Château de la Gayonne

Voir aussi : Conservatoire / Parc de la Gayonne

Rue de Sétif
34500 Béziers
Tél : 04 99 41 34 80

D’une superficie de 4,5 ha située au coeur du Quartier de la Devèze, le parc de la Gayonne abrite un ancien château pinardier construit à la fin du XIXème siècle par l’architecte Thomas Gentil, reconverti en conservatoire.

Équipement structurant l’Avant-scène Conservatoire favorise l’enseignement de la danse, de la musique et du théâtre sur tout le territoire de l’Agglomération Béziers Méditerranée.

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09.01.2022 – L’agencement, avec ses couloirs et ses diverses portes intérieures, ses hauts plafonds, ses carreaux de ciment, … . Ces éléments témoignent de l’architecture typique d’un intérieur d’une “maison de campagne” bourgeoise de la fin du XIXe siècle, qui reprend les codes urbains d’une demeure principale urbaine.

Les riverains et usagers de La Devèze peuvent se réjouir. Ce quartier populaire de Béziers abrite deux pépites patrimoniales illustrant l’âge d’or de la viticulture dans le Biterrois : deux châteaux dits “pinardiers” et leurs splendides parcs, celui de “La Devèze” (rue des Christols) et celui de la “Gayonne” (à l’orée de la zone industrielle du Capiscol).

Ce dernier, désormais propriété de la Ville, abrite depuis 1974 le conservatoire de musique municipal, qui s’est élargi peu à peu à la danse et au théâtre avec l’arrivée de l’Agglo Béziers Méditerranée qui en a pris la gestion au début des années 2000.

Son histoire, bien que remontant au Moyen-Âge puisque construit sur l’ancien hameau de Saint-Jean d’Aureilhan, commence réellement en 1874.

Une bourgeoisie enrichie par la vigne

Il appartient à ce courant de châteaux dit “pinardiers” construits à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle par la bourgeoisie biterroise propriétaire de terres, et devenue très riche grâce à la monoculture de la vigne, qui fait édifier des résidences secondaires dans leurs campagnes situées, à l’époque, loin de la ville.

C’est au cours de la première moitié du XIXe siècle que les frères Genson, négociants, héritiers d’une famille de marchands drapiers originaires de Mirepoix, dans le Tarn, s’associent et s’enrichissent dans le commerce. L’un des deux, Jean-Félix-Raymond, achète le domaine agricole de la Gayonne en 1845. Le deuxième, Bernard-Frédéric, est déjà propriétaire du Viguier (Mazerac), le domaine voisin.

Les deux frères agrandissent leurs propriétés et font planter la majorité des terres en vignes. Jean-Félix-Raymond meurt en 1861 laissant le domaine à sa fille unique, Albertine. Qui est adoptée par son oncle. En 1874, elle épouse Louis-Eugène Farret d’Astiès. Au décès de son oncle, elle deviendra l’unique propriétaire des deux domaines.

Une résidence de campagne

C’est alors qu’Albertine et son époux, qui vivent dans leur hôtel particulier au centre de Béziers, décideront de faire construire leur “château”, leur résidence de campagne.

Le couple fait appel à Léopold Gentil, architecte en chef du département du Gers. Celui-ci choisit le genre “cottage… ayant un peu de silhouette” propos qu’il tient dans un courrier qu’il envoie au couple. On retrouve le belvédère ressemblant à un clocher d’église néoroman, l’utilisation de la brique et de la pierre, une inspiration de style néobyzantin…

Bref, comme il est d’usage à l’époque, l’architecte emprunte aux différents styles du passé. Le chantier est terminé en 1879. Le château est agrémenté d’un parc paysager et de dépendances. Le château de la Gayonne restera dans la famille Farret d’Astiès jusqu’à la création, par la Ville et les pouvoirs publics, de la ZUP de La Devèze.

La Sebli (aujourd’hui Viaterra), société d’équipement de Béziers et son littoral, le cédera à la Ville en 1974.

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Chronologie

XIVe siècle : Saint-Jean d’Aureilhan, un hameau accueillant surtout des Hispani (population qui fuit l’Espagne musulmane), avec son habitat rural, une église, puis une seconde au XIIe siècle, devient une simple métairie au XIVe siècle.

Fin XVIe siècle : Jean Gayon, greffier, acquiert des terres sur le site, fait construire une métairie et lui donne son nom. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, divers propriétaires se succèdent.

1874 : Albertine Genson épouse Louis-Eugène Farret d’Astiès. Trois ans plus tard, à la mort de son oncle, Bernard-Frédéric Genson, qui l’avait élevée, elle hérite de deux domaines voisins – Gayonne et Mazerac, qu’elle réunit en un seul. Le couple, qui vit dans un hôtel particulier rue Montmorency, à Béziers, décide de construire sa résidence secondaire : le château. Il fait appel à Léopold Gentil, architecte en chef du département du Gers.

1960-1974 : La municipalité de Béziers et les pouvoirs publics mettent en œuvre, sur la zone, d’importants aménagements urbains, parmi lesquels la création d’une zone industrielle (Capiscol) et d’une Zone à urbaniser en priorité (ZUP). Le nouveau quartier prend le nom de “La Devèze”, du nom de l’autre château, lui aussi construit sur le terroir de Saint-Jean d’Aureilhan. En 1974, le château de la Gayonne est racheté par la Ville à la famille Farret d’Astiès.

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Le château de la Gayonne abrite les locaux du conservatoire.

18.9.2020 – Les jardins du château de la Gayonne, au cœur du quartier de la Devèze, vont être investis par les élèves et professeurs du conservatoire, l’avant-scène.

Ce samedi, ils proposeront dans le cadre des “Journées du Patrimoine”, au cœur du parc, une animation avec un “mini-concert champêtre” (11 h 30).

Du château pinardier au conservatoire

Le lieu, superficie de 4,5 ha, abrite l’ancien château pinardier de la Gayonne, datant du XIXe siècle.

Construit par l’architecte Thomas Gentil, il a ensuite été rénové par le cabinet d’architecture François Nougaret, restructuré et mis aux normes pour y accueillir le conservatoire, l’école de musique de Béziers, et une école de danse et d’art dramatique.

Aujourd’hui, il abrite 1 400 arbres de 17 essences différentes, et d’autres équipements se sont construits : un minigolf, un parcours de course à pied, un terrain de football et deux aires de jeux dédiées aux enfants.

Ce sera l’occasion d’observer de plus près, le temps d’une visite libre, les façades et la toiture du château. Pour finir la matinée, une séance de soundpainting sera proposée : un langage de signes universel, en temps réel, qui permet d’aboutir à une composition artistique multidisciplinaire.

Ce samedi, moment suspendu, au cœur d’un parc d’où vibreront plusieurs instruments.

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Source :

http://www.midilibre.fr – A.J. 09.01.2022 / P.S. 18.9.2020

http://www.journees-du-patrimoine.com – 19.9.2020