L’ancienne maison d’arrêt de Béziers est situé sur la place des albigeois, juste à côté de la cathédrale St.-Nazaire. Cette maison d’arrêt diffère d’une centre pénitentiaire en termes de la durée de détention. C’est à dire que les détenus d’une maison d’arrêt attendent leur procès pour éventuellement être transféré dans un centre pénitentiaire. Celle de Béziers a été fonctionnelle de 1867 jusqu’à sa fermeture en 2009.
Selon les plans initiaux, l’ancienne maison d’arrêt se composait, au rez-de-chaussée, de dix-huit geôles entourées de préaux, de la cave et du dépôt des effets des détenus. Au premier étage, de vingt cellules, d’une sacristie, d’un parloir, d’une salle réservée à l’hygiène, d’un magasin et d’un dépôt comestibles. Elles étaient toutes deux souterraines. Le deuxième étage comprenait l’entrée, dix-huit autres chambres à barreaux, des salles réservées à la justice, le vestibule, l’administration et les cuisines. Enfin, le dernier étage comprenait deux combles, une grande salle pour les détenus, le logement du gardien chef et la salle de la commission.
———-
Histoire
La ville de Béziers avait une petite prison appelée «Malapague», qui signifiait mauvais payeur, construite au XIIème siècle. Elle est décrite comme une petite prison malsaine avec une singularité : deux salles réservées aux femmes. Cette prison traverse le temps avec quelques modifications.
Ce n’est qu’avec l’apparition de textes législatifs instaurant une distinction entre maisons d’arrêt et maison centrale, que la cité de Riquet prend conscience de l’importance d’avoir un établissement plus spacieux, plus sûr pour la population.
Le 19 août 1843, la famille Marc, forte de grands propriétaires biterrois, propose à la vente un terrain près de l’Évêché d’une surface de 3 200 m² pour y construire les nouvelles cellules. L’architecte départemental Alric et son adjoint Ginies sont retenus. Ils présentent, en septembre 1846, un plan de l’établissement en forme de T mais, faute de subvention, le projet reste en suspens.
La Révolution de 1848 va accélérer les choses. A cette époque, les prisons de l’Hérault et les bagnes de France (Toulon, Brest, Rochefort) sont surpeuplés.
Malgré les réticences de la municipalité, l’acte de vente du terrain est signé en 1850 pour la somme de 57,500 francs par le Conseil Général et le Conseil Municipal. La démolition des bâtiments qui se trouvaient sur le terrain commence en 1850. La construction se terminera en 1857. Cependant, la prison ne sera vraiment utilisée par le personnel et les détenus qu’à partir de 1867. Des travaux d’agrandissement auront lieu jusqu’en 1880.
C’était une maison d’arrêt sous-préfectorale mais elle prit de l’importance en 1939 grâce à la guillotine. En effet, par un décret-loi du 24 juin 1939, la prison de Béziers accueille la guillotine pour les trois départements, Hérault, Aude et Pyrénées-Orientales. Il a été agrandi à cette occasion. Neuf prisonniers y ont été exécutés.
La dernière exécution a lieu le 1er décembre 1949. Sont enlevées les vies de René-Antoine Fournial et d’Élie Hubert Véves, tous deux âgés de 29 ans. Ceux-ci sont reconnus comme étant les assassins du Dr Marius Bonneton, 25 ans. Après l’avoir entraîné dans un guet-apens, ils l’ont volé et lui ont enfoncé le visage dans l’étang de Thau le 25 août 1948.
Anecdote : En décembre 1949, à Béziers, on guillotine les assassins du Docteur Bonneton, Fournial et Vève. Le père de leur victime a adressé de nombreux courriers pour assister à l’expiation, sans succès. Alors, Mr Bonneton s’en fut trouver le bedeau de la cathédrale de Béziers, qui jouxte la prison, et le soudoya. Le matin de l’exécution, le père de Docteur Bonneton se trouvait en haut de la tour, et put assister en toute tranquillité à la mort des deux assassins. Le fait fut connu, on voulut poursuivre les responsables, mais on y renonça. Quelques années après, pour éviter une nouvelle fois ce genre de désagréments, on recouvrit les cours des prisons de dais noirs lors des exécutions capitales. (Source : https://laveuveguillotine.pagesperso-orange.fr)
Le surpeuplement était constant, prévu pour 48 places, le nombre n’était jamais en dessous de 100, allant même jusqu’à 300 détenus. Soixante ans plus tard, la maison d’arrêt a fermé ses portes. Il a été désaffecté en 2009 suite à l’ouverture de la nouvelle prison.
Les dernières années d’activités, elle a accueilli jusqu’à une centaine de détenus condamnés à des courtes peines. “Ils préfèrent dormir sur un matelas par terre plutôt que d’être transférés à Villeneuve-lès-Maguelone ou Toulouse, avait raconté un surveillant pénitentiaire à Midi Libre avant le déménagement. Leurs familles n’ont pas beaucoup de moyens et en restant sur Béziers, ils savent qu’elles vont venir les voir au parloir.”
Enfin, les derniers détenus sont partis en 2009. Surtout pour des raisons sanitaires. Ils ont quitté la maison d’arrêt du plan des Albigeois pour rejoindre le centre pénitentiaire du Gasquinoy en périphérie de Béziers. Le “château”, comme certains nommaient le lieu, était devenu vétuste et surpeuplé.
Adieu donc les cellules de 10-12 m² qui accueillaient jusqu’à quatre détenus … . Désormais, au Gasquinoy, la taule de 10,5 m2 est individuelle ; celle de 13-15 m2 peut accueillir deux prisonniers.
En tout cas, cette maison d’arrêt restera gravée à jamais dans les esprits, du moins sur la pellicule. Elle a, en effet, été le lieu de tournage du film de Roschdy Zem “Omar m’a tuer”, six mois après que les lieux ont été évacués de toute vie carcérale. Lors d’une interview à 20 minutes, Roschdy Zem a confié avoir choisi cette maison d’arrêt car “cela a permis de tourner au naturel parce que l’atmosphère était très porteuse. C’est une prison étroite avec du vécu”.
Hormis une ouverture lors des “Journées du Patrimoine”, il y a plus de trois ans, et d’où émanait encore une atmosphère angoissante selon ceux qui avaient pu entrer, le lieu est laissé à l’abandon. Il faut désormais attendre le 15 janvier 2017, date de la fin du marché pour la valorisation urbaine et patrimoniale du site de l’Acropole. On en saura un peu plus dès la fin du mois sur l’avenir de cette ancienne prison au cœur de Béziers. Seule certitude à ce jour : quatre projets ont été sélectionnés et retenus selon deux critères précis : les compétences et la solidité financière des candidats. Deux verraient le projet en le restaurant, sans trop bouleverser les lieux ; deux autres changeraient radicalement l’endroit. La Ville étudie encore les propositions.
———-
Il y a quarante ans, le 10 septembre 1977 à 4 h 40, la dernière exécution capitale à Marseille !
Dernier mot, dernière cigarette, dernier verre de rhum… La vie s’arrête pour Hamida Djandoubi. (AFP / Gérars Fouet)
FRANÇOIS BARRÈRE (Midi Libre 10.9.2017)
Abolie le 9 octobre 1981, la peine de mort a été appliquée pour la dernière fois à Marseille, le 10 septembre 1977. Mais la guillotine a beaucoup fonctionné en Occitanie au cours du XXe siècle : trente-neuf exécutions ont été recensées.
“J’entends un bruit sourd. Je me retourne – du sang, beaucoup de sang, du sang très rouge -, le corps a basculé dans le panier. En une seconde, une vie a été tranchée. L’homme qui parlait, moins d’une minute plus tôt, n’est plus qu’un pyjama bleu dans un panier. Un gardien prend un tuyau d’arrosage.”
Le 10 septembre 1977, à 4 h 40, dans une cour de la prison des Baumettes à Marseille, tombe, pour la dernière fois en France, le couperet de la guillotine. Hamida Djandoubi, un Tunisien de 27 ans, condamné à mort pour l’assassinat accompagné d’actes de torture et de barbarie de sa compagne, est réveillé au cœur de la nuit, pour être exécuté sous les yeux d’une trentaine de personnes : des gardiens, ses avocats, un imam, des magistrats.
Le frère de Hamida Djandoubi est pris d’un malaise suite à l’annonce du verdict aux Assises d’Aix-en-Provence, le 24 février 1977. (AFP / Gérard Fouet)
Pas de grâce présidentielle
Parmi eux, Monique Mabelly, juge d’instruction, désignée la veille pour y assister, a raconté cette scène, dans un texte gardé secret jusqu’à ce que Robert Badinter, en 2013, le rende public. Un récit aussi sobre que terrible. Les derniers mots. La dernière cigarette, le dernier verre de rhum. “Le condamné commence à boire lentement. Maintenant il a compris que sa vie s’arrêterait quand il aurait fini de boire. (…) Cet homme va mourir, il est lucide.”
Trois mois plus tôt, à Douai, était exécuté Jérôme Carrein, un meurtrier d’enfant. Un an avant, à Marseille, c’était Christian Ranucci, condamné pour le meurtre d’une fillette. Trois condamnés à mort, que le Président de l’époque, Valery Giscard d’Estaing, avait refusé de gracier.
Il aura fallu deux siècles pour en arriver là !
Après Hamida Djandoubi, la peine de mort sera encore prononcée treize fois en France, sans être appliquée : l’arrivée de la gauche au pouvoir, le 16 mai 1981, sonnera le glas de l’utilisation de la guillotine en France. “Parce qu’aucun homme n’est totalement responsable, parce qu’aucune justice ne peut être absolument infaillible, la peine de mort est moralement inacceptable”, déclare au Parlement Robert Badinter, l’avocat adversaire acharné de la peine de mort, devenu Garde des Sceaux : la peine de mort est abolie le 9 octobre 1981, et est aujourd’hui bannie dans toute l’Union européenne.
Mais il aura fallu deux siècles pour en arriver là. Car dès la Révolution se pose la question de savoir si l’on peut continuer à exécuter des condamnés, comme c’était le cas sous la royauté. L’Ancien Régime se distinguait par la cruauté de ses châtiments : 115 crimes étaient alors punis de mort. Par le bûcher pour ceux commis contre la religion, par pendaison pour les sujets, par décapitation à l’épée pour les nobles et par écartèlement pour les crimes de lèse-majesté. La France comptait alors 160 bourreaux et des centaines de gibets.
En 1791, la peine de mort est maintenue pour trente-deux crimes et Joseph Ignace Guillotin, député, invente une machine qui se veut moins barbare : “Le supplice que j’ai inventé est si doux, qu’on croirait n’avoir senti sur le cou qu’une légère fraîcheur”, écrit-il alors. Construite par un facteur de piano, la guillotine est utilisée pour la première fois le 25 avril 1792 à Paris.
Hugo, Camus et Badinter
Elle va fonctionner à plein régime pendant la Terreur (17 000 exécutions entre 1793 et 1794), pour atteindre ensuite un rythme d’une cinquantaine d’utilisations par an jusqu’à la fin du XIXe siècle. Avec trois hausses notables, autour des années 1900, où la France connaît une hausse de la criminalité et pendant les deux guerres mondiales. Les exécutions resteront publiques jusqu’en 1939, où des images filmées de la mise à mort d’Eugène Weidmann, prises au petit jour devant la prison de la Santé, font scandale.
Le dernier bourreau, Marcel Chevalier, est mort en 2008.
———-
1980 Philippe Maurice – Le dernier condamné à mort
31.7.2006 – Sauvé par l’élection de François Mitterrand, il est devenu un médiéviste reconnu.
Le 28 octobre 1980 tombe un verdict de mort aux assises de Paris. Cela fait dix-sept ans que la peine capitale n’a plus été appliquée. Dans le box, un jeune homme au visage encore juvénile, Philippe Maurice, 24 ans, comparaît pour le meurtre d’un policier. Le président rappelle que “tout condamné à mort aura la tête tranchée”. Une partie du public applaudit.
Dix-huit mois plus tôt, fin 1979, une vague de meurtres a secoué la région parisienne et ébranlé l’opinion. Tenants et opposants à la peine de mort s’affrontent. Dans la nuit du 6 au 7 décembre, deux gardiens de la paix ont été abattus au cours d’une fusillade dans une impasse, près de la rue Monge, à Paris. Serge Attuil, l’un des deux malfaiteurs qu’ils tentaient d’interpeller à bord d’une voiture volée, a été tué alors qu’il venait d’abattre un policier. Philippe Maurice, son ami d’enfance, a tiré à son tour et tué un deuxième policier, avant d’être blessé.
Trois mois d’instruction suffiront au juge Jean-Louis Bruguière pour boucler le dossier. Tout accable ce jeune révolté, fils… d’un inspecteur de police et frère de voyou : il a un passé judiciaire (vol de voitures, fausse monnaie), il est détenu permissionnaire en fuite, il est meurtrier d’un policier. La sentence tombée, la prison de Fresnes (Val-de-Marne) se prépare à dresser l’échafaud. La vie du condamné, qui a fait une ultime tentative d’évasion, ne tient plus qu’au fil ténu du droit de grâce présidentiel. Justement, la France change de président. Si, à l’orée du printemps 1981, François Mitterrand et Jacques Chirac se sont clairement prononcés contre la peine capitale, Valéry Giscard d’Estaing, président sortant, estime qu’ “on n’a pas le droit d’aller contre la sensibilité profonde d’un peuple qu’on représente ou qu’on gouverne”. Quand le 10 mai, à 20 heures, la tête de François Mitterrand apparaît sur les télévisions … . Philippe Maurice, gracié, le dernier avant l’abolition, est condamné à vie.
La suite tient de la métamorphose, d’un parcours unique, d’une renaissance, justement, à la vie. Condamné symbole, Philippe Maurice est devenu, à force d’études et de recherche, en cellule, docteur en histoire et médiéviste reconnu. En détention, il a appris les écritures anciennes, la paléographie, le vieux français, le latin. Auteur d’une thèse sur “La famille au Gévaudan au XVe siècle” soutenue à Tours (Indre-et-Loire) en décembre 1995, avec mention très honorable et félicitations du jury, il est sorti de détention à l’automne 1999, d’abord en semi-liberté, puis en 2000 en libération conditionnelle.
———-
La maison d’arrêt a été réaménagée en un hôtel 3 étoiles. Le projet a notamment été porté par le comédien Christophe Lambert.
Sur les hauteurs de Béziers (Hérault), construite en 1857, aux pieds de la cathédrale, se trouve l’ancienne prison. Les derniers détenus l’ont quitté à sa fermeture en 2009. Aujourd’hui, le 1.6.2023, c’est une tout autre histoire qui s’écrit. La bâtisse est ses 3 000 m2 sont devenus un hôtel 3 étoiles, avec son couloir de nage, son restaurant panoramique et ses salons d’agrément. Les 60 cellules ont été transformées en 50 chambres. “On a tout nettoyé pour garder l’essentiel, l’âme de l’objet“, dit Philippe Bonon, architecte et gérant de “ManDo”.
Huit millions d’euros ont été investis pour transformer les lieux. Avec un but précis, celui de préserver le plus possible les bâtiments dans leur état originel. “Il y avait une beauté, et on a voulu conserver certaines choses, un esprit. On est quand même dans une prison, donc on a pris le risque, aussi, d’appeler l’hôtel ‘La prison’, en gardant quelques petites anecdotes. Par contre, c’est un lieu qui est devenu très lumineux”, indique Tatiana Halimi, associée et responsable d’exploitation “ManDo”. Une première en France.
Il était prévu de faire trente chambres avec les soixante cellules actuelles. “Nous prenons trois cellules et nous en faisons deux chambres pour avoir une cellule centrale que nous coupons en deux pour faire des salles de bains. Et comme une cellule cela fait 9 m2, nous allons avoir des pièces de 13 à 14 m2 on va faire un peu comme les hôtels “CitizenM” mais, par contre, nous allons jouer sur la hauteur et faire des chambres très monacales, avec de la chaux blanche, une literie blanche, quelque chose qui soit à l’opposé de ce que représente une cellule. Nous avons eu l’autorisation d’agrandir les fenêtres. Il y a l’aspect monacal et puis la liberté puisqu’une artiste de Lyon va nous faire un énorme oiseau en bois de récupération.”
La cour de promenade en demi-camembert va être conservée et ouverte sur la vue à l’ouest. Elle va être transformée en trois salles de séminaire. La piscine doit être insérée dans le chemin de ronde.
———-
La voie douce : inauguration
Vendredi 1er juillet 2022, jour de l’inauguration de la voie douce qui relie désormais la rive droite de l’Orb au parvis de la cathédrale, via le Pont Vieux.
Ce chantier n’est pas une mince affaire. D’abord parce qu’il franchit un dénivelé de rien moins que 42 m, entre le niveau du fleuve Orb et la cathédrale ! Ensuite parce qu’il a fallu créer une faille entre deux tronçons des remparts de la ville : le premier ceinture l’ancienne prison, bâti au XIXe siècle ; l’autre, construit au XVIIe siècle, soutient le jardin des Évêques. Et entre ces « deux tranches » de remparts, les créateurs du projet ont imaginé installer un escalier et un ascenseur, afin d’accéder au parvis de St Nazaire.
Blague : “La semaine dernière, j’avais encore tout”, a-t-il dit. “Un cuisinier préparait ma nourriture, une chambre avec télévision et radio, je pouvais faire du café ou du thé, mes vêtements étaient lavés, je pouvais aller chez le médecin, le dentiste, etc. gratuitement et j’avais un toit au-dessus de la tête.” “Mais qu’est-ce qui est arrivé? Votre femme vous a quitté, c’est du business ou … “Non, non”, répondit-il, “J’ai simplement été libéré de prison.”
Depuis le 12ième siècle Béziers possède déjâ une petite prison cad “le Tour Malepague” qui signifait “mauvais payeurs” ou encore ” Tour des prisons du roy”. À la cour Royal de Béziers, il existait un local uniquement destiné à la détention des personnes obligées et contraintes en vertu du Scel mage et rigoureux de cette ville. Une rue aboutissant aux anciennes prisons, qui occupaient l’emplacement et peut-être les bâtiments de l’ancienne cour royale,est encore appelée rue de la Malapague.
Elle traverse le temps jusqu’au jour d’une nouvelle législation impose des établissements plus spacieux et sécurisé. C’est donc en 1843 que le projet de construire une nouvelle maison d’arrêt voit le jour. Mais le projet reste en suspens pour faute de subventions. Cependant, les conditions dans les prisons restent mauvaises, surtout par surpopulation.
Enfin en 1850 les autorités de la ville ont donné l’autorisation à réaliser le projet. La construction se termine en 1857. Mais ce n’est qu’en 1867 que l’édifice a été mis en service pour des raisons inconnues.
Tout au long de ces années de fonctionnement, des travaux d’angrandissements sont effectués. L’importance de la maison d’arrêt devient d’autant plus grande avec l’arrivée de la guillotine en 1939. Certainement car c’est la seul disponible dans la région entière de Languedoc-Roussillon. Décembre 1949 eu lieu la dernière exécution de deux jeunes hommes de 29 ans pour le meurtre d’un docteur.
La maison d’arrêt-St.-Nazaire ferme ses portes définitivement en 2009. Après, elle a servi notamment au tournage du film “Omar m’a tué” de Roschdy Zem. Ajourd’hui, des projets de transformation sont en cours. Un promoteur a acheté le bâtiment pour y réaliser un hôtel de luxe.
Le nouveau centre pénitentiaire a été mis en service en novembre 2009 et se situe sur la route de Saint-Pons.
Le projet global, porté par le groupe Mando Hospitality, aura un coût estimé de 7,5 M€. Ce fonds spécifique apporte 1,5 M€.
———-
“La Prison”, un nouveau concept d’hôtellerie qui laisse la part belle aux vieilles pierres.
27.10.2022 – La société “Mando”, comme “manger dormir”, transforme l’ancienne maison d’arrêt.
“C’est la première fois en France qu’une ancienne prison est transformée en hôtel-restaurant.” Max Bonon et Maxim Halimi font partis des associés de la société Mando qui a racheté la vieille maison d’arrêt de Béziers, située sur le parvis de la cathédrale Saint-Nazaire. L’ouverture des portes de “La Prison” est prévue au mois de juin 2023.
Le Fonds Tourisme Occitanie, fonds fermé à la commercialisation et destiné exclusivement à des porteurs de projets d’investissement touristique dans la Région Occitanie, vient de signer le financement de la réhabilitation de l’ancienne prison de Béziers en un complexe hôtelier atypique. Un projet porté par une équipe de professionnels, le groupe Mando Hospitality. L’objectif est de créer un espace de vie unique dans un lieu chargé d’histoire au cœur de Béziers. Le montant financé par le Fonds Tourisme Occitanie est de 1,5 M€ pour un montant total de 7,5 M€.
Un projet atypique
“L’équipe Dette privée de M Capital est très heureuse de pouvoir accompagner grâce au Fonds Tourisme Occitanie ce projet de réhabilitation. Il contribuera sans aucun doute à renforcer l’attractivité touristique de Béziers. Le concept innovant et atypique du projet, l’emplacement incroyable dans un ensemble monumental formé par la cathédrale Saint Nazaire, le palais épiscopal et la prison, sans oublier l’expérience des porteurs de projet ont convaincu l’équipe d’investissement”, souligne Julie Khaski directrice d’investissement Fonds Tourisme Occitanie.
Transformée en hôtel, la prison conservera sa mémoire architecturale, ses beaux volumes et cette image qui fait partie de la carte postale de Béziers. Ce site exceptionnel dispose en effet d’une localisation idéale avec une vue panoramique sur la vallée de l’Orb. L’objectif est de proposer une expérience unique à travers un hébergement atypique, qualitatif et abordable, une restauration gourmande et authentique, un espace bien-être ainsi qu’un environnement business adapté et moderne. Les 50 chambres et parties communes offriront un équilibre subtil entre l’histoire du bâtiment et une décoration moderniste qui mêle du mobilier des années 50 à 70 à des œuvres d’artistes contemporains.
Création de 28 emplois
“Sans le soutien et l’implication du Fonds Tourisme Occitanie, il nous aurait été impossible de finaliser le projet de réhabilitation de l’ancienne prison de Béziers et sa métamorphose en Hôtel La Prison, précise Michel Halimi, Fondateur Mando Hospitality. Il est donc essentiel pour nous d’être le porte-voix des actions concrètes du Fonds Tourisme Occitanie afin de faire de la région Occitanie une des grandes destinations touristiques d’Europe.”
Conformément aux valeurs du Fonds Tourisme Occitanie, ce projet présente des engagements environnementaux forts : circuits courts, limitation de la consommation d’énergie et de la production de déchet. Par ailleurs, ce projet permettra la création de 28 emplois sur le territoire.
“Préserver l’identité historique du lieu”
Le chantier a démarré au printemps 2022 et la métamorphose est déjà éloquente. Même si “nous voulons préserver un maximum de l’identité historique du lieu”. à commencer par la transformation des cellules en chambre et la conservation de la structure de la cour “camembert” qui servait de lieu de promenade aux anciens détenus. Peut-être, même, garder certaines des inscriptions gravées sur les murs par les prisonniers.
Les travaux se font sous l’œil attentif de l’architecte des bâtiments de France qui a donné l’autorisation d’agrandir les fenêtres, de poser un escalier de secours en extérieur ou encore de couvrir cette fameuse cour camembert.
Les deux jeunes hommes portent l’ambition de séjours atypiques pour des escapades. “Nous sommes dans un lieu unique et Béziers est très bien desservie au niveau ferroviaire.” Ils souhaitent drainer cette clientèle tout en s’attachant à séduire le public régional et local. “Les Biterrois apporteront une âme au lieu et nous voulons arriver à un mélange avec les touristes ainsi qu’entre les générations.”
———-
———-
Sources:
Ancienne prison de Béziers | Saison 2 – Émission 6 (Kafein TV)
Histoire de Béziers – Jean Sagnes
Bulletin de la sociètè archèologique de Béziers (1871) – Mr. Gabrïel Azaïs
Le breviari d’amor de Matfre Ermengaud, suivi de sa lettre à sa soeur. Volume 1 – De Matfre Ermengaud