

Elle qui avait sauvé la France et qui expiait dans les fers ses merveilleux exploits était née à Domremy, dans un vallon arrosé par la Meuse entre Neufchâteau et Vaucouleurs. Son père se nommait Jacques d’Arc et sa mère Isabelle Romée. Cinq enfants, trois fils et deux filles étaient issus de leur union.
Entre toutes ses compagnes, Jeanne se distinguait par sa beauté, par sa douceur, par une timidité excessive, et par une ardente piété. Sérieuse et pensive, elle fuyait les danses et les jeux, pour aller prier dans une église. Ne sachant ni lire ni écrire, elle était habile à tous les travaux de son sexe, et même à ceux des champs. Comme dans le troupeau que possédait son père il se trouvait des chevaux. Jeanne apprit de bonne heure un exercice dont elle tira plus tard un si grand parti.
Le spectacle des guerres civiles avait frappé vivement l’âme de cette jeune fille, qui aimait sa patrie autant qu’elle craignait Dieu. Dès l’âge de treize ans, quelque chose d’extraordinaire se manifesta dans tout son être : elle eut des visions, des extases, entendit des voix. “L’âge, dit un de ses biographes, n’avait point développé dans Jeanne d’Arc les infirmités périodiques qui caractérisent la faiblesse de son sexe ; elle ne les connut jamais, et cette disposition de ses organes mérite d’être remarquée.”

Ses voix, telle est l’expression même dont elle se servait, lui ordonnèrent d’aller en France et de faire lever le siège d’Orléans. Elle résolut d’obéir. Elle se rendit à Vaucouleurs, chez le capitaine Baudricourt, que ses voix lui avaient désigné comme devant faciliter son entreprise, et qui, d’abord peu convaincu de sa mission, ne lui opposa que des obstacles. Jeanne en triompha : deux gentilshommes se chargèrent de la conduire auprès du roi. Alors l’héroïne fit couper sa longue chevelure, prit des habits d’homme, demanda et reçut par lettre le pardon de son père et de sa mère pour sa désobéissance envers eux, et se mit en route.
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30 mai 1431 : exécution de Jeanne d’Arc
Le 30 mai 1431, Jeanne d’Arc monte sur le bûcher à la place du Vieux-Marché à Rouen. Elle est ensuite brûlée vive par le bourreau Geoffroy Thérarge. Son exécution a lieu vers 9 h le matin. Le Journal de Paris décrit ainsi le supplice : « Jeanne fut bientôt estainte et sa robe toute arse; et fut veue de tout le peuple toutte nue et tous les secrets qui peuvent estre ou doibvent en femme, pour aster les doubtes du peuple. Et quand ils l’eurent assez à leur gré veue, toutte morte, le bourrel remist le feu grant sur sa pauvre charongne qui tantôt fut toutte comburée et os et chair mis en cendre ».

Photo anonyme d’une miniature publiée le manuscrit de Martial d’Auvergne, Les Vigiles de Charles VII et datant de 1477-1483 (s.d.)
La Pucelle d’Orléans est capturée par les Bourguignons en 1430. Elle est vendue aux Anglais le 21 novembre de cette année-là. En février 1431, son procès pour hérésie débute. Elle est finalement condamnée au supplice par un tribunal ecclésiastique qui la considère comme relapse.
Jeanne d’Arc est canonisée en 1920. Son martyr est un événement mythique de l’Histoire de France. Jeanne d’Arc est d’ailleurs une des patronnes de la France. Sa vie est également une épopée héroïque qui a suscité plusieurs livres d’histoire, des romans, des films, etc.
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Source :
https://jemesouviens.biz – Bibliothèque nationale de France : Par François Droüin; version révisée le 1er juin 2023.
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