Hôtel Bülher

Adresse : 59 Avenue Camille Saint Saens – 34500 Béziers

Historique : Hôtel d’un riche industriel, Traugott Bühler, ayant fait fortune dans le commerce du vin et des spiritueux, signé en 1903 par les architectes Léopold et Louis Carlier.

Malgré sa date de construction, l’architecture est d’un esprit encore très marqué par le XIXe siècle. Il s’agissait, à l’origine, d’un ensemble de constructions : un corps principal sur l’avenue Saint-Saëns avec un retour nord ; un petit parc et un parc plus grand encadrant le corps principal ; un bâtiment secondaire à l’angle de la rue Bülher.

Le corps principal présente une entrée d’honneur avec perron protégé par un porche. Sa façade principale sud développe une ordonnance de baies dont les encadrements sont ornés dans un style classique. La partie est est couronnée par un dôme à quatre pans et ses baies sont ornées de sculptures en bas-reliefs.

A l’intérieur, un grand escalier développe ses deux volées courbes du rez-de-chaussée au seconde étage. Les murs et le plafond de la cage d’escalier sont peints. Les pièces conservent cheminées, parquets et décor peint. Les décors d’origine sont conservés.

Quand l’art contemporain s’expose à l’hôtel Bühler

L’ancien hôtel particulier Bühler s’ouvre au public les vendredi 15 et samedi 16 novembre 2019.

Signé Léopold et Louis Carlier en 1903, l’hôtel Bühler, sur l’avenue Saint-Saëns, va s’ouvrir durant deux jours au public grâce à Dupré & Dupré Gallery. Fabrice Delprat, le galeriste biterrois, quitte, cette fois, la rue des Anciens-Combattants pour exposer hors les murs quelques artistes, les 15 et 16 novembre, de 10 h 30 à 18 h 30.

L’Hôtel Bühler, en aparté

Parmi les douze artistes exposés par Dupré & Dupré Gallery, les visiteurs peuvent découvrir des œuvres du sculpteur Lionel Laussedat, connu dans la région pour ses sculptures monumentales en acier Korten, acier poli ou inox qui ornent l’espace public. Pour l’occasion, le choix de l’artiste s’est porté sur des petits formats avec, par exemple, “Il a soulevé des montagnes”, pour raconter l’histoire du canal du Midi. Ou encore Baltazar, peintre plasticien, qui prend des objets du quotidien pour les revisiter et les transformer en objets d’art. Sa boîte de Vache qui rit, grandiose, trône dans l’ancien salon des Bühler. L’artiste y a même introduit une réinterprétation d’une huile de Léonard de Vinci. Comme la petite image cadeau à l’intérieur qui plaît tant aux enfants… Autre artiste, autre univers : celui d’Olivier Lannaud, qui utilise des touches de claviers d’ordinateurs pour faire des “mémosaïques”.

En partenariat avec l’agence Philippe Daure, il y présente une collection d’œuvres de douze de ses artistes, intitulé En Aparté. L’occasion, donc, pour les visiteurs, de plonger dans l’histoire de Béziers, à travers l’ancienne résidence de Trangott Bühler, un Suisse ayant fait fortune, au début du XXe siècle, dans le commerce du vin et des spiritueux, dont la famille s’installe à Béziers en 1860. Une époque où l’importance de la possession et de la visibilité est très marquée, autant chez les grands propriétaires viticoles que chez les négociants (souvent les mêmes, d’ailleurs), à travers les “folies” pinardières et autres constructions luxueuses.

Trangott, le fils du fondateur de la Maison Bühler, qui a repris les rênes de la Maison Bühler en France, en Suisse et en Espagne après le décès du patriarche, fait construire une somptueuse villa en périphérie de Béziers, sur une voie appelée route de Bessan, qui, au début du XXe, commence son urbanisation.

Carlier, Léopold et son fils Louis

En 1900-1901, cet axe urbain en entrée de ville, où l’on trouve déjà, un peu plus loin, les Arènes (1987-1901), joue un rôle important pour le rayonnement artistique de Béziers. Elle est d’ailleurs choisie par le compositeur Camille Saint-Saëns, sous l’impulsion du riche mécène Fernand Castelbon de Beauxhostes, pour y créer quelques-unes de ses œuvres (d’où le nom que portera plus tard l’avenue).

Trangott Bühler fera donc appel aux célèbres architectes montpelliérains Carlier, Léopold et son fils Louis, dont les édifices emblématiques ont marqué et marque encore l’architecture régionale, pour construire son hôtel. À Béziers, par exemple, les Carlier signent la Villa Guy, construite pour la sœur de Trangott, Nénette, marié à Orto Meister, l’associé de Trangott, Suisse également, ou encore les halles (également celles de Narbonne). L’hôtel des Bühler sera agrandi dans un second temps.

Puissance et gloire

À l’époque, comme aujourd’hui, l’immeuble domine les environs par sa surface, mais également sa taille, et s’impose par son puissant dôme qui surplombe la voie. Il exprime la puissance de la famille de négociants, l’une des principales fortunes de la région. Malgré la date de construction, l’architecture est d’un esprit encore très marqué par le XIXe siècle.

Le corps principal présente une entrée d’honneur avec perron protégé par un porche. Les encadrements des baies (ouvertures) sont ornés dans un style classique. La partie Est est couronnée par un dôme à quatre pans et ses baies sont ornées de sculptures en bas-reliefs. À l’intérieur, un grand escalier, en marbre, noyer et ferronnerie d’art, développe ses deux volées courbes, du rez-de-chaussée au second étage. Les murs et le plafond de la cage d’escalier ont conservé leurs décors de style classique, tout comme les pièces, leurs cheminées, parquets et fresques. Les façades et les grilles sont inscrites aux Monuments historiques depuis l984.

Le plan de la parcelle, datant de 1899 ou 1900, montre l’emplacement de deux magasins et d’un grand hangar dépendants de l’entreprise. L’hôtel particulier en lui-même, à l’époque, ne représente qu’une petite partie du terrain au profit des deux jardins, dont l’un est doté d’une serre.Les architectes paysagistes Bühler, qui ont conçu le Plateau des Poètes, n’ont rien à voir avec la famille Bühler, négociants en vin et spiritueux.

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Source :

https://monumentum.fr

http://www.midilibre.fr – Antonia Jimenez 15.11.2019