Féria

Fondée en 1968, la féria est la descendante des premières corridas et novilladas prenant place dans les arènes depuis 1897.

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Avec la fin de l’ère Michel Daudé à la présidence des corridas, y a-t-il un risque pour la crédibilité des arènes ?

12.8.2025 – Depuis 2014, Michel Daudé a présidé toutes les corridas des Ferias et donné une crédibilité aux arènes de Béziers. Cette année, les présidents changeront pour chaque spectacle.

Présider une corrida est une mission aussi difficile qu’importante pour le statut dont jouit une arène dans le milieu taurin. Au lendemain de son élection en 2014, Robert Ménard a décidé de mettre fin aux présidences tournantes assurées par des membres de clubs taurins pour confier l’arbitrage de toutes les corridas et la novillada piquée à Michel Daudé, qui faisait partie des présidents “tournant” à partir de 1995.

Les représentants des associations taurines du Biterrois se sont alors contentés d’un rôle d’assesseurs et de la direction des novilladas non piquées. Après dix ans de présidence unique, comme à Bilbao, les arènes de Béziers ont gagné en crédibilité et en exigence dans la conduite des corridas.

Même si toute décision d’arbitrage conduit toujours à des polémiques, surtout dans une activité artistique, Béziers était même devenue une référence dans la région, notamment dans l’octroi de la seconde oreille sur un même toro, synonyme de sortie par la grande porte.

Les raisons de la fin de mission de Michel Daudé

“J’ai toujours voulu prendre des décisions à la hauteur d’une arène de première catégorie comme Béziers dans l’octroi de la seconde oreille ou pour l’indulto, qui doit être réservé à des toros exceptionnels et complets dans les trois tercios. Mais, les évènements des deux dernières ferias m’ont conduit à mettre un terme à cette mission qui me passionnait”, a déclaré Michel Daudé dans les tertulias d’après-Feria.

Il semblerait que l’absence de mise en œuvre de ses décisions au cours des deux dernières Ferias (avec les sorties en triomphe de Sébastien Castella et Lea Vicens sans couper deux oreilles d’un même toro) et la pression mise par Robert Margé depuis le callejon pour gracier un toro de son élevage en 2024 devant les caméras de la télévision espagnole, aient conduit à cette décision de mettre fin à son mandat.

Conserver un standing…

Ainsi, cinq présidents issus des clubs taurins du Biterrois se succéderont au palco pour les quatre corridas et la novillada piquée de cette Feria : Françoise Molinier, Antoine Martinez, Jean-Louis Comte, Thierry Girard et Georges Stoyanov. La direction des deux non piquées sera assurée par Romain Mercier et Pascal Lopez.

Pour la crédibilité des arènes de Béziers et sa légitimité acquise depuis une décennie, il faut souhaiter conserver la cohérence entre les corridas d’une même Feria. La décision de la commission taurine, ce mardi, de revenir à des sorties en triomple sans imposer la seconde oreille du président n’est pas un signe favorable. Béziers n’est pas Bilbao ou Madrid, mais le niveau d’exigence dans l’octroi des trophées doit être à la hauteur d’une arène de première catégorie pour conserver son standing.

… Et une exigence et cohérence

Les excès de triomphalisme et des décisions à géométrie variables entre les corridas, connus avant l’ère Daudé, feraient certainement plaisir aux toreros, élus et organisateurs mais seraient préjudiciables, à terme, pour la catégorie des arènes de Béziers.

Sortir en triomphe d’une plaza de première ou voir un toro primé d’une vuelta ou d’un indulto, doivent répondre à un minimum d’exigences : une épée bien positionnée, une lidia bien menée, un toro complet dans les trois tercios…

De même, une cohérence dans l’exigence des décisions rendues entre les cinq spectacles majeurs (et les cinq présidences) est indispensable pour que chaque acteur – toros et toreros – soit récompensé de façon juste et homogène.

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Réservations sur www.arenes-beziers.com ou au 04 67 76 13 45.

Abonnements jusqu’au 5 mai (de 100 € à 483 €). 55 € pour les jeunes (25 ans).

Places séparées de 24 € à 110 €.

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La Feria de Béziers démarre avec la nouvelle tradition, qui date de l’arrivée de Robert Ménard à la mairie en 2014, du défilé de la Vierge et de la messe dans les arènes. Un rendez-vous qui a été largement diffusé sur les panneaux de communication de la Ville.

Une célébration religieuse et non un spectacle

En 2022, le départ du défilé était fixé boulevard Perréal, pour après rejoindre les arènes à deux pas de là, avec La Lyre biterroise, pour la messe en plein air.

Cette cérémonie n’est pas un spectacle, comme l’archiprêtre biterrois, Bernard Boissezon, est obligé de le rappeler tous les ans, mais une célébration religieuse. Elle se déroule avec un chœur, les peñas et les bandas. Ces dernières se joindront au défilé musical et équestre qui suit la messe.

La romeria de Nuestra Señora de la Marisma de Saint-Nazaire, qui traditionnellement se déroule le 15 août, pour L’Assomption, partira de la place du 11-Novembre, la plaza Marisma. Loin du folklore, elle s’inspire des pèlerinages religieux espagnols et a été initiée, au milieu des années 2000, par la volonté de membres de l’association La Marisma.

La statue a été prêtée et bénie par l’ancien archiprêtre de Béziers, le père Luc Jourdan. Au terme de la procession, elle est accueillie dans le chœur de la cathédrale.

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Comment donc parler de la féria sans parler de corrida si celle-ci en sont les gènes? Cet art consistant en une danse entre un homme et un taureau et dont la finalité est bien souvent l’exécution de l’animal. Un sujet de débat au cœur de féria tous les ans. Les uns prônant la convivialité, la beauté de l’homme se mesurant à l’animal et le respect quasi religieux des taureaux. Les autres pointant du doigt la violence animal et dénonçant une fascination malsaine des spectateurs. Les corridas seront donc encore de la partie en cette 52e édition, comme les militants le supposer.

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Adresse: 1 avenue Jean-Constans – 34500 Béziers

Tél.: +33 (0)4 67 76 13 45

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La Peña des Z’improvistes et La Banda Mescladis

Beziers Feria Vendredi 12 Aout 2022

Le défilé de la vierge, suivi d’une messe célébrée dans les arènes où on comptait plusieurs milliers de personnes, marque l’ouverture de la Feria. En musique et dans des vapeurs d’encens, le défilé de la vierge entraînant dans son sillage hommes, femmes d’église, élus et fidèles. Une foule sur les gradins venus assister à l’office, fervents catholiques mais aussi des festaïres, venus en curieux. Et qui n’ont souvent pas attendu la fin de la messe pour quitter les lieux.

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Clôture de la Féria 2022 – 15 Août 2022

Candice Parise sera présente aux arènes de Béziers le 15 août 2022 à partir de 22h, à l’occasion de la soirée de clôture des 5 jours de Feria.

Chanteuse et comédienne française, Candice Parise (°8 août 1987) s’illustre principalement dans les comédies musicales comme Notre- Dame de Paris ou encore Roméo et Juliette. Le 14 juillet 2022, elle a réussi une performance artistique en offrant un tableau inédit pour la clôture du défilé militaire de la fête nationale. Sous les yeux du Président de la République Emmanuel Macron et son épouse Brigitte, elle a interprété, pour la première fois, la chanson “France”, composée par Rick Allison et écrite par Thierry Sforza.

Une corrida débute par le paseo, ce défilé rituel conduit par les alguazils à cheval vers la Présidence sous la musique de Carmen à Béziers. Le torero le plus ancien en alternative est positionné en tête du cortège sur la gauche et le moins expérimenté au milieu. Un torero qui débute dans une arène fait le paseo la montera (chapeau) à la main. Suivent alignés derrière, les trois banderilleros des toreros. La première ligne est celle du torero le plus ancien … . On retrouve en fin de cortège les picadors, les mozos pour la cavalerie, les areneros (hommes qui entretiennent la piste) et l’arrastre, ces mules qui conduiront la dépouille des toros.

La feria de Béziers, qui se tient à la mi-août, est l’un des plus grands évènements de l’été en Occitanie.Près d’un million de personnes s’y donnent rendez-vous chaque année. Fondée en 1968, elle est l’héritière des premières novilladas et corridas qui se sont déroulées dans les arènes de Béziers depuis 1897. Actuellement l’interdiction des corridas en  Catalogne, et en particulier à Barcelone, attire de plus en plus à cette feria estivale les aficionados catalans.

Les arènes actuelles, du même style que les espagnoles, ont été construites en 1897. à l’initiative de M. Fayot, directeur des arènes de Nîmes avec deux constructeurs et financiers biterrois, MM. Gleizes et Sautel, en pleine période de prospérité viticole du  Biterrois.L’arlésien JuanBautista et le biterrois Sébastien Castella portés en triomphe après la corrida du 14 août 2009.

Cette plaza de toros est la cinquième dans l’histoire de Béziers1. Dès son inauguration, le 11 juillet 1897, la cité bitteroise fur surnommée la Séville française. Les arènes ont vu toréer les plus grands matadors dont Luis Miguel Dominguin, El Cordobes, Espartaco, Antonio Ordonez, Paco Ojeda, Nimeno II, Richrd Milian, Enrique Ponce et Sébastien Castella, le torero biterrois. L’enfant du pays y reçut son alternative en août 2000.

Les miuradas qui se sont déroulées à Béziers ont marqué l’histoire de la tauromachie. La première prestation des taureaux de Miura date de 1931, dans une corrida où Manolo Bienvenida mit en valeur leur caste, ils revinrent en 1932, face à Jaime Noain et Carnicerito de Mexico, puis en 1951 où ils furent combattus en particulier par Luis Miguel Dominguin. Depuis 1982, leur présence est quasi constante, puisqu’ils ont été de toutes les ferias à l’exception de celles de 1989 et 1990, puis en 2005, 2006 et 2007, par suite d’une épizootie.

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Julio Robles était mort pour la tauromachie, dans les arènes de Béziers lors de la feria, le 13 août 1990. Fauché en pleine passe de cape par Timador, toro de Cayetano Muñoz, il se brisait la cervicale en retombant lourdement sur le cou. On ne le reverrait plus jamais que sur une chaise roulante, restant très proche du mundillo… avec une santé qui ne cessait de se dégrader, jusqu’à cette matinée du 14 janvier 2001 où Julio Roblès s’est éteint à l’hôpital Santissima Trinidad de Salamanque.

Julio Avelino Robles Hernández, né le 4 décembre 1951 à Fontiveros (Espagne, province d’Avila), mort le 14 janvier 2001 à Salamanque (Espagne), est un matador espagnol. Il est considéré comme un très grand capeador, de style classique, artistique et profond à la muleta et excellent estoqueador. Il est notamment sorti en triomphe des arènes de Madrid à trois reprises. Lors du premier anniversaire de sa mort, une statue de Julio Robles a été inaugurée à Salamanque, à proximité des arènes, à côté de celle d’un autre matador salmantin : ” El Viti”.

Comment imaginer que ce soit à la cape – il en était un véritable prince – que Julio Robles soit ainsi fauché tel un pauvre pantin désarticulé. Après l’ère El Viti, il incarnait une certaine forme d’élégance et la noblesse de ce métier. Comme tous les gamins du Campo Charro, cette austère et séduisante région qui entoure Salamanque, Julio Roblès avait rêvé très tôt de toro.

Il y a plus de quinze ans, il était un des rares Castillans à être accepté dans les arènes de Séville qu’il avait définitivement conquises le 13 avril 1989 devant un toro de Samuel Flores. Dans l’imaginaire des Andalous, il était le seul à pouvoir rivaliser avec Rafaël de Paula, ou à étonner, dans un style différent, à côté de Curro Romero. Depuis qu’il a quitté le sable, aucun torero n’a égalé cette façon qu’il avait de contrôler et ralentir la charge d’un toro, dès qu’il l’ensorcelait dans sa cape. Le gitan Rafaël, un soir, après une corrida à Calahorra où ils étaient aux cartels devant des Juan-Pedro Domecq reconnaissait sa supériorité.

Il a traversé la vie telle un prince, avec, sur son visage, une immense tristesse. Julio Roblès souriait rarement comme pour donner plus de précision à sa cape. Chaque passe était un véritable théorème et il ne laissait aucune place au hasard. Jusqu’au bout le toreo sera demeuré sa respiration. Il était toujours très proche d’Enrique Ponce. Un soir, avec quelques autres toreros, ils lui offrirent son dernier grand souvenir… Muleta en main, de son fauteuil roulant, ils lui offrirent quelques passes avec une jeune vache. Ces moments lui appartiennent à jamais.

Un peu moins d’un an après l’accident de Nimeño II, la blessure de Julio Roblès a été une véritable commotion pour toute la tauromachie. Le torero de Salamanque avait connu, comme le Français, le même centre de rééducation de Cerbère, mais avec moins de résultat.

Sa disparition fut un véritable traumatisme pour Salamanque… Un jour de deuil avec, pour la première fois, le grand salon de la mairie, au-dessus de la Plaza mayor, transformé en chapelle ardente. Devant les arènes de Salamanque où il fit ses débuts, Julio Roblès est immortalisé dans le bronze. C’est là que samedi dernier se sont retrouvés quelques amis, dont Niño de la Capea. Les toreros passent, leur esprit demeure.

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Le changement de toros : le Président ordonne le changement du toro si sa condition initiale empêche le déroulement d’un combat normal (blessure, problème de vision…). En cas d’accident en cours de lidia, le toro ne sera pas remplacé. Un toro manso, qui refuse le combat, ne justifie en rien son remplacement.

La pique : le président juge du nombre de piques nécessaire pour châtier correctement le toro (minimum deux rencontres dans les arènes de 1 ère catégorie).

Le nombre de banderilles : on doit poser trois paires de banderilles ou au minimum deux, sur décision du président, si le toro possède déjà quatre banderilles sur le dos.

Les avis : le 1er avis sonne dix minutes après la 1ère passe de muleta. Le 2e est signifié trois minutes après. Si au bout de quinze, le combat n’est pas terminé, le 3e avis ordonne le retour du toro aux corrales.

Les oreilles : la 1ère oreille est accordée si la majorité du public en fait la pétition à l’aide d’un mouchoir blanc. L’octroi de la seconde oreille et de la queue relève de la seule compétence du président. Il prendra en compte la demande du public, la qualité de la prestation à la cape et à la muleta et, surtout, la façon dont l’estocade est portée. La musique est souvent la première récompense de la qualité des faenas. Le Président est le seul décideur pour faire jouer l’orchestre.

L’indulto : la grâce du toro est accordée par le président en raison de son excellente présentation et de son comportement exceptionnel dans toutes les phases du combat sans exception, notamment en prenant les piques avec style et bravoure. Le public doit demander majoritairement l’indulto ainsi que le matador. L’éleveur devra obligatoirement donner son aval car il servira ensuite de reproducteur (semental).

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Les mouchoirs

Blanc : ordonne le début du spectacle, la sortie des toros, le changement des tercios, les avis et l’octroi des trophées.

Vert : signifie le renvoi d’une bête aux corrales afin de le remplacer par le toro de réserve.

Rouge : demande la pose des banderilles noires (de châtiment) en cas d’impossibilité de piquer correctement le toro.

Bleu : autorise un tour de piste à la dépouille du toro.

Orange : accorde la grâce de l’animal (indulto).

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C’est la “der” pour “Monsieur Féria” de Béziers

Alain Ibanez fera la Féria en 2014… Mais de l’autre côté de la barrière. (© D.R)

13.8.2013 Alain Ibanez part à la retraite après avoir, pendant 25 ans, coordonné le grand rendez-vous biterrois du mois d’août. 

“En 1989, Jean-Pierre Pastre, l’adjoint à la Culture d’Alain Barrau, a souhaité rompre avec ce qui se faisait avant. Il y avait quinze jours de Feria, là on a resserré dans le temps pour passer à quatre jours avec une corrida tous les soirs. Moi, j’étais un simple agent de bureau au service culturel et avec Jean-Pierre Pastre, on était deux. Il a fallu négocier avec tout le monde. On s’est retrouvé avec trois casetas et des voitures partout.” Alain Ibanez sourit aujourd’hui lorsqu’il repense au chemin parcouru en 25 ans. Le 23 août prochain, au lendemain de la Fête du Faubourg, il va “poser les clefs et le téléphone” pour prendre sa retraite. Et passer la main à Marie-Christine Esgonniere.

“On a tâtonné jusqu’en 92-93”

Pour cette édition 2013 de la Feria, lui, l’homme de l’ombre, le grand coordonnateur de la fête, a décidé de profiter de la belle lumière du mois d’août pour rendre hommage à toutes les petites mains du service culturel et des services techniques de la Ville, sans qui rien ne serait possible. “On a fait venir des tas d’artistes inconnus à l’époque de Jean-Pierre Pastre : Cesaria Evora, les Tambours du Bronx. Et puis je me suis débrouillé avec des collègues de l’époque, on a tâtonné jusqu’en 92-93. Cette année là, avec Gérard Vidal,qui était capitaine au commissariat, on s’est dit : “Il faut vraiment fermer la ville”. À partir de là, il y a eu un arrêté et il fait maintenant au moins treize pages.” La Feria biterroise tourne aujourd’hui grâce à ce travail de 25 années.

La sensation du travail bien fait

Alors Alain Ibanez précise qu’il a eu plaisir à travailler avec les différents adjoints à la Culture qui se sont succédé comme Me Cabrillac, Gérard Niel, Élie Aboud, Henriette Hortoland. Ainsi qu’avec tous les employés municipaux qui ont participé à l’aventure. “Les collègues du service culturel, les secrétaires qui tapent tous les contrats, les avenants, les règlements. Ceux des services techniques qui tout au long de l’année font un travail récurrent et qui, pour les fêtes, font ce travail en plus. Certes, il peut y avoir du tirage, mais ça roule. C’est toute une histoire collective. Il faut savoir qu’au service culturel, personne ne prend de vacances ni en juin, ni en juillet, ni en août. Du moment que le maire a donné les dates de la Feria, tout le monde est au boulot. Alors quand j’entends parfois des réflexions sur le travail des employés municipaux…” Visiblement, c’est un sujet qu’Alain Ibanez préfère oublier. Il ne retiendra que cette sensation du travail fait le mieux possible au service des Biterrois et de la fête.

Mais l’aventure n’est pas encore terminée, pour cette tranche de vie, il reste encore dans les jours qui arrivent à contrôler que les camions amènent bien tout le sable à la carrière équestre ; que les GBA pour empêcher le stationnement sont posés ; que toutes les décorations, les casetas, les branchements et le reste, sont en place. Allez Monsieur Feria, il n’y en a plus que pour quelques jours … .

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Les banderilleros

Deux banderilleros se partagent successivement le travail. L’un assure la “lidia” du toro avec la cape, pendant que le second posera deux paires de banderilles. Ils inverseront ensuite les rôles face au second brave. Le “troisième” protège le second picador, puis met une paire de banderilles à chaque toro avant de le puntiller après l’estocade.

Les picadors

Les deux picadors, qui étaient les stars du ruedo au 19e siècle, piquent chacun un toro. Chacun possède sa monture et le choix du cheval se fera par ordre d’ancienneté des cavaliers. Ce rôle exige des qualités équestres pour manier le cheval en citant le toro de trois quart avant d’absorber la charge du brave, et de précision pour positionner le fer dans la base du morillo (boule de muscle située dans le cou). Il doit également doser le châtiment pour préparer le toro à la faena et l’estocade sans toucher aux capacités motrices du brave.

Les hommes de l’ombre

Le torero est accompagné d’un apoderado, son impresario, et d’un mozo d’espada avec un assistant (ayuda). Ce valet d’épée s’occuper du matériel, de la garde-robe du maestro et de la logistique. Il est le confident avec qui le torero partage ses moments de joies et de doutes. Le seul qui connaît vraiment l’intimité et la fragilité de l’homme qui se cache derrière le matador. Enfin, deux chauffeurs conduisent torero et cuadrilla où il peuvent avaler jusqu’à 80 000 kilomètres.

C’est une tradition née lors des férias dans le Sud-Ouest de la France. Elle consiste à faire s’asseoir en file indienne des gens par terre puis à les faire lever les bras au rythme des chants locaux et pourquoi pas sur la Pena Bainoa. La suite, on la connaît déjà. Comme l’a très bien réalisé Jean Lassalle, un invité se jette alors sur les mains de ces convives et se laisse tout doucement porter jusqu’à la fin de la file, pour continuer la joyeuse sarabande.

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Après la corrida, le taureau de combat se retrouve dans l’assiette

Le taureau de combat, quelques centaines de kilos de muscles et… de viande. (Pierre Saliba)

19.8.2014 – Que deviennent les taureaux de combat après la corrida ? Pour les anti-corridas : ils restent impropres à la consommation. Pour d’autres : à taureau d’exception, saveur exceptionnelle… Pas facile de mettre tout le monde d’accord.

Ils sont sauvages, élevés en plein air et en liberté, nourris quasi-exclusivement d’herbe et vendus en circuit court entre Montpellier et Perpignan. Les taureaux de la manade Margé, à Fleury-d’Aude, “ont le vrai goût de la viande”, une saveur particulière que l’on a presque oubliée. A priori ces animaux ont toutes les qualités pour satisfaire aux exigences gastronomiques et philosophiques des consommateurs les plus à cheval sur l’éthique alimentaire. Végétariens exclus cela va sans dire. Un fumet unique qui n’est pourtant pas du goût de tout le monde … .

Les anti-corridas dénoncent le manque de contrôles

Celui des taureaux de combat en particuliers fait grincer les dents des anti-corridas. Robert Clavijo du Colbac (Comité de liaison biterrois pour l’abolition de la corrida) met les pieds dans le plat et dénonce : “Un trafic illégal et une viande rendue toxique par le stress important que subit l’animal pendant la corrida.”

Entre autres critiques acerbes, il fait état de contrôles vétérinaires insuffisants : “L’examen d’un taureau de combat est très délicat. C’est un examen visuel qui se fait à distance respectueuse, (avant la corrida NDLR, mais d’autres contrôles sont faits post-mortem, lire l’encadré). Aucune analyse sanguine ne contrôle l’éventuelle utilisation de drogues qui pourraient doper ou affaiblir ces animaux, comme des anti-inflammatoires…”

Plus qu’une simple pique, la sentence des “antis” sonnerait comme une tentative de mise à mort de ce commerce local. Les taureaux de la Feria biterroise sont en effet revendus après la corrida. Boucheries et grandes enseignes commercialisent cette viande, en dépit parfois de la pression des anti-corridas (Lire Midi Libre du 10 août 2014).

Question de goût

In fine, les consommateurs trancheront sur la question. Question de goût peut-être, d’aficion sûrement, de préparation certainement. Les bouchers qui travaillent cette viande précisent qu’il faut savoir choisir le bon animal. Un commerçant du Biterrois explique avoir cette année sélectionné un “Margé” et un “Miura” : “les meilleures sur 39 bêtes.” Selon lui, la viande de taureau de combat est plus dure et plus fade que celle du bœuf. Mais à taureau d’exception, saveur exceptionnelle. D’après un autre spécialiste : “La viande du taureau de combat est moins sèche que celle du taureau d’élévage. Mais il ne faut pas hésiter à la laisser macérer deux ou trois jours dans un plat avec un filet d’huile et du poivre.”

Même avec la meilleure des recettes, il ne sera pas aisé de mettre tout le monde d’accord autour de la table. Pas de quoi cependant, en faire tout un plat … .

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Aficionado : amateur de corridas. 

A hombros : sortie en triomphe. 

Alguazil : représentant de la présidence en piste. 

Alternative : cérémonie de passage de novillero à matador de toros. 

Apartado : réalisation de trois lots de toros pour la corrida avant le sorteo (tirage au sort). 

Apoderado : impresario. 

Becerro : toro de deux ans pour les novilladas non piquées. 

Brindis : dédicace d’un toro par le torero au public ou à une personne. 

Bronca : forte contestation du public. 

Callejon : contre piste. 

Cartel : affiche de la corrida. 

Caste : race. 

Cornada : coup de corne. 

Cuadrilla : équipe qui assiste le matador. 

Faena : troisième tiers du combat où le torero utilise la muleta avant de porter l’estocade. 

Finca : propriété où sont élevés les toros. 

Ganaderia : élevage de toro. 

Ganadero : éleveur. 

Indulto : grâce du toro. 

Lidia : combat du toro. 

Maestro : torero. 

Mano a mano : corrida avec seulement deux toreros. 

Manso : toro sans bravoure qui refuse le combat. 

Mayoral : régisseur des toros au campo. Représentant de l’éleveur lors de la corrida. 

Montera : chapeau du torero. 

Mozo de espada : valet d’épée. 

Muletazo : passe du torero avec la muleta. 

Naturelle : passe de base de la corrida. Réalisée avec la muleta sans l’aide de l’épée et en général de la main gauche. 

Novillo (utrero) : toro âgé de trois ans et moins de 4 ans. 

Paseo : défilé du début de la corrida. 

Patio de cuadrillas : cour où les toreros attendent le paseo. 

Peon : subalterne du torero. Se dit aussi banderillero. 

Pinchazo : coup d’épée raté du torero dans l’os du toro. 

Président : arbitre qui fait respecter le règlement taurin aidé par deux assesseurs. 

Rejoneador : torero à cheval. 

Ruedo : piste où se déroule le combat. 

Sobrero : toro de réserve. 

Sorteo : tirage au sort des lots de toros attribués à chaque torero. 

Tercio : le combat se divise en trois tiers. 

  • 1er tercio : cape et pique. 
  • 2e tercio : banderilles. 
  • 3e tercio : faena de muleta et estocade. 

Tertulia : réunion de personnes qui échangent sur la corrida du jour. 

Torista : aficionado préférant les toros sérieux et braves. 

Torerista : aficionado préférant voir les toreros briller. 

Trapio : aspect physique qui caractérise le toro. 

Vuelta : tour de piste accordé au toro ou au torero pour récompenser la qualité de leur prestation. 

Zapatillas : chaussures du torero.

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http://www.fr.wikipedia.org

http://www.beziers-mediterranee.com

http://www.yapaslefeuaulac.ch

http://www.lefigaro.fr

http://www.midilibre.fr – Emmanuelle Boillot 13.8.2013 / 12.08.2022 – Jérome Mouillot 19.8.2014 – Stephan Guin 12.8.2025

https://www.ladepeche.fr – Jean-Michel Dussol 19.1.2006

https://lemouvement.info – Sandro Basili 5.2.2020