
Photo : MidiLibre – Pierre Saliba 19.10.2018
Le lycée Jean-Moulin est un établissement d’enseignement secondaire français, situé à Béziers (Hérault), fondé en 1965. Dès 1958, la ville de Béziers, ainsi que le rectorat de Montpellier, décident de construire un nouveau lycée aux portes du centre-ville, pour désengorger le lycée historique (lycée Henri-IV) et accueillir les futurs élèves, plus nombreux.
Le lycée est général, technique et professionnel. Il dispose d’une section hôtellerie-restauration, et d’une prépa ATS. Il dispose aussi de section sportive rugby, en collaboration avec le club local, l’ASBH, et football avec l’ASB.
Il accède à la notoriété en raisons de dysfonctionnements ayant conduit au suicide de plusieurs personnes.
Incidents
En octobre 2011, Lise Bonnafous, une professeure de mathématiques, a mis fin à ses jours en s’immolant par le feu dans la cour du lycée. En 2014, le proviseur-adjoint du lycée se suicide.
En 2018, un agent d’entretien du lycée met fin ses jours dans un des locaux d’habitation attenant au lycée. En 2019, une conseillère principale d’éducation met fin à ses jours. En tout, entre 2008 et 2019, 7 salariés, appartenant aux équipes éducatives et techniques du lycée, ont mis fin à leurs jours. Ces suicides ont fait l’objet de contestations de la part des syndicats, notamment enseignants.
En 2019, lors d’une réunion organisée au sein de l’établissement à l’attention d’enseignants en reconversion, la DRH du rectorat de Montpellier déclare qu’ils pensent “à l’euthanasie si les reconversions ne [leur] conviennent pas”. Ces propos déclenchent une vive polémique. La DRH a été démise de ses fonctions quelques mois plus tard.
———-
Suicide au lycée : l’hommage du père de l’enseignante Lise Bonnafous

La photo de Lise Bonnafous envoyée par son père à Midi Libre. (D.R.)
19.10.2011 – Un mail émouvant a été envoyé hier à Midi Libre, par le père de Lise Bonnafous, l’enseignante décédée après s’être immolée par le feu dans la cour du lycée Jean Moulin à Béziers.
Il a aussi envoyé une photographie de sa fille avec ces quelques mots :
” Ma fille était devenue fragile, sans doute, mais elle restait un excellent professeur de mathématiques et aurait dû pouvoir continuer d’exercer. Son message désespéré était celui-ci : il faut refonder, à tout prix, une nouvelle et authentique école de la république, celle où primaient les valeurs du civisme et du travail. Celle où le professeur était au centre de tout. Celle où l’enfant du peuple pouvait devenir fils de roi.”
Aucun doute pour le père de l’enseignante, le “message désespéré” de sa fille est une “alerte” directe pour refonder l’école.
“Plus jamais ça !” Mais hélas … plusieurs suicides au Lycee Jean-Moulin suivraient ?!?!
———-
Professeurs, jeunes, parents d’élèves venus de tout le département ont défilé hier en mémoire de Lise Bonnafous.

Dignité et émotion lors d’un tour de ville presque silencieux, hier à Béziers. (Photo Pierre Saliba)
19.10.2011 – Le cri d’une foule de 2 300 personnes rompant le silence et hurlant “Plus jamais ça. Plus jamais ça !”, à neuf reprises avait de quoi glacer le sang. Surtout quand ceux qui ont mené un défilé des plus dignes finissent par craquer et lâcher des larmes qui brûlent les yeux, tant elles ont été contenues. C’était hier, après plus d’une heure de marche blanche sans un bruit, devant la préfecture de Béziers. L’ensemble de cette foule en rangs serrés, sans la famille de la défunte, a recommencé quelques minutes plus tard toujours au même endroit. “Bien à toi Lise.”
Ce furent les deux seules prises de paroles de ce rassemblement qui se voulait avant tout moment de recueillement.
Pas de revendications
Dès 14 h, la foule silencieuse s’était réunie devant le lycée Jean-Moulin de Béziers. Tous souhaitaient rendre hommage à Lise Bonnafous, professeur de mathématiques de 44 ans, qui s’est immolée par le feu, jeudi à 10 heures, dans la cour de cet établissement scolaire. Elle est décédée vendredi des suites de ses blessures.
Lors de cette marche, pas de revendication. Pas de banderole. Juste le silence et quelques fleurs blanches déposées au pied d’un monument improvisé, une sorte de registre de condoléances où de nombreuses personnes ont écrit quelques mots en hommage à la défunte. Puis la foule s’est ébranlée, lentement, pour un tour de ville rarement vu à Béziers.
Devant, les plus proches amis et collègues se tiennent par la main. Derrière des jeunes, des parents, des enseignants des quidams choqués par la violence du geste. Pour participer à cette cérémonie ils sont venus de tout le département, de Sète, d’Agde, de Pézenas et encore de Montpellier.
Un geste ultime
“Je suis particulièrement touchée par le drame qu’a vécu cette femme. Elle aimait sans doute ses élèves et son métier à en mourir. Elle est allée au bout de son idéal”, confie Véronique de Montpellier.
“Je suis là pour elle, assure Jean, professeur dans un autre établissement biterrois. Je ne me fais pas à l’idée que l’on se serve de ce drame pour une quelconque revendication syndicale. C’est bien avant tout ça qu’il fallait prendre soin de sa santé. Pour moi, toute récupération sera vécue comme un scandale. Elle seule aurait pu nous éclairer sur son mal-être, sur son geste.”
Il n’en demeure pas moins que c’est au sein de son établissement scolaire que Lise Bonnafous a commis son geste ultime.
Drame personnel, exemple de la souffrance au travail, appel au secours sur la dégradation des conditions de travail dans les établissements scolaires : c’est bien autour de toutes ces réflexions que vont s’orienter les débats après ce drame.
A Béziers, cela ne se fera pas sans mal, tant les débats lors des assemblées générales sont houleux, tendus et divergents.
———-
Le proviseur adjoint de Jean-Moulin à Béziers se suicide

La communauté des professeurs est sous le choc de ce drame humain. (P.S.)
13.6.2014 – Le syndicat CGT Educ’action dénonce encore de la souffrance au travail dans cet établissement scolaire.
Pierre Dorques, le proviseur adjoint du lycée Jean-Moulin de Béziers a mis fin à ses jours durant le week-end de Pentecôte. Une nouvelle qui a profondément choqué et attristé la communauté des professeurs de cet établissement déjà très éprouvée en 2011 par le décès brutal de Lise Bonnafous qui s’était immolée par le feu au cœur de l’établissement.Jeudi, au-delà des considérations privées qui ont pu pousser cet homme à ce geste, la CGT Éduc’Action de l’Hérault a tenu à réagir à ce nouveau drame au sein du lycée Jean-Moulin. Si dans un premier temps les deux représentants de ce syndicat, amis et collègues de Pierre Dorques, Valérie Gagner et Bernard Giraud insistent : “Après une année de gestion, Pierre était unanimement apprécié par l’ensemble des enseignants et des élèves, mais aussi de la direction de Jean-Moulin. Il avait fait des miracles dans ce lycée au point qu’une pétition circulait pour le reconduire dans la fonction qu’il occupait.”
Le rectorat responsable pour les syndicats
Ils accusent tout de suite le rectorat d’avoir lâché leur collègue. “Personne ne peut ignorer ici que, malgré sa réussite dans une mission difficile, le rectorat ne savait lui proposer que l’exil ou une autre fonction qu’il n’avait pas choisie. Notre hiérarchie à Montpellier l’a abandonné.”La CGT a déjà rappelé, mercredi, à l’employeur sa responsabilité quant à la souffrance et aux troubles psychosociaux auxquels sont particulièrement exposés les métiers de l’éducation. “Trois ans après l’immolation de Lise Bonnafous rien n’a changé, la souffrance des professeurs n’est pas prise en compte”, assurent encore les représentants syndicaux.Serge Grévoul, le directeur des ressources humaines au rectorat, a fait part jeudi soir de sa stupeur face à ce drame : “Pierre Dorques était un collaborateur particulièrement apprécié. Nous sommes sous le choc. Nous nous étions rencontrés pour évoquer son avenir, sa nouvelle orientation et sa volonté d’abandonner la voie du remplacement. Nous avions élaboré un projet avec lui et il était au courant que nous faisions venir un proviseur titulaire qui devait prendre ses fonctions à la prochaine rentrée.”
———-
Béziers : suicides et mal-être inquiètent le personnel du lycée Jean-Moulin

Jean-Moulin : suicides et mal-être inquiètent le personnel.
19.10.2018 – Selon les représentants syndicaux des enseignants et des agents techniques, cinq personnels de l’établissement public auraient mis fin à leurs jours depuis le 13 octobre 2011.
Le personnel, qu’il soit enseignant, administratif ou technique est en proie au doute au sein du lycée Jean-Moulin de Béziers. Selon les représentants syndicaux des enseignants et des agents techniques, cinq personnels de l’établissement public auraient mis fin à leurs jours depuis le 13 octobre 2011.
“Tout a commencé par celui de Mme Bonnafous qui s’était immolée devant ses élèves, raconte un représentant syndical des enseignants, puis il y a eu le principal adjoint qui n’a pas eu le poste qu’on lui avait promis. Nous pensons aussi que deux femmes d’entretien, désespérées, se sont suicidées car elles se sentaient incomprises au sein de l’établissement et enfin, cet été, un de nos collègues a choisi une autre voie pour ne plus subir cette vie.”
Un malaise ambiant insupportable
De son côté, la direction de l’établissement ne reconnaît que trois suicides et ajoute que “rien ne permet de faire le lien avec le lycée”. Sauf qu’ils travaillaient tous dans l’établissement. Parler du syndrome Orange n’a pas lieu d’être pour ces représentants syndicaux. Mais leur inquiétude est là. Même son de cloche du côté des représentants des agents de la Région. Ils évoquent un malaise ambiant insupportable, “un système de délation coordonné visant à malmener ceux qui ne rentrent pas dans le moule”.
“On nous assure que les deux femmes d’entretien ne se sont pas suicidées à cause du travail. Nous étions à leur côté et nous savons ce qui est arrivé. On essaie de noyer le poisson. Tout un système est mis en place pour nous surveiller, nous diviser. Ce sont des méthodes de travail d’un autre temps qui conduisent les moins solides à tout lâcher. Même l’envie de vivre.”
Et tous d’évoquer le nombre des arrêts maladie qui est impressionnant, surtout du côté des agents de la Région. 20 salariés sont arrêtés sur 70. Preuve de l’esprit qui règne au sein de l’établissement, que l’on soit enseignant au représentant syndical, on demande de conserver l’anonymat pour témoigner.
———-
Béziers : Sixième suicide depuis 2011 parmi le personnel du lycée Jean-Moulin
19.4.2019 – La conseillère principale d’éducation du lycée Jean-Moulin de Béziers se serait donné la mort mardi. Un nouveau suicide dans un établissement durement touché depuis 2011.
Le lycée Jean-Moulin de Béziers (Hérault), le 13 octobre 2011. — B.HORVAT / AFP
Une femme âgée de 62 ans, conseillère principale d’éducation au lycée Jean-Moulin de Béziers, se serait donné la mort mardi. Elle aurait avalé des médicaments. Une autopsie doit être pratiquée.
C’est le sixième décès d’un membre du personnel de l’établissement depuis 2006. En octobre 2011, une professeure de mathématiques s’était immolée par le feu dans la cour de l’établissement. Elle avait succombé à ses blessures le lendemain. En 2014, le proviseur adjoint avait mis fin lui aussi à ses jours durant le weekend de Pentecôte.
Programme de réhabilitation
A l’été 2018, quelques jours avant la rentrée des classes, un enseignant s’était pendu dans un logement occupé au sein de l’établissement. Deux agents d’entretien ont également mis fin à leurs vies.
Réaction de l’élite dites la DRH de l’académie de Montpellier, clairement corrompue et pourrie : “Pensez à l’euthanasie si les reconversions ne vous conviennent pas !” (Josette Sana-France 3)
Oui, c’est bien la France. Ce qui caractérise une mentalité désapprobateuse française et une fierté mal placée. Dégoûtant!
———-
Source :
https://fr.wikipedia.org – Lycée Jean-Moulin (Béziers)
https://www.midilibre.fr – Jean-Pierre Amarger 19.10.2011 / 13.6.2014
https://www.20minutes.fr – Jérôme Diesnis 19.4.2019