Béziers : à la brasserie Alaryk, la bière roule sa mousse

Adresse : 2 rue des Poiriers – 34500 Béziers
Téléphone :
+33(0)4 67 80 12 76 Particuliers
+33(0)9 52 13 60 88 Professionnels
Horaires D’ouverture
Visites de la brasserie uniquement sur réservation
Réservation par e-mail : visites.brasserie@alaryk.fr
Caveau de vente
De septembre à juin : du mardi au samedi de 10H à 12h30 et de 15h à 19h.
De juin à septembre : du lundi au samedi de 10h à 12h30 et de 15h à 19h.
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Jo Rieusset et Sébastien Alary, la brune mijote en fûts. (Midi Libre – J.M.)
7.12.2017 – La brasserie bio vient de recevoir sa troisième distinction de l’année.
Jamais deux sans trois. La bière bio d’Alaryk vient d’obtenir une nouvelle médaille, belge, cette fois. De l’or pour une bonne brune, bio s’il vous plaît. De l’or en barre pour la brasserie biterroise qui a lancé sa production il y a deux ans dans la cité cathare.
Après deux premiers “Fourquet” obtenus au printemps dernier, et lors des World Beer Awards cet été, la médaille d’or mondiale des Brussels Beers Challenges distingue les Biterrois dans la catégorie brune forte, à l’issue d’une dégustation à l’aveugle “par les 80 plus grands connaisseurs au monde”, apprécie Jean-Olivier Rieusset, maître-brasseur.

Dans le jardin des brasseurs Belges …
Comme un goût de revanche pour les Biterrois dans une catégorie où les Belges règnent sans partage. Jean-Olivier Rieusset dévoile une anecdote savoureuse : “Lors d’un salon, on s’était fait chambrer par un brasseur belge. Il disait que nos “Fourquet” d’or ne valaient pas sa médaille de bronze obtenue au concours de Bruxelles.” Voilà les brasseurs d’outre-Quiévrain mis à l’heure du Midi.

D’autant “qu’on a, aujourd’hui, gagné les trois concours qui nous paraissaient les plus prestigieux, et on cherche toujours à améliorer les bières.” Et en cette fin d’année, la belle brune joue les Blanche Neige. “Pour la fin de l’hiver, nous avons prévu de sortir des magnums de cette bière, élevées pendant quelques mois dans des fûts de grenache.”
D’ici là, la bière d’hiver, et non pas de Noël, devrait aider à briser la glace à l’occasion des traditionnelles agapes de fin d’année. “De tradition, les brasseurs mélangeaient les restes de malt en fin de saison et créaient ainsi la bière de Noël. Mais nous sommes partis sur un produit bien équilibré, moins “sucrailleux”, pas trop fort (6°) réalisé avec du sucre non raffiné et des épices commandés auprès d’un spécialiste alsacien : cardamome, girofle, cannelle, gingembre…”, détaillent les brasseurs. De quoi entretenir une forme olympique à quelques jours de la trêve des confiseurs.

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Béziers : le brasseur Alaryk développe sa filière

Une douzaine de personnes est aujourd’hui salariée d’Alaryk. (Midi Libre – Jérôme Mouillot)
7.4.2018 – Le jeune brasseur biterrois Alaryk double sa production tout en assurant la pérennité de ses approvisionnements.
La valeur n’attend pas le nombre des années, dit-on. La maxime prend tout sens, au Faubourg à Béziers, où, au pied d’immenses fûts en inox, flambant neuf, le brasseur artisanal Alaryk affiche déjà de nouvelles ambitions.
Car, après seulement deux ans de production, et une quinzaine de prix récoltés sur des concours de brasseurs de France et de Navarre, la jeune pousse (mousse ?) made in Béziers, vient d’inaugurer les nouvelles installations autorisant un triplement de sa production. Première étape avant d’autres objectifs … vertigineux.

Nouvel investissement de plus de 4.5M€
“L’année dernière, nous avons produit 2 000 hectolitres. Cette année, avec ces nouveaux fûts nous devrions monter à 4 000, nous avons déjà produit 1 000 en trois mois. On devrait atteindre notre capacité maximale, 7 000 hectos, l’année prochaine”, résume Jean-Olivier Rieusset, maître brasseur.
Pourtant, impossible de satisfaire une demande exponentielle pour les produits du brasseur bio. “On se développe, vers le Japon, la Chine, la Scandinavie… Nous allons signer un contrat en Russie avec une belle chaîne de cavistes. L’export se développe très bien, 7 000 hectos, ce sera encore trop juste”, poursuit Sébastien Alary, patron de l’entreprise.
“Une plus grande visibilité”
“Aujourd’hui, on travaille donc sur des objectifs de 20 000 à 25 000 hectos (*) avec un investissement proche de 5 M€, pour les 10 ans à venir.” Soit un total investi de près de 6 M€ depuis le lancement de la marque en 2016.
Pour l’heure, la stratégie est encore logiquement orientée vers le “marché bouteille” et le réseau cavistes et restaurateurs “qui nous permet d’asseoir la marque par une plus grande visibilité du contenant”, explique Jean-Olivier Rieusset. à moyen terme, le nouvel objectif de production “nous permettra de faire face à la demande de fûts et de nous positionner sur le marché du fût artisanal, abonde Sébastien Alary. En terme de philosophie, nous restons fidèles à des choix de qualité de produits et à nos recettes bio, non pasteurisées, sans additif ni conservateur… La “matrice” ne changera pas”, assure l’entrepreneur, garant de “l’esprit Alaryk”.
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Léo Arvieu, brasseur chez Alaryk, à Béziers, lauréat aux Rabelais des jeunes talents de la gastronomie

Après plus d’une année de formation chez Alaryk, Léo Arvieu fait désormais partie intégrante de l’équipe de Béziers. (Midi Libre – Antonia Jimenez)
6.1.2024 – La confédération générale de l’alimentation en détail (CGAD) organise chaque année les Rabelais des Jeunes Talents pour promouvoir l’apprentissage et les métiers de l’alimentation.
Le jeune Léo Arvieu, 21 ans, formé à la brasserie Alaryk de Béziers, affiche un large sourire, de larges épaules de joueur de rugby à l’entente Vendres Lespignan Sauvian, et une grande “fierté” d’être aujourd’hui brasseur professionnel. Notamment depuis la rentrée, quand la confédération générale de l’alimentation en détail (CGAD) l’a désigné parmi les trois lauréats du concours des Rabelais des jeunes talents de la gastronomie, dans la catégorie brasseur, bien entendu.
Rugby et bière

La remise des prix a eu lieu en septembre, et, ce vendredi 5 janvier, les 36 lauréats étaient conviés à l’Élysée pour partager une galette des rois. “Malheureusement, je n’ai pas pu m’y rendre. Mais sachez que j’étais très honoré”.
Il faut dire que Léo Arvien est encore tout “étonné” de cette distinction, son parcours dans la brasserie ayant commencé réellement à la fin de sa deuxième année d’étude à l’IUT de Narbonne, en génie chimique et des procédés. “Mes études étaient plutôt axées sur la production. J’aimais la bière, je connaissais Alaryk, j’ai postulé pour effectuer, à la fin de ma deuxième année, le stage nécessaire, et j’ai été pris”.
Sa formation s’est poursuivie en licence pro Alipack, cette fois à l’IUT de Montpellier. C’était l’année dernière. “J’étais en alternance, toujours chez Alaryk. C’est mon tuteur Jean-Olivier qui m’a poussé à participer au concours de la CGAD.”
On connaît la suite. Le métier de brasseur s’est alors imposé à Léo comme une évidence.

Bientôt du whisky et de la liqueur Alaryk
La brasserie biterroise Alaryk, qui se distingue par sa production de bières artisanales, biologiques, sans additifs et certifiées Origine France garantie et sud de France, “est toujours en pleine croissance”, assure son fondateur Sébastien Alary, qui dirige désormais une équipe de 26 salariés, dont 11 à la production. Dernier projet en date : la construction de sa future distillerie. Elle a démarré. Située sur le même site (rue des Poiriers, à Béziers), elle sera opérationnelle au printemps, après l’installation de l’alambic. Objectif : ” Produire un whisky issu de malt occitan et une liqueur au citron avec des fruits locaux.”

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Ça mousse fort : comment la bière artisanale s’est fait une place au soleil, à l’ombre de la vigne

Antoine Blain brasse et vend sa bière au Réservoir, près du marché gare à Montpellier. (Midi Libre – Y. PO.)
13.9.2023 – Quasi inexistantes il y a dix ans, les brasseries artisanales se sont multipliées en France. On en compte aujourd’hui 2 400 dans le pays et 287 en Occitanie. Une petite révolution dans nos verres…
Elles s’appellent La Gorge Fraîche, La Singulière, Les Têtes plates, Les Mousses de Rouergue, La Jonte, La Boc, La Canya, … . Des noms qui évoquent le terroir occitan, c’est normal : elles sont bien brassées ici. Sur ces terres viticoles. Et elles connaissent un succès croissant. C’est encore une toute petite économie à l’échelle de la viticulture mais cela ne cesse d’évoluer. Les économistes estiment que ces artisans ont conquis 7 % du marché global estimé à 4 milliards d’euros de par le monde.
Et l’Occitanie, comme le reste du pays, s’est mise à brasser de la bière un peu partout sur son territoire.
Pourtant, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, la France, qui a compté jusqu’à 3 500 brasseries sur son sol, perdait 90 % de ses unités de production. “La plupart ont été rachetées par les industriels, qui les ont fermées”, explique Jean-Olivier Rieusset, le responsable production de la brasserie biterroise Alaryk.
“Un vent de liberté”
Mais voilà que depuis le milieu des années 2010, un regain incroyable a poussé une myriade de petits producteurs à faire sa propre bière. L’Occitanie n’a pas raté le coche et les petits brasseurs ont commencé à pulluler. En sortant du conformisme de la bière industrielle, estimée sans goût, la bière artisanale s’est fait une place de choix dans les bars occitans. Ce sont “les États-Unis qui ont rouvert la voie au microbrassage dans les années 80-90, pour créer des recettes originales”, explique Antoine Blain, président de Bière d’Occitanie et créateur de la Brewing Beer, brassée à Montpellier.
C’est d’ailleurs au cours de voyages sur le sol américain que ce passionné, amateur de bière IPA (India pale ale, des bières à haute fermentation au goût très amer) se lancera dans cette aventure. Avec une paire de décennies de retard sur la patrie de l’oncle Sam, à force de beaucoup de voyages et de lectures, il se lancera comme de nombreux petits producteurs.
“Le vrai début, c’est 2015-2016, il y avait un vrai vent de liberté, tout le monde pouvait brasser sa propre recette.” À tel point qu’on les a appelés “les brasseurs de salle de bains”, sourit-il. Pas besoin de formation ni de diplôme, chacun peut faire sa recette avec les produits de son choix et la palette est immense…
La crainte d’un marché saturé
Rapidement, de nombreux événements, des festivals, des bars… ont assuré la promotion de cette mousse artisanale qui s’est peu à peu fait une place auprès des CSP+ et des femmes. Les brasseurs se sont structurés, ont levé des fonds et embauché. Une dizaine de brasseurs produit plus de 2 000 hectolitres. L’essentiel brasse moins de 650 hl.
“On assiste à une nouvelle mutation du marché de la bière artisanale avec des bières de spécialités avec de meilleurs tarifs que les industriels”, estime Antoine Blain, le biérologue. “Elles répondent à l’aspiration des consommateurs en quête de produits locaux porteurs de sens”, écrit Carole Delga, la présidente de Région, qui cherche à développer les circuits courts et favoriser les produits régionaux. Laquelle se félicite qu’une cinquantaine de brasseries d’Occitanie portent désormais la marque “Sud de France”.
Le Beer Love Fest à Montpellier démarre
Pour se lancer, avec modération, dans l’univers de la bière artisanale, rien de mieux que cette septième édition du Beer Love Festival qui va se dérouler du 15 au 24 septembre dans une vingtaine de bars de la capitale héraultaise.
Au menu de cette semaine d’animation, des dégustations bien sûr, de la gastronomie mais aussi des jeux, des concerts, des rencontres avec les brasseurs et leurs techniques de brassage… Bref, c’est une occasion unique et festive de faire connaissance avec cet univers.
Car l’engouement est tel que le nombre de brasseries indépendantes n’a cessé de croître. On en compte 2 400 en France, premier pays en nombre de brasseries artisanales et huitième producteur de bières de l’Union européenne. L’Occitanie, terre de vin, se place en deuxième région française.
Dès 2020, 224 brasseries indépendantes sont recensées. L’an passé, l’association d’Antoine Blain en a compté 287, dont 43 dans l’Hérault ! Une expansion qui peut être de nature à inquiéter dans le milieu. “Le problème, c’est qu’il y a peut-être une offre trop abondante dans un pays qui n’est pas un gros consommateur. On observe une grosse capacité de production mais une faible demande, j’ai peur que cela sature le marché”, estime Jonathan Dubois créateur de la Goxoa, une bière sans alcool. Mais la plupart des indépendants estiment que l’avenir est à la bière artisanale. “Cela dépendra de la volonté politique”, juge Sébastien Alary. Qui se tourne vers les institutionnels prêts à défendre la bière d’Occitanie comme ils le font pour la viticulture…
Antoine Blain : “Un modèle à inventer”
Si les brasseurs indépendants ont le vent en poupe, ils rencontrent d’importantes difficultés, comme la plupart des activités économiques. En cause, l’inflation des matières premières qui vient fragiliser les petites unités de brassage : “On doit inventer notre modèle, c’est un marché tout neuf”, revendique Antoine Blain. Le sien, c’est de brasser de la bière à plusieurs et d’adosser les marques à un bar géré collectivement. C’est ainsi que le Réservoir est né à Montpellier, dans le quartier du marché gare.
Ainsi sa marque, Brewing Beer est servie aux côtés de celles de ses associés de Sacrilège et Le Détour. Soit un modèle du producteur… au consommateur. Ce conglomérat de trois entités indépendantes “peut se dépanner sur la livraison et mutualiser un certain nombre de coûts”. Seul problème : les grandes décisions qui concernent la brasserie ou le bar “se prennent à huit personnes, mais on ne rencontre pas de problème là-dessus”, assure Antoine Blain. Cela permet aussi de pouvoir investir “car les consommateurs sont très exigeants. On ne peut plus bricoler, il faut du matériel professionnel et un volume de clients suffisamment important pour ne pas disparaître”, conclut le biérologue qui se montre optimiste pour l’avenir.
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Source :
http://www.midilibre.fr – Jérôme Mouillot 7.12.2017 – 7.4.2018 / Yannick Povillon 13.9.2023 / Antonia Jimenez 6.1.2024