4.4.2021 La Devèze – Association de malfaiteurs terroriste

4.4.2021 – Cinq femmes, dont une est soupçonnée d’avoir voulu commettre une action violente, ont été interpellées dans la nuit de samedi à dimanche à Béziers, a appris l’AFP de sources proche de l’enquête et judiciaire, confirmant une information du Point.

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête préliminaire pour «association de malfaiteurs terroriste». Ces interpellations ont été effectuées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sur la base d’éléments laissant craindre une action violente, a-t-on expliqué de source proche de l’enquête, en soulignant que ces personnes avaient été placées en garde à vue et qu’il s’agissait de déterminer la nature du projet éventuel.

Une source judiciaire a précisé à l’AFP qu’une seule des interpellées était soupçonnée de vouloir commettre une action violente. Les quatre autres femmes interpellées, la mère et trois sœurs de la personne initialement visée par l’opération, l’ont été parce qu’elles étaient présentes au domicile, a ajouté la source judiciaire. De même source, au moins l’une des sœurs est mineure.

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Opération antiterroriste dimanche à Béziers pour empêcher un attentat : “L’action semblait réellement imminente

Les policiers de la DGSI et du Raid sont intervenus de toute urgence dimanche vers 2 heures du matin. (Michael Esdourrubailh)

5.4.2021 – Des engins explosifs artisanaux en cours d’assemblage et de quoi fabriquer du TATP ont été découverts en perquisition. Quatre des cinq femmes arrêtées dimanche dans un appartement de la Devèze à Béziers ont été transférées immédiatement au siège de la Direction générale de la surveillance intérieure (DGSI) à Levallois-Peret, où leur garde à vue va pouvoir se prolonger jusqu’à 96 heures. La cinquième, une adolescente, est en garde à vue dans l’Hérault.

“On a rarement déclenché une opération de façon aussi urgente. L’action semblait réellement imminente”. Au lendemain de l’opération antiterroriste déclenchée dimanche 4 avril à Béziers, le spectre d’un attentat déjoué à la dernière minute semble de plus en plus se confirmer, selon des sources concordantes interrogées par Midi Libre.

Cinq femmes d’une même famille, une mère et ses quatre filles, dont une mineure âgée de 14 ans, ont été interpellées dans leur appartement, rue Jean-Franco, dans le quartier de la Devèze.

La jeune fille de 18 ans a attiré en toute fin de semaine l’attention des forces antiterroristes par son activité sur les réseaux sociaux, où elle a semble-t-il évoqué l’idée de commettre un attentat contre une église, à Béziers ou à Montpellier, sans doute le lundi de Pâques. 

Les policiers sont intervenus dimanche à 2 h du matin

Une menace visiblement étayée, d’où la décision du parquet national antiterroriste de déclencher de toute urgence son interpellation: les policiers, comme la loi l’autorise en matière de terrorisme, sont intervenus en pleine nuit, dimanche vers 2 h du matin. Et alors que seule une fille de 18 ans était initialement visée par l’enquête, la justice a très vite décidé de placer en garde à vue toute la famille, qui n’avait pourtant jusqu’ici jamais attiré l’attention.

“Leur interpellation est justifiée par ce qui a été découvert en perquisition” précise une source proche du dossier. L’enquête préliminaire du parquet national antiterroriste est ouverte pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle et détention et fabrication d’explosifs en relation avec une entreprise terroriste” indique une source judiciaire.

Des bouteilles avec des billes, entourées d’aluminium

Car dans l’une des chambres de ce vaste appartement aux allures de capharnaüm, les policiers ont découvert tous les produits nécessaires à la fabrication de TATP, un puissant explosif notamment utilisé par les commandos des attentats parisiens.

Des bouteilles entourées de papier aluminium, contenant des billes de métal, des mélanges de produits, des dosages déjà effectués: “Tout cela fait penser à un début de fabrication d’engin explosif” indique une source bien informée.

Sabre, couteau en céramique et réplique d’arme de poing

 Un sabre, un couteau en céramique et une réplique d’arme de poing ont également été saisis lors de cette longue perquisition. Des affiches, des documents de propagande islamiste et de la documentation ont également été saisies. Les enquêteurs de la DGSI et le parquet national antiterroriste ont donc décidé de transférer dès dimanche les quatre femmes adultes au siège de la DGSI à Levallois-Perret (Haut-de-Seine) où leurs auditions ont pu débuter ce lundi.

La cinquième, une adolescente de 14 ans, est en garde à vue au commissariat de Montpellier. Comme elle est mineure, sa garde à vue, même en matière de terrorisme, ne peut excéder 48 h: les magistrats devraient décider dans la journée de soit la remettre en liberté, soit de la transférer vers Paris pour une mise en examen. 

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Projet d’attentat dans une église : la jeune femme de Béziers va être mise en examen

L’intervention a provoqué la stupeur dans le quartier de la Devèze à Béziers. (Eric Catarina) 

8.4.2021 – Le parquet national antiterroriste demande ce jeudi l’incarcération de Leïla, 18 ans, pour “association de malfaiteurs terroriste” et de détention de produits explosifs pour préparer une destruction ou une atteinte aux personnes en relation avec une entreprise terroriste. Sa mère et ses autres sœurs, arrêtées dimanche avec elle dans le quartier de la Devèze ont été mises hors de cause et remises en liberté.

Après 96 heures de garde à vue, Leïla, 18 ans, interpellée dimanche à Béziers par le Raid et la DGSI, va être déférée ce jeudi devant un juge d’instruction antiterroriste, annonce le Parquet national antiterroriste (Pnat) dans un communiqué.

“Le placement en détention provisoire de l’intéressé sera requis” précise le Pnat, qui a ouvert une information judiciaire pour “association de malfaiteurs terroristes ” et “détention de produits explosifs pour préparer une destruction ou une atteinte aux personnes en relation avec une entreprise terroriste”.

Une photo de la décapitation de Samuel Paty dans sa chambre

La jeune fille est notamment mise en cause à la suite des découvertes faites au domicile familial du quartier de la Devèze. Outre les produits susceptibles d’entrer dans la fabrication d’explosifs (eau oxygénée, acétone, acide sulfurique) déjà évoqués, et deux dispositifs de mise à feu à distance, les policiers ont aussi découvert dans sa chambre “une photographie imprimée de la décapitation de Samuel Paty” et d’autres images de “djihadistes armés”.

Un schéma d’une église de Béziers

Ils ont aussi trouvé un carnet à spirale dans lequel se trouvaient de nombreuses notes inquiétantes : une recette manuscrite de fabrication d’explosifs, des notes “faisant référence à l’Etat islamique mais également à des symboles du nazisme” et un schéma d’une église située à proximité du domicile de la mise en cause”. 

Les autres membres de sa famille, sa mère et ses quatre sœurs, ont toutes été remises en liberté, sans autre poursuite pour l’instant, à la suite de leurs auditions. “Aucun élément de radicalisation n’a par ailleurs été relevé les concernant”.

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Source :

https://www.liberation.fr – LIBERATION/AFP 4.4.2021

https://www.midilibre.fr – François Barrère 5.4.2021 / 8.4.2021