Capnau

Contraction de “Campus Novus” puis “Campnau”. Le nom doit remonter à la fin du IIIème – début IVème siècle lors de l’extension de la ville au delà des remparts qui jouxtaient l’église de la Madeleine. La traduction serait : “nouveau quartier”.

Ce quartier discret vous révèlera son histoire et l’âme de sa population à travers ses ruelles truculentes et typiques.

Situé derrière l’église de la Madeleine, le quartier du Capnau est un secteur urbain historique de la ville de Béziers. Il est composé notamment des ilots Capnau et Sœurs Grises, formés d’immeubles anciens densément bâtis, aujourd’hui fortement dégradés.

Intégré au Site patrimonial remarquable (SPR), ce quartier fait partie intégrante du projet global de renouvellement urbain de la Ville de Béziers.

Confiée à Viaterra par la Ville de Béziers, cette opération de renouvellement urbain repose sur la requalification d’une trentaine de parcelles au cœur du quartier. Les parcelles sélectionnées ont été choisies à la suite d’études menées entre 2018 et 2021 dans le cadre du protocole de préfiguration du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU). Le projet se distingue par une volonté forte de rénover tout en respectant l’histoire et l’identité du quartier.

En 2023,  Viaterra a achevé la phase d’acquisitions foncières amiables, nécessaires à la réalisation de l’opération. L’appel d’offres pour la conception et la réalisation des travaux a été lancé en 2024, ce qui a permis de démarrer la phase opérationnelle au début de l’année 2025.

Les travaux dureront environ deux ans et visent à conserver au moins la moitié des immeubles existants, tout en respectant les prescriptions patrimoniales.

Le 17 juillet 2025, le quartier Capnau a amorcé la partie visible de sa transformation avec le début des démolitions. Les premiers coups de pelles ont été portés par un engin de 45 tonnes, à l’angle de la rue de la Vierge et de la rue du Capnau, donnant le coup d’envoi de cette phase importante de l’opération.

Le projet prévoit à terme la création de nouveaux espaces de vie :

► Une résidence sénior en béguinage de 30 logements, pour personnes âgées autonomes

► Une Maison d’accueil aux Biterrois pour accompagner les habitants dans leur maintien dans l’autonomie

► Un cœur d’ilot végétalisé

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Îlot Saint-Esprit, au cœur de Béziers : le projet repris par Buesa

L’îlot a commencé à être démoli, dans le cadre du programme de renouvellement urbain – (Midi Libre – Mélissa Alcoléa)

15.2.2024 – Attaqué au tribunal administratif dès 2020, le projet de requalification urbaine de l’îlot Saint-Esprit, à Béziers, a été abandonné par le promoteur Hectare. La démolition de cet ensemble vétuste, à deux pas de l’église de la Madeleine, est en cours. Le foncier sera ensuite cédé à Margaux Buesa, avec un transfert de permis de construire. 

“On est content. C’est un premier soulagement”, réagit Hadrien Ginouvez. Ce Biterrois est le président de l’Association pour la protection du patrimoine biterrois (APPB), créée en 2019. L’information lui a été confirmée à l’issue du dernier conseil municipal, qui s’est déroulé le 5 février : le projet immobilier contemporain qui était porté par la société Envol (groupe Hectare) sur l’îlot Saint-Esprit, à deux pas de l’église de la Madeleine, au cœur de la ville, a été abandonné par ce promoteur.

Avec deux autres associations, “Béziers notre patrimoine” et “Urgences patrimoines”, il avait attaqué le permis de construire au tribunal administratif de Montpellier, fin 2020. Mais le juge avait statué que les trois associations requérantes n’étaient pas fondées à demander l’annulation du permis. “On a fait appel en mars 2022. Depuis, on était en attente d’une date pour l’appel…”, explique-t-il. Les opposants dénonçaient essentiellement, à l’époque, “un problème d’intégration au paysage et à l’environnement architectural de la place. Visuellement, ça dénotait. Il y avait un édifice de 20 mètres de haut, un problème de covisibilité avec un monument historique, pas de toit en tuiles…”

“On aimerait être rassuré”

Vigilant, Hadrien Ginouvez enchaîne : “Il faut un projet, il faut requalifier cet îlot. Mais on aimerait être rassuré. On espère que le nouveau promoteur sera assez intelligent pour prendre en compte des remarques de bon sens pour un projet qui s’intègre de façon esthétique. Alors le pari sera gagné…”

La démolition des trois immeubles composant cet îlot, bâtiments vétustes et abandonnés, a d’ores et déjà débuté, financée par l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine). Et le conseil municipal vient de valider la cession du foncier supportant les bâtiments détruits à Margaux Buesa, en nom propre. Dans le cadre de cette cession, un permis de construire – le deuxième présenté par la société Envol – a été transféré à Margaux Buesa. Cette dernière reprend ainsi le programme.

“Il s’agit d’un permis qui prenait en compte les remarques de l’architecte des Bâtiments de France”, indique Robert Ménard. La façade sera ainsi maintenue. L’homme de l’art “avait trouvé nécessaire de la conserver, pour l’articulation entre le neuf et l’ancien, c’était un chaînon manquant”, précise Géraldine Bedès, directrice du département urbanisme de la Ville.  

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13.9.2013 – Elle se trouve dans le quartier du Capnau à Béziers et elle débouche sur la boulevard d’Angleterre.

La rue du Calvaire doit son nom à un calvaire qui existait en haut de la rue. Comme quoi cela n’a rien à voir avec la gaudriole. Vous me direz le mot « passion » recouvre des choses très différentes !

En 1904, la rue du Calvaire s’est un temps appelée “Rue des Martyrs de la Liberté”. Sans doute en référence aux victimes du Coup d’Etat de Napoléon III qui furent nombreuses à Béziers.

Capnau signifierait “Campus Novus” et correspondrait à l’extension de Béziers au-delà des remparts de La Madeleine au IIIème siècle.

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Béziers : pour renaître de ses cendres, le Capnau allume la mèche

Les pompiers auront lutté longtemps pour venir à bout de l’incendie dans l’atelier Dougados (D.R.)

13.8.2019 – Le feu, qui a incendié dimanche trois bâtiments dans le quartier, a suffi à mettre un collectif de quartier en colère. Trop peut-être !

C’est un courriel qui met le feu aux poudres entre un quartier et la mairie. En un mail, le collectif Capnau, dont peu connaissaient l’existence, attire sur lui les projecteurs en posant des questions. Trop, certainement, trop vite, assurément.

Comme pour mieux dégager sa responsabilité, ce collectif préfère écrire qu’il ne relaie que des interrogations des témoins de l’incendie de dimanche, présents sur le parvis de la cathédrale. Il demande des réponses sur : “Pourquoi les pompiers n’ont pas eu l’ordre d’aller vers les maisons bien plus tôt ?” On leur dira, sans avoir consulté les soldats du feu, mais en réfléchissant, que des forces étaient engagées de l’autre côté du fleuve et qu’un manque de moyens est sûrement à l’origine du retard, s’il y en a eu un.

Une insinuation maladroite ?

Autre demande : “Pourquoi l’atelier a-t-il été entièrement détruit et presque rien sur les maisons à côté ?” Le résultat trop aléatoire de la direction d’un feu explique peut-être cela, mais nous ne sommes pas experts en la matière.

Nouvelle question : “La mamie commerçante de cet atelier dérangeait-elle un futur projet immobilier en zone rouge ?” Nous renvoyons le collectif à la lecture du Midi Libre de ce mardi 12 août où le maire de Béziers a expliqué avoir reçu cette propriétaire pour trouver une solution dans les jours à venir.

Antépénultième interrogation : “La municipalité cherche-t-elle à détruire par tous les moyens le quartier du Capnau pour de grands projets urbains ?” En pointant du doigt ou plutôt en insinuant que c’est la Ville qui a allumé une allumette, le collectif va trop loin. Il réitère en demandant si “l’urbanisme cherche à aller trop vite ?” ou “n’a-t-on pas donné sa chance au hasard ?”.

“Une saloperie” pour le maire

De lourdes accusations que l’on a exposées directement au premier intéressé, Robert Ménard, puisque le collectif désire des éclaircissements. “Je n’ai pas à répondre à des bêtises comme ça. Imaginer que les pompiers n’ont pas fait leur travail, c’est une belle saloperie de le dire. Que le collectif Capnau aille prendre ces risques pour la population!”

Il poursuit : “L’atelier qui a brûlé fait partie d’une zone dangereuse. La Ville est propriétaire d’un certain nombre d’immeubles juste à côté (acquis sous la municipalité Courderc et l’actuelle, NDLR). Ceux qui sont à gauche de ce bâtiment nous appartiennent. On les a rachetés avec les fond Barnier (fond national destinés à financer les indemnités d’expropriation de biens exposés à un risque naturel majeur, NDLR). D’ailleurs, nous avions proposé à la propriétaire de l’atelier, et je le lui ai redit lundi matin, de racheter cette maison parce que, à terme, on ne reconstruira pas là.”

La signature de l’Agence nationale pour la rénovation urbanise (Anru), destinée aux quartiers prioritaires concerne deux zones dans Béziers, dont le Capnau. Et le maire d’ajouter : “On s’apprête à y faire de beaux travaux. On va investir, grâce à l’Etat, pas mal d’argent dans ce quartier et c’est une bonne nouvelle car il en a besoin. J’espère que cette nouvelle va ravir le collectif pour qu’il arrête d’être complotiste. C’est une nouvelle mode.”

Nous avons tenté d’entrer en contact avec un interlocuteur du collectif Capnau… En vain.

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Béziers : de la prison ferme pour les sept trafiquants du Capnau

Les prévenus interpellés le 12 janvier 2015 (Pierre Saliba)

9.12.2017 – Des peines de 15 mois à 12 années de détention ont été prononcées pour les prévenus dans ce dossier d’ampleur.

Ce vendredi, le tribunal de Béziers a condamné sept prévenus à des peines de prison allant de 15 mois de détention avec interdiction de détenir une arme durant cinq ans, à 12 années de détention. Le vice-procureur de la République Jean-Philippe Rey ayant requis des peines de six mois à neuf ans pour des faits de trafic de stupéfiants ayant eu lieu quartier de la Madeleine et du Capnau à Béziers.

L’audience a débuté sur un ton agressif, ce vendredi, quand un détenu a menacé de tuer un de ses comparses. Puis la tension est tombée lors du réquisitoire du ministère public.

Un dossier d’ampleur

Le vice-procureur Rey, revenant sur ce dossier symptomatique par l’ampleur et l’implantation du trafic. “Béziers est une plaque tournante de la drogue. C’est endémique. Pour autant, faut-il se résigner ? Non ! Nous avons saisi plus de 21 kg de résine, 800 g de cocaïne et de nombreuses armes. Tous ont monté un projet collectif et même s’il y a un certain nombre de non-dit, nous avons assisté à un suicide en direct parce qu’un prévenu, par crainte, a tout pris à sa charge. Je n’y crois pas du tout. Aujourd’hui, nous avons à juger deux organisateurs, une mule et des lieutenants plus ou moins impliqués. Ils vendaient du poison, semaient la mort et étaient structurés pour cela. Il faut donc les condamner.”

Un à un les avocats sont intervenus pour défendre leur client. Me François Bermont a demandé : “de prononcer une peine juste. Mon client est un escroc. Il vendait du Doliprane en lieu et place de la cocaïne. Ce n’est pas un trafiquant. Il a toujours conservé la même version. Il a compris qu’il devait rentrer dans le droit chemin.”

Me Antonty Caniez a critiqué l’instruction : “Quand on prétend avoir une affaire qui dépasse la norme on attend un dossier qui soit à la hauteur des peines requises. Ici, on a grossi le trait et nous restons sur notre faim. Maintenir mon client en détention alors qu’il n’a jamais bénéficié de sursis mis à l’épreuve c’est lourd. Il faut l’aider en ne répétant pas les erreurs du passé.”

Me Charlier a, elle aussi, émis des réserves sur le dossier d’instruction. Sur les écoutes téléphoniques aussi. “Il reconnaît une petite partie des faits, mais il ne participe pas au trafic comme c’est avancé. Je vous demande une peine juste et de ne pas le remettre en prison.” Son client ne reviendra pas entendre les délibérés et a été condamné à 5 ans de prison. Un mandat d’arrêt a été lancé contre lui.

Des prévenus pas dans leur rôle

Me Marc Gallix est, lui, revenu sur l’appréciation de la peine pour son client qui gérait un salon de thé où ont été retrouvés armes, drogues et argent. “J’ai un client qui n’est pas si facile que ça parce qu’il reconnaît tout. Mais je ne peux pas adhérer à son système de défense qui consiste à dire n’importe quoi. Vous dites n’importe quoi. Tout est faux. Vous étiez un gérant de paille et vous avez servi de nourrice. Cela ressort de ce dossier. Six ans, c’est trop. Je vous demande une appréciation plus juste de ce dossier.” Me Jean-Marc Darrigade est parti d’un rapport sur l’analyse des trafics de stupéfiants pour défendre son client présenté comme un des organisateurs du trafic.

“Le défendre ne me semble pas confortable car il est dans un costume bien trop grand pour lui. Ce n’est pas un chef de réseau mais un chef de zéro. Ce trafic, ici comme ailleurs, pose le constat de l’échec scolaire, du manque d’emploi et répond à un besoin de survie pour répondre à ce problème. Ici nous sommes dans un réseau misérable, dans un quartier misérable entre misérables. On est tout petit dans cette affaire. C’est un malheureux chronique qui a choisi la drogue pour survivre et qui a eu recours à une économie de substitution pou survivre. Lui, ce n’est rien d’autre que le zinzin de la zonzon.”

Me Luc Abratkiewicz qui a défendu celui qui a été présenté comme l’instigateur de l’ombre. Lui aussi est revenu à la charge contre l’instruction. Cela n’aura pas porté ses fruits. Son client a été condamné à 12 années de prison contre 9 requis. Il fera appel de cette décision. “Je vous demande de faire attention à la caricature. Il ne faudrait pas l’affubler d’un costume trop grand. Il a toujours assumé ce qu’il faisait et dans cette affaire, il nie toute implication. Dans ce dossier on n’amène pas d’éléments contre lui. Cette peine est bien trop lourde et, dans son cas, l’erreur judiciaire serait de mal condamner un coupable. Je vous demande de faire preuve d’objectivité dans ce dossier.”

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Béziers : 19 ans de prison en appel pour avoir assassiné une femme en avril 2015

2.6.2019 – La cour d’assises d’appel de l’Aveyron a reconnu Saladin Tebessi coupable des faits de violences ayant entraîné la mort, d’Erika Pusok en avril 2015. L’accusé a été condamné à 19 ans de réclusion criminelle.

“Après quatre jours d’audience, la cour d’assises d’appel de l’Aveyron a reconnu Saladin Tebessi coupable des faits de violences ayant entraîné la mort, d’Erika Pusok, a confirmé Yvon Calvet, avocat général. Une peine de 19 ans de réclusion criminelle a été prononcée contre lui. La cour d’assises de l’Hérault avait prononcé en première instance une peine de 18 ans, dont j’avais requis la confirmation.”

Un coup porté au visage dans la rue

Le 24 avril 2015 la victime avait pris un violent coup au visage et était tombée inanimée au sol, rue du Capnau à Béziers. Le 25 avril, son compagnon la découvrait morte dans la chambre du couple, rue Beauregard. L’autopsie du corps révélera que la jeune femme est décédée des suites des coups portés à la tête. Un témoin de la scène du 24 avril avait permis aux enquêteurs du commissariat de Béziers d’avancer très vite dans cette affaire.

Connu pour sa violence

L’accusé était connu pour être un homme violent avec les femmes. Il a été condamné à huit reprises pour des faits de vols aggravés, des vols avec violence et encore de proxénétisme aggravé. Il a toujours nié les faits et ne pas connaître la victime. L’enquête prouvera le contraire. Il est incarcéré depuis le 9 juillet 2015.

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Source :

http://www.sunnyfrance.net – Capnau

https://www.midilibre.fr – Mélissa Alcoléa 15.2.2024 / Cyril Calsina 13.8.2019 / Jean-Pierre Amarger 9.12.2017 – 2.6.2019