
26.6.2023 – La cour d’assises de l’Hérault juge, du 26 au 30 juin 2023, Can Dogan pour le meurtre d’un de ses voisins, à Béziers, le 1er août 2019. Il s’était enfui en Espagne avant d’être retrouvé. Il a toujours affirmé avoir répondu à un tir de son rival. Ses amis qui l’ont aidé à fuir sont également poursuivis.
Tout ça pour une place de stationnement dans une rue de Béziers. Un riverain tué d’un coup de feu, un auteur, son voisin, qui s’enfuit en Espagne avec l’aide de complices, des mois d’enquête pour le localiser et, au final, cinq jours d’un procès qui s’ouvre ce lundi 26 juin devant la cour d’assises de l’Hérault.
Comment en est-on arrivé à ce drame ?
“Tout est parti d’une mauvaise interprétation pour une place de parking qui n’appartenait à personne d’ailleurs” indique l’avocat. “Antonio Pinto avait une arme chargée à blanc et il a pris la fuite, car il s’est aperçu que l’autre avait une arme létale, ce qui n’était pas son cas. Il s’est fait tirer dessus en premier et c’est corroboré par les témoins mais aussi par la balistique”.
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Il avait tué son voisin pour une place de stationnement avant de s’enfuir six mois en Espagne !

La cour d’assises de l’Hérault juge, du 26 au 30 juin, Can Dogan pour le meurtre d’un de ses voisins, à Béziers, le 1er août 2019. Il s’était enfui en Espagne avant d’être retrouvé. Il a toujours affirmé avoir répondu à un tir de son rival. Ses amis qui l’ont aidé à fuir sont également poursuivis.
Tout ça pour une place de stationnement dans une rue de Béziers. Un riverain tué d’un coup de feu, un auteur, son voisin, qui s’enfuit en Espagne avec l’aide de complices, des mois d’enquête pour le localiser et, au final, cinq jours d’un procès qui s’ouvre ce lundi 26 juin devant la cour d’assises de l’Hérault.
Comment en est-on arrivé à ce drame ?
Le 1er août 2019, peu avant 19 h, rue Mercoran, Antonio Pinto, 43 ans, s’écroule sur le trottoir, mortellement touché par une balle au thorax, malgré les tentatives de réanimation des pompiers. Son rival, Can Dogan, 32 ans, remonte alors quatre à quatre les marches de son immeuble, rassemble quelques affaires et repart en trombe dans sa voiture. Introuvable.
Au prix d’une multitude de surveillances, les gendarmes de la section de recherches de Montpellier finissent par le localiser en Espagne où il est interpellé le 25 février 2020. Il est jugé pour meurtre. Les cinq complices qui ont facilité la cavale sont identifiés (lire par ailleurs) et quatre sont renvoyés eux aussi aux assises, le cinquième venant de se suicider voilà quelques jours.
“Il a toujours contesté avoir voulu donner la mort”
Si Can Dogan sortait déjà de prison depuis peu au moment des faits pour trafic de stupéfiants, si le défunt n’était pas non plus une oie blanche, avait un casier chargé et pouvait être “sanguin”, la seule et unique raison de l’altercation reste cette histoire de voiture. Avec des versions qui divergent rendant les dépositions des témoins et des concubines des deux protagonistes, tous attendus à la barre, d’autant plus cruciales.
L’accusé soutient qu’Antonio Pinto a sorti une arme – un pistolet d’alarme tirant des balles à blanc qui a été retrouvé sur les lieux du drame – et, surtout, qu’il aurait tiré en premier et lui n’aurait fait que se défendre.
“Il a toujours expliqué s’être fait tirer dessus et avoir riposté et toujours contesté avoir voulu donner la mort” indiquent Mes Montfort et Vigier, ses deux avocats.
“Il s’est fait tirer dessus en premier”
Mais ce n’est pas l’analyse du juge d’instruction qui a renvoyé Can Dogan pour “homicide volontaire”. Ni celui de Me D’Alimonte, partie civile aux intérêts de l’épouse, du fils, du frère et de la mère de la victime.
“Tout est parti d’une mauvaise interprétation pour une place de parking qui n’appartenait à personne d’ailleurs” indique l’avocat. “Antonio Pinto avait une arme chargée à blanc et il a pris la fuite, car il s’est aperçu que l’autre avait une arme létale ce qui n’était pas son cas. Il s’est fait tirer dessus en premier et c’est corroboré par les témoins mais aussi par la balistique”.
Les jurés auront cinq jours pour trancher.
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Abattu pour une place de parking à Béziers : la légitime défense n’est pas retenue, 19 ans de réclusion pour Can Dogan

Seule l’arme de la victime était été retrouvée. (ML – YP)
30.6.2023 – Au bout de cinq jours de débats, les assises de l’Hérault ont condamné ce vendredi 30 juin Can Dogan, 32 ans, à 19 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son voisin, Antonio Pinto, le 1er août 2019 à Béziers.
Can Dogan n’a pas convaincu la cour d’assises de l’Hérault. Ce vendredi 30 juin, ce trentenaire, jugé en récidive suite à une condamnation pour trafic de stupéfiants, a été condamné à 19 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son voisin, Antonio Pinto, à Béziers, le 1er août 2019. Soit quatre années de plus que les réquisitions de l’avocat général.
Dans le box des accusés, tête baissée, il n’a pas dit un mot à l’énoncé du verdict. Ses avocats avaient pourtant tout tenté pour accréditer sa version des faits dans cette affaire qui fait froid dans le dos.
Ces deux voisins, qui ne se connaissaient pas, en étaient venus à s’affronter tel un western moderne, pistolet pour l’un, revolver pour l’autre, dans la rue, après s’être disputé une place de stationnement.
Les jurés ont cru la version de la veuve
Les jurés ont cru la version d’Isabelle, la veuve, seule témoin direct de la scène qui s’était déroulée en plein jour, à 19 h. Du haut de son balcon, Dogan avait invectivé Pinto, parce qu’il s’était garé juste après sa compagne qui était inquiète d’une éventuelle rayure de la carrosserie. L’accusé est descendu avec son arme, la victime est partie chercher la sienne.
Mais la partie civile, dans son récit crédibilisé par l’expertise du balisticien et du médecin légiste, explique que si Antonio Pinto a bien sorti l’arme le premier, il s’est ravisé en voyant son adversaire en faire de même avec un P38 autrement plus létal que son pistolet à blanc. Et qu’il a été touché au moment de tenter de faire demi-tour, tirant juste après avant de s’effondrer et de décéder.
“Cela relève de la légitime défense, nous faisons appel”
La défense de Dogan a tenté de prouver qu’il n’a tiré qu’en second et que, quand bien même, il a été menacé en premier, la légitime défense s’imposant de fait.
“Nous sommes totalement en désaccord avec la qualification de meurtre, il s’agit d’un coup mortel sans intention de tuer et oui cela relève de la légitime défense, nous faisons appel”, indiquent Mes Vigier et Montfort à l’issue du verdict.
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Source:
https://www.midilibre.fr – Yanick Philipponnat 26.6.2023 / 30.6.2023