Classé “Patrimoine Mondial de l’Humanité” par l’UNESCO, il prend à Béziers une dimension… colossale, voulue par son biterrois de créateur : Pierre-Paul Riquet ! Les 9 écluses de Fonseranes – Monument Historique, Grand Site d’Occitanie -,sont l’ouvrage d’art le plus phénoménal du Canal du Midi et offrent une vue imprenable sur la ville. Ajoutez à cela le pont-canal, le quai Port-Neuf…

Pierre-Paul Riquet est le père du plus grand chef-d’œuvre de génie civil de l’histoire de France. Il fend la plaine du Languedoc entre Toulouse et la Méditerranée. 240 km de course vers la mer.






Une soixantaine d’écluses. Un trait d’union magistral creusé par l’homme en seulement quatorze ans. Dès l’Antiquité l’empereur Auguste émet le premier cette idée. C’est finalement au XVIIe siècle qu’un petit notable du Languedoc va réussir l’impensable. Pierre-Paul Riquet, un simple gabelou, collecteur de l’impôt royal sur le sel, né à Béziers en 1609, que rien ne prédestinait à une telle aventure. Après avoir convaincu Louis XIV de soutenir son projet fou, Riquet creuse en 1666 les premiers kilomètres de son Canal et construit les premières écluses. Ce fut le plus grand chantier au monde à cette époque.
Le Canal du Midi quitte la vallée de l’Aude au Somail, passe à Capestang dans le souterrain de Malpas et se dirige vers l’Orb par les belles écluses de Fonserannes. Il franchit cette rivière à Béziers, traverse le Libron puis l’Hérault à Agde et finit au port d’Anglous dans l’étang de Thau.
Au lieu-dit « les Onglous », dans la commune de Marseillan, le Canal du Midi débouche dans l’étang de Thau ce qui relie de ce fait la lagune au port de Sète et à la mer Méditerranée.

Résumé

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La vie trépidante du canal du Midi, vue par les archives biterroises

Les archives municipales conservent de précieux documents sur le canal du Midi. (Midi Libre Frédéric Faux)
9.3.2024 – Tout le canal n’est pas à Béziers, mais Béziers, et son enfant Pierre-Paul Riquet, furent essentiels pour qu’il voie le jour.
Le 24 mai 1681, pour l’inauguration de ce qui était connu alors sous le nom de Canal royal du Languedoc, Monseigneur d’Aguesseau, intendant de Louis XIV, arrive sur sa « barque royale » en haut des écluses de Fonséranes. Il est 10 heures du matin, et “un grand peuple s’était répandu sur les bords du canal”. Le convoi “fut d’abord salué par le corps des marchands, à cheval, précédé par des cymbales et des trompettes (…) Il se fit un feu d’artifice extraordinaire, auquel le canon de la ville répondit. Cette belle troupe descendit toutes les écluses sans quitter le bateau ; à chacune, elle était régalée de Vive le Roi !, de vers récités à la louange de sa majesté, ou de concerts de musique, (…) jusqu’au lit de la rivière où les consuls de Béziers, sur un bateau semé de fleurs de lys, l’attendaient en robes rouges.”
Ce récit, tiré d’un procès-verbal officiel, est l’un des trésors que l’on peut trouver aux archives municipales, ainsi que des cartes d’époque, des cadastres, des relevés, qui retracent la vie trépidante du canal du Midi. Pierre-Paul Riquet, initiateur et financeur de cet ouvrage, est un Biterrois. C’est à Béziers, aussi, que cette voie d’eau se transforme en véritable monument, avec le pont-canal et Fonséranes. Mais comme le souligne Anaïs-Jeanne Boillat-Jacotet, la directrice des archives municipales, “notre fond n’est pas le plus important car l’essentiel des documents est conservé aux Voies navigables de France et aux archives nationales. Il ne faut pas oublier que c’était un projet du roi…” Et même le deuxième chantier du royaume, après celui du château de Versailles.

Cependant, pour la partie du canal qui concerne Béziers, la ville conserve quelques documents intéressants. C’est le cas d’un plan technique du pont-canal, où figurent les cotations et les annotations des ingénieurs. “La construction s’est étalée de 1667 à 1681, mais les travaux ont ensuite été incessants… Et parmi les plus importants, il y a ceux du pont-canal”, souligne la directrice. Pour les mariniers de l’époque, franchir l’Orb était en effet une épreuve : “Après l’écluse Notre-Dame, les bateaux devaient descendre le fleuve sur deux kilomètres jusqu’au Pont Rouge. Le chenal pouvait s’ensabler, il y avait des crues. On en dénombre 9 en 1779, 17 en 1783”. Les chroniques de l’époque donnent l’exemple de dizaines d’embarcations bloquées, parfois pendant plusieurs semaines, à cause des caprices de l’Orb. Dès la fin du XVIIIe siècle, on pense à des alternatives. L’idée d’un tunnel sous l’Orb, à l’image du tunnel de Malpas, est même évoquée.
Il va pourtant falloir attendre1874 pour que le pont-canal règle ce problème, et fasse aussi entrer le canal du Midi dans une autre ère, celle de l’industrialisation. “On voit ça dans les cadastres, souligne Anaïs-Jeanne Boillat-Jacotet en s’emparant d’un gros volume. Regardez sur ces terrains qui le bordent : on recense des savonneries, de petites usines chimiques, des distilleries, une centrale électrique”.
Ce tour des archives, enfin, ne serait pas complet sans les cartes d’époque, achetées par la ville de Béziers. Comme cette gravure à l’eau-forte de 1661, avec sa légende inscrite dans un beau décor et ses reliefs très marqués. Ou encore cet origami géant, long de cinq mètres, qui retrace tout le parcours du canal de Toulouse à l’étang de Thau, gravé en 1774. Autant de documents extrêmement bien conservés, comme un hommage à l’un des plus vieux canaux encore utilisé en Europe.
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Les mystères de Riquet

Béziers, la cité de Riquet, est-elle vraiment le lieu de naissance du concepteur du canal du Midi ? C’est le plus lourd, et le plus polémique, des secrets qui entourent ce personnage. “Lors d’une cérémonie à Béziers, le maire de Montblanc est intervenu pour dire qu’il était né dans son village, se souvient Jacques Nougaret, ancien adjoint à la culture de Raymond Couderc. C’est vrai que c’est une version qui était dans l’air, il y avait à l’époque des Riquet à Montblanc. Et ce maire, que je connaissais bien, affirmait qu’il avait la preuve de ce qu’il avançait dans les archives de son état civil.” L’histoire se transforme alors en véritable thriller : les pages en question… ont été arrachées. L’acte de naissance de Pierre-Paul Riquet n’ayant pas été retrouvé à Béziers, la question reste toujours débattue au sein des “riquétologues”. Et il y a d’autres zones d’ombre : longtemps, sa date de naissance avait été fixée à 1604, mais les spécialistes penchent maintenant pour 1609. Quant à la maison où il a vécu à Béziers, longtemps marquée par une plaque, elle est aussi remise en question. “On est sûr du quartier, mais il va falloir étudier de près les cadastres pour déterminer exactement son emplacement”, admet Anaïs-Jeanne Boillat-Jacotet.
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Le “Canal de Garonne”
Le dernier maillon pour rejoindre l’Atlantique !
Le Canal de Garonne, aménagé après le Canal du Midi, court le long du fleuve sur 193 km. Ponctué de 53 écluses et de plusieurs ouvrages d’art remarquables, dont le fameux pont-canal d’Agen ou celui de Moissac, il est aujourd’hui agrémenté d’une belle voie verte continue accessible à tous.

Le Canal de Garonne en chiffres
- 193 km de longueur
- 17 ans de travaux (1838 – 1856)
- 143 ouvrages d’art dont 53 écluses, 83 ponts et 7 ponts-canaux
- Mise en service : 1856
Le Canal de Garonne, prolongement du Canal du Midi
Construit au 19e siècle, le Canal de Garonne ou canal latéral à la Garonne prolonge le Canal du Midi de Toulouse à Castets-en-Dorthe permettant aux bateaux de relier la Méditerranée à l’Atlantique en évitant le cours turbulent de la Garonne.
Pierre-Paul Riquet, à l’origine du Canal du Midi entre Sète et Toulouse au 17e siècle, avait déjà envisagé les travaux de jonction jusqu’à l’Atlantique. Mais l’idée, dut attendre presque deux siècles pour être réalisée. Les travaux commencent en plusieurs points simultanément et des milliers d’ouvriers vont construire les 193 km de voie fluviale. La section de Toulouse à Agen fut achevée en 1850, celle d’Agen à Castets-en-Dorthe en 1856 après 17 ans de travaux.
Le Canal de Garonne court le long du fleuve sur 193 km
Le Canal de Garonne court le long du fleuve sur 193 km, ponctué de 53 écluses et de plusieurs pont-canaux dont le fameux pont-canal d’Agen, deuxième pont-canal le plus long de France, entièrement édifié en pierres de taille.
Conçu pour la navigation marchande à laquelle il est bien adapté grâce à son tracé rectiligne, le canal de Garonne a pourtant rapidement subi la concurrence de la ligne de chemin de fer Bordeaux – Toulouse qui fut elle aussi inaugurée en 1856.
Le tourisme fluvial se développe fortement à partir des années 1970 avec des bateaux transportant les visiteurs à la rencontre d’un cadre naturel et historique exceptionnel.
Aujourd’hui c’est l’ensemble du Canal de Garonne qui est cyclable de Castets-en-Dorthe, près de Langon, à Toulouse en passant par Agen, Moissac, Montech et bien d’autres haltes fluviales.
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Béziers : le chantier du campus étudiants sur le quai Port Neuf a commencé

Une perspective du projet
11.3.2021 – Le projet, porté par Pitch Promotion SNC, prévoit un ensemble regroupant une résidence étudiante, une résidence seniors, des bureaux et un établissement d’enseignement supérieur.
Derrière la façade classée des établissements Gaillard, rue du Lieutenant-Pasquet (après le Pont-Noir), qui a été sauvegardée dans le cadre d’un grand chantier, des travaux sont en cours. Ils sont portés par Pitch Promotion SNC qui y construit un ensemble conçu par les architectes Jean-Louis Michel et Jean-Baptiste Miralles, comprenant une résidence étudiante, une résidence seniors, des bureaux et un campus étudiants, sur un total de 20 000 m².

Les travaux sont en cours (Midi Libre)
Un projet en deux tranches
Un premier bâtiment, au 6, rue du Lieutenant-Pasquet, regroupera, entre autres, au rez-de-chaussée et au premier étage, les trois écoles implantées actuellement dans le bâtiment mitoyen : Cime art (jeux vidéo, animation 3D, effets visuels), Studio M (arts appliqués, photo, jeux vidéo, audiovisuel) et Ruffel (différentes formations), ainsi que 201 logements en résidence étudiants sur 6 500 m² pour 6 niveaux. Avec terrasse extérieure, salle de sport, espace de coworking, parking sur deux niveaux en sous-sol…
Le deuxième bâtiment (au 12, rue du Lieutenant-Pasquet) comprendra, entre autres, la résidence seniors et des logements. Le tout au bord du canal du Midi, non loin du Polygone, dans un quartier qui fait l’objet d’un grand projet de requalification porté par la Ville de Béziers.
Livraison en 2023
Les travaux sont prévus en deux tranches. La première, située sur la parcelle de gauche, a donc débuté. Elle concerne le campus étudiants. Sa livraison est programmée pour le troisième trimestre 2023.
La deuxième prévoit la construction de la résidence seniors, des bureaux et des 81 logements libres sur le terrain qu’occupe actuellement l’ancien IUT (le bâtiment qui accueille actuellement Cime Art, Studio M et l’école Ruffel). L’édifice sera, à son tour, démoli. Début des travaux à la fin de la première tranche pour une livraison au deuxième trimestre 2026. La résidence seniors prendra place au-dessus des bureaux et des espaces communs, en rez-de-chaussée. Elle proposera des T1, T2 et T3, avec parking en sous-sol.
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De Béziers, naviguer sur le canal du Midi

À Fonseranes, trois sociétés proposent des croisières avec passage des sept écluses (DR)
24.7.2018 – Il existe différentes embarcations et formules pour découvrir la splendeur de l’oeuvre de Pierre-Paul Riquet.
Envie de vivre la belle et fraîche expérience du passage des écluses et son dénivelé de 21,50 m ? Trois compagnies proposent, à Fonseranes, différentes croisières pour plonger délicieusement dans le bouillon des ouvertures et fermetures des sept portes de la pente d’eau, depuis les embarcadères du haut (près de l’office de tourisme) ou du bas (près de la passerelle belvédère).
1. Les bateaux du midi, véritable institution
La compagnie des Bateaux du Midi, une véritable institution biterroise, menée par le sympathique Paul Pagès depuis de très nombreuses années. Le Canal, il le connaît par coeur et en parle toujours avec passion. La société dispose de trois péniches : Vent du sud, Cap de Miol et Monto Dabalo pour différents types de croisières.
Les amateurs ont un large choix, à tous les prix, d’une heure à la journée complète, avec ou sans repas. Comme par exemple, la Journée Grand siècle, la plus belle et la plus complète, avec repas, à la découverte de tous les ouvrages majeurs du Canal, avec repas du terroir. Départ 9 h, du quai Port-Neuf. Tarifs : 55 € les adultes, 45 € les enfants.
Trois autres croisières avec repas sont organisées : Matinée (9 h à 14 h), Après-midi (de 11 h 30 – 16 h 30) et Escapade gourmande. Le public peut aussi choisir l’une des quatre balades sans repas, pour le plaisir des yeux. Les écluses dans leur écrin, matinée ou après-midi, La Saquette de Riquet ou La Tardive, en fin de journée. ø Plus d’informations au 04 67 36 51 24.
En bateau électrique
Amarrés sur les berges du canal du Midi, en haut de la pente d’eau, les petits bateaux électriques des “Loisirs des 9 écluses”, entreprise gérée par la famille Muriel, reviennent cette année encore. Ils peuvent accueillir jusqu’à sept personnes et faire découvrir d’incroyables paysages, parfois inaccessibles, du haut de la pente vers le tunnel du Malpas, loin de l’effervescence du littoral. Une balade idéale en famille. Sandrine Muriel et son fils Rémi disposent de six bateaux. “Les bateaux sont limités à 8 km/h et sont très faciles à manoeuvrer. Pour les piloter, pas besoin de permis”, explique Rémi. Les balades peuvent durer entre une et quatre heures, en fonction des envies de chacun : deux heures jusqu’à Poilhes, par exemple. La verdure et les arbres seront les principaux alliés des voyageurs et le chant des oiseaux la seule musique. “L’année dernière, nous avons eu de nombreux amateurs. Et cette année, la saison s’annonce aussi animée. Cependant, selon Sandrine, on ne peut pas comparer les deux années. On a commencé plus tôt cette fois, mais nous sommes tombés en pleine Coupe du Monde. Les jours de grande chaleur et de match, on n’a pas eu grand monde ! Sinon, la location marche quand même assez bien !” “Les Loisirs des 9 écluses”, qui gère aussi le Petit Train, propose un tarif réduit bateau + Petit Train, intéressant pour les personnes au départ du centre-ville de Béziers. 1 h : 40 €, et 25 € pour chaque heure supplémentaire. Plus d’infos au 07 86 14 12.26.

2. Les bateaux du soleil avec l’agathoise
Avec la compagnie agathoise, deux formules au choix, du mardi au vendredi, pour découvrir les écluses sur la pente d’eau. “La balade historique”, de 9 h 45 à 14 h 30, avec repas ou pique-nique (à prendre avec soi) : remontée des écluses avec navigation jusqu’au tunnel du Malpas. Adultes, 42 € avec repas (22 € sans) ; enfants (4 – 11 ans), 12 € et 25 €.
La “Promenade biterroise”, de 14 h 30 à 16 h 15 : du haut des écluses au port Neuf, en passant par le pont-canal et l’écluse de l’Orb. Adultes, 14 € ; enfants (4 – 11 ans) 8 €. Les Bateaux du Soleil proposent aussi d’autres croisières au départ d’Agde et de Vias. ø Plus d’informations au 04 67 94 08 79.
3. Cap au sud vers les grands ouvrages
Toujours depuis Fonseranes, Cap au Sud donne rendez-vous, tous les jeudis et dimanches, à 11 h 45 à l’embarcadère du haut pour une découverte de tous les grands ouvrages du Canal avec descente de la pente. Durée : 3 h, 27 € (adultes), 17 € (les 4 – 11 ans).
Autre formule plus courte (2 h) : la croisière découverte, les lundis, mardis, mercredis, vendredis et samedis, avec embarquement à 12 h 35 du haut des écluses. Balade sur le grand bief, descente et balade jusqu’au pont-canal. Tarifs : 20 € et 13 €. Enfin, Cap au Sud propose deux dernières balades : la descente et la montée des écluses, d’une durée d’une heure.
En pénichette, de l’Île des Éclusiers à l’écluse de l’Orb
Une nouveauté, cette année, sur le site des Neuf-Écluses : la pénichette Le Royal, amarrée au quai de l’île des éclusiers, au bas de la pente d’eau, à Fonseranes. Flamblant neuve, elle est la propriété des Loisirs des 9 écluses, la même entreprise familiale qui fait rouler le Petit train et les bateaux électriques. Le capitaine Julie, fille de Frédéric Muriel, le gérant, propose des balades commentées de 45 minutes, pour un maximum de 10 personnes à bord, depuis l’île jusqu’à l’écluse de l’Orb (la plus profonde avec ses 6 mètres), en passant par le pont-canal. Avec dégustation d’un vin local (ou boisson non alcoolisée) et assiette de tapas, sucrées ou salées, au choix, à base de produits régionaux. Pour rappel, à l’origine, le canal du Midi traversait l’Orb pour rejoindre l’autre rive, au Pont- Rouge, au bout du quai du Commandant-Cousteau. Après (ou avant) les écluses de Fonseranes, le Canal empruntait ce qu’il est d’usage d’appeler le bras mort. Mais la traversée était difficile, d’où l’idée, pour faciliter le passage des péniches d’Urbain Maguès, le directeur des travaux du Canal, de faire passer les péniches pardessus le Canal en construisant, de 1854 à 1857, un pont-canal … . Plus d’infos sur 06 51 59 31 54.
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Béziers : au fil des écluses, une après-midi à bord du “Santa Maria”
18.8.2023 – La péniche ‘Santa Maria’ des Bateaux du Soleil, navigue sur le canal du Midi depuis 1904. À son bord, Karim Meddahi (matelot), Éric (pilote), et Laurent (cuisinier), accueillent avec beaucoup d’humour les touristes, qui repartent le sourire aux lèvres et les gratifient : “C’était super cool, ne changez rien !”

Une mécanique ingénieuse
Nous embarquons avec un groupe, bercés par le Printemps de Vivaldi et les blagues de Karim : “Les secours se trouvent à bâbord et à tribord, mais moi, je ne sais pas nager”, lance-t-il. Nous faisons notre entrée dans le premier bassin, plongés dans l’ambiance grâce aux musiques choisies par l’équipage.
Éric, le pilote, commence par nous expliquer le fonctionnement des écluses et l’histoire du canal du Midi. “D’abord, le bateau entre dans le sas. Puis, l’éclusier ferme les portes arrières de façon hermétique, et ouvre les portes avant pour que l’eau se déverse dans le sas suivant. Tout le travail est fait par le poids de l’eau ! Enfin, les deux sas sont à niveau, et l’on peut passer. […] C’est un système génial, grâce à lui, il n’y a plus de problèmes de navigation, de crue, de sécheresse, et l’on peut naviguer correctement toute l’année !”

Une écluse © Louise Brahiti
Une histoire au fil de l’eau
Faciliter la navigation et le commerce en reliant la mer Méditerranée et l’océan Atlantique est un rêve qui a traversé le temps. Une ambition qui flottait déjà dans la tête des Romains et qui est devenue réalité grâce à l’intervention de Pierre-Paul Riquet, natif de Béziers. À l’âge de 53 ans, il contacte Colbert, le ministre des Finances de Louis XIV, pour lui exposer son projet de canal à écluses. En 1666, sa création est signée.
En s’appuyant sur le travail de Thomas de Scorbiac, qui envisageait le prélèvement de l’eau des rivières, Pierre-Paul Riquet a imaginé un moyen de capter les rivières Alzeau, Bernassonne, Lampy et Rieutort, pour les stocker dans un réservoir.
Éric, revient sur cet instant clef : “Pierre-Paul Riquet, qui était précepteur pour Louis XIV, n’était pas ingénieur, mais très ingénieux. Il a dessiné les premiers plans du canal et en a financé une partie. Ensuite, il a fait construire un lac artificiel, le lac de Saint-Ferréol, qui est la réserve principale du canal.“
Il s’agit d’un chantier massif, qui consiste à creuser un canal de 240 km de long, 10 m à 18 m de large et 1,90 m de profondeur. La création du plus grand réservoir d’eau artificielle de l’époque a nécessité la mobilisation de 12 000 ouvriers. Aujourd’hui, le canal du Midi est le deuxième site le plus touristique de l’Occitanie.

© Louise Brahiti
Les 9 écluses
Au fil de l’eau, nous passons devant une maison éclusière. Le pilote nous explique que 64 écluses ponctuent le canal du Midi, et qu’il y a une maison devant chacune d’entre elles, pour que les éclusiers puissent y vivre. Sur une plaque apposée au mur, nous pouvons lire : “Écluse de Fonsérannes / Distance de l’écluse de l’Orb, 1 400 m / Distance de l’écluse d’Argens, 53 869 m.” Ces phrases nous indiquent où nous sommes et où se trouvent l’écluse d’avant et la suivante.
Une fois les 9 écluses de Béziers franchies, nous pouvons apercevoir la pente d’eau de Fonsérannes : “Elle servait à tracter les bateaux, qui étaient tirés à la force du jarret, qu’il soit humain ou animal.” À ce moment de la balade, “nous sommes dans une partie non-creusée, qui tient avec des digues. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il y a des cyprès sur la berge, leurs longues racines font office d’armature et cela fait plus de 200 ans que les digues sont en place. Encore une idée de nos anciens !”
Pour clôturer la visite, nous passons par l’écluse de l’Orb, la plus impressionnante avec ses 6 mètres de profondeur. Dans un souci de perfectionnisme, Karim met la musique de Titanic, “cela rafraîchit les gens !”

L’écluse de l’Orb © Louise Brahiti
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Louer un bateau
Naviguez sur le canal du Midi biterrois

11.8.2023 – De nombreuses structures proposent des navigations sur le célèbre canal du Midi. En voici trois.
Sunboat : spécialisé de la location de bateaux sans permis sur le canal du Midi, Sunboat met à disposition des embarcations allant de deux à douze personnes. De 35 € à 243 €. Port de plaisance, Colombiers. Tél. 04 67 37 14 60.
Cap au Sud : partez à l’aventure sur le Canal. Les croisières durent une, deux ou trois heures. Apportez votre pique-nique à bord ! À partir de 13 €. Route de Narbonne, Neuf écluses de Fonseranes, rue du Canal-Royal, à Béziers. Tél. 07 82 09 13 51.
Exclusive cruises France : la société propose des croisières privées avec déjeuner à bord fait maison, pour deux à six personnes sur le canal du Midi au départ de Capestang. Durée de la croisière : de 3 h 30 à 6 h. À partir de 165 €. Quai Élie-Amouroux, Capestang. Tél. 06 98 71 00 88.
http://www.croisiere-canal-du-midi.fr
http://www.lesbateauxdumidi.com


Si l’ambition de construire un canal dans le midi de la France existe depuis l’Antiquité, les nombreuses études et les nombreux projets ne parvenaient pas à résoudre l’immense difficulté qui réside dans l’alimentation en eau du canal du Midi pour assurer une navigation constante.






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Béziers : d’ici 2023, le canal du Midi s’offrira entièrement aux cyclistes
13.6.2021 – Le Département de l’Hérault réalise en ce mois de juin des travaux pour améliorer l’état des voies le long du canal du Midi. Une première phase pour relier, à terme, Toulouse à Béziers et Marseillan.
C’est une réflexion datant déjà d’une dizaine d’années qui devrait devenir effective d’ici à 2023. La concertation entre État, Vois navigables de France (VNF), Région et Départements va aboutir à la création d’une continuité cyclable tout au long du canal du Midi, de Toulouse à Béziers et Marseillan.
Valoriser le Canal

Vers plus de confort et de praticabilité pour les cyclistes (Archives Midi Libre – Max Berullier)
Si le Département est à la manœuvre et finance tous les travaux nécessaires dans l’Hérault, un partenariat a été signé sous forme de convention avec VNF, fixant le partage des responsabilités et les charges d’entretien dues à ce nouvel usage.
“Nous accompagnons tous les projets qui permettent de valoriser le Canal, explique Christophe Beltran, chef de la subdivision Languedoc-Est de VNF. Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, la circulation de tout type de véhicule, vélo y compris, est interdite sur les chemins de halage. Même si, au final, personne n’exerce une chasse aux cyclistes pour les verbaliser bien sûr…”
Une première phase d’un plan global
L’aménagement de la rive du canal du Midi à Béziers entre dans un projet beaucoup plus global appelé Eurovélo 8 “La Méditerranée à vélo”.
Cet itinéraire de quelque 7 500 km a pour ambition de relier Cadix à Athènes et même Chypre, par des chemins de traverse accessible à vélo et comprend ainsi un passage par le canal du Midi.
Programmé dans le cadre du Plan Hérault vélo, qui entend passer de 600 km d’itinéraires cyclables actuellement à plus de 1 000 en 2024, le budget global de cette continuité cyclable le long du Canal à travers l’Hérault est estimé à 9 M€.

Travaux en cours
Le canal du Midi faisant partie de l’itinéraire européen Eurovélo 8, un travail de concert est mené dans les différents départements traversés par le chef-d’œuvre de Pierre-Paul Riquet pour “améliorer la praticabilité et assurer un usage plus sûr et plus confortable du vélo sur l’intégralité du canal du Midi là où ce n’est pas déjà fait”, détaille Christophe Beltran.
Une première phase de travaux (*) est actuellement “en cours de réalisation sur la berge Nord à Colombiers, entre le tunnel du Malpas et la limite de la communauté d’agglomération, précise-t-on au Département, qui va réparer les nids-de-poule et réduire les obstacles sur cette voie. Après une pause estivale pour laisser les cyclistes profiter de la balade, d’autres sections seront réalisées à l’automne.”
(*) Pendant la durée des travaux, le Département conseille aux cyclistes d’emprunter les voies communales situées en rive sud du canal.
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Béziers : et si le transport fluvial de marchandises reprenait du service sur le canal du Midi ?

Le transformateur a été transporté par péniche (Midi Libre – Jean-Marc Samuel)
1.6.2021 – Jean-Marc Samuel, défenseur de la reprise du fret fluvial sur le canal du Midi, est passé par les écluses de Fonseranes ce dimanche 30 mai avec un transformateur à bord de sa péniche.
Et si le transport fluvial de marchandises reprenait du service sur le canal du Midi ? C’est en tout cas la volonté du batelier Jean-Marc Samuel. Ce dimanche, il est passé par les écluses de Fonseranes de Béziers à bord de sa péniche Tourmente.
Avec, en guise de cargaison, un transformateur d’une centaine de tonnes, qui doit être livré le 9 juin à Langon, à proximité de Bordeaux. Il avait récupéré ce transformateur à Lyon, après que ce dernier a été chargé à Krefeld, en Allemagne.
Démarche écologique
“Depuis le dernier voyage du pinardier Bacchus en 1989, cet affrètement est une première pour le canal du Midi. C’est le deuxième transformateur chargé par la Tourmente, mais, cette fois, il empruntera la totalité du linéaire du canal des Deux-Mers, qui regroupe celui du Midi et de la Garonne”, explique Jean-Marc Samuel. Le premier avait été livré à Port-la-Nouvelle en 2017 tandis qu’un voyage test avait eu lieu en 2014 et avait démontré qu’un passage était possible.
L’homme est un fervent défenseur, depuis vingt ans, du fret fluvial. Président de la fédération Agir pour le fluvial, il estime que ce moyen de transport représente l’avenir. “Cela s’inscrit dans une démarche de protection de l’environnement, car le fret fluvial est moins impactant à ce niveau que la route, dont la part dans le transport de marchandises est de près de 90 %”, rappelle-t-il, évoquant aussi le côté pratique de la chose. Car de nombreuses marchandises seraient plus aisées à acheminer par bateau que par camion.
Ce renouveau que le canal du Midi pourrait connaître est aussi dû à la volonté de l’État, de VNF (Voies Navigables de France), de la Région et du Département d’inscrire la relance du fret fluvial dans son nouveau plan de gestion commandité par l’Unesco. Depuis son inscription au patrimoine mondial de l’humanité en 1996, le canal du Midi n’était emprunté qu’à des fins touristiques. Une évolution de son utilisation dans les années à venir est donc loin d’être à exclure.
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Canal du Midi : “Le canal en famille”, l’appli pour découvrir l’œuvre de Riquet

L’application est disponible depuis le 25 juin 2021, sur les stores
26.6.2021 – Dans le cadre de son programme Replantons le canal du Midi, La Mission mécénat de Voies navigables de France (VNF) a fait appel à CD Rallyes, spécialiste d’animations digitales, pour créer l’application Le canal en famille.
Elle propose un jeu interactif d’aventure qui permet de découvrir les principaux sites patrimoniaux de l’œuvre de Pierre-Paul Riquet, tout en sensibilisant les utilisateurs à la voûte arborée menacée de disparaître à cause du chancre coloré.
Mobile, ludique
Cette application, sponsorisée par le Nailloux Outlet Village, membre du club des mécènes du canal du Midi depuis plusieurs années, a pour objectif de sensibiliser les familles aux problématiques environnementales et à la préservation du Canal, à travers des animations ludiques.
L’appli emporte le joueur dans un voyage dans le temps et l’espace à travers des zooms sur les ouvrages du canal tout au long d’une promenade de Toulouse à Sète, en passant par Béziers, et des explications historiques.
L’application fonctionne sur un système de géolocalisation, grâce auquel l’utilisateur peut choisir la distance à parcourir, entre 2,5 km et 10 km. Elle propose 12 phases de jeux et un mode de défi dans lequel les participants doivent planter virtuellement un maximum d’arbres avec notamment des puzzles numériques, des jeux pour découvrir le fonctionnement d’une écluse, des vues aériennes à 360°, des énigmes à résoudre et d’autres mini-jeux interactifs pour une découverte du Canal participative.
L’application, disponible depuis le 25 juin, est entièrement gratuite, accessible à tout âge, disponible sur iPhone et Androïd, smartphone ou tablette et fonctionne dans connexion internet une fois téléchargée.
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En 1662, Pierre-Paul Riquet trouve la solution en imaginant un système d’alimentation du canal, basé sur le détournement de l’eau de plusieurs ruisseaux et rivières de la Montagne noire et en l’acheminant en un point de partage, au seuil de Naurouze, afin que l’eau s’écoule de part et d’autre, vers la mer Méditerranée et vers Toulouse puis l’océan l’Atlantique.
Pour alimenter en eau le canal du Midi durant une année, il faut environ 90 millions de m3.
Le lac de Saint-Ferréol qui reçoit les eaux de la Montagne noire fut et reste la réserve majeure du canal avec une surface de 67 ha. Un barrage de 786 m de long et 149 m de large retient les eaux du lac. Un musée consacré au canal du Midi est situé près des chutes et permet de découvrir également l’histoire de la construction du lac.


Situé au pied de la Montagne Noire, à proximité de la bastide de Revel, le lac de Saint-Ferréol s’inscrit dans un cadre forestier préservé. Un site privilégié ! D’une superficie de 67 hectares, le lac de Saint-Ferréol fut conçu par Pierre-Paul Riquet, architecte du canal du Midi, dans le but d’en faire le principal réservoir d’eau du canal du Midi. Cette étendue d’eau est aujourd’hui très prisée des sportifs et des amateurs de farniente. Ses jolies rives sont effet parsemées d’arbres propices à la détente. Et les eaux du lac permettent la pratique de loisirs nautiques tels que la planche à voile, la baignade, le pédalo ou encore le canoë.


La construction du canal du Midi dura quinze ans, de 1666 à 1681, sous la responsabilité de Pierre-Paul Riquet et sous le règne de Louis XIV.
Il est le plus ancien canal d’Europe encore en fonctionnement. D’une longueur de 240 km entre Toulouse et la mer Méditerranée, le canal du Midi constitua le plus vaste chantier de son époque et reste une des plus grandes réalisations du génie civil.
Le canal du Midi a nécessité la mobilisation de 12 000 ouvriers armés de pelles et de pioches.
À l’époque, les conditions financières et sociales d’emploi de ces ouvriers sont très favorables et inhabituelles. Pour garder sa main-d’œuvre, Riquet paye correctement ses ouvriers. Mais surtout, il donne des avantages sociaux jamais autorisés auparavant comme les jours de pluie chômés, les dimanches et les jours de fête rémunérés et enfin les congés maladie. Le contrat de travail sur le Canal du Midi est individuel et se fait par recrutement libre. La paye est le double d’un salaire agricole de l’époque.

Plusieurs métiers se rencontrent sur les chantiers du canal du Midi. Les maçons et les tailleurs de pierre sont chargés de la construction des ouvrages d’art comme les ponts, les écluses… Les forgerons sont chargés de l’entretien de l’outillage…
Le canal de Midi comporte 63 écluses, 126 ponts, 55 aqueducs, 7 ponts-canaux, 6 barrages et 1 tunnel.
Les écluses sont construites en pierres de taille scellées à la chaux, dont certaines sont des bijoux d’architecture.

Dès sa mise en service, le canal du Midi est utilisé pour le transport de marchandises (blé, vin…) mais aussi des voyageurs (cent mille passagers durant l’année 1856) et du courrier postal. Un service de « malle-poste » est mis en place sur des bateaux empruntant le canal. Comme pour les diligences, les bateaux sont tirés par des chevaux sur les chemins de halage. La durée du voyage est de quatre jours de Toulouse à Sète.
Le canal du Midi est depuis 1996 classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

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Aude : le long du canal du Midi, 1 500 arbres plantés cet hiver pour se rapprocher de l’objectif d’une nouvelle voûte arborée
3.12.2022 Dans quelques semaines, Voies navigables de France entamera la campagne 2022-2023 des replantations le long du canal du Midi, de jonction et de la Robine : 1 500 nouveaux sujets seront plantés sur neuf sites. De quoi progresser vers l’objectif final de rendre à l’ouvrage l’aspect qui lui avait valu son classement à l’Unesco.

L’anniversaire avait été symboliquement marqué par la plantation d’un chêne chevelu, au Pont de la Rodé, à Trèbes : le 9 décembre 2021, entouré des représentants des collectivités et de l’Etat, le directeur général des Voies navigables de France (VNF), Thierry Guimbaud, célébrait les 10 ans du lancement du projet de replantation du canal du Midi. Un an plus tard, le pharaonique chantier se poursuit. Avec la campagne 2022-2023, 1 500 nouveaux sujets vont repeupler les berges de l’ouvrage, sur neuf sites, de l’Aude à l’Hérault : 100 tilleuls à grandes feuilles et 25 chênes chevelus à Villesèquelande ; 125 chênes chevelus à Castelnaudary, 180 à Ventenac-en-Minervois, 400 sur les deux communes d’Argeliers et Cruzy, 20 à Sallèles d’Aude, et 200 à Villeneuve-les-Bézier ; 125 charmes houblons à Puichéric, et 160 à La Redorte ; et enfin 200 micocouliers à Capestang. VNF tient ainsi son “rythme de croisière”, précise Amélie Saillau, chargée d’opération plantation à la direction territoriale Sud-Ouest de VNF.

De quoi passer le cap des 18 000 arbres replantés depuis 2011. Mais le chemin est encore long avant d’atteindre l’objectif d’un canal du Midi fidèle à l’image de “carte postale” qui lui avait valu son classement à l’Unesco en 1996 : grâce au génie de l’ouvrage, bien sûr, mais aussi à la voûte arborée qui le caractérise, avec des sujets de 20 à 40 mètres de haut, des troncs en colonnades. Un décor alors largement appuyé sur les 44 000 platanes plantés au cours du XIXe siècle, bien après l’achèvement, en 1681, d’un canal alors bordé de champs de céréales et d’arbres fruitiers. Mais une voûte mise en péril par l’apparition en 2006 du premier foyer de chancre coloré, champignon microscopique “qui ne s’attaque qu’aux platanes” précise Amélie Saillau : un champignon susceptible “de rester jusqu’à 8 à 10 ans en dormance”, avant de se manifester ; un péril susceptible de se propager dans l’eau du canal, mais aussi d’embarquer dans les péniches ou les vélos qui auraient été en contact avec des troncs atteints. De quoi justifier des mesures de prophylaxie, passant notamment par l’abattage de tout arbre chancré et des autres individus présents dans un périmètre de 35 mètres. Fin novembre 2022, 30 600 des platanes avaient été abattus, au fil de campagnes décidées au terme de prospections, avec “jusqu’à 150 chantiers simultanés sur une année”. A un rythme qui, lui, “se ralentit”, précise la chargée d’opération.
12 M€ pour la campagne 2022-2023 dont 7,1 M€ pour la restauration des berges
Car VNF doit intégrer plusieurs dimensions au vaste projet, chiffré à un total de 200 M€, et 12 pour la seule campagne 2022-2023. Avec les abattages et les replantations, donc (3,3 M€ et 1,6 M€). Mais aussi la restauration des berges (7,1 M€), sans qui le renouvellement des individus abattus serait vain : “Nous avons augmenté le linéaire de berges confortées chaque année, pour pouvoir maintenir le rythme des plantations, développe Amélie Saillau. 57 km ont été restaurées, 8 le seront cet hiver. Sur les 325 km de linéaire du canal (du Midi, de jonction et de la Robine, ndlr) où il y a du platane (*), 20 % auront été traités.”

Une étape qui précède donc ces plantations, guidées par plusieurs objectifs : financier, “avec 400 mètres linéaires plantés a minima par site, pour des économies d’échelle” ; esthétique, en privilégiant “des secteurs touristiques ou passants”, mais aussi des sites “où il y a une certaine ancienneté des abattages, pour ne pas laisser trop longtemps des trouées” ; territorial, enfin, en “répartissant” l’effort sur “plusieurs communes”. Autant de principes combinés pour progresser lentement mais sûrement vers l’objectif porté noir sur blanc dans le cahier de référence validé en 2012 par le ministère de l’Environnement, en restaurant le paysage autour de l’essence jalon du chêne chevelu, combinée à des biefs où régneront érable plane, tilleul à grandes feuilles, charme, micocoulier, pin parasol, pin d’Alep, tamaris ou mûrier blanc. Une ambition qui exige patience : “Sur le port de Marseillette, nous avons planté des peupliers en 2014, rappelle Amélie Saillau. Il aura fallu huit ans pour arriver à l’aspect que l’on souhaite, avec une essence qui pousse relativement vite.”(*) Sur les 480 km du linéaire total du canal du Midi, de jonction et de la Robine, 180 000 arbres sont recensés (dont 44 000 platanes).

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http://www.beziers-mediterranee.com – Visiter le vieux Béziers
https://www.herault-tribune.com – Susie Carbone 18.8.2023
http://www.canal-et-voie-verte.com
http://www.canaldumidi.com/Biterrois/Fonserannes
http://www.france-voyage.com/tourisme/lac-saint-ferreol
http://www.lindependant.fr (Antoine Carrié 3.12.2022)
http://www.midilibre.fr – Frédéric Faux 9.3.2024 / 1.6.2021 / Emilie Bec 13.6.2021 / Antonia Jimenez 26.6.2021 – 11.3.2021 – 24.7.2018 (+ Gwenaella Souyri) / Lionel Peugeot 1.7.2022 / Marie Bouisseren 11.8.2023