“Une mort naturelle”, pour l’homme décédé pendant son arrestation

L’homme est décédé sur l’avenue Saint-Saëns, à quelques mètres de la banque de France. (Archives Christine Palasz)
22.9.2016 (M.L.) Un homme, Kouami Godefroid Djinekou (46 ans), est mort lors de son arrestation par la police dans la nuit de mercredi à jeudi à Béziers. Une enquête de l’IGPN est ouverte. Les premiers résultats de l’autopsie permettent de penser qu’il s’agit d’une mort naturelle, selon le procureur de la République de Béziers Yvon Calvet.
Que s’est-il passé lors de cette arrestation ? C’est ce que cherchent à comprendre les policiers de l’IGPN requis par le procureur de la République de Béziers à la suite de cet accident. Selon nos informations, des riverains ont appelé les policiers car un homme déchaîné déambulait en caleçon entre la rue Corneille et l’avenue Camille saint-Saëns à Béziers.
Plusieurs personnes pour le maîtriser
Les forces de l’ordre sont arrivées sur place et ont tenté de calmer le mis en cause. Rien n’y a fait, pas même l’utilisation de la bombe lacrymogène pour le repousser. Le premier équipage a donc fait appel à une seconde équipe de policiers et les municipaux sont eux-aussi venus porter assistance aux policiers de la bac.
Une nouvelle tentative de conciliation pour calmer le jeu a été tentée. Mais le forcené se serait jeté sur un policier.
C’est là, après une nouvelle utilisation de gaz lacrymogène, qu’un fonctionnaire aidé par les policiers municipaux a réussi à le ceinturer. L’homme a été menotté au sol et mis en position latérale de sécurité.
Son état se dégrade très vite
Très rapidement, le forcené s’est calmé. Les policiers lui ont alors enlevé les menottes voyant que la situation était maîtrisée. Et lui ont placé les bras derrière la tête. Puis, subitement, l’homme au sol a montré des signes de détresse. Les forces de l’ordre se sont rendues compte qu’il avait des difficultés à respirer, puis son pouls s’est mis à filer.
Les secours ont été appelés ainsi que le Smur de l’hôpital de Béziers. Durant ce temps les policiers municipaux ont prodigué les premiers gestes d’urgences, massages cardiaque et bouche à bouche pour le maintenir. Les pompiers ont pris le relais, mais l’homme n’a pas survécu. Il serait décédé d’un arrêt cardiaque. Une autopsie ordonnée ce jeudi matin et pratiquée dans l’urgence devra déterminer la raison de cette mort subite.
Les premiers résultats de l’autopsie
L’autopsie du corps de la victime a livré ce jeudi soir ses premières informations. Selon le procureur de la République de Béziers Yvon Calvet, “Les premiers éléments de l’enquête, ainsi que les résultats provisoires de l’autopsie pratiquée à l’IML conduisent, sous réserve des résultats de diverses analyses complémentaires, à retenir l’hypothèse d’une mort d’origine naturelle lors de l’ interpellation de cet individu, en raison son état de santé préexistant.”
Une information pour recherche des causes de la mort sera ouverte, afin de déterminer les circonstances précises du décès.
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Un homme meurt durant son interpellation
22.9.2016 (S.V.) – Kouami Godefroid Djinekou, un homme de 46 ans, est décédé dans la nuit de mercredi à ce jeudi à Béziers (Hérault) lors d’une interpellation musclée.
L’affaire n’est pas sans rappeler celle de la mort d’Adama Traoré. Après une arrestation mouvementée, un homme qui avait tenté de résister à la police est mort. Une enquête de l’IGPN est en cours pour déterminer les circonstances exactes du drame.
La police appelée pour calmer un forcené
L’affaire, relatée par nos confrères du Midi Libre, commence dans la nuit de mercredi à jeudi aux alentours de 4 heures du matin dans un quartier de Béziers. Les policiers sont appelés pour intervenir sur un homme en caleçon qui ferait du tapage dans la rue.
Arrivés sur les lieux, les policiers tombent nez à nez avec un homme déchaîné et au physique de rugbyman. Ce dernier mesure en effet 1m90 pour un poids approchant les 140 kilos. Cette première patrouille de policiers ne parviendra pas à calmer le forcené (même à coup de gaz lacrymogène) et il faudra le renfort d’une deuxième équipe de policiers de la brigade anticriminalité et policiers municipaux pour maîtriser le fauteur de trouble.
Mais très vite, alors que l’homme est menotté et en PLS, il commence à présenter des signes de détresse respiratoire et son cœur s’emballe.
Les pompiers arrivent trop tard
Les policiers détachent alors le forcené qui continue de présenter des signes de détresse. Les secours sont appelés, mais avant leur arrivée, le cœur de l’homme se serait arrêté et les policiers municipaux ne parviendront pas à le réanimer. Lorsque les secours arrivent, l’homme est déjà mort.
Une autopsie a été ordonnée par le parquet afin de déterminer la cause exacte de ce décès. Les policiers qui ont procédé à cette arrestation ont été auditionnés par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) qui a ouvert une enquête.
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Nouveau meurtre policier. A Béziers, la police de Ménard fait sa première victime
22.9.2016 (CCR) – Un nouveau meurtre policier. En centre-ville de Béziers, dans la nuit de mercredi à jeudi, Kouami Godefroid Djinekou, 46 ans, a été assassiné par les forces de Police. A l’image d’Adama Traoré, il semble que ce serait à la suite d’un plaquage ventral, que l’homme, déjà menotté, est mort, étouffé, sur le trottoir. Au total, ce ne sont pas moins de 7 de ces forces de police, qui ont trempé dans ce meurtre, parmi lesquels des membres de la police de municipale de Ménard, et de la police nationale et la BAC de Cazeneuve. Faisant le parallèle avec Adama, le collectif Urgence Notre Police Assassine réaffirme encore une fois justement qu’il y a bien « urgence notre police assassine et en toute impunité. » Damien Bernard.
Cette fois-ci, le scénario de ce nouvel assassinat, décrit par les forces de polices, semble corroboré par les caméras de surveillance. Tout commence vers 4h20, ce jeudi matin, quand la police de Béziers reçoit plusieurs appels téléphoniques de riverains se plaignant de « tapage nocturne ». L’homme de 46 ans aurait « dégradé les vitrines des magasins alentours », « vandalisé les voitures », il aurait aussi « hurlé », le tout « en caleçon, en courant pieds nus dans tous les sens. » Mais l’homme est un « colosse », « impossible à maitriser », il mesurait « 1m90 pour plus de 140 kilos ».
C’est alors qu’une voiture de la brigade anti-criminalité de Béziers arrive sur place, avenue Saint-Saëns, avec 3 policiers de la BAC à bord. A trois contre un, le gaz lacrymogène fuse déjà pour tenter « de maitriser » l’homme alcoolisé. L’homme aurait alors essayé « de s’enfuir », on se demande qui n’aurait pas eu le même réflexe contre trois hommes armés jusqu’aux dents ? Ne pouvant l’arrêter, les policiers appellent des renforts. Une seconde équipe de forces de police, dont des nationaux et municipaux, sont eux-aussi venus « porter assistance » aux policiers de la BAC, déjà à 3 contre 1.
Ce sont au total 7 policiers nationaux et municipaux qui interviennent et encerclent l’homme. C’est là, après une nouvelle utilisation de gaz lacrymogène, qu’un policier de la BAC aidé par les policiers municipaux a réussi à le ceinturer. L’homme a été maintenu plaqué au sol et menotté alors que 2 hommes le maîtrisent puis mis en position latérale de sécurité. Comme l’individu présente des difficultés respiratoires, la police alerte les secours et les pompiers. L’homme finit par s’étouffer et décède sur le trottoir à l’arrivée des secours.
Tel est le récit détaillé donné par les médias dominants de ce nouveau meurtre policier. Le discours donné par les médias est traversé de « justification » pour « dédouaner » les forces de police de ce nouveau meurtre. « surexcitation », « colosse », « fortement alcoolisé », « sous l’emprise de la drogue ». On peut noter l’absurdité et le grotesque toujours plus accentué de ces « faits aggravants », pour affirmer ensuite que « la piste de la mort accidentelle semble privilégiée ». Mais comme l’affirme le collectif Urgence Notre Police Assassine, « toujours les mêmes versions policières, pourquoi changer si ça fonctionne ? »
Une enquête de l’IGPN est ouverte et la victime sera autopsiée dans l’après-midi. Mais comme l’affirme toujours le collectif : « on est sauvé la police des polices qui dans 99% des fois enterre les affaires va enquêter. » En réalité, ce nouveau meurtre policier est une expression de plus qu’avec le tournant autoritaire du gouvernement et son état d’urgence, oser troubler l’ordre public, être alcoolisé, sous emprise de drogue, ne plus avoir conscience de ses actes, sur la voie publique est aujourd’hui suffisant pour être condamné à mort par la police.
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Intervention policière à Béziers: la justice classe malgré une mort inexpliquée
22.9.2020 – Dans la nuit du 22 septembre 2016, Godefroid Djinekou perdait la vie à Béziers après une interpellation policière. Quatre ans plus tard, alors que le Parquet a classé l’affaire, la famille demande que les conditions de la mort de cet homme souffrant de troubles psychiques soient éclaircies.
Quatre ans après la mort de Godefroid Djinekou, un Toulousain de 46 ans, à la suite d’une interpellation policière, à Béziers, le 22 septembre 2016, sa famille ainsi que de nombreux soutiens issus des quartiers de la Ville rose, demandent des comptes à la justice. « Mon frère avait des problèmes de santé mais les policiers l’ont aidé à mourir », clame Aimé Djinekou qui réclame la vérité « pour l’honneur de mon frère ». Ouverte pour recherche des causes de la mort, l’enquête a été classée par le parquet de Béziers, le 3 février dernier.
Mais la famille de Godefroid, surnommé « Good » par ses proches, ne veut pas en rester là et conteste les conclusions de l’enquête. Une plainte avec constitution de partie civile est alors déposée par le biais d’un des frères de la victime et de son avocat, Me Pascal Nakache. Cette plainte vise cinq policiers pour « infraction de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner commises par des personnes dépositaires de l’autorité publique à l’encontre d’une personne vulnérable en raison d’une déficience psychique ».
Un témoin clé retrouvé par un détective privé
Le 22 septembre 2016, à Béziers, Godefroid est pris d’une crise de panique. Connu pour des troubles psychiques et consommateur de cocaïne, il est en proie à des syndromes délirants. Vers 4 heures du matin, il quitte l’appartement qu’il partage avec sa sœur et se retrouve en pleine rue, quasiment nu, sans arme, divaguant sur la voie publique. Il s’en prend à des rétroviseurs de voitures. Les policiers de la brigade anticriminalité sont alertés et tentent de l’interpeller. Une giclée de gaz lacrymogène fuse en direction de Godefroid qui hurle « au secours ! ». Il est plaqué et maintenu au sol après une clé de bras, par au moins deux policiers. « J’ai froid, je ne veux pas mourir », aurait-il alors supplié pendant qu’au moins deux policiers le maintien allongé sur le ventre. Essoufflé, « Good » a du mal à respirer. Selon l’enquête, il est alors mis en position latérale de sécurité. Cinq policiers de la Bac et deux policiers municipaux entourent à ce moment-là Godefroid. Les secours arrivent, pompiers, Samu et un massage cardiaque lui est prodigué. Mais de longues minutes ont passé et les tentatives de réanimation s’avèrent malheureusement vaines. Le décès de Godefoid est constaté vers 5h30.
“Ils l’ont aidé à mourir”
« Sa famille évoque des violences policières dans cette affaire en raison d’une intervention brutale des fonctionnaires », commente Me Nakache, avocat d’un des frères de la victime. « Il ne s’en prenait jamais aux personnes lors de ses crises, il était en panique, il n’aurait jamais dû mourir », estime Aimé, le frère de la victime. Selon le rapport d’autopsie, la mort est consécutive « à une insuffisance coronarienne aiguë ». Ce rapport note également qu’une « décompensation de cet état pathologique antérieur est d’origine plurifactorielle : intoxication à la cocaïne et contension physique prolongée au sol ». Ce dernier aspect a fait l’objet d’une enquête de l’inspection générale de la police nationale (IGPN) pour déterminer si les moyens utilisés par la force publique ont été proportionnés et légitimes.
“Aucune lésion traumatique”, indique le rapport d’autopsie
Selon le parquet, « l’usage nécessaire de cette force était raisonné, proportionnée et conforme aux techniques d’intervention professionnelle en vigueur ». Le rapport ne mentionne « aucune lésion traumatique pouvant être à l’origine du décès ». Mais un témoin clé dans cette affaire contredit ces conclusions. Cet homme avait pourtant été entendu avant de disparaître au cours de la procédure. Ce témoin se trouvait dans un magasin de tatouage et a indiqué lors de son audition que les policiers « avaient refusé qu’un premier massage cardiaque soit réalisé » sur le corps en souffrance de «Good». Retrouvé par un détective privé, ce témoin a confirmé ses dires auprès de la famille de la victime évoquant des « violences policières »et «des rires des policiers alors que la sœur de la victime était en sanglots». « Nous avons écrit au Garde des Sceaux pour le sensibiliser sur cette affaire », poursuit Aimé Djinekou, bien conscient qu’un véritable Himalaya se dresse devant lui et sa famille, en quête de vérité.
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Sources :
https://www.midilibre.fr 22.9.2016
https://www.24matins.fr – Sebastien Veyrier 22.9.2016
https://www.revolutionpermanente.fr – Damien Bernard 22.9.2016
https://www.mediapart.fr – Emmanuel Riondé 22.9.2020
https://www.ladepeche.fr – Frédéric Abéla 29.9.2020