
Les Arènes, quartier calme, chic et cher
Le quartier ‘Les Arènes” s’étend du bas de l’avenue Claparède jusqu’à l’école de La Dullague, et de l’avenue Jean-Moulin jusqu’au quartier Injalbert. “Les Arènes” abrite surtout des maisons de ville datant des années 1950-1960, parfois de très belles maisons de maîtres ou châteaux pinardiers cachés derrière de grands portails.

(Midi Libre – Antonia Jimenez)
Côté ville, l’entrée dans le quartier des arènes se fait par les villas Guy et Toscane, au bas de la petite rue Verdi, qui aboutit derrière les arènes, comme pour rappeler que le passé glorieux de Béziers résiste encore.
3.3.2020 – Personne pour se plaindre de ce quartier résidentiel, où vivent les classes moyennes et aisées, à deux pas du centre-ville et de l’entrée de Béziers par Montimaran. Bien au contraire. Locataires, propriétaires, commerçants ou professionnels d’autres secteurs affichent le sourire, oubliant la folie et les désagréments de la Feria.

Oui, la précarité sévit à Béziers, ville classée parmi les plus pauvres de la région Occitanie. Elle est palpable et visible dans certains quartiers, comme l’hyper-centre, Garibaldi ou le Faubourg.
Mais comme toutes les villes de France, Béziers a son quartier chic et cher : celui dit des Arènes, avec ses deux pièces maîtresses que sont la plaza de toros, construite en 1897, le cœur de la Feria, et le centre nautique communautaire Léo-Lagrange, deux institutions séparées uniquement par un tout petit parking.
Ce quartier est la figure de proue de la ville, le prix du m² y est le plus élevé
Le quartier, qui s’étend du bas de l’avenue Claparède jusqu’à l’école de La Dullague, et de l’avenue Jean-Moulin jusqu’au quartier Injalbert, abrite surtout des maisons de ville datant des années 1950-1960, parfois de très belles maisons de maîtres ou châteaux pinardiers cachés derrière de grands portails. D’ailleurs, côté ville, l’entrée dans le quartier des arènes se fait par les villas Guy et Toscane, au bas de la petite rue Verdi, qui aboutit derrière les arènes, comme pour rappeler que le passé glorieux de Béziers résiste encore.Publicité
“Ce quartier est la figure de proue de la ville, où les prix au m² sont les plus élevés, d’après Sylvie Lozano Immo. J’ai ouvert en 1989. Depuis la création, j’ai toujours vu ce quartier en tête du hit-parade et la demande n’a jamais fléchi. Bien au contraire. Elle s’accroît au fil des années avec les nouvelles installations des commerçants autour des arènes. D’où des prix qui se maintiennent, même en période de crise.”
On a tout ce qu’il faut, et c’est calme

Et ce n’est pas Jeanne, 85 ans, qui a grandi dans le quartier, du côté de la clinique Champeau, qui dira le contraire. “Quand j’étais jeune, c’est vrai, on se sentait un peu éloigné des allées Paul-Riquet, là où se trouvaient tous les commerces et la vie de Béziers. Mais aujourd’hui, je suis bien heureuse de ne pas avoir quitté mon quartier. On a tout ce qu’il faut, et c’est calme “

Idem pour Martine, 41 ans, qui vient d’acheter un petit pavillon des années 50, à 180 000 €. “Oui, je dois mettre au moins 50 000 € de travaux, mais notamment pour mes enfants, je suis bien heureuse d’avoir trouvé dans ce quartier, très calme, à deux pas du centre-ville. Pour les grosses courses, pas de problème, nous avons Auchan à cinq minutes. Pour le reste, nous avons tous les petits commerces nécessaires autour des arènes. Bon, ils sont un peu chers parfois, c’est pour ça que je ne m’y sers pas tous les jours. Sauf à la boulangerie et au bureau de tabac. Ce que j’aime aussi, c’est que je peux laisser mon grand de 13 ans aller tout seul à piscine.”
Impossible de trouver le bon râleur comme on les fait si bien en France. Personne pour parler de la folie qui s’empare du cœur du quartier, durant la Feria… Si ce n’est Martin, qui loue un appartement dans l’avenue, mais n’a pas de garage. “C’est embêtant durant la Feria. Mais en général, j’’essaie de partir durant cette période.”

Cinq jours de Feria
Du côté des commerçants, quasiment tous réunis autour des arènes, sur les avenues Émile-Claparède et Pierre-Verdier, même satisfaction. Un seul bémol : l’absence de distributeur automatique de billets et des arènes qu’ils aimeraient voir ouvertes plus souvent. Au-delà de la Feria. Ces cinq jours où l’épicentre festif de la ville, le quartier des arènes, accueille des centaines de milliers de fêtards et soiffards, de tous âges, pour vibrer aux rythmes des bodegas, casetas et corridas, sans se soucier de la tranquillité des riverains et de la propreté des espaces publics. D’ailleurs, la plupart des résidents soit en profitent pour prendre leurs vacances, soit se joignent à la fête.
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Quelle est l’histoire des arènes de Béziers ?

Le premier spectacle taurin a été donné dans des arènes inachevées en 1897 (P.S.)
15.7.2019 – Plus de 120 ans de manifestations taurines, lyriques, sportives, politiques, festives,… en un lieu emblématique.
Un mois de septembre 1896, les arènes du terrain Palazy, sur l’actuelle place Émile-Zola, sont ravagées par un incendie. Les aficionados biterrois réclament la construction de nouvelles arènes en dur pour pouvoir organiser des corridas intégrales. Au mois de novembre, Arthur Fayot, ancien directeur des arènes de Nîmes, va voir le maire de Béziers, Alphonse Mas, pour lui soumettre un nouveau projet.

Ce dernier a mis comme condition qu’il s’intègre dans les projets d’urbanisme de la municipalité. Des terrains sont acquis au bord de la Voie Domitienne, au lieu-dit Plateau-de-Valras, et deux entrepreneurs, Antoine Gleizes et Jean Sautel, passent un traité de construction.
Le premier spectacle taurin sera donné dans des arènes inachevées en 1897. Et en 1898, grâce au mécène biterrois, Castelbon-de-Beauxhostes, Camille Saint-Saëns donne Déjanire aux arènes. Spectacles taurins et opéras alternent dans les lieux.
Béziers, “la Séville et la Bayreuth française”
Fin 1901, la plaza biterroise est enfin finie. Béziers devient à la fois “la Séville et la Bayreuth française”. En 1919, les arènes sont rachetées et remises aux normes par la Société immobilière des arènes, gérée par messieurs Azaïs et Gaillard, toujours propriétaires.
Les arènes ont servi pour d’autres manifestations au fil du temps. Le 30 avril 1905, c’est Jean Jaurès qui vient donner un grand meeting. En 1914, elles sont transformées en lieu de rétention, pour les “enfermés du Plateau de Valréas”, les réfugiés, les évacués et les otages, ainsi que des repris de justice.
Et puis il y a eu de nombreux spectacles de variétés, des concerts, des évènements sportifs, comme “La coupe d’Or”, en 1933, pour laquelle les arènes ont été transformées en vélodrome, et encore bien d’autres.Source : Arènes de Béziers, 120 ans de passions, taurines, lyriques, festives, édité par Le Chameau Malin.
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Que souhaiteriez-vous pour faire évoluer le quartier ?
Christophe Abellaneda, le caveau des arènes
L’atout majeur de notre quartier, qui est calme, propre et convivial, ce sont les arènes. Mais elles ne sont pas assez mises en avant en dehors, bien entendu, de la période de la Feria. Il faudrait que des visites guidées soient organisées durant toute l’année afin que Biterrois et visiteurs puissent découvrir et comprendre non seulement le patrimoine historique de la ville, mais, au-delà, à travers son histoire, découvrir la ville, pour inciter à se rendre aussi en centre-ville. Et, comme tous les commerçants de la zone, je souhaiterais que les clients, mais aussi les habitants, puissent avoir un distributeur automatique de billets.

Marc Rodriguez, le Plaza
Nous avons un pôle commercial qui travaille très bien, avec un petit parking gratuit, des caméras pour la sécurité… Les clients sont au rendez-vous. Cependant, je pense que les arènes ne sont pas assez exploitées. Il faudrait beaucoup d’animations durant l’année. Même si notre quartier est vivant, notamment son artère principale, plus d’animations feraient du bien à tous, commerçants et résidents. Le gros point noir, c’est l’absence de guichet automatique. Le plus proche est à La fraîcheur ou sinon, il faut monter jusqu’en ville. C’est une aberration, avec le monde que l’on accueille durant la Feria.
Julie et Séverine, Les temps de Gaston
Nous adorons ce quartier et nous en sommes pleinement satisfaites. Il n’a quasiment que des atouts : soleil et lumière ; une vue magnifique sur les arènes qui viennent d’être rénovées ; des super voisins commerçants ; des clients fidèles ; du passage. Nous n’avons vraiment pas à nous plaindre. Cependant, comme tous les commerçants du quartier, nous souhaiterions l’installation d’un distributeur de billets. Et, bien entendu, beaucoup plus d’animations dans les arènes. On a la chance de les avoir en face, nous sommes quasiment une entrée de ville. Il faut en profiter et créer plus de vie…
Matthieu Lauze, épicerie Lauze
Pour faire évoluer le quartier, il faudrait, du côté de Claparède, plus de places de stationnement. Moi qui suis installé sur l’avenue Verdier, je n’ai pas à me plaindre. De plus, je pense qu’il faudrait diminuer la vitesse sur les deux voies. Les automobilistes roulent très vite, trop vite. Peut-être pourrions-nous envisager, juste au niveau de la zone des commerçants, une vitesse de 30 km/h.
Mais à part ces points, nous avons un quartier très animé, grâce à ses commerçants, mais aussi à tous les autres services comme la piscine, les arènes, plus loin, les établissements scolaires, … .
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Béziers : Centre, Arènes et Devèze, nouveaux “territoires cibles” de l’État

La Devèze, désormais “Territoire cible” pour l’Etat (Pierre Saliba)
19.6.2014 – Exit les zones franches urbaines comme aux Arènes et à La Devèze ; les zones urbaines sensibles du Faubourg, du centre-ville, des Arènes, de la Devèze, de Pintat-Les Oiseaux ; le contrat urbain de cohésion sociale du centre-ville… Tous ces programmes doivent disparaître pour se fondre dans l’appellation “Territoires cibles”.

Exit les zones franches urbaines (ZFU) comme aux Arènes (Iranget, Grangette) et à La Devèze ; les zones urbaines sensibles (ZUS) du Faubourg, du centre-ville, des Arènes, de la Devèze, de Pintat-Les Oiseaux ; le contrat urbain de cohésion sociale (Cucs) du centre-ville… Tous ces sigles de programmes déjà en cours sur la ville doivent disparaître pour se fondre dans l’appellation “Territoires cibles”. Elle concerne 1300 quartiers à travers la France, et Béziers est éligible à ce nouveau dispositif. C’est ce qu’a annoncé mardi (Midi Libre du 17 juin) la ministre de la Ville, Najat Vallaud-Belkacem, lors de la présentation de la réforme de géographie prioritaire de la politique de la ville. L’appellation va changer, mais pas la localisation pour Béziers de ces nouveaux territoires. “C’est une bonne nouvelle pour notre ville, a déclaré Robert Ménard, c’est très bien et nous n’allons pas bouder notre plaisir.” Le maire estime que cette nouvelle politique sera plus “cohérente. C’est une simplification, une homogénéisation de tous ces plans et procédures qui devenaient incompréhensibles.” Il rajoute, mais les Biterrois le savaient déjà : “Cela dit également qu’il y a beaucoup de boulot à faire. Je regardais ce matin ce nouveau découpage et c’est très bien pour notre centre-ville. Nous savons aujourd’hui que nous allons être aidés par l’État.”
Des zones particulièrement dégradées
Une réunion de travail doit être prochainement programmée avec les services de la préfecture pour affiner les périmètres. La municipalité en saura, peut-être un peu plus sur les 200 quartiers “cœur de cible” que l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) doit identifier à l’intérieur des 1 300 territoires de la réforme. Ces zones, particulièrement dégradées, recevront des aides supplémentaires. La liste définitive devrait être connue à la mi-septembre. Ce sont ces informations complémentaires qu’attend le conseiller général et municipal socialiste Jean-Michel Du Plaa avant de se prononcer sur la réforme. Comme il le dit depuis déjà un certain temps : “Il y a des quartiers du centre-ville qui sont beaucoup plus paupérisés que la Devèze.” Et il remarque : “Cela fait 20 à 25 ans que Béziers bénéficie de la politique de la ville. Aujourd’hui, elle est un peu à bout de souffle et pas franchement à la hauteur des problèmes.” Même s’il se félicite, lui aussi, du regroupement des procédures.
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Source :
https://www.midilibre.fr – Antonia Jimenez 3.3.2020 / Emmanuelle Boillot 15.7.2019 – 19.6.2014