Béziers. Le meurtrier présumé de Cédric écroué

A Béziers, c’est l’endroit où Cédric est mort. Des amis a lui sont venus constater les traces de sang. (Photo : Nelson Charles/Topsud)
30.8.2010 – L’homicide volontaire a été retenu contre le meurtrier présumé de Cédric, ce jeune garçon de 15 ans qui a été poignardé vendredi soir à Béziers. L’auteur du coup de couteau mortel serait un handicapé qui se serait fait agresser plus tôt par quatre jeunes.
L’auteur présumé du coup de couteau qui a mortellement blessé Cédric, 15 ans, à Béziers dans l’Hérault vendredi soir a été présenté au parquet de la ville hier après-midi. Il a été mis en examen pour homicide volontaire.
Cet individu âgé de 33 ans, qui marche avec des béquilles, a reconnu qu’il tenait le couteau au moment où l’arme a profondément pénétré le thorax de l’adolescent dans la région du cœur. La scène se passait rue Malbec dans le quartier historique Saint- Aphrodise de Béziers.
Le meurtrier présumé soutient que cette arme ne lui appartient pas et que Cédric s’est jeté sur lui.
Dépouillé par quatre jeunes
Quelques minutes plus tôt, le handicapé s’était fait dépouiller et taper par quatre jeunes dont Cédric. Il avait dû vider ses poches du peu qu’il possédait dont des cigarettes.
Puis il était rentré à son domicile avant de ressortir en compagnie de sa mère. C’est alors que cette deuxième confrontation avec le groupe de jeunes aurait tourné au drame.
Hier soir, les enquêteurs n’avaient toujours pas réussi à établir qui est le propriétaire de l’arme du crime, un simple couteau.
Un peu plus tôt, les jeunes avaient déjà eu un accrochage à la porte d’un bar voisin. Ils étaient, visiblement, sous l’emprise de l’alcool.
La notion judiciaire de non assistance à personne en danger n’a pas été retenue comme l’avait souhaité la famille, alors que l’auteur présumé du coup de couteau ainsi que sa mère avaient quitté les lieux après les événements. “Le blessé a été immédiatement soigné par les voisins”, estime une source proche de l’enquête.
La famille de Cédric organise ce matin une marche blanche depuis le quartier Saint-Aphrodise jusqu’en centre-ville de Béziers.
Déjà un contentieux ?
Le drame s’est joué vendredi vers 23h30 dans une rue du vieux quartier Saint-Aphrodise de Béziers, dans l’Hérault. La soirée de Cédric et d’un de ses cousins avait débuté de façon chaotique près du centre-ville. Peut-être en raison d’un contentieux qui remonterait à la veille, Cédric et l’homme de 33 ans connu comme toxicomane se seraient accrochés avant d’en arriver au coup de couteau fatal.
L’auteur présumé du coup a été placé en garde à vue quelques minutes plus tard.
———-
Assises : il avait tué un jeune gitan à Béziers

17.10.2013 – Yan Nadal avait mortellement poignardé Cédric Rivière, 15 ans, rue Malbec, dans le quartier de Saint-Aphrodise.
“Si t’es un Gitan, viens, viens !” Béziers, 27 août 2010 vers 21 h 40. Quelques secondes après cette invective, Cédric Rivière, un adolescent âgé de 15 ans, s’écroule rue Malbec. Un couteau à cran d’arrêt fiché dans le thorax jusqu’à la garde. Troisième et funeste acte d’une journée émaillée d’altercations. Et auxquelles a, au départ et malgré lui, pris Yan Nadal. “Je reconnais les faits et la responsabilité de cet accident”, lâche, voix basse, Yan Nadal depuis le box des assises de l’Hérault, hier matin, un plus de trois années plus tard.
Pour se reprendre quelques heures après, pressé par le président Pons. “Est-ce que vous considérez que c’est un accident ?”, l’interroge le magistrat. “Non, parce que j’avais le couteau”, finit par concéder le trentenaire. Lequel continue de réfuter avoir porté un coup direct à son contradicteur.
“Il ne s’est pas empalé sur le couteau”
“J’avoue avoir quelques difficultés à comprendre vos explications. Le jeune Rivière n’était pas suicidaire. Il ne s’est pas empalé sur le couteau. Il n’est pas venu se jeter de lui-même“, lui rétorque, opportunément, l’avocat général Laurent.
Égale suspicion affichée sur le banc des parties civiles. “Et vous allez vous faire chevalier blanc. On voit ce que cela a donné”, constate le bâtonnier Martin. Qui ne croit pas non plus Yan Nadal. Lorsque ce dernier explique être redescendu du domicile familial, armé mais sans esprit de vengeance.
Dépouillé peu de temps auparavant
Tout cela après avoir été pris à partie et dépouillé de morphine, de son ordonnance et de menue monnaie, quelques heures auparavant, par un petit groupe de jeunes dont faisait partie la future victime. Lesquels avaient déjà eu maille à partir avec une connaissance de l’accusé, un peu plus tôt encore. Après avoir fait du grabuge dans le bistrot tenu par la mère de celui-ci. Lequel avait alors décidé d’aller demander des comptes, la canne anglaise de Yan Nadal en main, en guise de matraque.
Le soir des faits, Nadal concède après son agression : “J’avais peur et j’étais extrêmement en colère.” Puis il remonte chez sa mère et lui raconte ce qu’il a subi. “Je fais le 17, je tombe sur le répondeur. Je raccroche, téléphone une seconde fois et je vois que ma mère n’est plus là. J’ai vite pris la première chose qui me tombait sous la main, c’est-à-dire le couteau.”
Fatale confrontation
De retour sur le macadam, les invectives reprennent de part et d’autre. Un tricycle d’enfant puis une grosse planche volent. “J’avance vers eux sans intention de nuire mais pour récupérer mes papiers. J’étais figé par la peur. À un moment, je ne pouvais plus bouger.”
C’est pourtant bien lui qui marche vers ses contradicteurs, alors que ceux-ci semblent partir. Pour une ultime et fatale confrontation.
“Vous êtes toujours l’otage de votre destin !”, tempête Me Benyoucef, toujours depuis le banc des parties civiles. Référence aux atermoiements qui jalonnent la vie sociale de Yan Nadal. En psychologie, les blouses blanches nomment cela l’absence d’autocritique. En droit pénal, cela peut faire basculer un procès.

———-
Source :
https://www.ladepeche.fr – Goutorbe Christian 30.8.2010
https://www.midilibre.fr – Jean-François Codomié 17.10.2013