convaincre Saint-Saëns
Mais il a du mal à traîner Saint-Saëns aux arènes encore en construction. Le compositeur a, en effet, une aversion totale pour ce lieu qu’il appelle “le temple abominable du sang”. Mais, une fois sur place, des notes de violon, jouées par Fernand Fournier, caché à la demande de Castelbon de Beauxhotes, séduisent Saint-Saëns. L’acoustique est excellente.
“Vous aviez raison, mon cher Castelbon.”, lui dit-il tout ému, “C’est vraiment admirable. Il y a quelque chose à faire dans ces arènes, j’y réfléchirai.” Ainsi naquit Déjanire.
Dès l’automne, Castelbon et Saint-Saëns travaillent à recruter les intervenants du spectacle de l’été 1898, pour lequel Castelbon veut… “faire grand et avoir la primeur de l’œuvre”. Saint-Saëns collabore avec le librettiste Louis Gallet, avec qui il avait déjà travaillé, et par l’intermédiaire de celui-ci, sont contactés les décorateurs de l’opéra de Paris, Jambon et son gendre Bally, le costumier Jullien, puis des acteurs de l’Odéon, du théâtre de la Monnaie à Bruxelles, des chanteurs de l’Opéra et de l’Opéra comique, de Paris, de Lyon, de Marseille, de Bordeaux, le ballet de Covent Garden et celui de la Scala.
Sur place, Castelbon met à disposition les structures qu’il préside et qu’il a réorganisées : la Société Sainte-Cécile, l’Orphéon Sainte-Cécile et la Lyre biterroise. La musique de la garde municipale, l’orchestre à cordes de Barcelone et un orchestre de harpes (18 instrumentistes de Barcelone et Paris) sont associés au projet.
Le 28 août 1898, à 15 h, sous la direction de Camille Saint-Saëns lui-même, Déjanire est donnée pour la première fois devant 8 000 spectateurs. Cette tragédie en quatre actes, “un spectacle total”, sera reprise le lendemain, puis l’année suivante, sous la direction de Gabriel Fauré, en présence de Saint-Saëns, avec un ensemble étoffé de 500 exécutants.
“Déjanire” pour les nouvelles arènes
Les grandes heures du Théâtre des arènes sont lancées. Elles se poursuivront jusqu’à la Première Guerre mondiale (très intenses jusqu’en 1911), puis jusqu’en 1925. La période des représentations est ensuite nommée “Fêtes d’août” ou “Grande semaine d’août” : des spectacles en ville accompagnent les représentations aux arènes. Béziers en tira un tel renom qu’elle fut surnommée par le Journal industriel la “Bayreuth française”, appellation reprise par la presse en général et les milieux artistiques. Castelbon de Beauxhotes a atteint son objectif : faire rayonner sa ville et offrir à la population des spectacles populaires de grande qualité.
En 1900, Fauré crée Prométhée aux arènes devant 17 000 spectateurs avec un prologue symphonique de Saint-Saëns. Ce dernier revient en 1902 avec Parysatis, un drame en trois actes avec un prologue de Jane Dieulafoy. Cette œuvre sera reprise l’année suivante tout comme Déjanire.
En 1906, pour le soixante-dixième anniversaire de Saint-Saëns, Castelbon organise aux arènes mêmes, un grand concert, gratuit, dans lequel sont interprétés des extraits d’œuvres du maître. 20 000 spectateurs viennent applaudir Saint-Saëns qui interprète plusieurs morceaux au piano. Le musicien sera alors fait citoyen d’honneur de la ville.
L’amitié sincère entre Saint-Saëns et Castelbon n’a jamais faibli jusqu’au décès du premier, le 16 décembre 1921 à Alger. La correspondance entre les deux hommes est archivée dans le fonds Castelbon à Boujan-sur-Libron.Sources : “Béziers, Bayreuth français” de Michel Fournier, Presses universitaires de Perpignan ; “Saint-Saëns en plein vent” de Florian Héro, Maison de la radio ; Agglo Béziers Méditerranée, Figures du territoire.


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40 ans après, la corrida de 1983 dans les arènes de Béziers toujours dans les mémoires

Richard Milian, de retour à Béziers pour célébrer les 40 ans de sa corrida magique (Midi Libre – Pierre Alexandre Aubourg)
15.8.2023 – Le temps ne semble pas altérer les souvenirs de cette corrida mémorable.
Sous un soleil de plomb, la bodega circus, voisine des arènes, se remplie doucement. La musique hispanique fait monter l’ambiance, en ce jour sacré pour tous les aficionados biterrois. 40 ans plus tôt, trois gladiateurs, Nimeño II, Richard Milian et Victor Mendes offraient au public un spectacle comme rarement vu aux arènes de Béziers. Face à six taureaux de Miura, les plus dangereux, avec une agressivité incroyable, ainsi qu’une combativité à toute épreuve, les trois hommes impressionnent avec leurs bravoures face à ses toros de près de 600 kg.
Aujourd’hui encore, quatre décennies après, les personnes ayant eu la chance d’assister à ce spectacle riche en émotion s’en souviennent. “La plus dangereuse que je n’ai jamais vue”, “absolument incroyable”, “Je n’ai plus jamais revu ça”, peut-on entendre dans la bodega circus, où de nombreux nostalgiques sont venus pour célébrer ce souvenir impérissable.
Pour l’occasion, le maestro Richard Milian, qui a affronté à de nombreuses reprises les toros Miura, est revenu à Béziers “avec beaucoup de plaisir, et moins d’appréhension”. Tout sourire, et toujours aussi apprécié par les aficionados biterrois, en témoignent les nombreux cris d’amour du public, la légende de la tauromachie française a échangé avec le président de la fédération des clubs taurins de Béziers, Bernard Mula. “Je remercie vivement Richard d’être venu spécialement pour célébrer ce moment magique. Il a écrit la plus grande page des arènes ce soir-là”.
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Le quartier biterrois des Arènes
Jeanine Pla, cinquante ans de mémoire du quartier des Arènes.
Chic, choc et calme. Voilà résumé, en trois petits mots, le quartier biterrois des Arènes. Et ce n’est pas Jeanine Pla, 88 ans, qui dira le contraire.
Formulée autrement, la description de l’octogénaire respectable, qui a vu éclore 50 printemps depuis sa rue Albertini, rejoint l’idée “d’un quartier aujourd’hui résidentiel et calme, où je me sens bien, qui s’endiable durant la Feria”.

Aussi durant les soirs de fins de semaine sur le haut de l’avenue Émile-Claparède, du Plazza à la Marjolaine (choc), et où l’immobilier est l’un des plus chers de Béziers (chic).
“Mais le quartier était beaucoup plus populaire et vivant autrefois, on a perdu un tas de petits commerces : un boulanger, des bouchers, deux épiciers… et des artisans, à cause des grandes surfaces. Maintenant, il faut aller plus loin, sur l’avenue Claparède pour trouver les commerces”, raconte Jeanine.
Elle connaît le nom de la moindre famille du secteur, encore présente ou partie vivre ailleurs mais ayant participé à l’histoire et à l’évolution du quartier. “Les Maurel, Reverdel, Augé, Valéry, Chamfrau, Tabarnier”… Cinquante ans de vie installée à l’angle de l’avenue Albertini et du boulevard Yves-Nat !
Les Ambulances Pla s’installent en 1971
Car c’est en 1971 que les Ambulances biterroises, tenues par Lucien Pla et son fils Christian, situées avenue Albert-1er, déménagent sur l’avenue Albertini, “pour être au plus près de l’hôpital. Nous n’étions que deux à l’époque, nous et les ambulances Motor, situées à la gare”. Naissent les Ambulances Pla SARL, que tout Biterrois ne peut que connaître.
Jeanine, elle, a épousé Christian en 1953. Et, avec lui, tout le secteur de l’ambulance. Elle sera à ses côtés sans relâche, notamment lorsque, en 1998, Lucien part à la retraite. Les deux fistons, Jacques et Christophe, intègrent plus tard la société pour y développer le funéraire et le matériel médical.

Lorsque Jeanine et Christian (aujourd’hui décédé) se retirent, les fils reprennent les rênes des Ambulances Pla.
Jeanine a vécu toutes les transformations du quartier. “Seules les arènes n’ont pas changé. Mais la clinique Saint-Privat n’est plus là, à la place, il y a la maison de retraite Korian. Mais les religieuses habitent toujours l’immeuble de Saint-Privat, celui qui est resté. J’ai même connu la clinique Brémond, aujourd’hui Champeau, toujours dans le quartier mais pas au même endroit.” La station-service a aussi disparu.
L’ancien Carratié a posé ses valises, “la maison Hoteplin”, précise Jeanine. Quand on vous dit qu’elle connaît chaque nom… “Le boucher traiteur Pierre Augé, le père de Petit Pierre, n’est plus là non plus… Comme Reverdel, installé dans la rue Scribe…”
Jeanine, agréablement bavarde, pourrait écrire une encyclopédie sur la vie de son quartier…
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http://www.midilibre.fr (Antonia Jimenez 15.04.2021 – 21.08.2021 / Mathilde Lopinsky 9.7.2023 / Pierre-Alexandre Aubourg 15.8.2023)
http://www.histoiresencartespostales.fr (Référence bibliographique: Jean Sagnes (sous la direction de), Histoire de Béziers, Privat, Toulouse, 1986, 352 pages.)