Hôtel Bergé

Situé au cœur historique de Béziers, l’hôtel Bergé contient les collections réunies par le Docteur Bergé, érudit passionné d’art et de littérature.

Adresse : 14 Rue des Docteurs Bourguet, 34500 Béziers

Siège de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers.
Héritière de l’Académie Royale des Sciences et Belles Lettres de Béziers.

Anciennement hôtel de Gineste, du nom du précédent propriétaire, il sera emménagé en demeure bourgeoise de style néo-renaissance dans le goût du XIXe siècle par le Docteur Bergé, dentiste ayant fait ses études à Chicago au début du XXe siècle.

Il est légué à la ville en 1986, suivant le vœu de son donateur, passionné d’art, de littérature et de culture et accueille aujourd’hui la Société archéologique de Béziers.

Le 17 septembre 2022 était la date retenue par la Municipalité pour l’inauguration de la fin des travaux de rénovations de l’Hôtel Bergé. Cette date inscrite dans le calendrier des Journées Européennes du Patrimoine 2022 (17 et 18 septembre), a été l’occasion pour notre Société de rappeler ses activités autour de l’archéologie, des sciences et de la littérature en mettant en place une exposition à l’aide de ses collections et de celles de ses partenaires ou amis.

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La Société archéologique bientôt dans ses murs à l’hôtel Bergé

La façade doit être ravalée lorsque les travaux des futurs appartements voués à la location seront terminés. La cour sera commune à tous.La façade doit être ravalée lorsque les travaux des futurs appartements voués à la location seront terminés. La cour sera commune à tous. 

17.2.2021 – Les travaux de rénovation de l’aile sud du bâtiment de l’hôtel Bergé s’achèvent.

“Fin 2019, certains d’entre nous ont été informés de la vente de l’hôtel Bergé directement par Monsieur le maire, d’autres l’ont été à l’occasion d’assemblées ouvertes ou par voie de presse. Rappelons que cet hôtel est celui qui abrite depuis plusieurs décennies notre Société, selon la volonté testamentaire du Dr Lucien Bergé en contrepartie du legs de “sa maison” à la Ville de Béziers.”

C’est ainsi d’Hugues Prat, membre de la Société archéologique, littéraire et scientifique de Béziers, entame son propos, sous le titre Notes sur les vicissitudes 2019-2020, de l’hôtel Bergé (*), le grand bouleversement qui a agité la société savante durant de longs mois.

Une période durant laquelle l’ancien président, Henri Barthès, et le nouveau, Monseigneur Jean-Louis Bruguès, ont défendu pas à pas les intérêts de la Société et du patrimoine biterrois.

Préserver le patrimoine

Dans les faits, la mairie a vendu les ailes est, ouest et nord du bâtiment à IN’LI Sud Ouest groupe Action logement, dans le cadre de l’opération Action cœur de ville. Dix logements vont y être restaurés pour être mis en location à des salariés.

La Ville a gardé la propriété de l’aile sud mise à disposition, comme le stipulait le testament du docteur Bergé, de la confrérie de Sant Andiu et de la Société archéologique.

La troisième association chère au cœur du donateur, L’Éperon biterrois, est depuis longtemps installée à la plaine Saint-Pierre, et il ne reste que quelques stalles, antiques reliques du passage de chevaux dans les lieux. Le fruit de la vente a été réinvesti dans la rénovation de cette fameuse aile sud, l’hôtel Bergé étant dans un piteux état.

Tout le monde en a convenu, mais, parce qu’il y a souvent un “mais”, le souci de la Société archéologique ne s’arrêtait pas là. Ces femmes et ces hommes ont pour mission de faire des recherches, de conserver, de transmettre le patrimoine et pour ça, il faut de la place, beaucoup de place.

Un salon de musique, réplique identique de celui de Madame de Pompadour au Petit Trianon, à Versailles

Des fonds, et notamment la bibliothèque de l’ancien président Jean-Denis Bergasse, se retrouvaient privés d’espace. Et puis, poursuit Hugues Prat, celui qui a suivi tous les travaux pour la Société archéologique, “le retour dans la sphère privée du salon vert en rez-de-chaussée et du boudoir ou “salon de musique”, situé juste au-dessus, tous deux dans l’aile ouest dans son extrémité attenante à l’aile sud, entraînait l’aliénation de toute possibilité de regard sur le devenir des très belles boiseries qui les habillent”.

Des courriers ont envoyé en mairie et un semble avoir fait mouche. En effet, des documents attestent que les Gineste, propriétaires de l’hôtel Bergé au XVIIIe siècle, ont fait reproduire à l’identique le salon de compagnie de Madame de Pompadour au Petit Trianon, à Versailles, transformé en salon de musique par Marie-Antoinette.

La municipalité a alors racheté, au rez-de-chaussée de l’aile ouest, le salon vert et le garage qui abrite le fonds Bergasse, des réduits en enfilade qui vont permettre de stocker des documents ainsi que le salon de musique du premier étage.

Coexistence

Depuis, un gros chantier de rénovation (peinture, électricité, mise aux normes pour les personnes à mobilité réduite, installation d’une ventilation mécanique pour chasser l’humidité, etc.) a été réalisé. Les deux salons sont restés fermés pour les préserver.

La restauration n’est pas tout à fait terminée et il faudra du temps aux membres de la Société archéologique pour se réinstaller. Et, par la suite, à s’habituer à la coexistence avec des voisins pendant leurs doctes travaux, côté cour et côté jardin.

La Société archéologique en mode virtuel

Pendant la durée des travaux, et surtout leurs préparations avec la mise à l’abri des fonds et du mobilier, la Société archéologique n’est pas restée inactive. Comme pour les conséquences de la crise sanitaire, elle s’est adaptée. Le site internet a servi de relais avec les membres et les vidéos des conférences proposées sont diffusées par ce biais, en direct et en différé par le biais de Youtube.

Ainsi, il est possible, par exemple, de regarder Mylène Fritchi-Roux exposer “Les artistes biterrois : du texte à l’œuvre”, puis Max Guerout parler de “L’épave du Sphinx et le transport de l’obélisque de Louqsor en 1833” et enfin, le 25 mars, Henri Barthès, développer “Le sacré dans le Bréviaire d’Amour”.

Les visiteurs du site peuvent également commander les bulletins de la Société archéologique. (*) Le texte d’Hugues Prat se trouve dans le Bulletin 2020 de la Société archéologique qui vient d’être édité et qui est en vente à la librairie Le Chameau Malin, rue Montmorency.

L’adresse du site de la Société archéologique et littéraire de Béziers est le suivant : www.sasl-beziers.fr.

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Une partie de l’hôtel Bergé vendue pour être rénovée

La bibliothèque est dans un garage, à droite, dans la cour.La bibliothèque est dans un garage, à droite, dans la cour (Pierre Saliba)

1.3.2019 – La Société archéologique y demeure. Des discussions ont lieu sur la bibliothèque Bergasse.

Comme racontait dans l’ouvrage collectif de la Société archéologique Béziers, hôtels particuliers et demeures remarquables, le 3 juillet 1973, le Docteur Bergé a fait un testament dans lequel il “donne et lègue à la Ville de Béziers la maison d’habitation avec jardin et toutes ses dépendances que je possède 14, rue des Docteurs-Bourguet”.

Mais il pose quelques conditions à ce legs : “J’entends que cette maison soit affectée par la Ville à l’installation d’un musée avec obligation de n’apporter aucune modification dans la décoration et la disposition des pièces du premier étage donnant sur le jardin. Une ou plusieurs pièces seront mises à la disposition, si elles en expriment le désir de la Société archéologique, scientifique et littéraire, de la Société hippique L’Éperon biterrois, de la Société Sant Andiu de la Galinièro.” Les élus ont adopté, en 1979, la proposition de la donation aux conditions énoncées.

1,4 M € de travaux

Lors du dernier conseil municipal, la majorité a voté la cession à la société IN’LI Sud Ouest groupe Action logement, pour son patrimoine et dans le cadre d’Action cœur de ville, d’une partie de l’hôtel Bergé. Cela représente environ 1 000 m², qui seront consacrés à la réalisation de 10 à 11 logements, impliquant un investissement de 1,4 M € de travaux, pour un prix d’acquisition de 300 000 €.

Jean-Michel Du Plaa s’est étonné “qu’aucune mesure de protection n’ait été prise pour ce patrimoine” et a fait remarquer que le Docteur Bergé “n’a pas fait un legs à la Ville pour le vendre à un promoteur, cela va devenir une copropriété”. Robert Ménard lui a répondu : “Quand on voit comment mes prédécesseurs ont laissé le patrimoine de Béziers, c’est ironique. Nous sommes en secteur sauvegardé et rien ne peut se faire sans l’accord des Bâtiments de France. Nous vendons les communs de l’hôtel Bergé, ce qui permettra peut-être, enfin, de le remettre en état.”

Les ailes de l’hôtel Bergé sont dans un tel état de ruines prochaines

Aujourd’hui, le siège social de l’Éperon biterrois est à la plaine Saint-Pierre, la confrérie Sant Andiu ne vient que pour des réunions prestigieuses. Reste la Société archéologique qui occupe le rez-de-chaussée de la partie ouest et qui s’est étendue au fur et à mesure de ses besoins. Henri Barthés, son président, a prolongé son mandat pour s’occuper de “cette opération délicate”.

Selon lui, le seul souci majeur est le déménagement de la bibliothèque de Jean-Denis Bergasse, l’ancien président, qui se trouve dans un grand garage, à droite, dans la cour. “Je suis resté en poste parce que j’ai participé à son classement et son inventaire. Des solutions sont en cours.” L’érudit estime pour sa part : “Les ailes de l’hôtel Bergé sont dans un tel état de ruines prochaines, que si la vente permet de les rénover, cela ne peut être que profitable. Tout le monde ne pense pas comme moi à la Société archéologique, mais c’est mon avis.”

Cession : “Jamais deux sans trois”

Outre la partie de l’hôtel Bergé, la Ville a également cédé trois autres bâtiments remarquables du centreville à IN’LI Sud Ouest Groupe Action Logement. Ces derniers ont la particularité d’avoir chacun déjà fait l’objet de deux promesses de vente en conseil municipal, une fois à un investisseur du Vaucluse et une autre à un de Montpellier. Ce qui fera dire à la première adjointe, Annie Schmitt : “Jamais deux sans trois”.

Il s’agit de la Maison des arts (hôtel Ajac Lascaux), 3, rue Paul-Riquet, pour la réalisation de 12 logements, impliquant un investissement de 1,8 M € de travaux pour un prix d’acquisition de 300000 €; de l’hôtel Bastard, 8, rue Montmorency, pour la réalisation de 12 à 14 logements, impliquant un investissement de 1,4 M € de travaux pour un investissement pour un prix d’acquisition de 500000 €; et l’hôtel Donnadieu de Crozals, qui appartient au CCAS, rue Boieldieu, pour la réalisation de 12 à 14 logements, impliquant un investissement de 1,6 M€ de travaux pour un prix d’acquisition de 700000€.

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Source :

https://www.patrimonia.app/

https://www.midilibre.fr/ Emmanuelle Boillot 17.2.2021 – 1.3.2019

http://www.sasl-beziers.fr – 17.9.2022