Hôtel Chappaz

Adresse : 101 avenue du Président Wilson – 34500 Béziers

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Maison Chappaz

La maison de Pierre Joseph Chappaz (1831-1924) et de son épouse Augustine Charlotte Agnès Estellon (1851-1924) se tient au 101 avenue du Président Wilson. Une elégante construction de trois étages avec une toiture mansardée, la maison Chappaz dresse sa présence presque irréaliste au milieu de l’agitation et de la modernité qui l’entourent.

Elle est construite en 1868 grâce à la fortune issue de la viticulture. Joseph est alors négociant en vin et vermouthier (il produit du vermouth comme le Noilly-Prat de Marseillan ou encore le Byrrh de Thuir). Pour le décor il fait appel à son ami Jean-Antoine Injalbert (1845-1933) qui utilisera ici, tous les artifices de son catalogue.

La façade de cette maison de maître se signale par sa statuaire remarquable, oeuvre du sculpteur biterrois Injalbert. De somptueuses cariatides, quatre femmes de dos ou de face entourant les portes-fenêtres du rez-de-chaussée, et un vieil homme et une jeune femme encadrant une fenêtre à l’étage, témoignent de l’opulence de l’époque.

A la vente de l’affaire par les fils du fondateur, en 1930, l’Hôtel Chappaz abrita ensuite le siège social de la Ruche du Midi puis fut transformé en 1954 en logements.

Aujourd’hui (1.04.2021) propriété de la Ville de Béziers, la maison Chappaz fait actuellement l’objet d’importants travaux de réhabilitation.

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Patrimoine : Il faut sauver la maison Chappaz-Fournaise

18.2.2013. Située en face du Polygone, la maison Chappaz-Fournaise, très abîmée, vide, comporte sur sa façade de belles caryatides du sculpteur Enjalbert. 

Depuis les travaux de la zone de l’Hours, il était difficile de ne pas la remarquer. Certains, même, s’inquiétaient de son devenir au milieu de ce vaste chantier de démolition-reconstruction.

Mais la maison Fournaise-Chappaz a résisté sous l’œil attentif de Jacques Nougaret, adjoint au Patrimoine. Parce que le “château”, comme son actuel propriétaire Jean-Bernard Fournaise la nomme, a une histoire intimement liée à celle de Béziers.

Une cheminée monumentale, du marbre, des boiseries et plafonds magnifiques

Joseph Chappaz, négociant en alcool et vermouth (notamment le Noilly-Prat), l’a fait construire en 1868 pour son épouse Augustine. C’est au sculpteur biterrois Antonin Injalbert qu’il a confié la réalisation de belles caryatides sur la façade.

Même si on sait que c’est en fait un de ses élèves, Jean Magrou, qui a effectué le plus gros. Elles sont toujours là et font indéniablement partie du patrimoine biterrois. Il y avait une cheminée monumentale, mais elle a, malheureusement, disparu.

À l’intérieur, de magnifiques plafonds à caissons peints ornent des pièces. La maison a également servi de siège social à La Ruche du Midi, qui a laissé une superbe salle du conseil en marbre et boiseries.

A l’abandon depuis la fin des années 1970

Madame Fournaise, veuve et mère de quatre enfants, a racheté la propriété au début des années cinquante. Son fils, Jean-Bernard, se souvient avec beaucoup d’émotions des années qu’ils ont passées dans la vaste demeure : “Maman était une femme exceptionnelle. Elle était l’âme de la maison.”

La famille a quitté le “château” à la fin des années soixante-dix pour s’installer dans un hôtel particulier de la rue Boudard. La belle demeure du bout de l’avenue Wilson a été transformée en appartements de location.

Et puis le temps a passé. La maison Chappaz-Fournaise s’est dégradée petit à petit et aujourd’hui, son propriétaire ne peut plus s’en occuper. Il a mis longtemps à prendre conscience qu’il fallait se séparer de ce bien, si chargé d’histoire familiale, pour pouvoir le sauver.

“La destinée de la maison est plus importante que sa vente” pour Jean-Bernard Fournaise

Parce que, pour Jean-Bernard Fournaise, “la destinée de la maison est plus importante que la vente.” Il n’est pas question de cession pour une destruction en vue de reconstruire un immeuble neuf sur le terrain.

Jacques Nougaret précise : “La Ville n’est pas tellement impliquée dans cette affaire mais, parce qu’il y a un aspect patrimonial important, si elle peut faciliter les choses, elle le fera.”

Pour l’instant, il n’y a pas de piste sérieuse en vue d’une transaction. Mais le bâtiment est très bien placé, en face du Polygone, à côté de la future cité judiciaire, et plusieurs idées sont avancées par les deux hommes : une brasserie, un hôtel, des bureaux, une maison des avocats…

Toutes sont bonnes à partir du moment où le patrimoine est préservé.

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Facebook 24.10.2015 : article de Fatma Alilate (Patrimoine de France avril 2014)

Biterrois, nous devons sauver le magnifique “Hôtel Chappaz”, qui est à l’abandon. Il est situé en face du Polygone. Que verriez-vous dans ce magnifique endroit?

L’hôtel Chappaz a été la propriété de Joseph Chappaz (1830-1898) qui a fait fortune dans le vin et le vermouth. Situé à l’Est de Béziers dans la zone la plus urbanisée face à un centre commercial est à l’état d’abandon. Sa construction date de la fin du Second Empire.

L’hôtel Chappaz offre à la vue du passant de somptueuses cariatides, quatre femmes engainées vue de dos ou de face entourent deux portes-fenêtres.

Toute la statuaire de la façade est signée Jean-Antoine Injalbert (1845-1933), sculpteur nourri de mythologie qui a obtenu le Grand Prix de Rome en 1874 et qui est l’auteur d’œuvres majeures dont les statues du Pont Mirabeau à Paris. Cet artiste est très présent à Béziers, sa ville natale. Ses œuvres sont exposées au Musée Fayet où une salle lui est consacrée, au Plateau des Poètes (parc paysager), à la Villa Antonine (villa de villégiature léguée à la Municipalité par sa veuve), au Cimetière Vieux, … .

L’hôtel Chappaz incarnerait la splendeur passée de la ville qui connut un formidable essor dès le dernier quart du XIXe siècle en raison du développement commercial du vin et de l’arrivée du chemin de fer. Béziers a aussi été au centre d’une grande richesse culturelle : concerts d’art lyrique, artistes de renom…La demeure par sa présence presque irréaliste semble résister à toute l’agitation qui l’entoure : forte urbanisation, travaux incessants, circulation intense, … .

L’intérieur correspondrait à de grandes surfaces “tristounettes”. Il n’y a plus la cheminée en marbre réalisée en 1890 mais commandée à Injalbert dès 1884. Cette cheminée a été retirée pendant la Seconde Guerre mondiale avant que l’hôtel Chappaz soit réquisitionné par les Allemands. L’ornementation de cette cheminée monumentale représentait L’enlèvement de Déjanire, Diane, La musique. La cheminée est reproduite dans l’ouvrage de Jean-Pierre Van der Spelden d’après Charles Ponsonailhe (1855-1915) – Jean-Antonin Injalbert. L’Artiste et l’Œuvre (vers 1891).

A l’étage de la maison, le sculpteur se serait inspiré de la fenêtre Renaissance de la rue Gaveau à Béziers pour concevoir une fenêtre d’abord ornée de La Vieillesse (vieillard nu debout) et de La Jeunesse (jeune femme nue debout), et puis de trois autres statues plus petites (un vieillard assis, deux femmes engainées).

C’est très étonnant de découvrir « le château » appelé ainsi par les habitants du voisinage dans un environnement aussi dense, alors que l’hôtel Chappaz ressemble à un îlot suspendu dans le temps.

Non classée au titre des Monuments historiques, cette belle demeure mériterait un soutien pour une restauration et une véritable protection.

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La maison Chappaz de Béziers bientôt rachetée et rénovée

24.9.2018. Le Conseil municipal de Béziers se réunit ce lundi soir à 18h et devrait confirmer le rachat de la maison Chappaz-Fournaise. Cette bâtisse, abandonnée depuis les années 1970 par son propriétaire, se trouve à côté du nouveau Palais de Justice. Construite en 1868 par un grand producteur et vendeur de vin cuit (vermouth), cette bâtisse incarnait à l’époque la richesse absolue de la ville. Aujourd’hui, c’est tout l’inverse. Maison abandonnée, longtemps squattée. Elle est en ruine. Pour Robert Ménard, cette maison est une horreur. 

Elle représente pour le maire le dernier symbole de la déshérence de la ville. Celui de l’abandon municipal, dit le maire.

Il pleut à l’intérieur. Le jardin est en friche. Un état de décrépitude avancé. Ce qui est assez regrettable rajoute le maire. La façade avec ses nombreuses cariatides est splendide. La famille Chappaz, qui avait les moyens, a fait appel à l’un des plus grands sculpteurs de l’époque, le Biterrois Jean-Antoine Injalbert, né à Béziers en 1845. De notoriété internationale. Injalbert a côtoyé Rodin. Un grand nombre de ses œuvres se trouvent au musée des beaux-arts de Béziers.

Il y avait urgence rajoute la mairie. D’abord pour préserver ce patrimoine. Et vu l’emplacement, son mauvais état donne une mauvaise image biterroise. Elle est située sur un axe central. La route d’Agde. La plus fréquentée pour se rendre en ville. Juste en face du Polygone, cette galerie commerciale où transitent d’après les chiffres qui nous ont été communiqués environ 4 millions de visiteurs chaque année.

Le propriétaire Jean-Bernard Fournaise avait promis sur le lit de mort de sa mère (qui y était très attachée), qu’il ne la vendrait jamais. Mais ce dernier n’avait pas plus les moyens de la rénover. Il aurait pourtant eu de nombreux projets et propositions de rachats privés et publics.

Robert Ménard a utilisé la manière forte

Le maire de Béziers a menacé d’expropriation ce dernier s’il ne remettait pas la maison en état. Finalement, le propriétaire a décidé de la vendre à la ville. Le prix d’achat a été fixé à 600.000 euros (prix fixé par l’administration des Domaines). Ce projet de rachat est proposé au Conseil municipal ce lundi soir (18h). Sans surprise, il sera accepté. Visiblement même l’opposition se félicite de cet investissement. La ville de Béziers va rénover le toit au plus vite,  les façades et nettoyer le jardin.

La mairie assure n’avoir aucune idée en tête

C’est la maison des Biterrois” dit Robert Ménard, “leur patrimoine“. Et d’ailleurs la ville pourrait très bien organiser un concours d’idées et demander aux Biterrois ce qu’ils aimeraient qu’elle devienne. Robert Ménard pourrait faire cette proposition dès ce soir. Les modalités n’ont pas encore été déterminées, mais ce n’est qu’une question de temps.

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La maison Chappaz, symbole du patrimoine biterrois, ravivée

25/12/2018. La maison Chappaz, située devant le Polygone et ornée de statues signées Injalbert était en train de se détruire tout doucement mais inéluctablement. Un pan de l’histoire viticole Biterroise allait disparaître faute de solution.

Il y a quelques mois, la Ville de Béziers a mis le propriétaire de cette demeure au pied du mur en décidant de racheter ce bien. Après un arrêté d’expulsion, la maison de maître a finalement été acquise pour la somme de 600 000 €.

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La maison Chappaz retenue par la fondation Bern

10.4.2019. La maison Chappaz a été retenue comme candidat des sites de maillage 2019 de la mission Bern.

Depuis quelques mois, la Ville a acquis la maison Chappaz et souhaite la réhabiliter. “J’ai reçu un courrier de la fondation du patrimoine nous indiquant qu’ils avaient retenu la maison Chappaz comme candidat des sites de maillage 2019 de la mission Bern”, a expliqué Robert Ménard lors du dernier conseil municipal.

Divers financements

Une commission nationale devra donner, avant juin, une décision sur la sélection. Cela permettrait à la maison Chappaz d’obtenir divers financements patrimoniaux supplémentaires.

Monument historique?

Par ailleurs, Jean-Michel Du Plaa a demandé un nouvelle fois si la commune avait l’intention de l’inscrire au registre des monuments historique. Un label qui permettrait à la mairie de récupérer des financements supplémentaires pour les travaux. Elisabeth Pissaro, adjointe en charge de la culture a assuré que l’architecte étudiait la question.

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Restructuration et extension de l’hôtel Chappaz, le pôle culturel Occitan comme socle de développement urbain

Vivien Gimenez Architecture

État des lieux

Le projet se situe, au cœur de la ZAC de l’Hours, au 101 avenue du Président Wilson, sur la commune de Béziers. Cette avenue, reliant la zone péri-urbaine et le centre-ville de Béziers, traverse la ZAC de l’Hours et mène au centre de la ville par les allées Paul Riquet.

Sur la parcelle du projet, acquise par la mairie, on retrouve les vestiges de l’hôtel Chappaz. Un hôtel particulier datant du XIXème siècle, qui se développe sur quatre niveaux pour un total de plus de 800 mètres carrés, offrant du côté de l’avenue une très belle façade composée entre autres de cariatides (sculptées par Antoine Injalbert, Grand Prix de Rome).

L’objectif de cet appel à projet a été de valoriser l’immeuble Chappaz en proposant une affectation et une poursuite de la restauration, compatibles avec l’architecture du bâtiment et cohérentes avec la ZAC de l’Hours et l’environnement proche.

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Le chantier de rénovation extérieur de l’hôtel particulier, en face du Polygone, s’achève

1.12.2020 : Le chantier de la maison Chappaz, entamé en février dernier, s’achève, avec quelques semaines de retard. L’échafaudage a été enlevé, laissant apparaître la façade principale qui a été entièrement rénovée. “Trois teintes d’enduit ont été choisies pour faire ressortir les éléments remarquables, les statues d’Injalbert notamment, explique Gilles Étienne, directeur du service Bâtiments de la Ville. Elles sont plus blanches sur la façade ocrée.” Les statues elles-mêmes ont été restaurées.

La totalité de la toiture a été refaite, en ardoise avec des éléments de zinc, la charpente en bois également, très endommagée par la présence prolongée de pigeons dans le bâtiment abandonné. “Nous avons travaillé avec Frédéric Fiore, architecte du patrimoine”, précise encore Gilles Étienne.

Les aménagements intérieurs, second chantier

Le chantier sur lequel quatre entreprises sont intervenues, représente un coût global de 500.000 € HT. L’acquéreur de la Maison Chappaz, AJ Finance Holding, du groupe Arikan, devrait démarrer un second chantier pour les aménagements intérieurs, extérieurs, la clôture et le portail. Des bureaux devraient être installés dans l’hôtel. Et un immeuble d’habitation devrait être construit à l’arrière.

La vente, votée en conseil municipal cet été pour un montant de 1,15 M€, avait fait débat, le communiste Nicolas Cossange regrettant que ce patrimoine biterrois soit cédé au privé. La bâtisse a été construite en 1868 et porte le nom de son premier propriétaire, un négociant en alcools de la ville.

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Sources:

Van der Spelden J.P. (1991) – Injalbert Statuaire 1845-1933, Musée des Beaux-Arts, Béziers.
Entretien téléphonique avec Jean-Pierre Van der Spelden.
Article Midi-Libre : Boillot E. (18 février 2013). Patrimoine : il faut sauver la maison Chappaz-Fournaise.

https://www.agence-vga.com/projet/la-maison-chappaz-a-beziers-34

https://www.midilibre.fr – Pierre Saliba / Emmanuelle Boillot 18.02.2013 – 25.12.2018 – 10.4.2019 – 1.12.2020

https://www.ville-beziers.fr

https://lvcam.monsite-orange.fr

https://www.francebleu.fr – Stefane Pocher 24.09.2018

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