C’était la “place de la Fédération” en 1905, “rue de la Jacquerie” en 1904 (le vocable “jacques” ayant été assimilé à “Jacques Bonhomme”, nom donné aux paysans au XIVème), “rue des Casernes” au XVIIIème. L’existence d’une église, dans ce bourg, placée sous le patronage de Saint Jacques est attestée en 962.

Adresse: 51 Rue Saint-Jacques – 34500 Béziers
Coordonnées: N43 337793° – E3213849°
Tél.: 06 17 18 62 53
Ouverture:
- Juin-septembre: les lundis et vendredis de 14.30h à 17.00h
- Juillet-août: les mercredis de 10.00h à 19.30h –> de 18.00h à 19.30h paroles et musique
L’église Saint Jacques se trouve à l’extrémité de l’acropole biterroise, au sud de l’ancienne ville, hors les murs, à quelques centaines de mètres du rempart médiéval. Tout près, les vestiges des arènes romaines sont encore visibles.
Cette église est l’ancienne abbatiale d’un monastère de l’ordre de Saint-Augustin dont le premier abbé fut Aimeri, vivant en 908. L’un des abbés, Arnaud de Levezou, fut élevé en 1096 au siège épiscopal de Béziers, qu’il occupa jusqu’en 1121. Il devint alors archevêque de Narbonne et mourut en 1149. Cette brillante destinée, attribuée à la protection du comte Alphonse, incite à placer sous l’influence d’Arnaud la construction d’au moins une partie de l’édifice roman. Au XVe siècle, l’abbaye était à moitié ruinée.

En 1664, fut introduite la réforme de la congrégation de France, substituant aux cénobites des chanoines réguliers de Sainte-Geneviève.
D’importantes transformations ont lieu au XVIIIe siècle : construction de deux chapelles ; édification d’une voûte en briques sur la nef (1772) ; aménagement dans le goût classique des supports et des arcades. Sous la Révolution et l’Empire, l’édifice abrita un atelier de fabrication de baïonnettes. En 1828, allongement de la nef à l’emplacement de l’ancien cimetière. En août 1960, l’incendie de l’orgue entraîna des travaux qui mirent au jour colonnes et chapiteaux à caractère roman, ainsi que charpentes et peintures murales cachées par les travaux de 1772. La charpente présente un certain nombre de pièces et corbeaux sculptés et peints (probablement des XIVe et XVe siècles).

De la première église carolingienne il ne reste rien, mais les fouilles ont révélé le petit chœur arrondi au centre de l’actuelle abside précédée de deux travées d’avant chœur sur un triple vaisseau, ensemble construit au début du XIIe siècle.
Une nef unique à trois travées a été réalisée ensuite et prolongée de deux travées au XIXe siècle pour accompagner l’explosion démographique liée à l’essor économique lié à la viticulture. Les stucs baroquisants du XVIIIe siècle ont été ravagés par un incendie en 1964. L’église restaurée a retrouvé sa pureté romane.
Les deux travées occidentales, réalisées pour agrandir l’église en 1828, finirent de la transformer complètement. Elle garda son aspect baroque jusqu’à l’incendie en 1964 qui a ravagé les stucs et a fait éclater les verrières du XIXe.
La restauration des années 1980, a permis de retrouver sa pureté romane c’est à dire ce qui restait de la construction originelle.




En 2013 de nouveaux vitraux réalisés par les vitraillistes Mireille JUTEAU et Gérard HERMET ont été installés, permettant ainsi à ce patrimoine biterrois de retrouver son superbe caractère roman. Ils offrent aussi une excellente correspondance avec la symbolique de l’église : le chemin de la nef vers le chœur, un aller vers la lumière du levant, à l’Est, et un retour vers le couchant, le monde, une image du chemin de Saint-Jacques vers l’Ouest.
L’orgue très modeste correspond aux indemintés accordées par l’assurance après l’incendie. Cet instrument bénéficie toutefois d’une excellente sonorité. Il participe au recueillement des liturgies et assure brillamment l’accompagnement des activités estivales, comme Les Mercredis de l’Été.


Deux œuvres méritent l’attention des visiteurs. Un tableau du XVIIe siècle, portrait de saint Thomas d’Aquin, identifiable par le texte qu’il écrit : Tantum Ergo… (première travée au Nord) et une statue de marbre (troisième travée au Nord), chef d’œuvre typiquement baroque, du XVIIIe siècle, une Vierge, La Toute Belle, qui provient peut-être de l’une des chapelles de la cathédrale. Elle aurait été déplacée au cours des années de la Révolution où la cathédrale était Temple de la Raison. On ne manquera pas, en sortant d’aller au jardin public au Sud, l’ancien cloître, pour admirer l’abside et le somptueux paysage qui se découvre, de la Méditerranée aux Cévennes, en passant par les Pyrénées.
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INAUGURATION DE LA VIERGE DU JARDIN SAINT JACQUES

Ce samedi 30 décembre 2017 a eu lieu l’inauguration de la vierge de St.-Jacques. D’abord, c’est la dorure de 24 carats de la vierge qui se trouve sur le rempart dans le jardin de l’église St.-Jacques. (GS)
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Le charme de Saint-Jacques, entre arènes romaines et église romane

11.8.2020 – Tout au long de l’été, Midi Libre vous propose de cheminer à travers l’histoire de Béziers.
Cette balade à travers la seconde des collines biterroises, après celle de Saint-Nazaire, démarre du plan Canterellettes. De cette charmante petite place ombragée, une magnifique vue s’offre au promeneur. De la cathédrale Saint-Nazaire aux Pyrénées, avec, au pied, la plaine de l’Orb au pied, le paysage est exceptionnel. Quittons cet endroit préservé par la rampe en pierres qui rejoint la rue Canterelles.
Le martyr de saint Aphrodise
Celle-ci marque la véritable séparation entre les quartiers Saint-Nazaire et Saint-Jacques. Elle correspond à l’antique Voie Domitienne des Romains qui traverse Béziers d’est en ouest. En la remontant, un peu, voici la place Saint-Cyr, là ou le patron de Béziers, saint Aphrodise, a été décapité. Une statue dans une niche, à l’angle de la rue Saint-Jacques, rappelle d’ailleurs cet épisode sanglant.

Empruntons maintenant la rue du Puits-des-Arènes jusqu’au croisement, à droite, de la rue Gaveau. Là, au numéro 4, se trouve un hôtel particulier rénové, qui abritait, en 1218, l’ordre de Notre-Dame de la Mercy, fondé par son propriétaire pour racheter les captifs tombés aux mains des Barbaresques à l’époque médiévale. L’immeuble, dans sa cour intérieure, offre une belle fenêtre de style renaissance. Elle a inspiré le sculpteur biterrois Antonin Injalbert, qui l’a répliqué sur la Maison Chappaz, en face du centre commercial Le Polygone.
Des arènes hors des remparts de la ville
La promenade se poursuit vers les arènes romaines, par la rue du Moulin-à-Huile. L’amphithéâtre date du troisième quart du Ier siècle. Par crainte des révoltes de gladiateurs, les Romains l’ont construit hors des remparts. Il pouvait accueillir jusqu’à 10 000 personnes.
L’ouvrage a été abandonné au début du IVe siècle. Démantelé en partie, ses pierres ont servi à renforcer les murailles médiévales et à construire l’église romane de Saint-Jacques. Afin de rejoindre l’édifice religieux, il faut aller jusqu’à la place du Cirque, remonter la rue des Anciennes-Arènes, puis prendre à gauche la rue Saint-Jacques.
L’amphithéâtre romain a été construit hors des remparts, par crainte d’une révolte des gladiateurs
Là aussi, se trouve une agréable petite place et, derrière l’église, qui est un bel exemple du deuxième art roman méditerranéen, un jardin avec vue sur le Pont-Canal et la cathédrale Saint-Nazaire. Le lieu a accueilli une abbaye dès le Xe siècle et était une étape pour les pèlerins du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le bâtiment a connu de nombreuses modifications au cours des siècles.
Visites et animations dans l’église

Au début des années 1960, un incendie a ravagé l’édifice. La restauration a permis de retrouver ce qui restait de la construction originelle. Aujourd’hui, l’entrée de l’église se trouve sur la façade nord, sous un porche néo-roman. Elle est ouverte aux visites les lundis et les vendredis, entre 14 h 30 et 17 h. Les mercredis, l’accès est libre à partir de 10 h et, à 18 h 30, La Pastorale du tourisme propose des animations gratuites. La prochaine, ce mercredi 12 août, est une conférence sur la découverte du patrimoine culturel et religieux de Béziers, par Alain Tomas.
En redescendant par la place des Casernes, la balade peut faire un crochet pour découvrir la fresque murale consacrée au chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et dont le gîte d’accueil, Bon Camino, se trouve non loin, rue de La Tible. Un lieu qui a offert de bien belles découvertes aux archéologues.
Le phénomène urbain est né à Béziers
Selon Elian Gomez, docteur en archéologie, chercheur et responsable du service archéologique de la Ville, de récentes découvertes et les études de fouilles antérieures permettent d’affirmer que Béziers est la ville la plus ancienne de France.
“Le phénomène urbain à ces périodes-là nous arrive par les colonisateurs grecs, étrusques, phéniciens… En Gaule, jusqu’à preuve du contraire, à cette époque-là, il n’y a que deux colonies grecques, c’est Béziers (-625, -630, -640) et Marseille (- 600, -598).”
À Saint-Jacques, les chercheurs ont découvert beaucoup de matières qui ont confirmé leurs suspicions, notamment après la destruction de l’îlot de la Tible. Des fouilles préventives en collaboration avec l’Inrap ont permis de découvrir, par ordre chronologique, deux fossés protohistoriques défensifs, une citerne de modèle grec, de l’artisanat potier et métallurgique de l’Âge du Fer.
Ensuite, le site a été abandonné au IIIe siècle avant J.-C. Et au second, il y a eu une réoccupation des lieux par les Volques Tectosages. Elle consiste en des aménagements en terrasses et des fosses de plantation de vignes. Une nécropole antique a également été mise au jour.

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Béziers est bien la ville la plus ancienne de France
12.4.2018 – Les fouilles archéologiques de Saint-Jacques confirment l’ancienneté. Le phénomène urbain est né à Béziers entre -640 et -625.

Selon Elian Gomez, docteur en archéologie, chercheur et responsable du service Archéologique de la Ville, de récentes découvertes et les études de fouilles antérieures permettent d’affirmer que Béziers est la ville la plus ancienne de France.
“Jusqu’à ce que l’on découvre mieux mais, à mon avis, il y a peu de chances. Le phénomène urbain à ces périodes-là est totalement étranger aux civilisations celtiques de l’Europe de l’Ouest et il nous arrive par les colonisateurs grecs, étrusques, phéniciens… En Gaule, jusqu’à preuve du contraire, à cette époque-là, il n’y a que deux colonies grecques, c’est Béziers (-625, -630, -640) et Marseille (-600, -598). Ensuite, d’autres viendront.” Un fait que certains Biterrois prenaient déjà pour acquis. L’archéologue corrobore : “On a du nouveau, mais qui ne fait que confirmer ce que nous présentions déjà”.
Peintre de la Gorgone
Lors de la démolition de l’église Saint-Félix, à la fin du XIXe siècle, pour construire les halles de la place Pierre-Sémard, des personnes de la Société archéologique, notamment Caylet, avaient collecté des fragments attiques très importants, attribués au Peintre de la Gorgone. “Ce qui est un cas unique en Gaule. Il n’y en a même pas à Marseille. Ils remontent au premier quart du VIe siècle avant J. – C.”
Elian Gomez poursuit : “Au milieu des années 80 à la Madeleine, il n’y avait que des couches qui remontaient à la fin du VIe, début Ve, avant J.-C. À l’époque, les archéologues Daniela Ugolini et Christian Olive avaient émis l’hypothèse qu’il y avait des couches très anciennes datant du début du VIe siècle avant J.-C. Ils se basaient sur les découvertes aléatoires qui avaient été faites pendant les travaux des halles. Il y avait donc un petit écho de choses anciennes qui traînaient.”
Il y a deux ans, l’archéologue biterrois et Daniela Ugolini ont repris l’étude du sondage de 45 m2 effectué aux halles en 1985, lors de travaux dans les sous-sols. “Nous nous sommes aperçus qu’il y avait des niveaux archaïques assez importants. Outre la typo-chronologie que nous apporte la céramique pour la datation de ces couches-là, on avait lancé la C14 et on a eu des retours tout à fait concluants et concordant avec l’étude céramologique. Il y a deux ans, également, avec les fouilles des Chaudronniers, nous avions des structures et des matériels assez conséquents qui remontaient autour de 600 avant J.-C. Mais, malheureusement, nous n’avons pas pu caler si on était un peu avant 600 ou juste autour de 600. Le C14 n’a pas été non plus concluant et n’a pas apporté de fourchette plus resserrée.”
Fossé protohistorique
En revanche, avec le chantier de Saint-Jacques, les chercheurs ont découvert beaucoup de matières qui ont confirmé leurs suspicions. En 2015, la destruction de l’îlot de la Tible se termine. Un diagnostic est mené par le service Archéologique de la Ville. La découverte d’un fossé protohistorique a motivé l’ouverture de fouilles préventives en collaboration avec l’Inrap.
Le décapage mécanique a permis d’enlever 3 000 tonnes de gravats pour faire apparaître sur l’ensemble de la zone de 2 500 m², les premières couches archéologiques et 200 structures. En premier, par ordre chronologique du plus ancien au plus récent, les archéologues ont découvert deux fossés protohistoriques défensifs, une citerne de modèle grec, de l’artisanat potier et métallurgique de l’Âge du Fer.
Nécropole romaine
Ensuite, le site a été abandonné au IIIe siècle avant J.-C. Et au second, il y a eu une réoccupation des lieux par les Volques Tectosages. Elle consiste en des aménagements en terrasses et des fosses de plantation de vignes. Dans l’une d’elle, il y avait cinq vases qui contenaient des restes alimentaires, de boissons et des plats.
Une nécropole antique a également été mise au jour. Elle débute vraisemblablement autour de l’An 0, au changement d’ère, et se poursuit jusqu’au VIe siècle. Il y avait, notamment, un bustum, une tombe à incinération primaire, pour un adolescent romain, certainement un fils de notable à la vue des nombreuses offrandes, une soixantaine de balsamaires. Entre le XIe et la fin du XVIe début du XVIIe, cette parcellaire a servi d’aire d’ensilage qui comptait 150 silos. Un atelier de potier sera installé par la suite.
# Deux vitrines contenant les données des fouilles archéologiques sont exposées jusqu’au vendredi 11 mai dans le hall de l’hôtel de ville.
(Source : https://www.midilibre.fr – Emmanuelle Boillot 12.4.2018)
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Un chantier de fouilles préventives avant des travaux à Saint-Jacques

10.3.2021 – L’équipe du service archéologie de la Ville de Béziers travaille actuellement sur la deuxième colline de Béziers et espère de belles découvertes sur ce secteur prometteur.
Des travaux de requalification sont programmés pour le mois de septembre dans le quartier Saint-Jacques. Dès lors, un chantier de fouilles préventives a été mis en place par le service archéologie de la Ville de Béziers. Il a démarré devant l’ex musée du Biterrois et a permis la mise au jour d’une aire d’ensilage collective du Moyen Âge. “Un élément très intéressant”, selon l’archéologue Élian Gomez.
Sur les traces du fossé protohistorique
La campagne va se poursuivre par des sondages sur la place Saint-Jacques, normalement dès lundi. Selon les estimations des archéologues, le fossé défensif protohistorique daté du VIIe siècle avant J.-C., passerait à l’angle coupé de l’école Gaveau-Macé, côté place.
Il a déjà été croisé sur la place Saint-Cyr, dans une cave de la maison médiévale, à l’angle des rues Saint-Jacques et des Anciennes-Arènes, ainsi que lors des fouilles préventives sur un îlot entre les rues de La Tible, des Capucins et le boulevard Jean-Macé.
Découvrir “une tour, une muraille, un renfort d’angle”
“Le fossé fait dix mètres de larges pour quatre mètres de profondeur, précise Élian Gomez. Selon une estimation minimaliste, il peut déborder sur la place Saint-Jacques et là cela ne posera pas de problème. Mais selon une estimation maximaliste, il passera sous l’école et la voirie. Là, il y aura un problème.”
L’équipe espère que le fossé sera mieux conservé que lors de sa découverte à La Tible. “Il n’y avait que les niveaux inférieurs et médians, poursuit l’archéologue. Là, on aimerait trouver une structure moins arasée, moins terrassée, mieux conservée. De plus, comme nous approchons du rempart, il pourrait y avoir des éléments défensifs annexes, complémentaires, comme par exemple une tour, une muraille, un renfort d’angle.”
La réponse ne devrait pas tarder.
Des travaux prévus en septembre
Le chantier de requalification des places Saint-Jacques et des Casernes ainsi que du jardin du Plan Maximilien-Robespierre et de la Rampe du 96e Régiment d’Infanterie, devant l’ancien musée du Biterrois, doit se dérouler entre les mois de septembre et décembre prochains. Actuellement, les services municipaux sont en discussion de travail avec l’architecte des bâtiments de France. Le quartier Saint-Jacques est dans le site patrimonial remarquable (ex-secteur sauvegardé) de Béziers. Le montant des travaux a été chiffré à 1,2 M€.
(Source : https://www.midilibre.fr – Emmanuelle Boillot 10.3.2021)
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http://www.patrimoinereligieux34.catholique.fr
http://www.lvcam.monsite-orange.fr
http://www.sunnyfrance.net/histoiredebeziers/rues
https://www.midilibre.fr – Emmanuelle Boillot 10.3.2021 – 11.08.2020 – 12.4.2018
http://www.lepetitjournal.net – G.S. 30.12.2017