27.1.2021 Avenue de la Marne – Fille de 18 ans rackettée et terrorisée par 3 adolescents

3.2.2021 – Victime de trois adolescentes, une jeune biterroise a donné une fausse piste aux policiers, par peur de représailles, avant de donner la véritable version.

Mercredi 27 janvier 2021 en fin d’après-midi, une Biterroise âgée de 18 ans, stagiaire en entreprise, se présente à l’accueil du commissariat de police de Béziers pour déposer plainte pour violences volontaires. Elle a effectivement le visage boursouflé avec des hématomes.

Elle raconte avoir été abordée en sortant de son stage et sur le trajet vers une station de bus, par deux hommes, des inconnus, surgit d’une voiture qui a stoppé à sa hauteur. Selon elle, ils brandissaient une paire de ciseaux et voulaient lui couper les cheveux. Embarquée de force et conduite dans un appartement proche, elle a réussi à s’échapper … .

Une image extraite de la vidéo (©Capture d’écran Facebook)

Crainte de représailles
Une version qui convainc les policiers, et alors qu’ils débutent des investigations, ils sont informés le lendemain matin de l’existence d’une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux et découvrent qu’une jeune femme frappée est celle qui a porté plainte la veille au soir.

Convoquée illico à la sûreté urbaine, elle avoue avoir inventé la fausse piste par crainte de représailles. En réalité, elle a été violemment agressée, rackettée et emmenée de force dans un appartement par trois inconnues.

Témoins sans réaction
Ce mercredi vers 17h30, alors qu’elle vient de sortir de l’entreprise où elle fait son stage et qu’elle rejoint à pied une station de bus, elle est accostée et violemment prise à partie sur l’avenue de la Marne, non loin de la route de Narbonne, vers les ponts sur l’Orb, à Béziers, par trois femmes. Insultée, humiliée, frappée, elle tente de se défendre, sous les yeux de témoins, des passants et des conducteurs qui ne bronchent pas … .

Une des auteures de cette agression est également passive, mais impliquée et pour cause : elle filme tranquillement la scène de très près, ce qui permet d’apercevoir la plus active, sa cousine, qui donne des coups à la malheureuse victime, avant de lui ordonner de remettre son téléphone portable et ses écouteurs, avant d’être contrainte à rejoindre une habitation proche, où se retrouve esseulée, dans une chambre.

Entendant des bruits suspects, le père d’une des auteures découvre alors la victime, terrorisée. Il lui rend aussitôt son téléphone et la libère. Fin de ce cauchemar. Elle court au commissariat faire une déposition qui s’avérera donc fausse.

La vidéo récupérée par les enquêteurs circulait sur les réseaux sociaux, mise en ligne par la maman de la victime pour lancer un appel à témoins pour permettre l’identification et l’arrestation des trois jeunes femmes. Métropolitain a décidé de ne pas diffuser cette vidéo.

Complice de 13 ans
Sur les indications de la victime, les policiers biterrois de la Sécurité publique ont rapidement identifié deux des trois auteures, connues pour dépouiller des piétons dans la zone de l’avenue de la Marne depuis ces dernières semaines. Deux âgées de 16 ans et de 18 ans ont été placées en garde à vue, mardi, dont celle qui est filmée en gros plan et qui a été la plus violente.

Activement recherchée depuis les faits, leur complice âgée de 13 ans a été interpellée ce mercredi matin. Le parquet de Béziers va poursuivre le trio pour violences volontaires, vol, enlèvement, séquestration et tortures et requérir son incarcération, lors de la mise en examen par un juge d’instruction.

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Béziers : 800 personnes attendues pour la marche de soutien à Gwendoline, agressée en pleine rue

18.2.2021 – Le calvaire de Gwendoline sera le moteur de la marche, mais le mouvement s’adresse à nombre de victimes, notamment une jeune collégienne de Béziers qui a attenté à ses jours.

Il va falloir s’attendre à retrouver du monde ce samedi à 14 h pour la marche de soutien à Gwendoline, qui a vécu un véritable calvaire à cause de trois jeunes femmes, dont deux mineures qui sont aujourd’hui en détention provisoire.

Depuis quasiment trois semaines, les amies de la jeune victime se démènent sur les réseaux sociaux afin que l’ensemble des violences soient dénoncées, mais aussi pour qu’il y ait du monde lors de cette marche de soutien que les organisatrices veulent sans dérapage, ni verbaux ni physique.

Mais par le biais du collectif mis en place des langues se délient sur Béziers. C’est ainsi que l’on apprend qu’une jeune fille de 12 ans a tenté de mettre fin à ses jours à cause de sept collégiens qui la harcelaient. C’est la mère qui témoigne pour des faits qui ont eu lieu dans l’enceinte du collège Lucie-Aubrac de Béziers.

“Ma fille a reçu des violences physique et morale depuis le début de l’année, explique Delphine, la maman. Mais ma fille n’en parlait à personne. Ce n’est que le 2 février dernier que l’établissement m’a appelé. La direction m’a remis une lettre explicative et j’ai appris que ma fille était aux urgences de Béziers. Elle avait été une nouvelle fois humiliée, frappée. On lui avait craché dessus.”

On se demande alors quelle est l’utilité de débuter l’année par des discussions sur le harcèlement dans les établissements scolaires si personne n’est en capacité d’en repérer les premiers signes. Une plainte a été déposée contre les élèves suspectés et contre l’établissement.

Ce sera aussi cela le mot d’ordre de la manifestation de ce samedi. Une manifestation qui s’adresse à tous ceux qui vivent des situations impensables. Qui vivent au quotidien des violences gratuites et qui n’ont pas de soutien. Les organisateurs s’attendent à voir venir entre 600 et 800 personnes lors de cette marche qui partira de l’avenue de la Marne, pour aller place de la Victoire et redescendre vers les palais de justice de Béziers en traversant les Allées.

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Stop aux violences gratuites : “L’agression de Gwendoline a été un révélateur” pour la Biterroise Alice

La Biterroise Alice Cano a, elle aussi, été victime d’une agression il y a quelques années.

La Biterroise Alice Cano a, elle aussi, été victime d’une agression il y a quelques années. (Midi Libre)

23.2.2021 – Alice Cano a été à l’initiative du groupe de soutien à Gwendoline, agressée à Béziers.

Vous avez lancé un mouvement pour dire stop aux violences gratuites qui a amené la marche pour Gwendoline samedi dernier. Pourquoi ?

À l’âge de 19 ans, j’ai vécu une affaire similaire à Agde. J’ai été agressée par six filles, mais cela a été classé sans suite. L’agression de Gwendoline a été comme un révélateur. Il y a trop de violence aujourd’hui. Ce que j’ai vécu, je ne souhaite pas que ma fille puisse le vivre un jour. Je veux me battre pour que justice soit rendue à Gwendoline.

L’histoire de Gwendoline vous a fait réagir très vite !

Oui ! Il ne fallait surtout pas que tout ça soit enterré. Il fallait aussi aider cette victime. En voyant la vidéo, il y a eu une foule d’images qui me sont revenues. J’estime qu’il faut se battre pour cette cause.

Vous vous êtes finalement mise à la place de Gwendoline ce 27 janvier ?

C’est un peu ça. Ayant vécu la même chose, je savais ce qu’elle avait ressenti lors de son agression. Accepter de rester sans rien faire m’était impossible. Il ne faut pas que son calvaire reste impuni. Comme pour moi, il faut arriver à comprendre pourquoi ces filles l’ont frappée et tout le reste. Je sais que c’est difficile de se relever de ça. Quand on vit de pareils moments, il faut beaucoup de soutiens.

Et pourtant vous ne connaissiez pas la victime ?

Non, j’ai appris son agression comme tout le monde en voyant les vidéos. Je suis parvenue à la contacter via les réseaux sociaux. Nous nous sommes entretenues, puis je lui ai rendu visite. Elle m’a dit que cela l’avait réconfortée de voir ce que j’avais mis en place et cela m’a touchée, m’a fait très plaisir.

Samedi dernier, il y a eu du monde à Béziers pour soutenir votre amie Gwendoline. Êtes-vous satisfaite ?

Oui. Il n’y a pas eu de débordements et c’était très important que tout se passe dans le respect des uns et des autres. Il y a un peu de déception, car beaucoup nous avaient dit qu’ils seraient présents et nous ne les avons pas vus. Mais, je vais positiver. Tous ceux qui avaient une vraie motivation étaient là. C’est l’essentiel. Cela a été une belle marche de soutien.

Gwendoline vous a remercié pour le soutien. Vous avez conscience de tout ce que vous lui avez apporté ?

Je l’ai eu quasiment tous les jours au téléphone. J’ai pu la voir. Oui, cela me fait chaud au cœur qu’elle soit ravie de ce que nous lui avons amené.

Gwendoline s’est très peu exprimée. Comment va-t-elle ?

Samedi, elle allait bien. Elle était heureuse de voir tout ce monde. Même si c’est difficile, je pense qu’elle va bien. Son entourage est très présent. C’est une force.

Bientôt “Stop violence protection”

SVP (Stop violence protection) aura pour but d’aider toutes les personnes qui ne parviennent pas à parler de ce qu’elles ont vécu. Elle va voir le jour prochainement. “On parle souvent mieux à des inconnus qu’à des proches dans de pareils moments”, explique Alice Cano.

SVP aidera les victimes de violences, violences conjugales, mais aussi de harcèlement à l’école et ailleurs. “Il y aura de l’accompagnement, mais aussi des groupes de parole et peut-être aussi des aides à la pratique de la self-défense. C’est à discuter encore. Nous mettrons un numéro d’appel pour aider ceux qui sont dans le besoin.”

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Source :

https://actu.fr – Jean-Marc Aubert 3.2.2021

https://www.midilibre.fr – Jean-Pierre Amarger 18.2.2021 / 23.2.2021