
Tout comme les Chrétiens avec la fête de Noël, les Juifs ont, dans la période du solstice d’hiver, un grand moment festif qui réunit toute la famille et durant laquelle les enfants sont gâtés. Il s’agit de la fête d’Hanouka, appelée aussi fête des lumières.
Le calendrier juif étant basé sur la Lune (et non sur le Soleil comme l’est le calendrier latin), ces dates changent tous les ans.
Le mot en hébreu “hanouka” signifie “inauguration” car cette fête est basée sur le souvenir de la réinauguration du Temple de Jérusalem, aujourd’hui détruit. Contrairement à la majorité des autres fêtes juives, Hanouka n’est pas fondée sur la Bible mais sur un récit écrit par un juif anonyme aux alentours de 100 avant l’ère chrétienne.
Quelles sont les dates de Hanouka en 2025 ?
Cette année, Hanouka commencera le soir du 14 décembre 2025 et se prolongera jusqu’au lundi 22 décembre 2025.
Comme Hanouka tombe en décembre, y a-t-il un lien avec Noël ?
La fête juive de Hanouka n’a pas de lien avec Noël.
Si je connais des juifs, comment leur souhaiter un bon Hanouka ?
Votre voisin de palier ou un de vos collègues est juif ? Vous pouvez lui dire en toute simplicité “joyeux Hanouka”. Si vous voulez une version en hébreu, souhaitez-lui un “Hag sameah” (prononcez “rag saméar”) qui signifie “bonnes fêtes” ou alors “Hanouka sameah” qui veut dire “bon Hanouka”. L’idéal est de le souhaiter au début des festivités mais, la fête durant huit jours, les retardataires auront largement le temps de se rattraper.
Que rapporte-t-il ?

Au 2e siècle avant Jésus-Christ, Israël était occupée par les Grecs qui voulurent imposer leur religion polythéiste aux israélites. Un petit groupe de juifs menés par le grand prêtre Matthatias rejette ces persécutions. Après trois ans de lutte et alors que Juda Maccabée a succédé à Matthatias à la tête de l’insurrection, les juifs parviennent à vaincre l’armée grecque. Le Temple de Jérusalem, que les occupants avaient consacré à leurs dieux, est rendu au culte juif.
Pour cette ré-inauguration, les juifs souhaitent allumer le chandelier mais ils ne trouvent qu’une seule petite fiole d’huile consacrée qui avait échappé aux destructions des Grecs. Alors que la quantité est tout juste suffisante pour allumer les bougies un jour, l’huile dure miraculeusement huit jours, le temps d’en fabriquer d’autre dans le respect du rituel. Un miracle, selon les rabbins, qui ont décidé de le commémorer.
Que font les juifs pendant cette fête ?
Pour commémorer le miracle des lumières, les juifs allument chaque soir de cette fête une bougie supplémentaire à la ménorah. Ce chandelier comporte neuf branches : huit branches pour accueillir les huits bougies, une neuvième pour porter la bougie utilisée pour l’allumage. La première bougie n’est cependant pas allumée le premier jour de la fête mais la veille au soir. Une bénédiction particulière est récitée avant ce rituel. Les synagogues et les écoles juives peuvent aussi allumer les bougies sur leur propre ménorah.
Pendant les huit jours de fête, les juifs ajoutent aussi dans leur liturgie des chants et des bénédictions particuliers à Hanouka. La tradition veut que, pendant leurs repas, ils se régalent de mets frits dans l’huile, ainsi des beignets ou des latkès, des galettes de pommes de terre.
La fête de Hanouka, aussi appelée la fête des Lumières, a lieu chaque année durant l’hiver. Pendant huit jours, on y célèbre un miracle ancien, celui d’une fiole d’huile qui, selon la tradition, brûla huit nuits d’affilée alors qu’elle ne contenait de quoi tenir qu’une seule journée. Les enfants reçoivent des cadeaux et les familles se réunissent pour allumer des bougies en dégustant des beignets.
Quelle est l’histoire de Hanouka ?
Au IIe siècle avant notre ère, après de nombreux conflits, les rois gréco-syriens Séleucides dominent la Judée. Dans une tentative d’imposer la culture hellénique, le roi Antiochus IV interdit la pratique de la religion juive, rompant ainsi avec la politique de tolérance de son père, Antiochus III. En réaction, Judas Maccabée et un groupe de fidèles prennent les armes pour résister. Après leur victoire contre les forces séleucides, les juifs reprennent Jérusalem et consacrent un nouvel autel dans le temple.
Pourquoi allume-t-on des bougies de Hanouka ?
Emblème de la fête de Hanouka, le chandelier à neuf branches, appelé aussi Hanoukkia, est l’objet autour duquel se concentrent toutes les prières. La hanoukkia est directement inspirée de la ménorah, le candélabre à sept branches du Temple de Jérusalem. Ainsi, chaque soir, une nouvelle bougie est placée, tandis que prières et chants liturgiques sont égrenés. La neuvième branche, appelée le Shamash, sert à l’allumage des autres bougies. Le premier soir, on allume donc une seule bougie à l’aide du Shamash, le deuxième soir, deux bougies, et ainsi de suite jusqu’au 8ᵉ jour, à l’allumage complet du chandelier.
Pourquoi mange-t-on des beignets à Hanouka ?
Réalisé à partir d’huile, le beignet vient à son tour rappeler le miracle de la fiole… Il est l’aliment central de la fête de Hanouka, qu’on trempe dans du sucre et que l’on partage en famille. Selon les traditions, certains beignets sont aussi fourrés au chocolat ou à la confiture. De manière générale, les aliments frits sont consommés pour Hanouka. On se réunit alors en famille pour l’allumage des bougies, on offre les cadeaux aux enfants, on chante et on danse, tout en dégustant des beignets.
Les origines de la Fête d’Hanouka
La fête d’Hanouka commémore la reconquête du temple de Jérusalem et sa purification dont le candélabre allumé est le symbole le plus fort. Pour comprendre les origines de cette fête, il faut remonter au IIème siècle avant notre ère, période à laquelle la Judée, au sortir d’une guerre de partage entre les généraux successeurs d’Alexandre le Grand, était sous la domination du roi de Syrie, Antiochus IV Epiphane. Ce roi était un tyran qui n’avait aucun respect pour la religion juive. Il s’efforçait d’helléniser l’ensemble des populations formant son royaume, c’est-à-dire d’imposer à tous la culture et la religion grecque.
Refusant de se soumettre aux pratiques païennes qu’on leur imposait, de nombreux Juifs se soulevèrent, avec à leur tête Juda Macchabée. Ils se rendirent à Jérusalem en – 165, et reconquirent le temple profané. Beaucoup d’hommes moururent dans ces combats violents, dont Juda Macchabée lui-même, d’où à l’heure actuelle l’emploi du mot “macchabée” pour désigner un cadavre.
Un miracle est associé à la purification du temple par les soldats juifs : lorsqu’ils voulurent allumer la lampe aux sept branches, ils ne trouvèrent qu’une fiole suffisante pour un jour. Pourtant, la provision d’huile alimenta miraculeusement la lampe durant huit jours…
Les traditions d’Hanouka
Hanouka a une portée symbolique très forte pour les Juifs car il s’agit de fêter la victoire de la lumière sur les ténèbres, au sens propre comme au sens figuré. Pour célébrer le miracle de la fiole d’huile, la coutume veut que l’on allume une bougie par jour de fête, ce qui fait un total de 8 bougies. L’allumage des bougie est accompagné de prières et se fait sur un candélabre à 9 branches, la 9ème bougie servant à allumer les 8 autres.
La fête des lumières est également l’occasion de festivités : on se réunit autour de repas de fête, et on distribue aux petits enfants de la monnaie et des cadeaux. En référence au miracle de l’huile, on se régale de beignets frits dans l’huile d’olive.
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Béziers : la lumière d’Hanouccah, un lien entre les religions

Midi Libre – Hugo Jacquet
17.12.2014 – Mardi matin, face à la crèche, la menorah, ou plutôt le hanukkiyah, a été allumé par le maire de Béziers, Robert Ménard.
Au-delà des religions, ce sont les Biterrois qui se sont réunis, mardi matin, en l’hôtel de ville de Béziers. Maurice Abitbol, président du consistoire en tête, mais aussi le père Luc Jourdan ou Medhi Roland, représentant local du collectif contre l’islamophobie en France. Au total, près de quatre-vingts personnes étaient rassemblées pour ce Hanouccah qui divise au fond moins qu’une crèche.
“Ce rajout de nos lumières n’exclut personne” (Maurice Abitol – Président du consistoire)
“Ce que nos sages ont retenu : c’est cette lumière. De cela, ils nous ont appris que la force était dans l’esprit, pas dans la main. C’est cela que le peuple juif a gardé dans l’Histoire : c’est que sa force est dans sa tête. Dans sa volonté, dans sa décision pour que les choses avancent”, a souligné Maurice Abitbol. Puis il a salué le maire, Robert Ménard “parce qu’il a saisi la balle qu’on lui lançait. En même temps qu’il a mis cette crèche, il a voulu associer nos deux lumières. Il permet à la population que les gens se connaissent et que les gens apprennent. Je suis content qu’on parle de nous, qu’on sache que, cette belle période, c’est aussi une jolie fête chez nos concitoyens juifs. C’est un lien. Ce rajout de nos lumières n’exclut personne.”
Et de se montrer heureux enfin “de voir qu’on peut, au travers des religions qu’on bannit partout en France, faire un lien entre nous.”
“Un facteur de rassemblement et non de division” (Robert Ménard – Maire de Béziers)
Le premier magistrat, tout aussi ravi, a tenu également à indiquer clairement que “la communauté juive est à Béziers depuis des siècles et cette présence fait qu’elle est ici chez elle, totalement chez elle. S’en prendre à elle, c’est s’en prendre à l’histoire de notre ville, c’est s’en prendre à Béziers. Vous nous aurez à vos côtés systématiquement. Sur Hanouccah, j’ignore qui pourrait blâmer une telle fête, je ne le comprendrai pas. J’y vois même pour tous ceux qui trop souvent s’éloignent de leur propre culture une espèce de rappel symbolique en ces fêtes de fin d’année.”
Selon lui, “il n’y a aucun antagonisme entre la crèche et Hanouccah. Cette juxtaposition populaire et culturelle est un facteur de rassemblement et non de division.” Reste que la levée de boucliers que beaucoup craignaient pour ce Hanouccah n’a pas eu lieu. Les esprits s’apaiseraient-ils enfin en cette période de fête ?
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Source:
http://www.journaldesfemmes.fr – Elodie Benarousse 10 novembre 2025
http://www.europe1.fr – Noémi Marois 12 décembre 2017
http://www.midilibre.fr – 17.12.2014