Trois ans après, jour pour jour, famille et soutiens veulent la justice pour Mohamed Gabsi
L’affaire Mohamed Gabsi est une affaire criminelle française concernant la mort par asphyxie de Mohamed Gabsi, le 8 avril 2020 à Béziers (Hérault), après une violente interpellation par trois policiers municipaux.
Le 8 avril 2020, Mohamed Gabsi, 33 ans, est interpellé à Béziers à 22h20 pour non-respect du confinement, après le couvre-feu instauré par la ville entre 21 heures et 5 heures. L’interpellation est filmée par plusieurs témoins, mais pas par le policier porteur d’une caméra-piéton, qui n’a pas été déclenchée. Selon des proches de l’enquête, Mohamed Gabsi délire, hurle et se débat. Il est menotté, longuement plaqué au sol sur le ventre, et transporté vers le commissariat de la police nationale toujours menotté, allongé, avec un des policiers assis sur son dos (ou sur ses fesses, selon leur version), ses collègues précisant qu’il n’y avait « pas d’autres solutions ». Le temps de trajet jusqu’au commissariat est étonnamment long, huit minutes alors que deux suffisent. Il est déjà mort à son arrivée au commissariat, les secours ne peuvent le réanimer. La version des policiers est contredite par les vidéos amateur consultées par les journalistes du Monde, et des témoins qui affirment que Mohamed Gabsi était inconscient avant même que le véhicule ne démarre.
Les effectifs de la police municipale biterroise ont été armés et doublés depuis 2014, année de l’élection de Robert Ménard.
Une marche en mémoire de la victime est organisée un an après le drame. Une soirée d’information et d’hommage à Mohamed Gabsi est organisée à la Cimade de Béziers. Deux ans après le drame, la famille reste mobilisée.

C’était il y a trois ans en plein confinement et couvre-feu. Mohamed Gabsi est quand même sorti acheter des cigarettes avenue du 22-Août. Il a été interpellé de façon musclée par la police municipale, puis transporté au commissariat où les policiers nationaux n’ont pu que constater son décès.
Depuis, tous les 8 du mois, Houda, sa sœur aînée, sa famille et le comité de soutien se réunissent sur la place Garibaldi. Mais, ce samedi 8 avril, pour les trois ans du décès de Mohamed, ils ont décidé de manifester dans le centre-ville aux cris de “Justice pour Mohamed”. Une justice en qui sa sœur a confiance mais, selon Jean-Philippe Turpin, membre actif du comité : “Houda est optimiste. Mais trois ans, c’est long. Et il ne faut pas oublier que quelque temps auparavant, la ville avait été placardée d’affiches montrant le meilleur ami des policiers, un pistolet.”

Les manifestants ont fait une halte devant la mairie puis, à l’endroit où Mohamed est décédé, avenue du 22-Août. Une rencontre était ensuite organisée dans les locaux de La Cimade pour échanger et visionner, notamment, le reportage du magazine “Complément d’enquête” qui traite des violences policières.
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Source :
https://www.midilibre.fr – Emmanuelle Boillot 8.4.2023