“C’est une horreur” : soirée sanglante à Béziers, un homme tué d’un coup de couteau dans la bouche par sa jeune voisine de palier

1.12.2024 – Une scène d’horreur, sur le palier du deuxième étage au n°8ter de la rue Guilhemon à Béziers. Les voisins sont encore sous le choc, ce dimanche matin, de ce qu’il s’est passé dans l’immeuble ce samedi 30 novembre, vers 19 h 30 quand une femme de 22 ans a tué son voisin âgé, lui, de 61 ans.
Au bout de la rue Guilhemon, à Béziers, les habitants discutent du drame qui s’est noué ce samedi 30 novembre en début de soirée. Un homme de 61 ans a été tué d’un coup de couteau porté dans la bouche, et qui aurait sectionné la carotide, par sa voisine de palier âgée de 22.
Si les circonstances de ce drame sont encore très troubles, la jeune femme, qui a passé la nuit aux urgences de l’hôpital de Béziers, était ce dimanche matin dans les locaux du commissariat de Béziers. Mise sous sédatif après son interpellation, “elle a été placée en garde à vue du chef de meurtre. Les premières constatations ont été effectuées par les effectifs de la police scientifique du commissariat de Béziers et de la police judiciaire de Montpellier. Les investigations sont actuellement confiées au commissariat de Béziers aux fins d’établir le déroulement des faits et leurs circonstances”, a confirmé le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland.
“J’étais pétrifiée sur mon balcon”
“J’ai entendu du bruit quand je suis rentrée des courses. Comme c’est fréquent à l’étage, je suis rentrée chez moi, raconte une habitante du n°8 ter de la rue Guilhemon. Je ne voulais pas avoir à me mêler de quoi que ce soit. Puis, les hurlements ont été pires, il y avait des bruits de coups. Quand ça s’est calmé, j’ai vu ma voisine partir pieds nus avec sa fille dans la rue en courant et tenant la petite par la main. Elle criait “aidez-moi, aidez-moi”. Elle est remontée vers chez sa mère qui tient une épicerie un peu plus loin sur l’avenue du 22-Août. Il y avait eu tellement de cris que j’étais pétrifiée sur mon balcon. Même quand on me disait d’appeler les secours, je n’y parvenais pas.” La jeune femme a été interpellée dans la rue par les policiers. Elle était avec sa fille de 6 ans.
Le sang a envahi l’étage de la scène de crime
Un autre habitant est allé chercher les secours. La victime est présentée comme un homme sans histoire. “Il rentrait du Bled. C’était un ouvrier agricole qui ne faisait jamais parler de lui. Un brave homme à qui elle cherchait querelle fréquemment. Il taillait encore les vignes cet été. C’était vraiment un brave homme. Je n’ai jamais vu pareille chose. Le sang giclait, je ne savais pas quoi faire. Il y en avait partout.”
Il est vrai que lorsque l’on monte dans les étages de l’immeuble, dont les parties communes sont totalement dans le noir, une étrange impression d’oppression se fait sentir. Dès que l’on pousse la porte d’entrée, il y a du sang au sol. Plus on avance vers la scène de crime, plus les traces ont envahi l’espace. Le sang est omniprésent dans la cage d’escalier. Le second étage est une véritable boucherie.
“J’ai peur de rester dans cet immeuble”
Une dame l’assure, “rester dans cet immeuble me fait peur. Rien que de savoir ce qui est arrivé m’angoisse terriblement, et il faut que je nettoie tout le devant de ma porte. Il y a du sang partout. Ma fille ne doit pas voir ça. C’est une horreur.” Selon nos informations, la victime est décédée d’un coup de couteau porté dans la bouche. La lame se serait même sectionnée sous la violence du coup et aurait tranché la carotide. Le temps que les secours arrivent sur place le sexagénaire était décédé.
“Cette rue est devenue un calvaire pour y vivre, explique encore un habitant. Nous n’avons pas besoin de Netflix, nous avons tout sur place. Un point de deal, des trafics en tout genre et maintenant un meurtre.” Une dame surenchérit : “Elle était connue pour ses délires. Elle avait un gros problème de comportement. On lui avait même déjà retiré sa fille. De chez moi, et je n’habite pas dans l’immeuble, on entendait les coups sur la porte.”
Et effectivement, la porte du voisin porte des traces de coups de lame et est enfoncée à hauteur de genoux. “Ce qui est écœurant, dans cette rue, c’est qu’avant l’arrivée des policiers et des pompiers des jeunes sont montés. Ils ont fait une vidéo du monsieur en train de mourir et ils l’ont mise sur internet. Je suis écœurée de savoir que des animaux pareils sont dans cette rue. Il n’y avait peut-être rien à faire pour le monsieur. Mais je crois qu’ils n’ont même pas essayé.”
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Tué d’un coup de couteau dans la bouche : la voisine incarcérée, ce que l’on sait du meurtre d’un homme à Béziers

Lundi 2 décembre, une femme de 22 ans a été placée en détention provisoire par le juge des détentions et de la liberté. Elle est considérée comme la principale suspecte dans le meurtre de son voisin de 61 ans tué d’un coup de couteau dans la bouche samedi à Béziers.
Elle est mise en cause dans le décès de son voisin de palier, un homme de 61 ans, retrouvé mort samedi 30 novembre, à Béziers, après avoir reçu un coup de couteau dans la bouche qui a sectionné sa carotide, rapporte Midi Libre.

“Il se serait lui-même embroché dans la bagarre”
Selon le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, la mise en cause conteste avoir intentionnellement donné la mort à son voisin. Elle affirme que l’incident serait survenu lors d’une altercation liée à des accusations portées contre la victime, qu’elle soupçonnait d’attouchements sur sa fille. “Selon elle, son voisin l’aurait alors physiquement agressée tout en tenant un couteau de cuisine avec lequel il se serait finalement lui-même embroché dans la bagarre”, a précisé le procureur à Midi Libre.
La jeune femme avait récemment été condamnée, le 18 octobre 2024, à 15 mois d’emprisonnement avec sursis pour soustraction d’enfant par un ascendant. Elle s’était enfuie en Espagne entre 2021 et 2023 avec sa fille, confiée au conseil départemental de l’Hérault par un juge des enfants. Dans le quartier, la principale suspecte est connue pour être colérique, souvent sous emprise d’alcool et de drogue. “Nous ne connaissons pas l’origine du conflit, mais elle lui en voulait et était souvent après lui”, a expliqué un voisin à nos confrères.
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“Elle me terrorisait” : Sandrine a été frappée et menacée de mort par la jeune femme suspectée de meurtre à Béziers

5.12.2024 – Sandrine a vécu quelques mois dans l’immeuble où un homme a été tué d’un coup de couteau dans la bouche, samedi 30 novembre, à Béziers. Elle était terrorisée par la suspecte qui l’a menacée de mort en lui pressant un couteau sous la gorge. Elle a aussi été rouée de coups l’été dernier et a déposé de nombreuses plaintes auprès du commissariat de Béziers. Elle raconte.
“Cette femme me terrorisait. Je ne suis pas bien depuis dimanche parce que je sais que cela aurait pu être moi”, raconte Sandrine, une ancienne voisine de Romina S. qui est suspectée d’avoir tué Mohammed Idrissi, un ouvrier agricole sans histoire, d’un coup de couteau porté dans la bouche. “Dès qu’elle est arrivée dans notre immeuble, nous avons commencé à avoir des problèmes. Elle écoutait la musique à fond. Elle hurlait, raconte-t-elle à Midi Libre ainsi qu’au micro de France Bleu. Elle se prostituait pour payer sa drogue et souvent, elle sortait la nuit et je récupérais sa fille qui venait frapper chez moi en pleine nuit. Heureusement, elle ne fermait pas la porte à clé. Une fois, Romina m’a demandé de garder sa fille en journée. C’est un amour de gamine qui manque de câlins, d’amour. Dès que sa mère partait, elle se réfugiait chez moi. Elle semblait la craindre parce qu’elle la maltraitait verbalement. Et puis, il n’y avait pas de figure paternelle puisqu’il est en prison.”
“J’avais son couteau sous la gorge”
Et un jour, tout a dérapé. “Sans comprendre ce qui m’arrivait, elle est venue chez moi en hurlant. Elle m’accusait d’avoir touché sa fille. Elle avait pris un couteau et je l’avais sous la gorge. J’étais terrifiée, incapable de parler. Elle avait défoncé ma porte d’entrée et saccagé mon appartement. Puis je suis parvenue à m’adresser à sa fille en lui demandant si j’avais fait quelque chose de mal. La petite a dit que ce n’était pas moi. Folle de rage, elle est montée et s’en est prise à Mohammed. Elle a défoncé sa porte, comme elle l’avait fait chez moi. Elle l’a menacé lui aussi.” Sandrine a déposé plainte auprès du commissariat de Béziers. Cela n’a rien donné.
Puis c’est Mohammed, accompagné d’une voisine, qui l’a aidé à faire valoir ses droits auprès de la police. “Rien n’a changé, insiste Sandrine, quand elle n’allait pas bien elle s’en prenait à tous ceux qu’elle croisait. Elle se droguait et se prostituait pour payer ses doses. Beaucoup d’hommes montaient chez elle. C’est à cause de tout ça que j’ai fini par quitter cet immeuble en ce début d’année.” Cet été, Romina a croisé Sandrine dans la rue. Elle l’a rouée de coups. “Je n’ai rien compris. Je ne sais toujours pas pourquoi elle s’en ai prise à moi, alors que j’étais avec des amis devant chez nous, en train de boire un coup en plein été.”
Sandrine a prévenu de nombreux services
Sandrine l’assure, elle a prévenu le propriétaire des appartements, la police (elle a présenté deux plaintes et des mains courantes à Midi Libre), l’agence de location et aussi la mairie de Béziers. À la mairie, on explique que Sandrine a appelé à trois reprises pour différents problèmes. Ils ont été traités. Elle a été reçue au cabinet du maire et ses demandes, dont une en avril 2023, ont donné lieu à des interventions des services de la médiation et des services sociaux. Elle dit aussi avoir écrit au procureur de la République de Béziers sans que les services de ce dernier ne retrouvent traces de cette missive. Une certitude, depuis que Romina habitait Béziers, et notamment, avant la rue Guilhemon, rue de la Coquille, elle avait eu des problèmes sérieux avec tout son voisinage. Beaucoup de monde savait qu’elle semblait être une personne à problèmes.
Selon plusieurs sources, Mohammed Idrissi se sentait menacé par sa voisine. Il serait parti au Maroc il y a peu pour dire au revoir à sa famille. Il aurait eu la même démarche auprès de son frère qui habite Béziers. “S’il m’arrive quoi que ce soit de grave, ne cherchez pas c’est ma voisine”, aurait-il confié à un très proche. Les proches, justement, organisent une marche blanche en son honneur dimanche à 14 h. Le cortège partira de la sous-préfecture et passera dans la rue Guilhemon.
“C’est un dossier très complexe”
Rachid Lemoudaa est l’avocat qui défend les intérêts de la suspecte du meurtre : “C’est un dossier très complexe. Ma cliente se confie peu. Elle vit mal le fait d’être séparée de sa fille. Pour ce qui est des circonstances de cette affaire, il convient de laisser travailler le juge d’instruction et les enquêteurs. L’instruction sera déterminante car elle n’explique rien. Tout est très confus. Elle est en état de choc. Je pense que le réveil sera très difficile. Elle a beaucoup de mal à croire ce qui est arrivé.” Romina a depuis lundi 3 décembre été incarcérée à la prison pour femme de Perpignan.
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Source :
http://www.midilibre.fr – Jean-Pierre Amarger 1.12.2024 / 5.12.2024
http://www.ladepeche.fr 3.12.2024